Archives de catégorie : Aéroport de Paris (Groupe ADP)

Taxis volants au-dessus de Paris en 2024 : un inquiétant projet soumis à enquête publique

Les Jeux olympiques de Paris en 2024 agitent les esprits. Leur organisation justifie aussi bien des projets touristico-sportifs ponctuels sans lendemain, couteux et créateurs de pollutions et de nuisances, que des réalisations structurantes ayant la capacité d’améliorer de façon durable les conditions de vie de ceux qui y vivent et y travaillent tout au long de l’année.

Comment faire le tri entre l’utile et l’inutile, entre le bénéfique le nocif pour l’environnement et la qualité de vie ? Telle est la question citoyenne qui doit être posée à l’occasion de l’enquête publique ouverte par la Préfecture de la région d’Ile-de-France sur l’inquiétant projet d’aménagement d’un héliport en plein coeur de Paris, quai d’Austerlitz, destiné à accueillir des taxis volants. Comme s’il était désormais admis comme normal que les villes soient survolées à basse altitude, jour et nuit, par des Objets Volants Identifiés Indésirables (O.V.I.I.).

Un projet élitiste et absurde

Il est souhaitable que le plus grand nombre de citoyens prenne connaissance du dossier qui, par ses implications et de ses conséquences, est à contresens de l’évolution souhaitable des mobilités urbaines.

Alors que l’évolution des déplacements urbains se dirige à grande cadence vers des modes doux et/ou collectif, ce projet est porteur à son paroxysme d’une individualisation et d’un élitisme concernant un moyen de transport qui, utilisant l’espace public, a ‘abord une vocation publique, c’est-à-dire d’être ouvert à tous. Le prix de « la course » du taxi volant est estimé à 150€, ce que le directeur d’Aéroport de Paris estime avantageux par rapport à la course en taxi automobile…

L’empreinte énergétique est de toute évidence considérable. Le bruit des survols (pollutions sonores) est inévitable et il subsiste un risque incompressible d’accident et de chute sur les populations survolées. Ce moyen de transports présente tant d’absurdités environnementales et sociales au point qu’il est difficile de croire qu’il ne s’agit pas d’un canular.

CONCLUSION

De tels moyens de transport (pour qui ?) n’ont pas leur place dans nos villes. Ils ne l’ont pas davantage dans nos campagnes.

RÉFÉRENCES DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE :

https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/Documents-publications/Consultations/Enquetes-publiques/Enquete-publique-Vertiport-experimental-Quai-d-Austerlitz-Paris-13eme


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Orly. L’aéroport de Paris-Orly perd-il le Nord ?

Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 mars 2019, le Groupe ADP, propriétaire et gestionnaire de l’aéroport de Paris-Orly a débaptisé les halls « Orly Sud » et « Orly Ouest » pour leur donner le nom de « Orly 1, Orly 2, Orly 3 et Orly 4 ». L’opération a consisté à remplacer l’ensemble de la signalétique, tant interne qu’externe, entre 21 heures et 6 heures du matin.
Est-ce un acte anodin ? En quoi un changement de dénomination d’un lieu modifie-t-il son identité ? A quelle logique d’entreprise répond-il ? A quelle intelligence territoriale participe-t-elle à l’heure de la privatisation du service public aéroportuaire
et de la mondialisation des transports aériens ?

« Non à la privatisation d'Aéroport de Paris », Aéroport de Paris-Orly, 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD.

« Non à la privatisation d’Aéroport de Paris », Aéroport de Paris-Orly, 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


« Non à la privatisation » peut-on lire ce lundi 18 mars 2019 sur la banderole, apposée par la CGT de l’aéroport de Paris-Orly. Elle accueille les passagers qui empruntent le Tram n°7 à la station « Aéroport d’Orly ». La modification de la dénomination des différents bâtiments de l’aérogare d’Orly, opérée dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 mars, intervient quelques jours après un vote important à l’Assemblée nationale, le jeudi 14 mars 2019, concernant précisément le statut des aéroports.
Les députés, au terme de très longs échanges, ont adopté en nouvelle lecture, par 42 voix contre 17, l’article 49 de la « loi Pacte » qui ouvre la voie à la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP). Cet article  prévoit de supprimer l’obligation pour l’État de détenir la majorité du capital d’ADP. Toute la journée, les parlementaires des différents groupes se sont succédé au micro pour donner leur position sur le projet du gouvernement. La majorité des orateurs, de droite comme de gauche, ont farouchement contesté ce projet, reprochant au gouvernement de commettre une « erreur irréparable », comme l’a déclaré le député des Landes, Boris VALLAUD (1).


