Nourrir les oiseaux des jardins

Nourrissage d’oiseaux de jardin (c) 2022 Jean-Marie CORBIN pour l’association Portes Essonne Environnement

Les froids de l’hiver approchent, les petits animaux ont froid et ont du mal à se trouver de quoi se nourrir. Certains comme les hérissons hibernent mais les oiseaux des jardins non migrateurs subissent la dureté de l’hiver. Il y a beaucoup de pertes pour ces braves petits piafs alors qu’ils participent activement à la régulation de la biodiversité au printemps et en été en consommant une grande quantité d’insectes qui parasitent nos arbres fruitiers.

Dès que les températures sont inférieures à 10°C, un supplément nutritif est le bienvenu. Si vous êtes amateur de fromage, les croutes de fromage réduites en petits morceaux sont les bienvenues mais cela ne suffira à nourrir toute la troupe céleste environnante.

Tout d’abord, il faut organiser le « couvert », c’est-à-dire disposer une mangeoire. La mangeoire se trouvera en hauteur dans un arbre de manière à ce que le ravitaillement de nos petits amis soit sécurisé et ne soit pas une cible trop facile pour ces enfoirés de sales greffiers. Une boîte en bois percée de 2 trous de diamètre 63 et munie d’un couvercle transparent est bon début. Elle sera fixée ou posée sur l’arbre. Les rouges-gorges, les mésanges, les pinsons et même les pigeons (je n’aime pas trop ces derniers) iront s’y nourrir.

On peut y disposer du grain pour les moineaux de passage s’il y en a dans le secteur. Les pinsons semblent aussi être granivores.

Par contre, les mésanges préfèrent le tournesol et les cacahouètes. Pour le tournesol, il convient d’utiliser une mangeoire cylindrique. Le modèle transparent avec 2 trous à la base convient parfaitement. On peut y mettre soit un mélange cacahouète et tournesol soit du tournesol pur. Le modèle à grillage à fine mailles ne convient pas ni pour le tournesol qui passe à travers ni pour les cacahouètes entières à décortiquer.

On pourra compléter avec des boules de graisse où les mésanges iront picorer selon leur besoins. Attention à ne pas mettre que des boules de graisses car ces petites bêtes sont aussi sensibles que nous aux problèmes de santé conséquents à une alimentation trop grasse. La boule de graisse pourra être abritée avec un couvercle afin d’éviter une dégradation trop rapide avec le ruissellement de la pluie.

Le filet de cacahouète, disposé avec un couvercle par-dessus, sera là plus pour le divertissement. En effet, les mésanges savent fort bien percer les coques des cacahouètes pour se régaler de l’intérieur mais il faut aussi savoir que cela leur prend du temps et les journées d’hiver sont courtes …

Toutefois nourrir des animaux avec des cacahouètes n’est pas forcément une bonne idée. En effet, les arachides d’où viennent cacahouètes, poussent dans le sol comme les tubercules de pommes de terre et ce ne sont pas des plantes qui poussent sous nos latitudes. C’est donc totalement inconnu de nos oiseaux de jardin non migrateurs.

Concernant les mélanges pour oiseaux, il y en a de différentes sortes. Les mélanges universels ne sont pas formidables car ils contiennent trop de graines qui n’intéresseront pas certains oiseaux communs des jardins comme les mésanges. Pire, lorsque des graines diverses seront mélangées avec du tournesol, les mésanges iront jeter au sol, les graines qui ne leur plaisent pas pour atteindre et sélectionner que les graines de tournesol. Par ailleurs, en dehors des moineaux, je n’ai pas remarqué de la part des autres oiseaux un intérêt pour ces mélanges.

Note : je n’ai absolument pas du tout envie de nourrir les pigeons et les perruches à collier ou perruches vertes. Ces dernières sont une espèce très invasive, qui à mon avis, devrait être régulées d’une manière très ferme vu les nuisances occasionnées avec la destruction d’espèces locales (encore un point de désaccord avec le discours officiel des khmers verts aux idéologies complètement hors-sol).

Pour les graines de tournesol, il y en a de toutes sortes de conditionnement dans le commerce. Le mélange cacahouète plus tournesol Bites for Bird  chez Action est à 0,99€ les 300g soit 3,30€/kg. C’est un bon début mais on s’apercevra que ça part asse vite. J’ai également remarqué que certains sachets ne contenaient pas 300g de nourriture mais seulement 275g.

Après avoir regardé chez Truffaut et chez Gamm Vert, les graines de tournesol sont vendues aux alentours de 40€ les 12,5kg soit 3,20€/kg ce qui n’est pas donné. J’ai eu la bonne surprise de trouver chez Leclerc des sachets Pictou (produit français) de 3kg de graines de tournesol à 5,09€ soit 1,70€/kg ce qui est un très bon prix vu la spéculation environnant le tournesol et dont l’Ukraine est un des producteurs majeurs.

Enfin, si nourrir nos petites bêtes, est une belle intention n’oubliez pas qu’une fois l’alimentation commencé, il faut réapprovisionner régulièrement jusqu’à la fin de l’hiver et qu’il ne faut pas que cela se fasse au détriment d’autres espèces animales là où sont cultivées les graines achetées dans le commerce. À ce sujet, je ne dispose d’aucune information attestant que les pays de l’Est et notamment l’Ukraine très orientée vers l’agriculture intensive soient particulièrement respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

Une fois les repas bien préparés et bien servis, posez donc soit une caméra de chasse soit carrément une caméra de surveillance adossée à un enregistreur à disque dur. Vos observations, en plus d’être une distraction très agréable, vous permettront d’adapter matériels et nourritures au plus près des besoins de nos petites bêtes. À ce propos, la caméra restera en veille la nuit car les rats de passage sont largement capables de grimper aux arbres pour subtiliser la nourriture destinée aux oiseaux.