Archives de catégorie : Biodiversité

Nourrir les oiseaux des jardins

Nourrissage d’oiseaux de jardin (c) 2022 Jean-Marie CORBIN pour l’association Portes Essonne Environnement

Les froids de l’hiver approchent, les petits animaux ont froid et ont du mal à se trouver de quoi se nourrir. Certains comme les hérissons hibernent mais les oiseaux des jardins non migrateurs subissent la dureté de l’hiver. Il y a beaucoup de pertes pour ces braves petits piafs alors qu’ils participent activement à la régulation de la biodiversité au printemps et en été en consommant une grande quantité d’insectes qui parasitent nos arbres fruitiers.

Dès que les températures sont inférieures à 10°C, un supplément nutritif est le bienvenu. Si vous êtes amateur de fromage, les croutes de fromage réduites en petits morceaux sont les bienvenues mais cela ne suffira à nourrir toute la troupe céleste environnante.

Tout d’abord, il faut organiser le « couvert », c’est-à-dire disposer une mangeoire. La mangeoire se trouvera en hauteur dans un arbre de manière à ce que le ravitaillement de nos petits amis soit sécurisé et ne soit pas une cible trop facile pour ces enfoirés de sales greffiers. Une boîte en bois percée de 2 trous de diamètre 63 et munie d’un couvercle transparent est bon début. Elle sera fixée ou posée sur l’arbre. Les rouges-gorges, les mésanges, les pinsons et même les pigeons (je n’aime pas trop ces derniers) iront s’y nourrir.

On peut y disposer du grain pour les moineaux de passage s’il y en a dans le secteur. Les pinsons semblent aussi être granivores.

Par contre, les mésanges préfèrent le tournesol et les cacahouètes. Pour le tournesol, il convient d’utiliser une mangeoire cylindrique. Le modèle transparent avec 2 trous à la base convient parfaitement. On peut y mettre soit un mélange cacahouète et tournesol soit du tournesol pur. Le modèle à grillage à fine mailles ne convient pas ni pour le tournesol qui passe à travers ni pour les cacahouètes entières à décortiquer.

On pourra compléter avec des boules de graisse où les mésanges iront picorer selon leur besoins. Attention à ne pas mettre que des boules de graisses car ces petites bêtes sont aussi sensibles que nous aux problèmes de santé conséquents à une alimentation trop grasse. La boule de graisse pourra être abritée avec un couvercle afin d’éviter une dégradation trop rapide avec le ruissellement de la pluie.

Le filet de cacahouète, disposé avec un couvercle par-dessus, sera là plus pour le divertissement. En effet, les mésanges savent fort bien percer les coques des cacahouètes pour se régaler de l’intérieur mais il faut aussi savoir que cela leur prend du temps et les journées d’hiver sont courtes …

Toutefois nourrir des animaux avec des cacahouètes n’est pas forcément une bonne idée. En effet, les arachides d’où viennent cacahouètes, poussent dans le sol comme les tubercules de pommes de terre et ce ne sont pas des plantes qui poussent sous nos latitudes. C’est donc totalement inconnu de nos oiseaux de jardin non migrateurs.

Concernant les mélanges pour oiseaux, il y en a de différentes sortes. Les mélanges universels ne sont pas formidables car ils contiennent trop de graines qui n’intéresseront pas certains oiseaux communs des jardins comme les mésanges. Pire, lorsque des graines diverses seront mélangées avec du tournesol, les mésanges iront jeter au sol, les graines qui ne leur plaisent pas pour atteindre et sélectionner que les graines de tournesol. Par ailleurs, en dehors des moineaux, je n’ai pas remarqué de la part des autres oiseaux un intérêt pour ces mélanges.

Note : je n’ai absolument pas du tout envie de nourrir les pigeons et les perruches à collier ou perruches vertes. Ces dernières sont une espèce très invasive, qui à mon avis, devrait être régulées d’une manière très ferme vu les nuisances occasionnées avec la destruction d’espèces locales (encore un point de désaccord avec le discours officiel des khmers verts aux idéologies complètement hors-sol).