Propriétés immobilières. Le Groupe ADP est le propriétaire de terrains d’une superficie totale de 6 686 hectares dont 4 601 hectares affectés aux activités aéronautiques, 775 hectares de surfaces non exploitables et 1 310 hectares affectés aux activités immobilières.

La valeur nette des terrains aménageables s’élève à 120 millions d’euros, les constructions immobilières à 5 615 millions d’euros et les infrastructures techniques à 212 millions d’euros. L’activité immobilière de Groupe ADP représente un chiffre d’affaires de 263 millions d’euros en 2016.

ADP possède sur ses terrains 1 125 000 m2 de surface utile commercialisable.

Les terrains loués à des tiers sont situés à :

  • Paris-Charles-de-Gaulle pour 286 hectares,
  • Paris-Orly pour 120 hectares,
  • Paris-Le Bourget et les aérodromes d’aviation générale pour 124 hectares.

À travers plusieurs filiales (dont Cœur d’Orly Investissement et Roissy Continental Square), le Groupe ADP gère ses actifs immobiliers à destination des professionnels sur les sites des aéroports de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Il possède également Roissypôle, un complexe immobilier au cœur de Paris-Charles de Gaulle. Le site comprend 230 000 m2 de bureaux et 112 000 m2 d’hôtels.

L’actualité générale concernant un sujet donné est la superposition de plusieurs actualités partielles. Lorsque l’on considère le contexte institutionnel de l’avenir du Groupe Aéroport de Paris, on ne peut pas  juger que la modification de la dénomination des aérogares est un événement  anodin : il constitue l’acte 1 de la privatisation.

Régis LACOTE, directeur de l’aéroport d’Orly lors du baptême des aérogares « Orly 1-2-3-4 », lundi 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


L’aéroport d’Orly n’existe pas, c’est un « non lieu » ? Marc AUGÉ s’interroge. Peut-on s’identifier à un supermarché, à une chaîne d’hôtels internationale, à un camps de réfugiés, à des autoroutes, au TGV (qui change de nom : le dernier appartient au sabir franco-américain : « Ouigo»), à des aéroports ? Il s’agit chaque fois d’espaces de transit. Ce sont pour Marc AUGÉ des non lieux où se déplacent des individus solitaires, incapables de proposer la moindre identification : grande indistinction, grand anonymat. (2) Alors, à quoi bon se référer au points cardinaux comme le Sud ou l’Ouest ? Peu importe où l’on se trouve. Peu importe de « se repérer ». De simples numéros sont donc bien suffisants.


Les communes riveraines de l’aéroport d’Orly croient – et font croire – que celui-ci appartient à leur territoire. C’est oublier que l’on n’y vient pas sans raison, et que l’on n’y pénètre pas sans se soumettre à certaines règles. Michel FOUCAULT a défini sous le nom d’hétérotopie (du grec « topos », « lieu », et hétéro, « autre ») ce qu’il a désigné comme des « espaces autres ». (3) Les hétérotopies constituent une localisation physique de l’utopie, des espaces concrets qui hébergent un imaginaire, qui effectuent une mise à l’écart, des lieux à l’intérieur de la société qui obéissent à des règles qui sont autres. Le fondateur de cet imaginaire a un nom, c’est Gilbert BÉCAUD avec sa chanson « Dimanche à Orly ». (4) Ce n’est pas une anecdote. Quant-au tournant de l’hétérotopie mondialisée de l’aéroport d’Orly, ce ne sera pas une chanson, ce sera sa privatisation. Comme pour l’aéroport de Toulouse.

