Le média numérique Portes de l’Essonne Environnement (ISSN 2495-1161), publié sur le site http://portes-essonne-environnement.fr, est supporté par une structure associative et contributive, Porte de l’Essonne Environnement (PEE). Son Conseil d’orientation adresse ses remerciements à l’intention de tous ses lecteurs et de toutes ses lectrices qui suivent ses publications depuis la création du site en 2014. En ce mois de janvier 2018, il leur adresse ses voeux les plus sincères.
Quels sont les avenirs que nous voulons pour 2018 et pour les années suivantes ?
Nous ne nous satisfaisons pas de la contrainte exercée par l’actualité qui impose l’immédiateté au détriment des réflexions de fond. Pas plus que nous ne nous satisfaisons des réseaux sociaux qui créent une société dont le quotidien consiste – en boucle – à commenter des commentaires, et à s’indigner de toute pensée dès qu’elle s’écarte de l’opinion dominante.
Quant-à ce qui est qualifié communément par le terme de « débat », il s’agit le plus souvent, non pas d’une pesée véritable de faits et d’arguments (Je suis pour / Je suis contre), mais d’une réfutation d’opinions finalement banales (C’est vrai ? / C’est faux ?), sans aucun recours à des idées provenant de recherches, pertinentes et novatrices provenant de l’extérieur.
Nous pensons à d’autres avenirs. Pour en dessiner les contours nous nous inspirerons ici des travaux du sociologue américain Markus S. SCHULZ, vice président de l’Association internationale de Sociologie. Ils sont intéressants parce qu’ils proviennent de la communauté universitaire des sociologues du monde entier à qui portent un regard :
- sur l’état et sur l’évolution de nos sociétés,
- sur l’état de la recherche universitaire portant sur nos sociétés.
Nous en avons besoin, parce que ces regards diffèrent de nos propres idées.
La réflexion de Markus S. SCHULZ, construite à partir des études menées par les sociologues concernant The Futures We Want, part le rappel que nous vivons dans un monde globalisé. Et que celui-ci possède, à partir des enquêtes menées, trois caractéristiques
- des injustices persistantes,
- des conflits endémiques,
- une destruction de l’environnement naturel.
On ne peut en aucun cas se satisfaire du monde mondialisé présent dans lequel nous vivons. Il faut le faire évoluer dans les faits, par des actes. A nous de le faire également évoluer par nos idées, par nos recherches, par nos enquêtes, celles qui construisent une intelligence des territoires.
Doit-on prendre toujours, comme unique modèle, celui des feuilles qui partent toutes d’un centre commun en rayonnant autour ? Où bien doit-on prendre en compte un autre type d’organisation comme celui du rhizome ? © Photographie CAD/BM pour PEE, 2017.
DANS UN MONDE GLOBALISÉ…
« Dans un monde globalisé marqué par les injustices persistantes, les conflits endémiques, et la destruction de l’environnement. Pourtant persiste l’espoir d’un monde meilleur. (…)
L’augmentation des incertitudes exige d’innover tant sur les plans méthodique, théorique, pratique.(…)
Partout dans le monde, des mouvements de protestation s’élèvent contre les inégalités, l’oppression et la destruction des ressources naturelles. Ils affirment qu’un autre monde, est possible.(…)
L’avenir n’apparaît plus comme prédéterminé par des évolutions inéluctables mais comme le résultat incertain de dynamiques complexes, multiscalaires, et à l’origine de controverses dont l’intensité est variable. (…)
Les acteurs sociaux poursuivent, souhaitent, envisagent, anticipent, craignent, imaginent, prévoient, projettent, rejettent, défendent et combattent pour des avenirs possibles. » (1)
Markus S. SCHULZ
RÉFÉRENCES
1. SCHULZ Markus S., « The Futures We Want. Global Sociology and the Struggles for a Better World », 3e ISA Forum of Sociology, July 10-14, 2016, Vienna (Austria).
SCHULZ Markus S., « La crise et la politique des avenirs » in CONSTANTOPOULOU Christiane, Les récits de la crise. Mythes et réalité de la société contemporaine, Paris, L’Harmattan, 2017.
Markus S. SCHULZ est professeur de sociologie. Il a enseigné à l’université de New York, et à l’université de l’Illinois. Il a effectué un séjour à la Maison des sciences de l’Homme (MSH) à Paris en 2017.
Il est vice-président de l’Association internationale de Sociologie (International Sociological Association / ISA). Cette association sans but lucratif a pour objet de représenter les sociologues du monde entier, sans considération de leurs approches disciplinaires ou leurs idéologies. Elle vise à faciliter la recherche sociologique et à en augmenter sa visibilité internationale. Créée sous les auspice de l’UNESCO en 1949, elle est membre du Conseil international des Sciences sociales, et possède un statut d’organisation non gouvernementale (ONG) auprès du Conseil économique et social des Nations Unies.
© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT pour le conseil d’orientation de PEE, 17 janvier 2018, 16 heures.
ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2018
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