Pour les graines de tournesol, il y en a de toutes sortes de conditionnement dans le commerce. Le mélange cacahouète plus tournesol Bites for Bird  chez Action est à 0,99€ les 300g soit 3,30€/kg. C’est un bon début mais on s’apercevra que ça part asse vite. J’ai également remarqué que certains sachets ne contenaient pas 300g de nourriture mais seulement 275g.

Après avoir regardé chez Truffaut et chez Gamm Vert, les graines de tournesol sont vendues aux alentours de 40€ les 12,5kg soit 3,20€/kg ce qui n’est pas donné. J’ai eu la bonne surprise de trouver chez Leclerc des sachets Pictou (produit français) de 3kg de graines de tournesol à 5,09€ soit 1,70€/kg ce qui est un très bon prix vu la spéculation environnant le tournesol et dont l’Ukraine est un des producteurs majeurs.

Enfin, si nourrir nos petites bêtes, est une belle intention n’oubliez pas qu’une fois l’alimentation commencé, il faut réapprovisionner régulièrement jusqu’à la fin de l’hiver et qu’il ne faut pas que cela se fasse au détriment d’autres espèces animales là où sont cultivées les graines achetées dans le commerce. À ce sujet, je ne dispose d’aucune information attestant que les pays de l’Est et notamment l’Ukraine très orientée vers l’agriculture intensive soient particulièrement respectueux de l’environnement et de la biodiversité.

Une fois les repas bien préparés et bien servis, posez donc soit une caméra de chasse soit carrément une caméra de surveillance adossée à un enregistreur à disque dur. Vos observations, en plus d’être une distraction très agréable, vous permettront d’adapter matériels et nourritures au plus près des besoins de nos petites bêtes. À ce propos, la caméra restera en veille la nuit car les rats de passage sont largement capables de grimper aux arbres pour subtiliser la nourriture destinée aux oiseaux.

Syndicat de l’Orge. Journée mondiale des zones humides 2020 au parc de Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge

Comme l’a indiqué son président François CHOLLEY,  lors de l’assemblée générale du comité syndical du Syndicat de l’Orge le 16 janvier 2020 qui s’est tenue à Forges-les-Bains, le Syndicat de l’Orge organise le samedi 29 février 2020 une manifestation pour célébrer la Journée mondiale des zones humides dans le parc naturel de Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge. Le thème sera « Zones humides et biodiversité ». Un sujet d’actualité à l’heure de la transition écologique puisque l’on sait que 40 % de toutes les espèces animales se reproduisent dans des zones humides.

Zones humides et biodiversité. Journée mondiale des zones humides organisée le samedi 29 février 2020 par le Syndicat de l’Orge dans le parc de Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge. © Photographie BM pour PEE.

Une zone humide (ou encore « milieu humide », wetland en anglais), est un milieu naturel dominé par l’eau qui en constitue le biotope majeur, le lieu de vie défini de la flore, de la faune et des micro-organismes. Selon la Convention internationale signée à Ramsar (Iran) en 1971, « les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières, d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires », qu’elle soit stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée.

Parc Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge (Essonne). © Photographie BM pour PEE.

Plus d’un quart des espèces de zones humides sont en danger d’extinction et moins de 20 % des zones humides mondiales sont protégées. Selon le rapport de l’ONU sur la biodiversité (6 mai 2019), 85 % des zones humides mondiales risquent de disparaître.

  • En trois siècles, du XVIIIe au XXe siècle, 87 % des zones humides ont disparu dans le monde.
  • En trente ans, de 1970 à 2000, 35 % des zones humides ont disparues.

Les causes de ces disparitions sont climatiques, consuméristes, démographiques, urbanistiques (drainage des deltas, changement d’usage artificialisation des berges…).

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La biodiversité des zones humides est importante. Perte de zones humides = perte de biodiversité. Arrêtons la perte de biodiversité, restaurons les zones humides. Journée mondiale des zones humides. Document RAMSAR / Convention sur la diversité biologique / WWF.