L’acte 2 sera l’inauguration du « bâtiment de jonction » (Orly 3, mis en service le 2 avril), en attendant la construction de Orly 5… Prochain rendez-vous pour les habitants des communes riveraines, les travaux de réfection des pistes durant l’été prochain (du 28 juillet au 2 décembre 2019). De grandes vacances. Nous y reviendrons.

« Orly 1 ». Nouvelle dénomination de l’aérogare « Orly Ouest » par le Groupe ADP (Aéroport de Paris) dans la nuit du 18 au 19 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


RÉFÉRENCES

1. « Aéroports de Paris, une privatisation contestable. Éditorial », Le Monde, 19 mars 2019. https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/19/groupe-adp-une-privatisation-contestable_5438217_3232.html
2. AUGÉ, Marc,
Non-lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Seuil, 1992. Coll. « La librairie du XXIe siècle ».
3. FOUCAULT Michel, « Des espaces autres »,  Architecture, Mouvement, Continuité, no 5, octobre 1984, p. 46-49. Conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967.
FOUCAULT Michel, « Des espaces autres », Dits et écrits (1984), Tome IV, Gallimard, 1994, p. 752-762.
4. BÉCAUD Gilbert, « Dimanche à Orly » , Paroles de Julie MILLER, 1963.

Dimanche à Orly (1963)
« Lorsque Gilbert Bécaud crée cette chanson en 1963, l’aéroport Orly vient d’être inauguré deux ans auparavant, en 1961, par le président de la République Charles de Gaulle. C’est l’époque des avions « Caravelles », des avions à réaction que tout le monde vient admirer sur les terrasses d’Orly, le quatrième aéroport du monde. Trois millions de visiteurs viennent chaque année, en habit du dimanche, quasiment autant qu’à la Tour Eiffel. »

AURENCHE Sophie, « Gilbert Bécaud et son ode à l’aéroport d’Orly », Douce France, RTL, 28 juillet 2015. https://www.rtl.fr/actu/conso/gilbert-becaud-et-son-ode-a-l-aeroport-d-orly-7779232542


LÉGENDES DES ILLUSTRATIONS

  • « Non à la privatisation d’Aéroport de Paris », Aéroport de Paris-Orly, 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.
  • Régis LACOTE, directeur de l’aéroport d’Orly lors du baptême des aérogares « Orly 1-2-3-4 » le lundi 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.
  • « Orly 1 ». Nouvelle dénomination de l’aérogare « Orly Ouest » par le Groupe ADP (Aéroport de Paris) dans la nuit du 18 au 19 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.

© Bernard MÉRIGOT et Marie LAPEIGNE , article mis en ligne le 30 mars 2019, 13 heures.

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Aéroport d’Orly. Nouvelles nuisances en perspective, les riverains se mobilisent

Une nouvelle tranche de travaux de réfection des pistes de l’aéroport d’Orly durant l’été 2019 (du 22 juillet au 18 novembre) est annoncée. Elle aura pour conséquence le détournement des avions. De ce fait, de nouvelles zones seront survolées à basse altitude, ce qui créera de nouvelles nuisances pour les habitants survolés. Comme disent les médias, « les riverains se mobilisent ».

Fermeture de la piste 3 (08/26) du 29 juillet au 1er décembre 2019, extrait de « Travaux Orly Piste 3 (08/26) » édité par le ministère de la Transition écologique et solidaire, Direction générale de l’aviation civile, FABEC, SESAR, p. 2.


Mobilisations citoyennes

Il faut qu’une situation se dégrade, ou bien que l’on annonce qu’elle se dégradera, pour que des mobilisations citoyennes se manifestent. Ce principe se vérifie dans tous les domaines, notamment dans celui des relations que les institutions en place entretiennent avec les habitants.

  • D’un côté, le pouvoir et ses représentants (1) essaient de « faire passer » (au nom du progrès, de modernisation, d’amélioration de la sécurité…) des actions qui ont pour conséquence de détériorer des conditions de vie existantes.
  • D’un autre côté, des riverains et leurs associations qui dénoncent ces atteintes. Les uns et les autres sont confrontés à une notion à la fois réelle et fuyante,  celle du seuil de tolérance, dans le cas des nuisances aériennes, vis-à-vis du bruit et de la pollution de l’atmosphère (combustion du kérosène, émission de poussières fines…).

