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Aéroport d’Orly. Chronique des travaux 2016 (4) : le vrai bilan des nuisances aériennes (18 juillet – 28 août 2016)

Un avion toutes les deux minutes

De nouvelles communes situées au sud de l’aéroport d’Orly ont été survolées durant six semaines, du 18 juillet au 28 août 2016. La raison avancée par l’établissement public Paris-Aéroport (Groupe ADP) et par son administration de tutelle, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) du ministère des Transports est  le suivant : la nécessité de réaliser des travaux de rénovation et la mise en sécurité des pistes.

Après un mois quel est le vrai bilan de ces nuisances subies par les habitants situés dans l’axe Brétigny-sur-Orge, Saint-Michel-sur-Orge, Sainte-Geneviève-des-Bois, Villemoisson-sur-Orge, Épinay-sur-Orge, Morsang-sur-Orge, Savigny-sur-Orge, Viry-Châtillon, Juvisy-sur-Orge, Paray-Vieille-Poste, Athis-Mons ?

Un bilan prématuré et partial

« Très vive début juillet, la colère des habitants s’est finalement atténuée », pouvait-on lire dans Le Parisien Essonne-Matin (édition du 22 août 2016). Il est étonnant que cette conclusion ait été tirée avant que la période de survol ne soit achevée totalement. (1)

Cet article poursuivait en minimisant les effets des nuisances.

« Finalement, le ciel ne leur est pas tombé sur la tête. Très redoutées au début de l’été, les nuisances aériennes ont finalement eu moins d’impact que prévu sur le quotidien des habitants du nord-est de l’Essonne (voir ci-contre). Le 18 juillet, un chantier de six semaines a démarré sur l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne). Ces travaux de rénovation de la piste 4, qui doivent s’achever en fin de semaine, ont décalé le trafic sur la piste 2 dite « de secours », située plus proche des habitations. Un contexte qui a entraîné les gênes attendues quelques jours après le début des travaux avant une accalmie constatée en milieu de chantier. »

LIBELLULE A SSO - SMM

Une libellule dans un jardin de Savigny-sur-Orge. Les habitants de la Vallée de l’Orge auraient préféré vivre au rythme calme de cet insecte odonate durant l’été 2016, plutôt que sous le bruit des avions. © SMM pour PEE, 26 août 2016.

Des arguments trompeurs

A l’appui de sa conclusion, le journal Le Parisien Essonne-Matin relate deux témoignages. Ceux des maires de Viry-Châtillon et de Savigny-sur-Orge.

  • Viry-Châtillon. « Nous avons reçu une demi-douzaine d’appels par jour en mairie lors des deux premières semaines, constate ainsi Jean-Marie Vilain (UDI), le maire de Viry-Châtillon. Les gens se plaignaient du bruit et cherchaient des explications. Depuis quelques jours, nous avons l’impression que la commune est moins survolée. La situation s’est calmée. »
  • Savigny-sur-Orge. « Le constat est similaire dans la ville voisine de Savigny-sur-Orge. « Les premiers jours, nous avons reçu une vingtaine de courriers à l’hôtel de ville. Les gens se plaignaient de la fréquence des passages mais aussi de la faible hauteur du survol, constate-t-on au cabinet du maire Eric Mehlhorn (LR). Il y a eu aussi des réactions sur les réseaux sociaux. » Depuis, la situation est « rentrée dans l’ordre » affirme encore l’entourage d’Eric Mehlhorn. »

On remarquera l’acceptabilité tacite de la situation ainsi, encore une fois, la volonté de minimiser les effets des nuisances.

Des indicateurs non pertinents

D’une part, le nombre de plaintes (appels téléphoniques, lettres, mails, SMS…) enregistrées par deux mairies constituent des indicateurs invérifiables. D’autre part, il faudrait s’interroger sur la représentativité des démarches effectuées auprès des mairies. Celles-ci sont-elles considérées par les habitants comme des instances de lutte contre les nuisances qu’ils subissent ?  Ce n’est pas sûr.

On doit également s’interroger lorsque l’on sait qu’une démarche entreprise par quatre maires est demeurée sans effet. « Aux côtés de ses collègues de Viry-Châtillon, Juvisy-sur-Orge et Athis-Mons, le maire de Savigny-sur-Orge a adressé fin juillet un courrier à Ségolène Royal, ministre de l’Environnement dénonçant notamment la multiplication des rotations et un non-respect du couvre-feu instauré à 23 h 30. « Cette lettre est restée sans réponse », déplore Jean-Marie Vilain. » Alors, les mairies sont-elles des instances efficaces face à Paris-Aéroport (ADP) ? (2)


Les étranges arguments des maires

Prenons l’exemple d’Olivier LÉONHARDT, maire de Saint-Geneviève-des-Bois (35 868 habitants) et président de l’agglomération Cœur d’Essonne (21 communes, 193 221 habitants). Il écrit dans Votre Ville, le bulletin municipal de Sainte-Geneviève-des-Bois, un article dans lequel il se borne à reproduire les informations développées par Paris-Aéroport (ADP) avec, pour appel, la phrase «quelques explications d’ADP pour mieux comprendre». Ce faisant, il accepte les arguments de l’autorité productrice de nuisances. Il avait annoncé que l’agglomération porterait plainte pour non respect des engagements pris au sujet du survol des communes dans l’axe de la piste 2 de façon discontinue et avec faibles nuisances. Il a renoncé, contrairement à Marjolaine RAUZE, maire de Morsang-sur-Orge, qui a lancé une pétition contre les nuisances aériennes répétées et le non-respect des engagements pris par ADP pour les travaux de l’été 2016. (3) (4)

« SURVOL DE SAINTE-GENEVIÈVE-DES-BOIS : DES TRAVAUX A ORLY DU 18/07 AU 28/08/2016

Comme nous avions tenu à vous en informer dans le Votre Ville de Juillet/Août, Sainte-Geneviève-des-Bois (entre autres) est, depuis ce matin, survolée, en raison de travaux réalisés par Aéroport de Paris sur la piste 4 à Orly.
Si les nuisances sonores sont évidentes pour les foyers génovéfains, ces travaux de rénovation et de mise en conformité sont nécessaires pour la sécurité des avions et leurs passagers. Quelques explications d’ADP pour mieux comprendre.

