L’intelligence territoriale est une nécessité démocratique

Comment produire des connaissances sur la compréhension des structures et des dynamiques territoriales ?

Le Réseau de recherche-action sur l’intelligence territoriale a tenu sa 17e Conférence Internationale à l’Université de Salerne (Italie) les 23 et 24 octobre 2018. Son thème, qui portait sur l’intelligence collective et les territoires innovants était consacré à « Transitions, changements culturels et inégalités ».

Quel rapport y a-t-il entre un congrès international de recherche en sciences humaines et sociales  et les problèmes des territoires concrets dans lesquels nous habitons ou bien nous travaillons ? En quoi ce que disent des chercheurs et des universitaires qui se réunissent à Saragosse, en Italie, peut concerner, par exemple, nos communes de l’Essonne (Athis-Mons, Viry-Châtillon, Juvisy-sur-Orge, Savigny-sur-Orge…), dans laquelle nous habitons ou bien nous travaillons ?

« Intelligence collective et territoires innovants. Transitions, changements culturels et inégalités (Collective Intelligence and Innovative Territories. Transitions, Cultural Changes and Inequalities) , 17e Conférence internationale », organisée par l’ International Network of Territorial Intelligence (INTI), Université de Salerne (Italie), 23-24 octobre 2018. https://inti.hypotheses.org/

Ce rapport entre une discipline du savoir et un « terrain », tient au fait que personne ne peut vivre, individuellement ou collectivement, en ignorant le monde qui l’entoure. Nul individu, nul territoire ne peut – seul et isolé – réfléchir :

  • à ce qu’il fait, ou ne fait pas,
  • si c’est bien ou si ce n’est pas bien,
  • à ce qu’il faudrait faire et à ce qu’il ne faudrait pas faire.

L’approche de l’intelligence territoriale doit être marquée par la volonté déterminée de laisser de côté les réseaux sociaux qui se limitent pour l’essentiel à des commentaires de commentaires. On ne peut pas se satisfaire de voir lignorance et l’absence d’esprit critique des uns, juger l’ignorance ou le parti pris des autres. Le point ultime de la pensée ne peut être  constituée par des appréciations, qui sont finalement de nature enfantine, fondées sur une seule alternative : Jaime / J’aime pas. Parce que lalternative imposée par les réseaux sociaux, qui est à la fois simpliste et réductrice, crée de fausses situations et induit de faux jugements.

Nous ne pouvons pas être les seuls juges, aussi bien de nos vies que de la vie du monde. D’une part, parce que la science – auxquelles les sciences humaines et les sciences sociales appartiennent – ont un droit de regard naturel sur toute les actions humaines. D’autre part, parce que nous avons tous besoin de connaître des exemples qui nous sont étrangers, des études, des concepts, des théories… aussi bien pour comprendre la réalité présente que pour envisager l’avenir. Une conclusion s’impose : des connaissances nouvelles, produites par des enquêtes, sont nécessaires.

Comme l’écrit Jean-Jacques GIRARDOT « Il s’agit d’apporter des informations publiques aux élus, aux acteurs locaux et aux citoyens afin qu’ils puissent élaborer des projets locaux avec des données fiables qui les informent dans le cadre régional sur les potentiels locaux ». Il est à noter que dans l’exemple  de Prototype de Webmapping diffusé en Open data développé par l’Observatoire de la transition écologique en Franche-Comté, les données ont été établies, à l’échelle de la commune, sur la base de 826 indicateurs publics disponibles.


SOMMAIRE

I. CONCEPTS ET DÉFINITIONS

1. L’intelligence territoriale
2. La gouvernance territoriale
3. La valorisation des ressources territoriales
4. La durabilité des modèles de développement
5. L’intelligence collective

II. CHANTIERS DE L’INTELLIGENCE TERRITORIALE

1. L’observation territoriale
Les dispositifs d’observation territoriale socio-technique (OTST) au service de l’intelligence collective
2. La gouvernance territoriale participative
La planification de la transition socio-écologique et de l’innovation, territoires et réseaux
3. La vulnérabilité et la résilience des territoires et des populations
4. Les droits fondamentaux, les inégalités et les systèmes de protection
5. Les genres, les territoires et le développement durable
6. Les changements culturels, la communication, et la connaissance

Indicateurs pour la transition socio-écologique dans le domaine économique, social et écologique. Prototype de Webmapping pour diffuser en Open data. (Observatoire de la transition écologique en Franche-Comté, 2016). « Il s’agit d’apporter les informations publiques aux élus, aux acteurs locaux et aux citoyens afin qu’ils puissent élaborer des projets locaux avec des données fiables qui les informent dans le cadre régional sur les potentiels locaux. Il a été établi à l’échelle de la commune sur la base de 826 indicateurs publics disponibles ». https://inti.hypotheses.org/2100


I. CONCEPTS ET DÉFINITIONS

1. L’intelligence territoriale (« Territorial Inteligence », en anglais) est un projet scientifique « polydisciplinaire » international conduit par l’ International Network of Territorial Inteligence (INTI).  Cette discipline a un objet, le développement durable des territoires, et des sujets,  les communautés territoriales.

