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Écotaxe : encore un report

Encore un nouveau report de l’écotaxe, le troisième depuis sa première mise service théorique. Alors que nos proches voisins européens la perçoivent sur leur territoires depuis presque 10 ans.

En attendant, les convois de camions français et étrangers continuent à circuler et à polluer les boulevards et les avenues de la CALPE, ainsi Henri-Dunant, Aristide-Briand, Jean-Allemane à Savigny-sur-Orge, et l’A6 gratuitement !

En pièce jointe, vous trouverez les communiqués émanant de l’association France Nature Environnement (fne.asso.fr) qui fait une mise au point en 10 points !

© Jean-Marie CORBIN, 10 novembre 2013

RÉFÉRENCES :

  1. France Nature Environnement. L’écotaxe en 10 points. 9 novembre 2013
  2. Communiqué de presse de France Nature Environnement 29 oct 2013
  3. http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/09/le-gouvernement-reporterait-l-ecotaxe-a-l-ete-2014_3511094_3234.html

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L’écotaxe sera bien mise en place, mais sans doute pas avant l’été 2014. Selon les informations du Monde, le retrait de la mesure n’est pas envisagé par le gouvernement. Il souhaite laisser le temps aux esprits de s’apaiser – et aux échéances électorales de passer. Et la date du 1er juillet 2014 serait désormais évoquée.

« On est pris en otage sur cette taxe », déplore-t-on au ministère des transports. Après nombre de remises à plat et de reports, dus aux difficultés techniques de mise en place autant qu’aux négociations avec les transporteurs ou avec certaines régions comme la Bretagne ou l’Alsace, la fiscalité écologique sur les poids lourds devait commencer à s’appliquer dans les semaines qui viennent.

Mais les « bonnets rouges » bretons ont jeté le trouble. Le mouvement, qui s’est illustré en mettant le feu à plusieurs portiques écotaxe, réclame le retrait pur et simple de cette redevance.

Si le gouvernement n’a eu de cesse de promettre « remises à plat » et autres concertations, un tel retrait n’a jamais été sérieusement étudié. Et pour cause : il coûterait très cher à l’Etat, tenu par les engagements contractuels contractés auprès du consortium Ecomouv’.

Ce groupement d’entreprises monté pour l’occasion, et qui réunit, auprès de l’actionnaire principal, l’italien Autostrade, les françaises Thales, SNCF, SFR et Steria, a consenti de lourds investissements : 610 millions d’euros, qui correspondent à la construction de 140 portiques, de centaines de bornes de contrôle, de systèmes informatiques et de transmission.

UN RETRAIT COÛTEUX À L’ETAT

Autant de sommes que l’Etat devrait rembourser en cas d’abandon. Avec, à la clé, de potentiels problèmes sociaux. Ecomouv’ a mis en place un centre de traitement à Metz (Moselle). Celui-ci emploie 210 personnes en CDI, ainsi que 17 CDD, qui n’ont pas été renouvelés dans l’attente d’une résolution de la crise.

Soixante autres personnes, formées avec l’aide financière de la région et qui devaient intégrer l’entreprise, sont également en attente d’en savoir plus.

La taxe doit abonder l’Agence de financement des infrastructures de France, un fonds destiné à financer des moyens de transports moins polluants. Selon les prévisions, elle devait rapporter 1,15 milliard d’euros en 2014. Somme que le gouvernement devra compenser du fait du retard à l’application de l’écotaxe, et devrait trouver ailleurs en cas d’abandon.

Le gouvernement envisage désormais de nouvelles concessions aux agriculteurs et patrons bretons. Ces derniers avaient déjà obtenu en 2011 de François Fillon un rabais de 40 % du montant de la taxe acquittée dans la région. Ils viennent, suite à leur action, de se voir garantir de nouvelles aides, pour un total de 1 milliard d’euros.

Ce nouveau report devrait permettre au gouvernement de mieux communiquer autour de cette redevance infligée aux poids lourds, de son coût et de son usage. Le sens initial de l’écotaxe s’inscrit dans l’idée qui sous-tend la fiscalité écologique : modifier les comportements et trouver des financements pour le développement de transports moins polluants.

Une idée relativement consensuelle au moment du Grenelle de l’environnement, en 2008. Mais que la crise et la hausse continue de la fiscalité depuis 2011 ont rendu quelque peu inaudible.

Samuel LAURENT

Les nouveaux horaires du RER-C

À partir du 16 décembre 2013, « les nouveaux horaires 2014 » seront mis en place sur le RER-C. La grande modification concerne la mise en place d’arrêts supplémentaires pour les trains CIME-VICK (le fameux Versailles-Juvisy-Versailles défendu par l’association Tangentielle 8) et les trains KUMA-DUFY.