La rénovation est liée aux conditions d’usure normale de l’infrastructure. L’enrobé de la piste 4 date de 2006, la durée de vie est d’environ 10 ans. Des zones sont abîmées avec des attaques liées à la météorologie et à l’usage de la piste. De ce fait, la maintenance est importante pour sécuriser cette piste. Pour rappel, les rénovations de pistes sont nécessaires afin de maintenir la capacité opérationnelle de l’aéroport et la sécurité du personnel comme des voyageurs. Les avions roulant dessus à près de 250 km/h.

L’aire de sécurité d’extrémité de piste sera prolongée de 200 mètres afin de réduire les risques. Les déplacements aviaires et les cheminements de surveillances de piste seront refaits à neuf. Paris Aéroport profite de l’opportunité de cette rénovation pour améliorer la mise en sécurité de la piste en installant un nouveau système d’atterrissage aux instruments. Il doit permettre une utilisation plus performante de la piste dans des conditions météorologiques particulières. Il augmentera la sécurité des appareils sur la plate-forme, quel que soit le sens d’atterrissage.

La piste a été réalisée en 1963, rénovée en partie en 1995, puis en 2006 et 2009. Certaines zones sont vétustes. Les équipements électriques, les câblages, toutes les alimentations électriques et tous les systèmes qui permettent d’alimenter électriquement les pistes seront refaits en 2016-2017. Le but est de répondre aux nouvelles normes européennes. Les travaux seront réalisés dans le cadre d’une démarche environnementale avec la technologie «leds » pour le balisage entièrement rénové.

La piste 4 sera complètement fermée à l’exploitation durant les six semaines de l’été 2016. Seules la piste 3 (08/26) et piste 2 dite de secours (02/20) seront en activité. Paris Aéroport a élaboré le phasage de telle manière à optimiser le plus possible la durée des travaux. Il a été demandé aux compagnies aériennes de réduire l’activité durant ce temps. Un travail avec les compagnies a donc été effectué de façon à limiter à la baisse la programmation des vols sur la base du volontariat avec des déplacements ou des suppressions provisoires de vols. Le respect du couvre-feu et l’impact limité des travaux sur les opérateurs aériens ont été les deux cadres de ce phasage.

Sur les six semaines de l’été 2016, les équipes travailleront 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, afin de comprimer le plus possible la gêne.

Pour rappel, les travaux ont été programmés sur la période la moins pénalisante pour les foyers. Cœur d’Essonne Agglomération et la Municipalité ont obtenu de l’aéroport d’Orly qu’aucun avion ne survole la zone avant 7h du matin. » Pour toute question : DGAC – Direction des Services de la Navigation Aérienne. Tel : 01 58 09 43 21 » (5)


A la recherche de l’argument qui tue

Si les nuisances sonores sont reconnues, elle sont justifiées par la sécurité, par l’environnement (qui peut être contre des leds ?), ainsi que par l’indépassable « moins pénalisant ». A aucun moment on n’envisage de diminuer drastiquement les vols pour laisser à la piste 2 sa vocation de secours ou de fermer l’aéroport durant un bref laps de temps comme cela se pratique ailleurs. Alors, nous assistons à l’affrontement argumentaire : il y a ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Avec le renfort de ceux qui soutiennent ceux qui sont pour, et celui de ceux qui sont contre mais qui pensent au fond d’eux-mêmes qu’on ne peut rien faire, que c’est un moment à passer et que, donc, il faut le subir.

La fascination du transport aérien et sa croissance démesurée, les déplacements inutiles qu’il suscite – au mépris de toute sobriété – la coûteuse guerre économique entre les compagnies concurrentes, le mythe de la compétition économique mondialisée, les emplois faussement créés dans les zones aéroportuaires… sont autant de justifications pour repousser sans cesse les limites des survols des riverains par les avions.


Les nuisances oubliées

Les maires et les associations, s’ils évoquent les nuisances sonores, évoquent rarement les nuisances causées par la pollution des gaz de combustion des réacteurs volant à basse altitude. Une altitude qui, contrairement à ce qui a été annoncé dans la presse locale (dernier article du Parisien Essonne-matin), semble plus basse qu’au démarrage des travaux lorsque l’on étudie le sujet pour une localisation terrestre fixe sur toute la durée de la rénovation  de la piste 4. Par ailleurs, des lecteurs du présent site ont rapporté d’importantes déflagrations notamment sur le plateau de Juvisy-sur-Orge causant de nombreux dégâts à des toitures de maisons. Quels recours ont ces riverains ?