Elle se fonde sur une vision systémique du territoire, en intégrant :

  • un espace géographique et la communauté qui y vit,
  • les représentations qui en sont faites
  • les comportements auxquels il donne lieu.

Elle accorde une importance particulière à l’échelle locale dans une logique interscalaire, du local au global. En tant qu’intelligence collective, elle se fonde :

  • d’une part sur l’interaction entre chaque être humain et son environnement,
  • d’autre part, sur les relations entre les personnes.

Elle bénéficie aujourd’hui, dans ses moyens d’action et ses moyens d’analyse, des technologies de l’information.

Elle influence la gouvernance et les comportements de chaque individu, des organismes et des collectivités.

2. La gouvernance territoriale comprend la participation, l’équilibre entre la collaboration et la compétition, l’accès équitable et durable aux ressources, le bien être, « l’empowerment » individuel et collectif.

Son observation, à l’aide des technologies de partage des informations et des connaissances, doit permettre un accès égal et durable à une co-constrution du développement durable des territoires.

3. La valorisation des ressources territoriales prend en compte la tradition culturelle d’une communauté : elle en constitue le capital social. En ce sens, le territoire n’est plus seulement considéré d’un point de vue économique, comme dans la société industrielle, c’est-à-dire comme un milieu d’exploitation de ressources matérielles, sans souci leurs effet d’épuisement territorial et d’inégale distribution, mais comme un lieu de ressources qui sont limitées qui doivent être gérées.

4. Le concept de développement ne saurait se limiter à des paradigmes économiques. Aujourd’hui il ne peut pas être être envisagé autrement qu’ un développement durable offrant des garanties environnementales, sociales et économiques à tous les membres d’une communauté, sans pour autant compromettre la structure de l’environnement et du système social.

Le concept de développement durable change la structure et la dynamique des processus qui ont caractérisé la société industrielle : la richesse d’un territoire ne dépend plus seulement de la capacité à produire des biens faciles à mettre sur le marché, mais encore de la capacité à intégrer tous les membres qui constituent une communauté, surtout s’ils sont des sujets défavorisés et / ou non productifs, au sens économique du terme.

5. La durabilité des modèles de développement doit être évaluée :

  • en analysant, dans leur pluralité, les possibilités d’investissement multidimensionnel des ressources locales,
  • en favorisant, et en améliorant et dans de nombreux cas, les composantes historico-culturelles.

En ce sens, le territoire est le un cadre dans lequel les ressources culturelles, humaines et historiques constituent un patrimoine immatériel.

Le développement d’un territoire se mesure donc aujourd’hui à travers sa durabilité. Elle place les ressources humaines au centre des politiques territoriales. La promotion de ce développement est configurée comme un processus qui doit durer dans le temps, ouvert sur l’environnement social, sans sacrifier les ressources non renouvelables.

6. L’intelligence collective s’inscrit depuis 2002 dans le cadre d’une réflexion développée au travers d’articulations et d’approches disciplinaires diverses. Son rôle est d’identifier les voies permettant de réaliser des objectifs partagés par une communauté conformément aux politiques environnementales.

  • Elle produit des connaissances sur la compréhension des structures et des dynamiques territoriales. Elle conduit les partenaires sociaux dans le choix des moyens mobilisés par les stratégies à utilisées par les acteurs publics et les individus. En produisant et en mettant en place un savoir partagé elle favorise le développement durable du territoire.
  • Elle apparaît comme une pratique de changements sociaux, culturels et économiques, contrôlant ses fonctions et ses performances dans la poursuite d’objectifs programmés. En ce sens elle favorise l’action politique et économique du développement territorial durable. La gouvernance établie de cette façon une interaction communicationnelle et éducative cohérente entre les partenaires sociaux qui opèrent sur un territoire.

Dès lors, « l’intelligence collective joue un rôle de premier plan, parce qu’elle est responsable de la direction de l’innovation et du développement ». Cette stratégie de développement vise à justifier la territorialisation par la croissance et le renforcement du consensus et de l’équilibre social. Pour y parvenir, les groupes sociaux qui sont porteurs d’intérêts matériels, de désirs et de besoins différenciés, doivent à la fois identifier – et être identifiés par les autres – par les effets qu’ils produisent :

  • partage de valeurs relatives aux aspects fondamentaux de la société,
  • promotion de la coexistence pacifique, participation,
  • croissance de la source inépuisable de capital des ressources pour un territoire.