Comment définir l’optimum de tranquillité, de qualité de vie et de limitation des pollutions pour les habitants d’un territoire ? Peut-être comme un état précaire et passager dont le souci est simple : pas d’augmentation des gènes existantes, le moins de nuisances possibles, le plus de réduction des nuisances actuelles.

L’association de Défense des riverains de l’Aéroport de Paris-Orly (DRAPO) a tenu une réunion à Savigny-sur-Orge le vendredi 1er février 2019. Son président Gérard BOUTHIER, maire-adjoint de Yerres (Essonne), a rappelé que « les vols de nuit ont progressé de 2% entre 2014 et 2016, les gros porteurs étant les avions les plus bruyants. L’été dernier, il y a eu jusqu’à un survol toutes les seize minutes ». L’association a été créée en 2001 sous le nom de AVEVY. Son action s’étend sur les 1 900 000 habitants qui vivent dans les 251 communes du Sud Essonne survolées par les avions desservant l’aéroport d’Orly. Elle organise un rassemblement de protestation ce samedi 16 février à l’aéroport à 10 heures.


RÉFÉRENCES DE L’ARTICLE
1. Quels sont les représentants des pouvoirs ? Il est étonnant de constater que les documents publics concernant les nuisances produites sur les riverains par les travaux d’aménagement n’émanent pas d’une autorité, mais d’une pluralité d’autorités responsables :

  • Ministère de la Transition écologique et solidaire
  • Direction générale de l’aviation civile (DGAC)
  • Functional Airspace Block Europe Central (FABEC)
  • Single European Sky ATM Research (SESAR)
  • Groupe ADP/Aéroport de Paris

On peut considérer que la complexité des dossiers traités peut servir de justification à une pluralité d’autorités. En revanche, on doit également prendre en compte le jeu de renvoi que chaque autorité pratique à l’égard des autres : « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ». L’espace aérien français appartient de plus en plus à des instances européennes et mondiales (Functional Airspace Block Europe Central, Single European Sky ATM Research). Cela ne saurait en rien excuser que l’habitant ou le riverain des zones survolées se voit imposer des nuisances : il veut savoir ce qui se passe au-dessus de son appartement, de sa maison, de son jardin, de son école, de son entreprise…


LÉGENDE DES ILLUSTRATIONS
Fermeture de la piste 3 (08/26) du 29 juillet au 1er décembre 2019, extrait de « Travaux Orly Piste 3 (08/26) » édité par le ministère de la Transition écologique et solidaire, Direction générale de l’aviation civile, FABEC, SESAR, p. 2.


DOCUMENT

NUISANCES AÉRIENNES AUTOUR D’ORLY
L’INQUIÉTUDE DES RIVERAINS

DRAPO, l’association de Défense des riverains de l’Aéroport de Paris-Orly, est un réseau qui défend les riverains de l’aéroport d’Orly, va mener des actions face à l’accroissement des nuisances faites aux riverains.

Face aux nuisances aériennes autour de la plateforme d’Orly, ils ont décidé de hausser le ton. Les membres du réseau DRAPO, qui défendent les riverains de l’aéroport, comptent bien faire parler d’eux ces prochains jours. Inquiet de la probable privatisation du groupe ADP, ce collectif appelle à un rassemblement de protestation le 16 février à l’aéroport d’Orly.

Ce vendredi 1er février 2019 à Savigny-sur-Orge (Essonne), Gérard BOUTHIER, président de DRAPO, entouré d’élus de communes de l’Essonne, du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne, et d’associations environnementales, a rappelé les derniers développements dans ce dossier des nuisances aériennes qui impactent près de deux millions d’habitants autour d’Orly.

Avec le passage d’ADP sous giron privé, les défenseurs des riverains, tout comme certains élus, craignent que des verrous sautent. « Le couvre-feu sera-t-il préservé ? Y aura-t-il des travaux d’extension des pistes ? », questionne ainsi Eric MEHLHORN, maire (LR) de Savigny-sur-Orge. Pour DRAPO, c’est bel et bien la question des pollutions qui est au coeur du débat. Pollution sonore bien sûr mais aussi celle de la qualité de l’air, moins souvent évoquée dans ce débat sur les nuisances aériennes.