IC JSO PLATEAU 24-08-2016 1

Quartier de Juvisy Plateau : passage des avions à basse altitude, des déflagrations suivies de bruits de tuiles, lors des travaux 2016 de la piste 4 d’Orly. © Isabelle CANDELIER, 24 août 2016. (6)

IC JSO PLATEAU 24-08-2016 2

Quartier de Juvisy Plateau : zoom sur la toiture d’une maison ayant subi des dégâts après le passage d’un avion à basse altitude avec déflagration suivie de bruits de tuiles se décrochant de la toiture (voir au centre de la photographie). © Isabelle CANDELIER, 24 août 2016. (6)

Conclusions pour les sinistrés des travaux d’Orly 2016. Davantage de bruit. Davantage de gaz de combustions. Davantage de poussières… Des élus fatalistes et complaisants. Que demander de plus ? Et dire que cela doit recommencer l’année prochaine en 2016, puis en 2018 et en 2019…


RÉFÉRENCES
1. DEGRADI Laurent, « Le bruit des avions s’estompe avec la fin des travaux d’Orly. Transports. En raison de travaux sur les pistes, le Val d’Orge a été survolé tout l’été par les avions. Très vive début juillet, la colère des habitants s’est finalement atténuée », Le Parisien Essonne-Matin, 22 août 2016 (pdf) :
LPE ORLY 22-08-2016.
2. Lettre des maires de Juvisy-sur-Orge, de Savigny-sur-Orge et de Viry-Châtillon à Madame la Ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, 25 juillet 2016 (pdf) :
JSO SSO VC A SG 25 juillet 2016.
3. F. L. et C. Ch, « Vallée de l’Orge. Les maires s’unissent contre ADP », www.leparisien.fr, 26 juillet 2016 (pdf) : Vallée de l’Orge : les maires s’unissent contre ADP – Le Parisien. « Aéroport d’Orly. Nuisances aériennes : les maires renoncent à porter plainte », Le Parisien Essonne-matin, 8 août 2016 (pdf) : LPE ORLY CER 08-08-2016.
4. Commune de Morsang-sur-Orge. « Pétition : Morsang mobilisée contre les nuisances sonores », http://www.morsang.fr/spip.php?article15292. Page consultée le 27 août 2016. 331 signataires de la pétition mise en ligne : https://www.change.org/o/ville_de_morsang_sur_orge.

Travaux Aéroport d’Orly : Stop aux nuisances sonores à Morsang
Ville de Morsang sur Orge
La Municipalité et la population Morsaintoise exigent de la DGAC et de la Direction d’ADP que soient respectés les engagements pris :  respect des horaires du couvre feu, de l’altitude lors des phases d’atterrissage et de décollage, réduction de la fréquence et du nombre de vols, afin de limiter, le plus possible les nuisances sonores subies en raison des travaux de rénovation de la piste 4 de l’Aéroport d’Orly.

Rappelons que cette commune fait partie de la communauté d’agglomération Coeur d’Essonne.
5. Commune de Sainte-Geneviève-des-Bois, « Survol de Sainte-Geneviève-des-Bois : des travaux a Orly du 18/07 au 28/08/2016 », www.sgdb91.com/news/actualites/actualites/survol-de-sainte-genevieve-des-bois-des-travaux-a-orly-du-1807-au-28082016-1.html. Page consultée le 8 août 2016.
6. Photographies reproduites avec l’aimable autorisation d’Isabelle CANDELIER, habitante de Juvisy-sur-Orge, 24 août 2016.

© Paul-André BEAUJEAN, 27 août 2016, 23 h.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2016.

Savigny-sur-Orge. Histoire des inondations dans le secteur Kennedy – Rossays. Des études oubliées ! (Partie I)

Préambule : Les trois paradoxes de l’histoire des inondations

L’histoire des inondations est paradoxale. Pour au moins trois raisons.

  • Le premier paradoxe tient à la temporalité : celle des événements (l’inondation par elle-même), la façon dont elle est vécue localement, et celle de ce qui la suit. Autant son apparition et les parades qui sont mises en œuvre pour faire face dans l’urgence à ses effets, pour la contenir, puis pour en effacer les traces, se produisent dans un climat d’accélération d’actions et de discours, toujours relayées à l’excès par les médias ; autant l’après catastrophe connaît un désinvestissement de l’attention, prélude le plus souvent à un oubli pernicieux. Les témoignages apportés par les victimes et les témoins des inondations constituent une mémoire essentielle. Leur conservation est primordiale. Le temps vécu d’une inondation est fait d’accélérations, de ralentissements et d’arrêts : il n’est pas continu.
  • Le second paradoxe d’une inondation est de ne pouvoir être considérée uniquement que comme une « catastrophe naturelle ». Toute catastrophe est à la fois une catastrophe naturelle (on ne sait pas quand et comment elle se produira) et une catastrophe humaine (on sait que toute zone inondable sera un jour inondée). D’innombrables exemples démontrent et ont démontré que les pouvoirs locaux, avec l’assentiment des pouvoirs de l’État, ont autorisé des constructions dans des zones inondables. Ils n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger les biens et les personnes. Divers travaux ont, soit causé directement, soit aggravé la catastrophe. Une inondation est toujours l’histoire d’un échec d’une politique publique et des contrôles qui doivent s’exercer sur cette dernière et qui, visiblement, ne l’ont pas été. Ayons une pensée pour les 29 personnes qui ont trouvé la mort dans des conditions atroces, chez elles, du fait de la submersion d’une digue à La Faute-sur-Mer, durant la nuit du 27 au 28 février 2010. Cette dramatique nuit symbolise l’absence totale de discernement des autorités tant locales que préfectorales ayant accordé les permis de construire.
  • Le troisième paradoxe concerne la difficulté d’accès et la dispersion des documents concernant les inondations. Tous ces documents sont publics. Ils émanent de multiples autorités : communes, communautés, syndicats intercommunaux de rivière, conseils généraux/conseils départementaux, administrations départementales, préfectures, services publics… Toute une littérature est produite, souvent sans publicité, par diverses commissions préfectorales notamment (CLE, SAGE…). Aucun dossier centralisé local n’existe. Une recherche historique des sources doit être entreprise. Elle est longue et difficile. D’une part, les archives communales sont généralement bien pauvres en documents complets. D’autre part, les services gestionnaires (services techniques, services d’urbanisme…) communiquent très souvent avec une extrême réticence les documents publics qu’ils détiennent. C’est pourquoi la mémoire des acteurs des politiques publiques locales (élus, fonctionnaires territoriaux) est déterminante pour restituer au citoyen (au contribuable, au propriétaire, au locataire, à l’habitant, au riverain, à l’usager d’un territoire…) cette histoire. Ce n’est que par un travail de recherche historique que l’on peut répondre à ces deux questions : Quand et comment un territoire s’est-il constitué ? Quelles en sont les vulnérabilités présentes et à venir.