Un exemple d’équilibrisme territorial, Exposition « Ci t’as la trouille », 23 octobre 2018. © Photographie Bernard Mérigot, 2018.


II. CHANTIERS DE L’INTELLIGENCE TERRITORIALE

1. L’observation territoriale. Les dispositifs d’observation territoriale socio-technique (OTST) au service de l’intelligence collective.
L’observation des territoires connaît une forte croissance avec les moyens apportés par les technologies de l’information et de la communication (géolocalisation, Big-data, intelligence artificielle).

L’observation territoriale permet de dépasser la simple production d’indicateurs. « Elle permet aux acteurs d’un territoire de déterminer leurs besoins, de les évaluer et de mettre en œuvre des initiatives concertées et concrètes ». Le développement de bonnes pratiques de ces dispositifs d’observation permet de vérifier leur impact général sur l’économie sociale et solidaire et sur l’amélioration de la vie de la communauté.

2. La gouvernance territoriale participative. La planification de la transition socio-écologique et de l’innovation, territoires et réseaux La gouvernance territoriale, en stimulant l’innovation dans le cadre de programmes de transition socio-écologiques adaptés aux spécificités de chaque territoire, soutient l’évolution du comportement individuel et social.

La gouvernance participative vise à étudier les grandes urgences mondiales qui se posent à l’espèce humaine :

  • l’amélioration du lien entre la connaissance et les réponses aux problèmes socio-écologiques,
  • l’intégration des synergies (intelligence territoriale),
  • la planification de la transition socio-écologique.

Cela conduit à repenser le rôle de toute l’activité humaine dans la société, remettant en question la responsabilité de chacun dans les activités de coopération concertée.

3. La vulnérabilité et la résilience des territoires et des populations
Deux concepts clés sont étroitement liés dans l’étude des territoires et de leurs réponses aux situations de crise :

  • la vulnérabilité sociale,
  • la résilience.

La « résilience » est définie comme la capacité d’un individu ou d’un groupe de retrouver un équilibre après des événements critiques.

Au cours des dernières décennies, depuis les années 2000, l’attention a été portée sur les manques et les pertes des territoires impliqués dans des catastrophes, mais également sur la capacité des individus à s’adapter et à grandir, indépendamment des situations critiques rencontrées.

4. Les droits fondamentaux, les inégalités et les systèmes de protection
Les trois grands courants de la pensée politique moderne (le libéralisme, le socialisme, le christianisme social) convergent pour donner naissance à un système de droits fondamentaux. Les droits de l’homme, bien qu’ils aient souvent été considérés comme naturels, ne sauraient être donnés une fois pour toutes.

La phase actuelle des formes dominantes de pouvoir, différent de celles des époques précédentes, produit sans cesse une demande sociale de nouveaux droits visant à réduire les inégalités et à créer des systèmes de protection.

5. Les genres, les territoires et le développement durable
La question du genre est de nature transversale. Elle exige que l’on étudie son intégration dans la définition de nouveaux modèles de développement afin de réduire les inégalités de genre et ainsi combler des déséquilibres peu favorables au développement.

Dans la nouvelle culture de développement et d’évaluation de la capacité des méthodes participatives à réduire ce déséquilibre, le genre n’est pas seulement une dimension identitaire à travers laquelle il est possible d’analyser ce qui se présente aujourd’hui au niveau de l’imaginaire collectif comme un choc entre les civilisations, mais aussi une dimension permettant d’étudier certains aspects du processus d’intégration sociale.

6. Les changements culturels, la communication, et la connaissance
Au cours des deux derniers siècles, au XIXe et au XXe siècle, les sociétés sont devenues de plus en plus complexes, que ce soit dans leurs relations ou dans leurs processus. Elles se sont de plus en plus diversifiées à partir :

  • de la base de leurs zones géographiques,
  • de leurs contextes socioculturels.

Les processus de sécularisation, de rationalisation et d’individualisation ont produit des transformations culturelles :

  • répercutant dans les représentations sociales et les croyances,
  • affectant les sujets qui interprètent les territoires dans lesquels ils vivent,
  • touchant les valeurs dont ils se servent pour s’orienter.

Les transformations des rythmes et des modes de vie conduisent à un « déclin de la vie quotidienne » qui mesure le bien-être humain. Elles dépassent les systèmes économiques et affectent la capacité des individus à choisir leurs activités, à trouver une identité culturelle, s’investir dans des formes de sociabilité.

L’intelligence collective, comme l’intelligence de la communication, du savoir et de l’éducation, demeurent des éléments de production de transformation et d’identité des territoires.


RÉFÉRENCES
INTERNATIONAL NETWORK OF TERRITORIAL INTELLIGENCE (INTI),
« Intelligence collective et territoires innovants. Transitions, changements culturels et inégalités, Collective Intelligence and Innovative Territories. Transitions, Cultural Changes and Inequalities, 17e Conférence internationale », Université de Salerne (Italie), 23-24 octobre 2018.