« Une étude d’AirParif révèle que les émissions d’oxydes d’azote de la plateforme d’Orly sont équivalentes à celle du périphérique parisien », rappelle Gérard BOUTHIER. « La qualité de l’air autour des aéroports est également dégradée par une présence très supérieure à la normale de particules ultra-fines », ajoute le responsable associatif. « Il y a une vraie communication à mettre en place auprès des habitants qui n’ont pas toujours conscience du lien entre l’activité des aéroports et la pollution de l’air », reconnaît de son côté Michel Papin, le maire (LR) de Lésigny.

De 27 millions à 33 millions de voyageurs

L’extension prochaine de l’aéroport du sud francilien et le passage en 4 ans de 27 millions à 33 millions de voyageurs sont un autre sujet de préoccupation. « Le bruit est un problème de santé publique qui trouble le sommeil et favorise le stress, rappelle DRAPO. Or, les vols de nuit ont progressé de 21, 8 % entre 2014 et 2016. Les gros porteurs sont les plus bruyants. Leur nombre a augmenté de 13% en dix ans. Un record a été battu l’été dernier avec un vol de ces gros avions toutes les 16 minutes. »

Si ADP admet que certaines compagnies aériennes passent volontiers à des appareils de plus forte capacité, elle met aussi en avant la modernisation des flottes : « L’A 320 Néo qui est moins bruyant et consomme moins fait son apparition, avance le groupe. Par ailleurs, le développement d’Orly comme des autres plateformes est très encadré. Nous faisons en sorte de nous montrer exemplaires avec une croissance maîtrisée des aéroports qui restent facteurs de richesses pour les territoires et d’emplois pour les habitants. »

RÉFÉRENCES DU DOCUMENT
« Nuisances aériennes autour d’Orly : l’inquiétude des riverains », Le Parisien, (Édition numérique), 2 février 2019. Article de Laurent DEGARDI.
http://www.leparisien.fr/essonne-91/nuisances-aeriennes-autour-d-orly-l-inquietude-des-riverains-02-02-2019-8002563.php
Voir aussi :
« Les riverains d’Orly haussent le ton », Le Parisien (Édition papier du quotidien), 3 février 2019. Article de Laurent DEGRADI.

© Marie LAPEIGNE, article mis en ligne le 16 février 2019, 8 heures.

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Grand Orly Seine Bièvre s’installe à Orly : nouveau siège social, nouvelles attentes

L’établissement public territorial (EPT) Grand Orly Seine Bièvre (GOSB) est une structure qui s’étend sur 24 communes du Val-de-Marne et de l’Essonne et totalise 700 000 habitants.  Son président Michel LEPRÊTRE a inauguré le 14 décembre 2018 son nouveau siège social situé à Orly. Une occasion pour lui de faire le point sur l’action qu’il mène en tant que président depuis 2016. Une occasion aussi de réfléchir aux attentes citoyennes à l’égard de cette institution.

Michel LEPRÊTRE, président de Grand Orly Seine Bièvres (GOSB) le vendredi 14 décembre 2018 lors de son discours à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de l’établissement public territorial dans l’immeuble Askia, 11 avenue Henri Farman à Orly. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


360 fonctionnaires sur 1 600. Comme Michel LEPRÊTRE l’a indiqué dans son allocution, le GOSB emploie 1 600 fonctionnaires territoriaux et environ 75 % d’entre eux (soit 1 200 fonctionnaires) sont employés dans les communes adhérentes où ils occupent des fonctions dans les équipements sportifs et culturels. En ce qui concerne le siège social, il regroupe désormais 360 fonctionnaires qui se partagent 360 bureaux distincts (178 bureaux au premier étage et 279 bureaux au second étage), auxquels s’ajoutent un certain nombre de locaux fonctionnels (salles de réunion, services communs, etc.).