Nous tenons à remercier Bernard MÉRIGOT, président de Mieux Aborder l’Avenir, ancien maire-adjoint de Savigny-sur-Orge (1983-2009), ancien vice-président du Syndicat mixte de la vallée de l’Orge aval / SIVOA, devenu Syndicat de l’Orge, (1995-2009) et du Syndicat intercommunal pour l’aménagement hydraulique de la vallée de l’Yvette / SIAHVY (2001-2009), qui nous a aidé à identifier et à localiser un certain nombre de documents publics. (1)

Ses grands-parents paternels se sont installés dans la commune en 1928 et ses parents en 1956. Ils ont connu les différents épisodes de montée des eaux de l’Orge et de l’Yvette à une époque ou l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols n’avaient encore atteint leur paroxysme.

0. SSO QUARTIER BAS

Savigny-sur-Orge, vue aérienne du quartier ancien, de la place Davout vers Morsang-sur-Orge, Épinay-sur-Orge et Villemoisson-sur-Orge. Au-delà de l’Oasis (maison Soltikoff), on aperçoit en arrière-plan les espaces boisés et le parc du château de Grand-Vaux où coulent l’Orge et l’Yvette. Carte postale affranchie en 1956, collection privée AM/CAD.


Sommaire

Partie I
Préambule : Les trois paradoxes de l’histoire des inondations
Introduction : Premier ministre, préfète et secrétaire d’État au chevet des communes essonniennes sinistrées en juin 2016

I. Géographie des lieux avant les années 1960 : une mère nature respectée
II. Après 1960, les autorités oublient la vulnérabilité des lieux et imperméabilisent les sols
Références de la partie I

Partie II
III. Des tentatives pour réduire les aléas des inondations, de 1999 à 2008
IV. Pourtant la forte vulnérabilité des lieux est connue et reconnue !
V. Quels travaux ont-ils été entrepris après les inondations de 2001 ?
Références de la partie II

Partie III
VI. Juin 2016, une nouvelle inondation cinquantennale
Références de la partie III

Partie IV
VII. Quel avenir pour le groupe scolaire Kennedy ?
Conclusion
Références de la partie IV

1. SSO PONT ORGE RVP

Savigny-sur-Orge / Morsang-sur-Orge, le pont sur l’Orge, rivière poissonneuse… En arrière-plan, les arbres du domaine du château Davout. Carte postale affranchie en 1911, collection privée HB/CAD.


Premier ministre, préfète et secrétaire d’État au chevet des communes essonniennes sinistrées en juin 2016

Du 30 mai au 7 juin 2016, les Essonniens ont vécu au rythme des inondations. Revenant sur ses terres, le Premier ministre Manuel VALLS s’est rendu à Longjumeau, Corbeil-Essonnes, Viry-Châtillon, Montgeron et Crosne afin de constater l’ampleur des dégâts en compagnie de la préfète de l’Essonne Josiane CHEVALIER, du président du conseil départemental François DUROVRAY, des maires et des conseillers départementaux concernés, à grand renfort de médias. (2)

Le 22 juin 2016,  la préfète a organisé une réunion sur les récentes inondations, en présence des élus et des administrations locales, des maires et des syndicats de rivière. La presse n’a pas été conviée à cette conférence conclusive, ni les associations environnementales. A ce jour, rien n’a filtré de la part des collectivités territoriales ou intercommunales. Seule la visite de Barbara POMPILI, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité,  sur les rives de l’Orge a été couverte par la presse le 27 juin 2016. (3)

Pourtant, les inondations des quartiers vulnérables sont porteuses d’interrogations, d’inquiétudes, d’attentes des sinistrés. Il est donc essentiel de se pencher sur l’aspect historique des événements. Prenons comme exemple le quartier Kennedy – Rossays à Savigny-sur-Orge.


I. Géographie historique des lieux avant les années 1960 : une mère nature respectée

Le ville de Savigny-sur-Orge est parcourue par deux rivières, l’Orge et l’Yvette, leur confluence étant sise sur le territoire savinien. D’une façon générale, la nappe d’eau phréatique est sub-affleurante, donc à quelques mètres de profondeur, dans la partie du vieux Savigny, des vallées et des coteaux. 

BRGM SSO NAPPE

Localisation de la nappe phréatique à Savigny-sur-Orge. © Donnée extraite du site web www.inondationsnappes.fr développé par le BRGM. Capture d’écran faite le 3 juillet 2016. (4)

Au début du XXe siècle et jusqu’au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le long de l’Orge ou de l’Yvette, se trouvent des lavoirs, des blanchisseries, des moulins, une brasserie, des vergers, des jardins.

2. SSO PONT ORGE BRASSERIE

Lavandières œuvrant au lavoir sur l’Orge, brasserie de Savigny-sur-Orge ayant remplacé le moulin de Joppelin propriété des Davout, embarcadère conduisant aux jardins sis derrière le muret… promenade d’agrément en barque. Carte postale écrite en 1916, collection privée SD/CAD.

4. SSO PONT B B

Savigny-sur-Orge, pont sur la rivière séparant le lavoir et la blanchisserie, à gauche, et la brasserie à droite. Carte postale écrite en 1910, collection privée SD/CAD.

