Archives de catégorie : Nuisances aériennes

Moins de bénéfices en 2014 pour les compagnies aériennes…

…mais on ne va pas les plaindre ! Une dépêche AFP a été publiée ce 2 juin 2014 portant le titre « Les compagnies aériennes dégageront moins de bénéfices que prévu en 2014 ». (1) Quelques remarques de la part de l’association PEE.

UNE CROISSANCE CONTINUE DEPUIS PLUS DE 50 ANS

D’une croissance quasi-continue avec en moyenne un doublement du trafic tous les 15 ans (4 à 5 % par an selon le rapport d’activité 2012 d’Air France), la réussite du secteur aérien n’est pas forcément une bonne nouvelle pour ceux qui vivent à proximité des aéroports et qui subissent les nuisances de son voisinage. Les communes constituant la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne sont un peu moins touchées. Mais pour les communes qui se trouvent sous l’axe des pistes comme celles de Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Yerres, Sucy, Bonneuil, Crosnes, Brunoy à l’est et celles de Champlan, Longjumeau, Chilly-Mazarin, Wissous, Villebon-sur-Yvette, Massy à l’ouest, le cauchemar est continu de 6 h 00 à 23 h 30, voire plus, tant les dérogations sont fréquentes.

Et le pire pourrait bien se produire avec l’extension aéroportuaire d’Orly. Il est peu probable qu’ADP (Aéroport de Paris) investisse un demi-milliard d’euros sans en attendre des retombées financières. Celles-ci ne peuvent se concrétiser que par le déplafonnement du trafic et la fin du couvre-feu.

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Aéroport d’Orly. © Jean-Marie Corbin.

RÉGULATION ÉCONOMIQUE : LA LOI DE TARZAN !

En effet, il n’y a pas que les passagers qui profitent du duty-free. S’il y a des taxes aéroportuaires, il n’y a pas de taxe sur les carburants et les avions en sont gourmands. Le carburant à 30 centimes le litre : le fantasme de tout automobiliste accro à son véhicule. Ajoutons-y les aides (licites ?) des chambres de commerce et des conseils généraux à certaines compagnies aériennes comme Ryanair et le travail dissimulé pour lequel plusieurs compagnies dont Ryanair (encore elle) ont déjà été condamnées. (2)

Dans ces conditions, que les concurrents terrestres pourraient bien qualifier de déloyales, le transport aérien a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs, Tony Tyler, directeur général de l’association internationale du transport aérien (IATA) débordait d’un optimisme CAVOK (Ceiling and visibility OK) lors de l’assemblée générale de l’association qui s’est tenue dernièrement. Les riverains des aéroports feraient bien de s’en inquiéter.

Enfin, pour prolonger votre curiosité dans le domaine des finances et du transport aérien, vous pouvez toujours télécharger le rapport d’activité 2012 d’Air France.

SOURCES
1. https://fr.news.yahoo.com/compagnies-a%C3%A9riennes-d%C3%A9gageront-moins-b%C3%A9n%C3%A9fices-pr%C3%A9vu-2014-085957641.html.
2. http://www.humanite.fr/node/432608 ; http://nolowcost.over-blog.com/15-categorie-11034860.html ; http://www.air-journal.fr/2013-10-03-marseille-ryanair-perd-une-bataille-pas-la-guerre-585805.html.
3. Rapport d’activité 2012 Air France : www.airfranceklm-finance.com/content/download/6604/35996/file/Document%20de%20r%C3%A9f%C3%A9rence%202012.pdf .

© Jean-Marie CORBIN, 2 juin 2014.


DOCUMENT

AFP, 2 juin 2014, « Les compagnies aériennes dégageront moins de bénéfices que prévu en 2014 »

« Les compagnies aériennes devraient dégager des bénéfices de 18 milliards de dollars cette année, a annoncé lundi Tony Tyler, directeur général de l’association internationale du transport aérien (IATA), révisant ainsi à la baisse ses prévisions pour le secteur.

Mi-mars, l’association, qui regroupe quelque 240 compagnies représentant plus de 84% du trafic mondial, avait déjà réduit ses ambitions, avec 18,7 milliards de bénéfices attendus, contre 19,7 milliards précédemment.

Bien que les perspectives soient en baisse, le transport aérien fera mieux qu’en 2013 (10,6 milliards de bénéfices) et en 2012 (6,1 milliards).

« Cela semble impressionnant. Mais la brutale réalité économique est que sur un chiffre d’affaires de 746 milliards de dollars, nous aurons une marge nette moyenne de seulement 2,4% », a nuancé M. Tyler lors de l’assemblée générale de l’IATA réunie à Doha jusqu’à mardi.

« C’est moins de 6 dollars par passager », a-t-il souligné.

Le responsable de l’association a rappelé que le transport aérien célébrait cette année son centenaire. Et que depuis le premier passager le premier janvier 1914, cette industrie avait démontré son poids et son utilité dans le développement économique des pays.