Une communauté de travail. Dans son allocution, Michel LEPRÊTRE a précisé que cet emménagement constituait « un changement qui va contribuer à modifier le rôle de chacune et chacun, au service de notre intercommunalité ». D’abord en interne : « nous pouvons nous féliciter de ce qui est en train de se passer dans nos services : on se voit, on se côtoie, on se croise, on se parle ». Ensuite, vis-à-vis de l’extérieur. Car pour lui « c’est dans les communes que se conçoivent et se dessinent les projets, les ambitions devenant communes au sein de l’intercommunalité… ». La répétition des mots « commune » et « commun » n’est pas anodine. Elle exprime ce qui constitue la raison d’être d’une intercommunalité créée en 2016 : être partagée en 24 parties distinctes, et être rassemblée en un tout. Comment vivre en étant à la fois séparés et réunis ? Étrange paradoxe. Qu’est-ce qui donne de la différence ? Qu’est-ce qui donne de ressemblance ?


Faire du commun ou ne pas faire de commun : il s’agit d’une lourde tâche pour une institution récente (janvier 2016- décembre 2018 : soit moins de trois années). Elle est aujourd’hui incomplètement identifiée par les habitants qui vivent sur son territoire. Comme le précise Michel LEPRÊTRE, c’est « un processus qu’il nous faut améliorer tous les jours ». Faire du commun dans chacune des communes, qui soit reconnu comme commun par les citoyens, est une mission d’autant plus complexe qu’en ces mois de novembre et de décembre 2018, les « gilets jaunes » manifestent précisément leur méfiance à l’égard des structures imposées par les appareils administratifs ou politiques, et à l’égard des nouveaux impôts que celles-ci génèrent. Autant dire que tout constat d’échec remet en cause de facto la légitimité de l’institution.

Michel LEPRÊTRE résume en trois impératifs ce qui constitue la « feuille de route » de Grand Orly Seine Bièvre :

  • « utiliser nos atouts,
  • profiter de la diversité urbaine,
  • veiller aux intérêts des habitants. »

Il la décline en trois actions :

  • « faire en sorte que l’on puisse se loger dans la métropole sans devoir sans cesse s’exiler toujours plus loin,
  • pouvoir se déplacer sans obstacles et de manière fluide,
  • travailler sans devoir traverser la métropole d’est en ouest, ou du nord au sud,
  • vivre la ville positivement, en bénéficiant d’innovation qui soient au service de l’humain ».

Patio intérieur du nouveau siège de Grand Orly Seine Bièvres dans l’immeuble Askia, 11 avenue Henri Farman, à Orly, inauguré le 14 décembre 2018. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE, 2018.


Maintenir et développer l’emploi. En 2018, les 24 communes de Grand Orly Seine Bièvre (GOSB) totalisent en 700 000 habitants et 285 000 emplois, soit un emploi pour 2,4 habitants. Ils sont, bien évidemment, très inégalement répartis. Qui s’en soucie ? Comment les conserver ? Comment les développer ? Une question urgente à l’heure des effets pernicieux de l’économie mondialisée.

Michel LEPRÊTRE a rappelé la tenue le jeudi 20 décembre 2018 des 2e Assises du développement économique organisées par le GOSB. « Nous portons une stratégie. Nous avons un rôle fédérateur, un rôle facilitateur. Tout ne dépend pas de nous, bien sûr. Mais nous avons une responsabilité : réunir les acteurs, favoriser les réseaux. Pour que les acteurs économiques trouvent dans le territoire les conditions d’un développement utile. » Cette utilité doit être triple : utile à l’activité innovante, utile à la formation, utile à la production de valeur ajoutée. Et donc utile à l’emploi pour les habitants. Car aujourd’hui, de plus en plus, la richesse d’un territoire se mesure à la proximité existant entre le lieu d’habitation et le lieu de travail.

Le Bureau de Michel LEPRÊTRE, président de l’établissement public territorial (RPT) Grand Orly Seine Bièvres dans le nouveau siège social de l’immeuble Askia, 11 avenue Henri Farman, à Orly. Situé au 2e étage, il porte le n° 254. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


L’aéroport d’Orly : ouverture et nuisances. « A quelques centaines de mètres d’ici, des avions venant du monde entier atterrissent à l’aéroport d’Orly. Ils se posent à la fois dans le Grand Paris et sur le territoire du Grand-Orly Seine Bièvre » a remarqué le président Michel LEPRETRE, tout en soulignant que « toute l’attention nécessaire doit être portée aux nuisances provoquées auprès des habitants par cette activité ».