5. SSO BLANCHISSERIE

Blanchisserie « industrielle » de Narcisse Guillon sur la rive droite de l’Orge, à proximité du pont de la rue de Morsang. Le linge arrivait notamment des grands hôtels parisiens par le train via la gare de Savigny-sur-Orge. Carte postale écrite en 1911, collection privée AM/CAD.

3. SSO R MORSANG CH DAVOUT-ORGE a1903

Savigny-sur-Orge. Porte du domaine Davout donnant sur la rue de Morsang à proximité de l’Orge (à droite), et menant au pont vers le moulin de Joppelin (dit également d’Eckmühl) transformé en brasserie. Carte postale affranchie en 1903, collection privée SMM/CAD.

2B SSO BRASSERIE

A l’intersection des communes de Savigny-sur-Orge, de Morsang-sur-Orge et de Viry-Châtillon, la brasserie avec à sa droite le pont sur l’Orge et l’accès au domaine Davout. Carte postale affranchie en 1903, collection privée AM/CAD.

Du côté de l’actuel lycée Corot, les eaux de l’Orge s’étalent régulièrement dans le parc du château Davout. Les bâtiments scolaires ne sont construits qu’à partir de 1949.

6. SSO PARC CH DAVOUT

Savigny-sur-Orge, le domaine Davout parcouru par des canaux ou bras morts de l’Orge. Ici, celui conduisant vers l’église Saint-Martin. Carte postale affranchie en 1910, collection privée SMM/CAD.

7. SSO COROT

Savigny-sur-Orge, le lycée Corot en construction vers 1955. Au premier plan, à gauche, l’Orge. Entre les bâtiments scolaires et le terrain de sport, le canal conduisant vers l’église Saint-Martin. Au-delà du lycée, la rue de Morsang et les terres du maraîcher Chanteau, les parcs boisés de la maison Nenon et de l’Oasis à l’extrémité desquels coulent l’Orge. Carte postale affranchie en 1956, collection privée AM/CAD.

Du côté Kennedy, des Rossays, de Grand-Vaux et des Prés-Saint-Martin, des marécages alternent avec des terrains cultivés ou maraîchers, des espaces boisés et des parcs résidentiels de villégiatures de Parisiens.

8. SSO NENON

Savigny-sur-Orge, rue des Rossays, la maison Nenon et son parc en bordure de l’Orge. Carte poste affranchie en 1922, collection privée GF.

10. SSO P SOLTIKOFF e1916

Savigny-sur-Orge, rue des Rossays, la maison construite pour l’artiste Andréa par le prince russe Soltikoff vers 1857. Le nom de l’Oasis lui sera donnée par le couturier Bechoff de la place Vendôme à Paris, devenu le propriétaire vers 1918. Carte poste écrite en 1916, collection privée SMM/CAD.

Quelques îlots de constructions, pour la plupart anciennes (XVIIIe, XIXe et début XXe siècles), s’offrent aux plus grandes crues telle celle de 1955. La population savinienne est alors en pleine expansion, elle grimpe de 5 593 habitants en 1926 à 14 554 âmes en 1946.

9. SSO A PROP SOLTIKOFF a1913

Savigny-sur-Orge, le parc de la maison Soltikoff devenue la propriété du baron Empain durant la Grande guerre. Il s’étend jusqu’à l’Orge où un embarcadère sera installé pour des promenades en barque. Carte postale affranchie en 1913, collection privée SMM/CAD.


II. Après 1960, les autorités oublient la vulnérabilité des lieux et imperméabilisent les sols

Face à un besoin criant de logements, des programmes immobiliers sont envisagés à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Quelques années après, à la place des activités agricoles ou des paysages champêtres, s’érigent des immeubles et des équipements collectifs tels des écoles et un gymnase. Un maire, Paul BONICI (1965 – 1971) propose même l’idée de raser complètement le quartier ancien du bas de la commune pour y édifier un grand ensemble d’immeubles, un  « Savigny vertical ». Ce projet ne verra pas le jour.

1966-03-29 SSO ARTICLE LAURORE PL DAVOUT

Le projet BONICI visant à rénover la place Davout de Savigny-sur-Orge avec de grands ensembles collectifs en 1966. « Grand Paris. Édition spéciale : Tout reste à faire à Savigny-sur-Orge », L’Aurore, 29 mars 1966, fonds privé BM/CAD. (5)

Comme dans les autres villes parisiennes et françaises, Savigny-sur-Orge se dote de « grands ensembles », sa population passe à 31 956 habitants en 1968. Elle remodèle son paysage semi-urbain en paysage urbain au fort contraste entre de vastes zones pavillonnaires et horizontales, loties principalement durant l’entre-deux-guerre, et les nouveaux quartiers verticaux construits… notamment sur des terrains bas le long de l’Orge et de l’Yvette, en zone inondable ! Ainsi, vendu à des sociétés immobilières, le château de Grand-Vaux laisse la place à la résidence Grand-Val en 1958. Sur le vaste parc attenant, en bordure de l’Yvette, sont construits les 1 600 logements de la cité Grand-Vaux au tournant des années 1960, avec les écoles Saint-Exupéry et Mermoz en 1963 et 1966.

12. SSO GRAND-VAUX YVETTE e1904

Savigny-sur-Orge, domaine de Grand-Vaux. Une passerelle sur l’Yvette… en 1904. Collection privée AM/CAD.

13. SSO GRAND VAUX YVETTE

Savigny-sur-Orge, le domaine de Grand-Vaux à proximité de l’Yvette est loti de grands ensembles au début des années 1960. Collection privée HB/CAD.