PROGRAMME

JOURNÉE MONDIALE DES ZONES HUMIDES
Zones humides et biodiversité

Samedi 29 février 2020
Parc de Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge

14 h. Découverte des zones humides de l’espace naturel.
16 h. Projection du film Secrets de mares, suivi d’un débat, salle Mandela, château de Morsang-sur-Orge.

Le rendez-vous est fixé à 14 heures sur le parking du château, côté Morsang-sur-Orge (Essonne).

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Zones humides et biodiversité. Journée mondiale des zones humides organisée le samedi 29 février 2020 par le Syndicat de l’Orge dans le parc de Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge. © Photographie BM pour PEE.


ARTICLES EN LIGNE SUR LA BIODIVERSITÉ (Parc de Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge)

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LÉGENDE DES ILLUSTRATIONS DE L’ARTICLE

  • Zones humides et biodiversité. Journée mondiale des zones humides organisée le samedi 29 février 2020 par le Syndicat de l’Orge dans le parc de Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge. © Photographie BM pour PEE.
  • Parc Morsang-sur-Orge / Savigny-sur-Orge (Essonne). © Photographie BM pour PEE.
  • La biodiversité des zones humides est importante. Perte de zones humides = perte de biodiversité. Arrêtons la perte de biodiversité, restaurons les zones humides. Journée mondiale des zones humides. Document RAMSAR / Convention sur la diversité biologique / WWF.

© Bernard MÉRIGOT et Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT. Article mis en ligne le 20 février 2020 à 10 h 40.

Portes de l’Essonne Environnement
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Média numérique
ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2020

Orge. Une rivière à l’heure du changement climatique. Quel avenir pour le Syndicat de l’Orge ?

Inondations, sécheresses, pollutions des rivières, défense de la biodiversité… autant d’événements en lien direct avec le changement climatique (1) auquel nous sommes confrontés en ce début de XXIe sicle.  Autant de domaines vis-à-vis desquels une catégorie d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) joue un rôle déterminant : les syndicats de rivière,  comme dans le département de l’Essonne, le Syndicat de l’Orge qui regroupe 59 communes et 9 communautés d’agglomération.
Son président François CHOLLEY, maire de Villemoisson-sur-Orge, a prononcé une importante allocution le jeudi 30 janvier 2020 à l’occasion de la présentation les vœux de cette collectivité dont l’action concerne 420 000 habitants.

Bilan de mandat ?  Ou pot de départ ? interrogea François CHOLLEY au début de son intervention. Au-delà de la présentation des actions menées, notamment durant l’année 2019, il a dressé le plan de ce qui pourrait constituer le programme des six prochaines années (2020-2026). Une occasion de réfléchir aux caractéristiques particulières de l’exercice des pouvoirs des collectivités publiques comme des citoyens à l’égard de cet étrange bien commun de l’humanité qu’est l’eau.

Vœux du Syndicat de l’Orge, au Trianon/Maison de la Justice et du Droit, à Villemoisson-sur-Orge, le jeudi 30 janvier 2020. De gauche à droite, Éric BRAIVE, président du Syndicat d’agglomération Cœur d’Essonne ; Laure DARCOS, sénatrice de l’Essonne ; Jean-Raymond HUGONET, sénateur de l’Essonne ; Pierre CHAMPION, maire honoraire de Saint-Geneviève-des-Bois, ancien vice-président du Conseil général de l’Essonne, ancien vice-président du Syndicat de l’Orge ; Bernard SPROTTI, vice-président du Syndicat de l’Orge, vice-président de Cœur d’Essonne, maire de Breuillet. A la tribune, François CHOLLEY, président du Syndicat de l’Orge, entouré par les vice-présidents. © Photographie BM/CAD pour PEE.


TOUS LES SIX ANS. La vie des institutions territoriales locales (communes, communautés de communes, communauté d’agglomération, établissements publics territoriaux, syndicats intercommunaux…), ainsi que celle des femmes et des hommes siégeant dans leurs organismes exécutifs, est séquencée en tranches de six années. Elles sont rythmées par les élections municipales comme celles des 15 et 22 mars 2020 qui verront le renouvellement des 34 967 conseils municipaux de France. Après le sexenat 2004-2020 qui s’achève au mois de mars, celui de 2020-2026 lui succédera. 