LÉGENDES DES ILLUSTRATIONS

  • « Intelligence collective et territoires innovants. Transitions, changements culturels et inégalités (Collective Intelligence and Innovative Territories. Transitions, Cultural Changes and Inequalities) , 17e Conférence internationale », organisée par l’ International Network of Territorial Intelligence (INTI), Université de Salerne (Italie), 23-24 octobre 2018. https://inti.hypotheses.org/
  • Indicateurs pour la transition socio-écologique dans le domaine économique, social et écologique. Prototype de Webmapping pour diffuser en Open data. (Observatoire de la transition écologique en Franche-Comté, 2016). « Il s’agit d’apporter les informations publiques aux élus, aux acteurs locaux et aux citoyens afin qu’ils puissent élaborer des projets locaux avec des données fiables qui les informent dans le cadre régional sur les potentiels locaux. Il a été établi à l’échelle de la commune sur la base de 826 indicateurs publics disponibles ». https://inti.hypotheses.org/2100
  • Un exemple d’équilibrisme territorial, Exposition ci t’as la trouille, 23 octobre 2018. © Photographie Bernard Mérigot, 2018.

ARTICLES EN LIGNE SUR L’INTELLIGENCE TERRITORIALE
http://portes-essonne-environnement.fr/lintelligence-territoriale/


© Sylvie MÉRIGOT-MONNIOTTE et Bernard MÉRIGOT, article mis en ligne le 20 novembre 2018, 10 heures.


COMMENTAIRES

21 novembre 2018

L’intelligence territoriale ouvre des perspectives intéressantes en offrant un cadre de réflexions critiques sur l’état d’un territoire, sur ses atouts et ses faiblesses, sur sa gestion par les services publics nationaux, régionaux, départementaux, intercommunaux, locaux…
Elle constitue aujourd’hui un espoir pour vivre où nous vivons, et pas ailleurs.
L
es compétences et les pouvoirs qui s’exercent sur un territoire donné sont un domaine où règne la plus extrême confusion : plus personne ne sait très bien qui fait quoi, qui subventionne quoi et surtout, à la fin, qui paye quoi ? Les gouvernements successifs SARKOZY, HOLLANDE, MACRON ont chacun apporté leur pierre à l’édifice. Un édifice qui, en cette année 2018, est comparable à l’état des immeubles vétustes de Marseille qui, faute d’entretien et d’intervention des élus et des administrations locales, s’écroulent sur leurs malheureux habitants, obligés de les évacuer d’urgence, hélas.
On oublie qu’un territoire a pour caractéristique principale d’être, d’abord et avant tout, un projet de ses habitants. Que veulent-ils ? Quelles initiatives prennent-ils ? Quelles actions volontaires conduisent-ils ? Quels efforts sont-ils prêts à faire ?
Cela étant,
a contrario – autrement dit « dans l’hypothèse du contraire » – il faut reconnaître qu’il existe une bêtise territoriale. Elle se caractérise par une absence de toute réflexion, de toute attention, de tout projet, de toute initiative collective. Il est difficile d’en sortir parce que chaque fois qu’un habitant fait une demande, ou émet une idée, soit l’administration locale, soit les élus locaux, et parfois les deux, démontrent ses inconvénients, son coût trop élevé, ou bien l’impossibilité de la réaliser. Autant de raisons de ne rien faire.
Une telle politique est pernicieuse. N’oublions pas que les territoires ne sont pas des entités inertes. Tout territoire est en compétition avec ses voisins : pour créer des emplois, pour conserver et accroître sa population, pour maintenir ses commerces et ses services publics, pour entretenir son cadre de vie…Comment se fait-il que les citoyens n’en aient pas conscience et continuent d’attendre que tout vienne tout seul des autres (l’État, la Région, le Département, l’intercommunalité…) que ce soit des administrations ou des élus, sans rien faire ?

Combien de temps la bêtise territoriale continuera à être tolérée comme étant naturelle, alors qu’elle est l’exact contraire de l’esprit de la démocratie ?

L’intelligence est ce par quoi advient un milieu qui donne à la « raison » son sens premier de raison de vivre. Ceux qui entendent lutter contre la bêtise doivent prendre en compte que n’est jamais bête – ou intelligent –ni un individu, ni un milieu, mais la relation qui les lie l’un à l’autre. Le milieu transforme l’homme moderne au point que « nous ne supportons plus la durée » écrivait Paul VALÉRY dans « Le bilan de l’intelligence » (1935).
Voir aussi : STIEGLER Bernard, États de choc, Bêtise et savoir au XXIe siècle, Mille et Une Nuits Éditeur, 2012, 300 p. Voir Faire et dire des bêtises, p. 73-105.
BM


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