Les trains sont renommés CITY, VITY, et DUFO. Les habitants du Val d’Orge étaient particulièrement hostiles à cette mesure d’allongement du temps de parcours en direction et au retour de Paris. Le STIF a décidé de passer en force et pour mieux faire « avaler la couleuvre », Transilien-SNCF a déjà allongé les temps de parcours avant la mise en place de cette mesure controversée. Ainsi tel la grenouille que l’on réchauffe progressivement dans son bocal pour l’ébouillanter, l’allongement du temps de parcours passe plus discrètement.

Les habitants des banlieues les plus éloignées du centre du Grand Paris, restent les perpétuels sacrifiés. Ils sont éloignés du centre de Paris à cause de la cherté des logements qu’ils ne peuvent plus payer, ils continuent de payer plus cher leur abonnement du fait de leur éloignement et ils payent des impôts supplémentaires au titre taxe spéciale pour la construction du Grand Paris dont ils ne profitent pas.

© Jean-Marie CORBIN 10 novembre 2013

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  1. SNCF C Jeudi n°37 2013-11

Visite du Technicentre des Ardoines

Le samedi 12 octobre 2013, dans le cadre des relations avec les usagers, Transilien-SNCF a organisé une journée portes-ouvertes d’un des ateliers d’entretien des rames du RER-C, situé à proximité de la gare des Ardoines, à Vitry-sur-Seine.

visite technicentre ardoines oct 2013

Visite du Technicentre des Ardoines, 12 octobre 2013. © Jean-Marie CORBIN (photographie prise par).

Ce sont près de 90 personnes qui ont découvert les coulisses techniques du RER-C, RER sur lequel nous passons quotidiennement une à deux heures par jour.

vue toiture plus panto Z2N technicentre des Ardoines oct 2013

Visite du Technicentre des Ardoines, 12 octobre 2013. Vue de la toiture et du pantographe Z2N. © Jean-Marie CORBIN (photographie prise par).

Les cheminots ont répondu aux multiples questions des visiteurs. Ils ont réalisé des démonstrations tels le changement des essieux, l’entretien des éléments électriques et du système de freinage. Ils ont décrit de façon détaillée les systèmes de fermeture des portes, la planification de la répartition des rames. Passionnés par leur métier, leur disponibilité était grande, bien que le parc équipementier soit traditionnellement très sollicité, notamment aux heures de pointe.

apprenti conducteur Z2N

Visite du Technicentre des Ardoines, 12 octobre 2013. Un apprenti conducteur de Z2N, fils du photographe. © Jean-Marie CORBIN (photographie prise par).

Le temps fort de la visite fut réservé aux enfants et aux adolescents. Ils ont eu l’occasion de s’asseoir au pupitre de conduite afin de manoeuvrer sur quelques centaines de mètres les 300 tonnes d’une rame circulant quotidiennement sur le RER-C.

© Jean-Marie CORBIN, 1ère parution numérique de l’article le 12 octobre 2013 (« Visite du Technicentre des Ardoines », JMC pour Jean-Marie CORBIN), mise à jour le 26 juillet 2014.

Le déraillement de Brétigny-sur-Orge

Le 12 juillet 2013, un message d’alerte émanant du site transillien.com arrive dans toutes les boîtes mails des abonnés : déraillement d’un train à Brétigny-sur-Orge, circulations interrompues. Au fur et à mesure des heures, les mauvaises nouvelles s’accumulent. Le bilan est finalement de 7 morts, dont au moins 4 usagers du RER-C, et hélas aussi de nombreux blessés.

aiguillage (c) C-en-ligne SNCF

Petit retour en arrière sur ce début d’année 2013 de l’actualité RER-C :

  • Intempéries neigeuses au mois de mars.
  • Renouvellement de la voie à Choisy-le-Roi.
  • Défaillance d’un autre aiguillage, le 27 mai 2013, à proximité du lieu de l’accident (voir document joint).
  • Plus, les habituelles suppressions des trains PAUL et BALI, et au moins une journée de grève le 13 mai 2013.

Dès les premières heures du déraillement, l’agent de conduite a été mis hors de cause, ainsi que les personnels d’exploitation d’infrastructure (régulation, aiguilleurs). L’erreur humaine était rapidement écartée. Les commentaires sur un site spécialisé sur les questions ferroviaires fusent, car la présence d’une éclisse dans le coeur d’un aiguillage intrigue.

http://www.cheminots.net/forum/topic/36383-deraillement-dun-train-intercites-a-bretigny-sur-orge/

Une éclisse est une pièce métallique montée par paire et destinée à assembler deux coupons de rail dans le sens de la longueur (voir photo).

eclisse

En attendant la publication des rapports d’enquête, dont la parution peut aller à plus d’un an après l’accident, on ne peut émettre que des hypothèses.

Sur la photo publiée par le service de communication de la SNCF, la présence d’oxydation sur un des quatre points de fixation semble confirmer l’absence d’un boulon depuis une certaine durée qui pourrait être antérieure à la dernière inspection du 4 juillet 2013 annoncée par la SNCF. Sur cette même photo, on peut également constater qu’il manque deux tirefonds dont l’absence n’a rien à voir avec l’accident.