UNE VISIBILITÉ DISCRÈTE. Autant les médias se répandent, en ce mois de février, en commentaires sur la partie la plus visible, celle de l’élection des maires, autant ils omettent d’évoquer les élections au sein des autres exécutifs territoriaux.
Les élections au scrutin direct des conseils municipaux seront suivies aussitôt par d’autres élections, au scrutin indirect, concernant le renouvellement des exécutifs des communautés de communes, des syndicats intercommunaux, des syndicats de rivière, de collecte et de traitement, et pour certains territoires, d’établissements publics territoriaux (EPT), de métropoles…

CONNAISSANCE ET ACTION. François CHOLLEY a rappelé que l’année écoulée a permis une connaissance affinée de la rivière (mesures, études hydrauliques…). Elle a vu une réduction des freins hydrauliques et une facilitation des écoulements de la rivière (retrait des seuils et des embâcles, évasement des berges…) permettant un étalement des crues dans le lit majeur, ainsi qu’une sensibilisation et un accompagnement des habitants pour leur protection individuelle.

Il cita la construction du bassin de rétention à Briis-sous-Forges, la création de fossés ralentisseurs à Pecqueuse pour limiter le ruissellement, et le renforcement des parapets de la Morte-Rivière à Viry-Châtillon. Les 25 bassins de retenue, situés tout au long de la rivière, ont une capacité de rétention de 2 750 000 m3. (2)

  1. Épisodes de sécheresse. Les bassins de retenue situés en amont  doivent-ils servir à soutenir l’étiage de l’aval de la rivière ?
  2. Ruissellements agricoles. Peut-on admettre que les terres situées en amont, en ne retenant pas les eaux de pluie, inondent l’aval ?
  3. Zones inondables. Les points noirs inondables doivent-ils continuer à être urbanisés ?
  4. Zones à inonder en priorité (ZIP). Doit-on créer des zones qui seraient inondées pour éviter que d’autres le soient ?
  5. Zones naturelles gérées par le syndicat. Elles répondent à un besoin grandissant des habitants et sont sur-fréquentées durant certains week-end, au détriment de la faune et de la flore. Doit-on en limiter l’usage ?
  6. Gouvernance. Comment faire pour associer plus étroitement et de façon suivie les représentants des 59 communes composant de Syndicat de l’Orge ?

François CHOLLEY, président du Syndicat de l’Orge lors de son allocution au cours de la cérémonie des vœux du jeudi 30 janvier 2020 au Trianon. Photographie BM/CAD pour PEE.


L’EAU QUI TOMBE DU CIEL. « Le courage de la goutte d’eau, c’est qu’elle ose tomber dans le désert ». C’est par cette citation de l’écrivain chinois LAO SHE que François CHOLLEY a terminé son allocution. (3)

C’est une façon de rappeler la dépendance de la terre, de la nature et de l’espèce humaine à l’égard de l’eau qui « tombe du ciel ». La terre en absorbe une partie. Les surfaces imperméables en rejettent une autre partie. L’excédent alimente les nappes phréatiques. Enfin, les sources forment les ruisseaux, les rivières et les fleuves.

Pas assez d’eau, et c’est la sécheresse, trop d’eau et c’est l’inondation.

L’homme ne commande pas à la pluie. Il est sans pouvoir pour décider ni des endroits où elle tombe, ni des dates où elle tombe. Pas plus qu’il ne connait les quantités qui tomberont et les durées des « épisodes pluvieux » que les bulletins météorologiques annoncent.

A lui de « gérer », c’est-à-dire de prévoir à la fois le prévisible et l’imprévisible, dans l’instant et pour le futur, de cette ressource essentielle à la vie en prenant en compte ses trois aspects essentiels : l’eau potable, les eaux pluviales, les eaux usées.