Le nouveau siège de l’établissement public territorial (EPT) Grand Orly Seine Bièvres (GOSB) dans l’immeuble Askia, 11 rue Henri Farman Orly vu depuis la station du Tramway T7 Aéroport d’Orly. L’inauguration a eu lieu le 14 décembre 2018. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.

L’un des problèmes majeurs des intercommunalités, et en particulier des 12 établissements publics territoriaux (EPT) membres de la Métropole du Grand Paris est qu’ils demeurent encore ignorés des citoyens des communes. Un petit nombre d’habitants assiste aux séances publiques des conseils municipaux de leur communes. Certaines communes effectuent même leur captation vidéo qu’elles diffusent en direct par Internet. Mais qui assiste aux séances publiques des conseils territoriaux ?


La visibilité institutionnelle de Grand Orly Seine Bièvre, et l’accessibilité  aux bureaux de son état-major, situé au centre de son territoire d’intervention, est désormais assurée. Il lui reste à gagner en visibilité citoyenne pour ses habitants.

Les 24 communes de l’établissement public territorial Grand Orly Seine Bièvre (GOSB). Carte extraite du dossier « Territoire productif et innovant. Agir pour le développement économique », 2018.


RÉFÉRENCES

  • GRAND ORLY SEINE BIÈVRE (GOSB), Immeuble Askia, 11 avenue Henri Farman, BP 748 94398 ORLY AÉROGARE CEDEX. HTTP://grandorlyseinebievre.fr
  • GRAND ORLY SEINE BIÈVRE (GOSB), Guide de l’emménagement, (2018), 28 p.
  • GRAND ORLY SEINE BIÈVRE (GOSB), Territoire productif et innovant. Agir pour le développement économique (Dossier de six fiches recto verso, 2018), 6 p.
    1.Porter et animer une stratégie économique pour un territoire productif et innovant.
    2.Concrétiser le fort potentiel de développement et d’innovation d’un territoire en mutation.
    3.Stimuler et favoriser l’innovation.
    4.Offrir des services et un accompagnement renforcé et coordonné avec les partenaires à destination de porteurs de projets et d’entreprises.
    5.Agir pour l’emploi et la formation des habitants, favoriser les retombées locales du développement économique du territoire.
    6.Soutenir une économie inclusive et solidaire pour un territoire durable.
  • GRAND ORLY SEINE BIÈVRE (GOSB), Manifeste pour un territoire industriel et productif, juin 2018, 4 p.

LÉGENDE DES ILLUSTRATIONS

  • Michel LEPRÊTRE, président de Grand Orly Seine Bièvres (GOSB) le vendredi 14 décembre 2018 lors de son discours à l’occasion de l’inauguration du nouveau siège de l’établissement public territorial dans l’immeuble Askia, 11 avenue Henri Farman à Orly. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.
  • Patio intérieur du nouveau siège de Grand Orly Seine Bièvres dans l’immeuble Askia, 11 avenue Henri Farman, à Orly, inauguré le 14 décembre 2018. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE, 2018.
  • Le Bureau de Michel LEPRÊTRE, président de l’établissement public territorial (RPT) Grand Orly Seine Bièvres dans le nouveau siège social de l’immeuble Askia, 11 avenue Henri Farman, à Orly. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.
  • Le nouveau siège de l’établissement public territorial (EPT) Grand Orly Seine Bièvres (GOSB) dans l’immeuble Askia, 11 rue Henri Farman Orly, vu depuis la station du Tramway T7 Aéroport d’Orly. L’inauguration a eu lieu le 14 décembre 2018. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.
  • Les 24 communes de l’établissement public territorial Grand Orly Seine Bièvre (GOSB). Carte extraite du dossier « Territoire productif et innovant. Agir pour le développement économique », 2018.