Les parcs de l’Oasis et de la maison Nenon, en bordure de l’Orge, sont lotis de plus de 500 appartements dans la rue des Rossays, entre 1961 et 1967, couplés au groupe scolaire Kennedy en 1966. Sur les terres du maraîcher CHANTEAU, rue de Morsang, poussent plus de 250 logements dans les années 1965-1970, avec le gymnase Kennedy en 1966. Plus loin, vers Viry-Châtillon, en longeant l’Orge, les prés de Saint-Martin sont transformés en quartier des Prés-Saint-Martin, autre ensemble collectif au début des années 1970.

11. SSO OASIS ROSSAYS

Savigny-sur-Orge, en lieu et place des dépendances du domaine de l’Oasis, des immeubles sortent de terre à partir de 1961. Carte postale affranchie en 1966, collection privée BM/CAD.

7B. SSO VDE

Viry-Châtillon vers Savigny-sur-Orge, les canalisations des eaux de la Vanne, du Loing et du Lunain traversant l’Orge. En arrière-plan, les prés de Saint-Martin. Carte postale affranchie en 1910, collection privée SD/CAD.

C’est ainsi que les autorités ont rapidement oublié que, dans Savigny-sur-Orge, il y a « Orge ».

Si la crue trentennale des 22 et 23 janvier 1955 est restée dans les mémoires de nombreux Franciliens comme à Draveil, à Athis-Mons, à Juvisy-sur-Orge…, elle est rapidement oubliée à Savigny-sur-Orge. La raison est simple : peu de biens immobiliers furent touchés en dehors des quelques habitations situées dans le vieux Savigny. Ce ne sera pas le cas avec la montée des eaux le 22 mars 1978, déclenchée après des jours de fortes précipitations comparables à celles vécues en juin 2016. Les résidents des nouveaux quartiers construits dans le lit majeur des rivières « saviniennes » sont pour la première fois confrontés aux aléas des inondations. La tour des Rossays est transformée en île. Des familles sont évacuées. Des caves sont inondées. Des parkings sont recouverts par 1 m d’eau. L’école et le gymnase Kennedy, envahis par 40 cm d’eau, sont fermés. Le lycée Corot n’est pas épargné. Un nouveau moyen de transport est utilisé : la barque. Des passerelles improvisées sont montées à la hâte par les services techniques… (6)

1. SSO BMO N7 Mars-avril 1978 p. 1

Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mars-avril 1978, p. 1. Fonds privé AM/CAD.

2. SSO BMO N7 Mars-avril 1978 p. 3

Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mars-avril 1978, p. 3. Fonds privé AM/CAD.

3. SSO BMO N7 Mai 1978 p. 2 copie

Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mai 1978, p. 2. Fonds privé AM/CAD.

La disparition des espaces naturels dans le fond des vallées locales de l’Orge et de l’Yvette n’est certes pas totale. Le parc du Séminaire, à cheval sur les communes de Morsang-sur-Orge et de Savigny-sur-Orge, a été épargné des promoteurs. De même, côté Épinay-sur-Orge, le parc de Sillery. Ils jouent un rôle de bassin de retenue, mais insuffisamment. Quand, en plus, les maires soulèvent le problème des vannes trop longtemps fermées, peut-être pour éviter des inondations ailleurs, en aval… Les autorités préfectorales, elles, préfèrent aborder les solutions afin de retenir les eaux en amont, tels les futurs bassins de la Sallemouille et de Saint-Germain-lès-Arpajons qui ne seront pas encore réalisés lors de la crue suivante, celle du 14 janvier 1982. (7) Rebelotte, même scénario ! Ce jour-là, le foyer-logement du 8 rue de Morsang en construction est également inondé. Les Anciens ne sont guère étonnés puisque, dès l’édification des fondations, il avait fallu assécher le site et pomper des mètres cubes d’eau… (8)

De l’utilité des digues ?

Le Syndicat mixte de la vallée de l’Orge aval (SIVOA) et la Direction départementale de l’équipement (DDE) réfléchissent alors à la construction d’une digue associée à la réalisation de la continuité de la promenade, interrompue dans le secteur, entre l’autoroute A6 et le pont sur l’Orge sis rue de Morsang. Mal ficelé, le projet de promenade/digue sur la rive gauche de l’Orge se heurte à l’absence d’assise foncière, obligeant à exproprier des parcelles privées sans réelle compensation. L’opposition des riverains et des enseignants du groupe scolaire Kennedy est telle que ce premier projet est classé en attente, puis abandonné en 1989. (9) La digue ne règle pas le problème en soi, mais peut avoir un effet retardateur. Sans bassin de rétention des eaux en amont, l’inondation se serait trouvée déplacée en amont ou en aval.

Du PERI au PPRI, de 1994 à 2017

Du côté de la préfecture, le plan d’exposition aux risques d’inondation (PERI) dans 14 communes riveraines de l’Orge est mis en place. Les limites des zones inondées sont celles de la crue de 1978. La ville de Savigny-sur-Orge approuve le plan le 31 mars 1994. (10)(11)

SSO PERI 1994 plan

Le plan d’exposition aux risques d’inondation (PERI) de Savigny-sur-Orge tel qu’arrêté le 31 mars 1994, avec pour référence la crue de 1978. La zone couverte par ce PERI est située à gauche de la rue de Morsang. A droite, la commune relève du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de la Seine. Que signifient les légendes ? La zone rouge : zone très exposée aux risques. La zone bleue : zone moyennement exposée. La zone blanche : zone non exposée. La zone quadrillée rouge : zone d’écoulement et d’expansions des crues d’aléas très forts. La zone quadrillée jaune : zones d’expansions des crues d’autres aléas. La zone quadrillée bleu marine : zone urbanisée autre que les centres urbains d’aléas forts. La zone quadrillée bleu : zone urbanisée autre que les centres urbains. Fonds privé BM/CAD.