EAU POTABLE, EAU PLUVIALE, EAU USÉE. Trois problèmes simples, dans trois domaines, dont les réponses sont complexes sous trois aspects : celui de la quantité, de la qualité et du coût :

  • un captage, un traitement et une distribution en eau potable,
  • une collecte, une régulation et un traitement de l’eau pluviale permettant son réemploi,
  • une collecte et un traitement et le rejet de l’eau usée.

HISTOIRE DE RÉSEAUX. Le rapport tissé par les hommes avec ces trois problèmes de l’eau (potable, pluviale, usée) a une histoire. Elle s’est manifestée par des réseaux, à la fois matériels et immatériels, visibles et invisibles, prenant la forme de solutions institutionnelles et sociétales tantôt publiques tantôt privées. Celles-ci comprennent :

  • l’État français et ses représentants départementaux qui, par tradition, veulent tout contrôler, tout réglementer, sans jamais posséder la totalité ni des informations pour décider, ni les ressources financières pour intervenir.
  • les collectivités publiques locales (communes, intercommunalités…) qui vivent ce qui se passe sur leur territoire, et qui attendent que les solutions concrètes et pratiques soient trouvées et mises en œuvre rapidement.
  • les entreprises privées de service qui assurent des services, qui investissent, et qui comptent évidemment retirer des profits de leur activité.
  • les citoyens, habitants, contribuables, électeurs, abonnés, clients… qui ne savent pas toujours bien qui fait quoi, et qui veulent être consultés, donner leur avis sur le fonctionnement de ces réseaux dans lesquels ils sont impliqués, et participer aux décisions majeures.

Il doit être souligné que les législations successives récentes, en regroupant un certain nombre de structures territoriales, ont produit un double effet, de nature contradictoire :
1. permettre une approche plus globale qu’elle ne l’était précédemment,
2. éloigner – de fait – les citoyens des lieux de décision.
Un seul exemple, ce n’est plus le conseil municipal (qui est proche), mais c’est l’intercommunalité (qui est plus éloignée), qui envoie ses délégués aux syndicats intercommunaux.

EXISTE-T-IL UNE INTENTIONNALITÉ DE L’EAU ? La pensée de l’écrivain LAO SHE ouvre un espace de réflexion et d’interrogation. En attribuant une qualité morale (le courage) à la goutte d’eau, il introduit un paradoxe : celui de l’intentionnalité des phénomènes naturels. Une goutte d’eau peut-elle être inutile ? En évoquant le territoire où s’accomplit un phénomène naturel (le désert), il suggère, selon un mode ironique, l’indécision qui existe entre des causes et des effets, et sur ce qui est jugé utile ou inutile. Utile à qui ? Inutile à quoi ? Aujourd’hui, une goutte d’eau n’est rien. Mais il n’en est pas de même si, demain, la pluie se mettait à tomber de façon continue sur les déserts et cessait de tomber en Ile-de France.

A l’heure de la transition climatique du XXIe siècle, l’eau fait partie des biens communs de l’humanité. Le courage, c’est d’oser s’occuper du bien commun sans perdre de vue qu’il appartient à tout le monde. C’est ce que le Syndicat de l’Orge effectue pour sa part, dans ses deux domaines d’intervention : l’eau pluviale (rivière) et de l’eau usée (assainissement). Il entend les poursuivre pour le prochain sexenat 2020-2026.

Coucher de soleil sur le Bassin du Carouges, Extrait de Au Fil de l’Orge, bulletin du Syndicat de l’Orge, n° 110, décembre 2019-janvier 2020, p. 1.


CONCLUSION

LA GESTION DE L’EAU EST-ELLE UN PARADIGME IDÉOLOGIQUE ? Pour les deux anthropologues Barbara CASCIARRI et Mauro VAN AKEN, l’eau constitue « une entrée dans les dynamiques et les flux du contemporain ». (4) Leur expérience de chercheurs de terrain leur permet de dire qu’entre les deux cheminements mêlés des « flux d’eau » et les « flux de pouvoir », aucune « question d’eau » ne peut jamais cacher sa dimension politique.