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Sur une photo non-officielle, on peut voir qu’un des coupons de rail a été endommagé par les passages de plusieurs trains.

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Enfin, comme l’atteste un boulon trouvé par l’auteur de cet article en 2003 sur une voie en cours de désaffection dans le sud-ouest, un boulon d’éclisse, ça peut se rompre.

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Les équipements d’aiguillages de Brétigny-sur-Orge datent de 1984. Ils devraient être remplacés à partir de 2016 lors de la modernisation de cette zone. Rappelons que la décision de la modernisation de la zone de Brétigny-sur-Orge était liée à l’adoption du Schéma Directeur de la ligne C dans sa totalité. La publication du Schéma Directeur a été retardée car celui-ci incluait également la mise en place d’arrêts supplémentaires en petite couronne. Il avait fait l’objet d’une controverse justifiée de la part des usagers du Val d’Orge.

Faute d’investissements suffisants, depuis bien longtemps, la SNCF et RFF (le gestionnaire des voies) ont sacrifié le confort et la régularité pour préserver la sécurité. On s’aperçoit désormais que celle-ci est peut-être plus précaire que l’on pourrait le penser.

(http://www.rff.fr/fr/gestion-page-d-accueil/actualites/modernisation-du-reseau-l-audit)

Le rapport de 2005, l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) avait dressé un bilan alarmant de l’état du réseau. Elle a dénoncé le risque consécutif de dégradation pouvant aller jusqu’à la fermeture de la moitié des lignes. L’audit d’octobre 2012 constatait aujourd’hui les importants efforts réalisés par Réseau Ferré de France.

===> Ces efforts ont-ils vraiment été suffisants ?

Août 2013. Un mois après le déraillement, la gare de Brétigny conserve les stigmates de l’accident. Les wagons accidentés reposent à quelques mètres. Bâchés, ils attendent d’être évacués. Les usagers brétignolais du RER-C ont changé leurs habitudes, hésitant à attendre leur train sur les quais. Le maire, Bernard DECAUX, songe à apposer une plaque en mémoire des victimes à la rentrée. (Source : Le Parisien-Essonne du 12 août 2013, Laurent Degradi et Florian Loisy, « Un mois après le drame, Brétigny n’a rien oublié », p. II)

31 Août 2013. À la suite de l’accident, le trafic SNCF du RER-C a été encore plus lourdement perturbé qu’il ne l’est habituellement. Aussi, la SNCF a accordé une mesure commerciale exceptionnelle aux clients du RER-C. La mesure concerne tous les Saviniens titulaires d’un abonnement Navigo et le dossier peut-être retiré à la gare de Savigny-sur-Orge.

©  Jean-Marie CORBIN, 12 août 2013.

DOCUMENTS

  1. Info trafic RER-C HS n°1 juin 2013
  2. audit 2012 RFF_l_audit_epfl_remis_au_ministre
  3. mesures commerciales 2 imposition

 

Un arrêt supplémentaire entre Juvisy-sur-Orge et Bibliothèque François Mitterrand

Repoussé une première fois en janvier 2011, le STIF a passé en force et contre la volonté des habitants du Val d’Orge, le 13 février 2013, son projet d’arrêt supplémentaire en petite couronne. C’est une mesure destinée à une satisfaction factice des habitants du Val-de-Marne qui paient actuellement l’abonnement mensuel nettement moins cher que nous. Mais que ces derniers ne se réjouissent pas trop vite car nos rames sont déjà plus que pleines et ils n’auront pas de place. Pour les habitants du Val d’Orge, avec les suppressions quasiment systématique des trains PAUL, la peine s’alourdit. 3 à 4 minutes de plus dans chaque sens par arrêt, c’est l’équivalent d’une semaine de travail de perdue.

SNCF escargot

En revanche, bonne nouvelle pour les habitants de Viry-Châtillon à Corbeil-Essonne, les poussifs petit-gris (Z5300) seront, peut-être, enfin remplacés par des MI84. Certes, ils ne sont pas de la dernière livrée mais ils seront en tout état de cause bien plus performants que les ancêtres du rail. Espérons que la direction de la ligne C saisisse l’opportunité sur les dernières rames vacantes. Les rames de la mission Z6 (Juvisy-Versailles) sont trop lourdes pour assurer leur service omnibus dans de bonnes conditions. Le parc matériel à deux étages pourraient être ainsi récupéré pour assurer des missions où les ressources sont trop rares.

© Jean-Marie CORBIN, 27 février 2013

DOCUMENTS :

  1. deliberation_no2013-030_relative_aux_evolutions_de_l_offre_ferroviaire_pour_le_service_2014
  2. deliberation_no2013-033_relative_au_transfert_de_rames_mi84_du_rer_a