Le projet de digue anti-crue est rouvert, avec prise en compte des observations formulées par les riverains à la suite du premier projet. Cette digue doit pouvoir rendre non inondable toute la zone rouge savinienne délimitée par le PERI, à savoir 40 parcelles cadastrales comprenant des immeubles, des parkings, le groupe scolaire Kennedy et le gymnase, le foyer-logement Lucien-Midol. Inscrit au budget du SIVOA en décembre 1994, l’achèvement des travaux est envisagé pour 1997… (12)

Le PERI permet notamment d’interdire les constructions en zones inondables les plus exposées (zones rouges). Vingt ans plus tard, en 2016, on ne peut que constater que les autorisations sont toujours données avec l’accord des services de l’État ! Un exemple : l’extension de l’établissement d’accueil d’handicapés « Joie de créer », rue des Franchises, construite sur pilotis et dont les eaux de l’Orge ont affleuré le haut desdits pilotis en juin 2016. Certes, la construction n’a pas pris l’eau. Mais, il est à craindre que les résidents les plus fragiles auraient été évacués par sécurité, comme ceux du foyer-logement Lucien-Midol le 2 juin 2016 alors qu’il n’y avait que de l’eau dans les sous-sols ! (13)

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Savigny-sur-Orge, le foyer d’accueil pour personnes handicapées « Joie de créer » en travaux. © Photographie BM/CAD, 2 juin 2016.

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Savigny-sur-Orge, extension non achevée du foyer d’accueil pour personnes handicapées « Joie de créer » : une île… © Photographie BM/CAD, 2 juin 2016.

Aujourd’hui, et depuis le 21 décembre 2012, le PERI est en cours d’évolution vers un plan de prévention des risques naturels prévisibles d’inondation (PPRI) des cours d’eau de l’Orge et de la Sallemouille. Il aurait dû être approuvé au plus tard le 21 décembre 2015. Mais, comme il doit être compatible avec le plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) du bassin Seine-Normandie non encore approuvé, le délai d’élaboration du PPRI a été prorogé jusqu’au 21 juin 2017. (14)

10. PPRI Orge Sallemouille P Carto REG P14

11. PPRI Orge Sallemouille P Carto REG P15

Plan de prévention des risques inondation des vallées de l’Orge et de la Sallemouille, projet 2015. Cartographie réglementaire, planches 14 et 15.

14. PPRI ORGE SALLEMOUILLE ALEAS 2014 P21

15. PPRI ORGE SALLEMOUILLE ALEAS 2014 P22

Plan de prévention des risques inondation des vallées de l’Orge et de la Sallemouille, projet 2015. Cartographie des aléas « inondation », planches 21 et 22.

Le projet de PPRI est élaboré sur un scénario correspondant à une crue centennale. Savigny-sur-Orge est loin d’être protégée par une telle catastrophe ! Les élus saviniens n’ont même pas participé à l’opération Sequana du 7 au 18 mars 2016 simulant une montée centennale des eaux et le débordement de la Seine et de ses affluents. Certes, la ville n’est pas riveraine du fleuve. Mais les Saviniens auraient dû recevoir une information municipale sur le sujet au regard des événements passés, et du fait que la partie sud-est de Savigny se trouve dans le PPRI de la Seine… (15)

SSO SEQUANA 1

Sequana 2016 : simulation d’inondation de Savigny-sur-Orge, côté parc du séminaire, Rossays, Kennedy, Corot, si la Seine est en crue comme en 1910. Voir le site : http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

SSO SEQUANA 2

Sequana 2016 : simulation d’inondation de Savigny-sur-Orge, côté lycées Corot et Monge, si la Seine est en crue comme en 1910. Voir le site : http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

SSO SEQUANA 3

Sequana 2016 : simulation d’inondation de Savigny-sur-Orge, côté Prés-Saint-Martin, si la Seine est en crue comme en 1910. Voir le site : http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

A suivre.


RÉFÉRENCES DE LA PARTIE I
1. L’ensemble de cet article a été réalisé à partir de documents publics ainsi que de fonds privés, notamment ceux de Bernard MÉRIGOT et des membres de l’association CAD. Les données historiques sont issues des recherches faites sous les directions de Bernard MÉRIGOT et de Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT entre 1983 et 2009. Pour en savoir plus, se référer à l’ouvrage : Groupe d’étude sur l’histoire de Savigny-sur-Orge, Mémoire en images : Savigny-sur-Orge, Alan Sutton, 2008, 128 p.
2. Le Parisien Essonne-matin, Spécial inondations, 8 juin 2016, p. III (pdf) : 2016-06-08 LPE INONDATIONS.
3. LOISY Florian, « Vallée de l’Orge. Ce syndicat-là a su éviter les dégâts », Le Parisien Essonne-matin, 28 juin 2016, p. III (pdf) : 2016-06-28 LPE INONDATIONS.
4. Donnée extraite du site web www.inondationsnappe.fr développé par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
5. « Grand Paris. Édition spéciale : Tout reste à faire à Savigny-sur-Orge », L’Aurore, 29 mars 1966 (pdf) : 1966-03-29 SSO ARTICLE LAURORE.
6. Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mars-avril 1978, 8 p.
7. Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mai 1978, 8 p. (en réalité, il s’agit du numéro 8).
8. Dossier technique du foyer-logement Lucien-Midol, 1981-1989, fonds privé Bernard MÉRIGOT, adjoint au maire (1983-2009).
9. Assemblée générale du SIVOA, intervention de Bernard MÉRIGOT, vice-président, 15 décembre 1994, fonds privé.
10. Préfecture de l’Essonne, Dossier sur le plan d’exposition aux risques inondations approuvé par la ville de Savigny-sur-Orge le 31 mars 1994 (pdf). 1/ PERI de Savigny-sur-Orge : 1. PERI SSO 1992-1993 2 ; 2/ Arrêté du 31 mars 1994 : 2. PERI – PPRi Orge Aval SSO A 1994 ; 3/ Rapport de présentation : 3. PERI -PPRi Orge Aval SSO RP 1994 ; 4/ Règlement : 4. PERI – PPRi Orge Aval SSO R 1994 ; 5/ PERI de la vallée Orge aval, avril 2005 : 5. PERI ORGE AVAL ATLAS 2005.
11. SIVOA, Au fil de l’Orge, n° 26, février 1994, 4 p. (pdf) : 0. SIVOA Au fil de l Orge N26 Fevrier 1994 PERI.