On ne peut admettre que l’eau devenirne une simple question de gouvernance, aussi complexe et partagée soit-elle. Utilisée dans ce contexte précis, la « gouvernance » constitue à l’évidence un paradigme idéologique (c’est-à-dire, une représentation du monde imposée, une manière unique de voir les choses, un courant de pensée majoritaire, dans un moment donné). Il voudrait imposer de transformer d’office tout « discours sur l’eau », en un problème de « gestion de l’eau ». C’est ce qui constitue un masque : la gestion de l’eau ne peut pas faire plaisir à tout le monde : elle impose des choix. Seul celui du bien commun devrait  l’emporter.

Lorsque des zones inondables urbanisées sont inondées (par une subversion marine ou à la suite d’un évènement climatique). Cela est dans l’ordre des choses, puisquele destin d’une zone inondable est précisément d’être inondée un jour ou l’autre.
Au lendemain des inondations, l’État et son administration ne tiennent jamais un discours de reconnaissance de responsabilité. Au contraire, ministres et préfets font porter la responsabilité sur les collectivités territoriales, et sur leurs représentants. Comme chaque fois que ce même État, et cette même administration préfectorale, qui exerçait avant que les constructions ne soient réalisées, le contrôle de légalité des permis de construire dont la délivrance ont eu pour conséquence  construction d’habitations dans des zones inondables, c’est-à-dire, inconstructibles ?

Les partages multiples entre les décisions, les financements et les responsabilités concernant les rivières obéissent à des modalités distinctes. N’oublions pas que l’eau des rivières, leurs inondations, leur sécheresses, leurs pollutions demeurent des problèmes de nature politique. « Qui est responsable des dommages et des destructions causées par l’eau ?  La question qui en commande une autre qui exerce quel pouvoir sur l’eau ?


RÉFÉRENCES

1. Le changement climatique (« Climate change » en anglais) désigne la modification durable des paramètres statistiques du climat global de la Terre et de ses climats régionaux.
Le réchauffement climatique est consécutif aux émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines qui modifient la composition de l’atmosphère de la planète.

2. Syndicat de l’Orge (Établissement public de coopération intercommunale, EPCI)

  • 420 000 habitants
  • 59 communes
  • 9 communautés d’agglomération
  • 225 kilomètres carrés de bassin versant
  • 300 kilomètres de cours d’eau (l’Orge et ses affluents : le Blutin, la Sallemouille, la Bretonnière, le Mort Ru, la Renarde, la Rémarde, la Prédecelle…)
  • 400 hectares d’espaces naturels

Au fil de l’Orge, n° 110, décembre 2019-janvier 2020.

3. LAO SHE, Quatre générations sous un même toit (1949). Traduction française publiée par Mercure de France et Folio. Vol I (1996), Vol II (1998), Vol III (2000). Préfaces de Jean-Marie LE CLÉZIO et Paul BADY.
Lao She est le pseudonyme de SHU QUIGCHUN (1899-1966), écrivain chinois. Il s’est suicidé à la suite de violences dont il a été victime durant la Révolution culturelle chinoise.

4. CASCIARRI Barbara et VAN AKEN Mauro, « Anthropologie et eau(x) affaires globales, eaux locales et flux de cultures », Journal des anthropologues, n° 132-133, 2013. http://journals.openedition.org/jda/4903


LÉGENDES DES ILLUSTRATIONS

  • Vœux du Syndicat de l’Orge, au Trianon/Maison de la Justice et du Droit, à Villemoisson-sur-Orge, le jeudi 30 janvier 2020. De gauche à droite, Éric BRAIVE, président du Syndicat d’agglomération Cœur d’Essonne ; Laure DARCOS, sénatrice de l’Essonne ; Jean-Raymond HUGONET, sénateur de l’Essonne ; Pierre CHAMPION, maire honoraire de Saint-Geneviève-des-Bois, ancien vice-président du Conseil général de l’Essonne, ancien vice-président du Syndicat de l’Orge ; Bernard SPROTTI, vice-président du Syndicat de l’Orge, vice-président de Cœur d’Essonne, maire de Breuillet. A la tribune, François CHOLLEY, président du Syndicat de l’Orge, entouré par les vice-présidents. © Photographie BM/CAD pour PEE.