DOCUMENT

ÉTABLISSEMENT PUBLIC TERRITORIAL (EPT)
GRAND ORLY SEINE BIÈVRE (GOSB)
7 CONVICTIONS, 7 ENGAGEMENTS

•   Construire un territoire productif et innovant : 7 convictions

1. Développer un territoire mixte et résilient.
2. Transformer les contraintes urbaines et environnementales en leviers d’actions.
3. Apporter une meilleure visibilité aux métiers industriels et aux formations correspondantes.
4. Construire une économie diversifiée.
5. Être un territoire produisant de la valeur.
6. Être un territoire conservant ses entreprises.
7. Être un territoire qui agit et met en réseau les acteurs.


•   Mettre en œuvre des solutions concrètes à la hauteur des enjeux métropolitains et régionaux :
7 engagements

1. Se mobiliser pour proposer du foncier économique en milieu urbain dense et à proximité de pôles de transports.
2. Se mobiliser pour favoriser l’activité productive dans les programmations d’aménagement.
3. Se mobiliser pour la mise en œuvre d’outils favorisant la production d’immobilier productif à loyer modéré.
4. Se mobiliser pour favoriser le partenariat public-privé innovant et co-construit.
5. Se mobiliser pour faciliter l’expérimentation dans l’intégration d’activités productives.
6. Se mobiliser pour apporter une réponse aux besoins des entreprises souhaitant se maintenir en zone urbaine dense.
7. Se mobiliser en faveur de la formation.

RÉFÉRENCE
GRAND ORLY SEINE BIÈVRE (GOSB), Manifeste pour un territoire industriel et productif, juin 2018, 4 p.


© Sylvie MÉRIGOT-MONNIOTTE et Bernard MÉRIGOT, article mis en ligne le 20 décembre 2018, 07 heures.

Portes de l’Essonne Environnement
http://portes-essonne-environnement.fr
Média numérique ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2018

 

Aéroports de Paris. Hausse de 3,6 % sur un an du trafic passagers des aéroports parisiens

Une dépêche toute fraiche de l’AFP qui ne réjouira pas les riverains d’Orly et de Roissy. Les deux aéroports de Paris se portent très bien et ne sont pas près de faire faillite. Quand on réalise le poids financier du groupe, restons lucide et intégrons que l’avis des riverains que nous sommes, ne pèse pas lourd dans la balance. À charge pour nous de rester mobilisés …

© Jean-Marie CORBIN, le 14 novembre 2017, 21 h 20.


Paris (AFP) – Le trafic passager des aéroports parisiens a bondi en octobre de 3,6% sur le même mois de 2016, tiré par le trafic hors Europe (« 5,8%), a annoncé mardi leur gestionnaire Groupe ADP, Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle affichant ainsi « 4,6% et 86,2 millions de passagers depuis le 1er janvier.

En octobre, le trafic avec la zone Moyen-Orient s’est envolé de 14,7%, suivi par la zone Amérique du Nord (« 7,4%), la zone Afrique (« 6,4%) et les DOM-COM (+4%).

Le trafic avec la zone Asie-Pacifique n’a progressé que de 1%, et celui concernant la zone Amérique du Sud a reculé de 3,7%.

Le trafic Europe était en hausse de 3,1%, mais le trafic France était en légère décroissance (-0,2%).

En octobre, le nombre de passagers en correspondance sur les deux plateformes parisiennes a augmenté de 2,7%, et le taux de correspondance a baissé de 0,4 point, à 22,5%.

Le trafic du groupe turc TAV Airports, dont le Groupe ADP détient 46,1% du capital, est en hausse de 12% en octobre et de 8,2% depuis le début de l’année.

A l’aéroport de Santiago du Chili, dont le Groupe ADP détient 45% du capital, le trafic est en hausse de 12% en octobre et de 8,2% depuis le début de l’année.

En 2016, le groupe, qui construit, aménage et exploite des plateformes aéroportuaires, a accueilli plus de 97 millions de passagers sur Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly et plus de 42 millions au travers d’aéroports qu’il gère à l’étranger.

Il a réalisé un chiffre d’affaires de 2,947 milliards d’euros avec un résultat net de 435 millions d’euros.