1. SIVOA Au fil de l Orge N26 Fevrier 1994 PERI Ext
12. Assemblée générale du SIVOA, intervention de Bernard MÉRIGOT, vice-président, 15 décembre 1994, fonds privé.
13. Ville de Savigny-sur-Orge, Lettre du maire au préfet de l’Essonne, Demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, 4 juin 2016, 7 p. (pdf) : SSO L EM PREF RECN 4 juin 2016.
14. Préfectures de l’Essonne et des Yvelines, Arrêté interpréfectoral du 21 décembre 2015, 3 p. (pdf) : 7. PPRI ORGE SALLEMOUILLE PROROG 2015.
15. Préfecture de l’Essonne, Invitation presse, 3 mars 2016 (pdf) : INVITATION PRESSE – EU Sequana 2016 ; Exercice EU Sequana 2016 : www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, Marie LAPEIGNE, Bernard MÉRIGOT, 4 juillet 2016, 22 h.

Syndicat de l’Orge. Continuité de la promenade, les travaux impasse de la Prairie à Morsang-sur-Orge

Il existe des discontinuités écologiques qui, pour des raisons complexes, échappent à toute résolution rapide et simple. Depuis plusieurs décennies, la promenade de l’Orge possède des zones d’interruption palliées par des contournements plus ou moins aménagés, des déviations plus ou moins sécurisées. L’un de ces points noirs était celui situé entre la rue de Morsang à Savigny-sur-Orge et le parc du Séminaire sis sur les territoires de Morsang-sur-Orge et de Savigny.

SO P2015 4

Planification 2015 des travaux à réaliser par le Syndicat de l’Orge : le rectangle sur fond violet « Projet continuité. Promenade Jean Morlet. Achat du pavillon et démolition » concerne l’impasse de la Prairie à Morsang-sur-Orge (cerclé de rouge) afin de poursuivre la promenade entre le parc Duparchy, à Viry-Châtillon, et le parc du Séminaire. Syndicat de l’Orge, février 2015. (1)

La solution a été longuement négociée avec les Morsaintois par le Syndicat de l’Orge. Depuis l’hiver 2015-2016, les travaux d’aménagement ont enfin démarré, impasse de la Prairie, par la démolition d’un hangar et de deux maisons dont une contenait de l’amiante. Le Syndicat a acquis la parcelle classée en zone inondable afin de mener une renaturation des berges et ouvrir à la promenade.

Promenade Orge Panneau

Panneau signalétique du Syndicat de l’Orge à l’entrée de l’impasse de la Prairie, à Morsang-sur-Orge. © Photographie BM/PEE, 4 avril 2016.

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Travaux de démolition et de désamiantage en cours. © Photographies BM/PEE, décembre 2015.

 

 

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Travaux de démolition et de désamiantage terminés. © Photographies BM/PEE, février 2016.

 

 

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Après la déconstruction, en attente de l’aménagement de la promenade et des jeux pour enfants… © Photographies BM/PEE, avril 2016.

 

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Les photos les plus récentes figurant ci-dessus ont été prises le 4 avril 2016. Elles montrent, après la démolition des constructions situées en zone inondable, un vaste terrain nivelé. Il fera l’objet d’une renaturation afin de réaliser la continuité du cheminement piétonnier le long de la rive droite de l’Orge.

Nous avons été saisis dans cette même semaine du 4 avril d’une surprenante rumeur urbaine. Le récit est toujours structuré de la même façon : X a entendu d’Y qui le tenait de Z… Cette chaîne est étayée par la mention d’une personne connue. Cette rumeur annonçait la construction sur ce terrain d’un immeuble destiné à accueillir des logements sociaux, voire des logements destinés à des migrants…

Nous avons interrogé, ce jeudi 7 avril 2016, le directeur général des services adjoint du Syndicat de l’Orge chargé de ce chantier. Il nous a confirmé qu’aucune construction ne serait réalisée sur cette parcelle de l’impasse des Prairies à Morsang-sur-Orge. La politique du Syndicat est de poursuivre l’acquisition de toute parcelle en zone inondable afin de procéder à sa renaturation.


DOCUMENT RÉALISÉ PAR LE SYNDICAT DE L’ORGE (2)


RÉFÉRENCES
1. Bernard MÉRIGOT, « Orge. Les travaux prévus par le Syndicat de l’Orge en 2015 », www.portes-essonne-environnement.fr, 13 février 2015 : http://portes-essonne-environnement.fr/orge-les-travaux-prevus-par-le-syndicat-de-lorge-en-2015/.
2. Document vidéo public selon la CADA, extrait du site Internet du Syndicat de l’Orge (établissement public de coopération intercommunale composé de 37 communes), publié sur les travaux de déconstruction impasse de la Prairie à Morsang-sur-Orge : http://syndicatdelorge.fr/toute-l-actualite/470-une-deconstruction-constructive.html ; « Une déconstruction constructive », vidéo publiée par le Syndicat de l’Orge sur Youtube.com le 5 février 2016.

© Bernard MÉRIGOT, membre de la commission consultative des services publics Écologie et Paysage au titre de PEE, ancien vice-président du Syndicat de l’Orge (ex-SIVOA), 7 avril 2016, 18 h 30.