  • Coucher de soleil sur le Bassin du Carouges, Extrait de Au Fil de l’Orge, bulletin du Syndicat de l’Orge, n° 110, décembre 2019-janvier 2020, p. 1.

© Bernard MÉRIGOT, Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT. Article mis en ligne le 7 février 2020.

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Vœux de PEE pour 2020

Le Conseil d’orientation de Portes de l’Essonne Environnement
vous adresse ses meilleurs vœux pour l’année 2020.

RÉFÉRENCE
© Crédit photographique BM/CAD pour PEE, « Héron au parc de Savigny-sur-Orge Morsang-sur-Orge », 20 août 2019.

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Promenade de l’Orge. L’ouverture d’un passage à travers l’hôpital du Perray-Vaucluse

Une arlésienne au moins trentenaire

Le 11 juillet 2019, le Syndicat de l’Orge nous conviait à l’inauguration du couloir traversant l’emprise de l’hôpital du Perray-Vaucluse. Ce couloir tant attendu et long d’un kilomètre, relie désormais les berges aménagées à la promenade en aval de Savigny-sur-Orge et Viry-Châtillon avec celles en amont de Saint-Michel-sur-Orge en direction de Brétigny-sur-Orge et au-delà.

Nous ne pouvions être présents à l’inauguration en cette période estivale, mais, nous avons tenu à nous rendre sur place dès le dimanche 21 juillet 2019.

Rappelons, qu’auparavant le promeneur comme l’usager au quotidien étaient obligés de contourner l’hôpital par un détour de plusieurs kilomètres le long d’une route très fréquentée.

Ainsi Xavier, étudiant l’IUT de Brétigny-sur-Orge et domicilié à Savigny-sur-Orge, gagnera au moins 10 minutes par trajet qui n’en comptera plus que 30 au lieu de 40 jusqu’à présent.

Le couloir est d’ores et déjà très fréquenté que ce soit le dimanche comme le reste de la semaine en période scolaire dans une ambiance totale de quiétude.

Cette liaison était vraiment indispensable et les arguments récurrents du Groupe de Santé Public du Perray-Vaucluse (dont le siège se trouve à Paris 13) opposé pendant trop longtemps à son aménagement, ne nous avaient jamais franchement convaincu.

Nous sommes heureux que les négociations aient pu enfin aboutir. Le Syndicat de l’Orge a donc obtenu un accord pour l’acquisition foncière avec le groupe de santé Perray-Vaucluse sous certaines conditions notamment du respect des patients présent sur le site de l’hôpital. Ainsi le couloir n’est ouvert que de 7h à 19h. Il suis le tracé du collecteur d’eau usée le long de la Boëlle et non pas le cours d’eau principal de l’Orge. Entre l’Orge et la Boëlle, une clôture a été édifiée sur 1500 m afin de protéger d’éventuelles incursions indésirables dans la zone humide. L’ensemble des terrains acquis représentent 23 hectares dont 17 pour la zone humide et 6 d’espace boisé classé. Les travaux de cette première phase ont coûté 190 000 €.

Une étude plus globale sera lancée fin 2019 afin d’établir un diagnostic du site et d’envisager les opportunités d’évolution sur le long terme.

DOCUMENTS

  1. Le plan de situation : http://portes-essonne-environnement.fr/perray-vaucluse-avec-legendes/
  2. L’actualité publiée sur le site du Syndicat de l’Orge : http://www.syndicatdelorge.fr/toute-l-actualite/643-la-nouvelle-promenade-perray-vaucluse-et-l-espace-naturel-du-breuil.html
  3.  La vidéo officielle de l’inauguration : https://youtu.be/rxSFtyjmHj4
  4. En savoir plus sur le Syndicat de l’Orge : http://www.syndicatdelorge.fr/

© Jean-Marie CORBIN, 15 septembre 2019. Article mis en ligne le 19 septembre 2019

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