En 2014, 3,3 milliards de personnes voyageront en avion, 52 millions de tonnes de fret seront transportés dans les soutes. Et, au total, 50.000 destinations seront connectées entre elles avec 100.000 vols quotidiens.

L’aviation génère plus de 58 millions d’emplois dans le monde.

« Malgré cette croissance gigantesque lors des 100 ans écoulés, il y a encore un fort potentiel » de développement, a déclaré Tony Tyler.

Il a néanmoins estimé que l’industrie se heurte à des législations encore trop rigides et à des coûts trop importants.

Le directeur général de Qatar Airways, Akbar Al Baker qui préside l’assemblée, a ainsi souligné le potentiel énorme dans certains pays à l’instar de l’Inde.

« J’exhorte le (nouveau) gouvernement (indien) à voir l’aviation comme un outil de croissance économique très important en Inde », a-t-il déclaré.

Il a relevé que seule l’aviation avait cette capacité à développer le tourisme et à créer des emplois en retour. »

L’ACNUSA souhaite réduire la pollution de l’air due aux avions au sol

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Aéroport d’Orly. © Jean-Marie CORBIN.

Ce n’est pas une réduction du nombre mouvements (décollages et atterrissages) voire même du temps de roulage (temps passé entre les pistes et le point de stationnement) dont il est question dans une dépêche de l’AFP de ce jour, mais de la pollution émise par les générateurs embarqués sur les aéronefs fonctionnant au kérosène et restant en fonction lors des escales.

L’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) est chargée de contrôler l’ensemble des dispositifs de lutte contre les nuisances générées par le transport aérien. Elle peut émettre des recommandations sur toute question relative aux nuisances environnementales générées par le transport aérien sur et autour des aéroports. Elle doit également satisfaire à un devoir d’information et de transparence notamment vis-à-vis des riverains.

Outre ses compétences sur l’ensemble des aéroports civils, elle dispose de pouvoirs spécifiques sur les 12 principales plateformes, et d’un pouvoir de sanction à l’encontre des compagnies aériennes.

Avant le 1er novembre 2010, l’ACNUSA, sous le nom d’Autorité de contrôle des nuisances sonores aéroportuaires, ne disposait de pouvoirs que dans le domaine des nuisances sonores. La loi Grenelle II a étendu ses pouvoirs à la pollution atmosphérique sur et autour des aéroports.

http://www.acnusa.fr/

© Jean-Marie CORBIN, 4 mai 2014.

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DÉPÊCHE AFP
« Même quand il ne vole pas, un avion pollue en brûlant du kérosène pour assurer électricité et ventilation avant et après le décollage. Au nom de la qualité de l’air, l’Autorité chargée de contrôler les nuisances autour des principaux aéroports français défend une limitation plus stricte des moteurs auxiliaires utilisés au sol.

L’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa), dans son rapport d’activité transmis dimanche à l’AFP, plaide pour une généralisation des moyens de substitution en électricité et en climatisation qui permettrait de réduire l’utilisation des moteurs auxiliaires, dénommés APU (pour Auxiliary Power Unit, en anglais), polluants et bruyants.

Sur les aéroports parisiens, une réglementation visant à encadrer l’utilisation des APU est en vigueur depuis juillet 2012 mais «celle-ci a une portée très limitée», regrette l’Acnusa.

Pour s’imposer pleinement à un appareil, elle nécessite en effet qu’un poste de stationnement dispose des deux moyens de substitution (électricité et climatisation). Ce qui ne concerne, par exemple, que 5% des postes de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle, selon le «gendarme» des aéroports.

L’autorité plaide pour que la limitation de l’usage des moteurs auxiliaires s’impose dès qu’il existe un moyen de substitution en électricité, «comme cela est déjà le cas dans une dizaine d’aéroports européens».

Selon l’association Airparif, les aéroports contribuent pour 6% aux émissions d’oxydes d’azote (NOx) en Ile-de-France. Les émissions de ce polluant provenant des activités aéroportuaires de Charles-de-Gaulle et d’Orly sont même «plus de trois fois supérieures à celles du boulevard périphérique», estimait-elle en 2012.

Dans ces émissions de NOx provenant des aéroports, les moteurs auxiliaires ne représenteraient qu’une petite partie (12%) par rapport au trafic aérien lui-même (86%), selon des données d’Airparif.

Pour les particules, autres polluants majeurs de l’air, la contribution des aéroports resteraient assez faible (de l’ordre de 3% contre environ 25% chacun pour le chauffage et le trafic routier). »
© 2014 AFP

 

Pollution urbaine : Orly, Roissy et les avions ?

Alors qu’en ce mois de mars de l’année 2014, notre région Ile-de-France bat de tristes records de pollutions atmosphériques, il est un pollueur qui se montre fort discret dans la presse, il s’agit de l’aviation civile.

Ciel au petit matin à Savigny-sur-Orge. © JMC.

Ciel au petit matin à Savigny-sur-Orge. © JMC.

Les dernières mesures de gratuité des transports en commun sont qu’un pis aller vis-à-vis du transport routier et de trafic aérien. Ce dernier a battu un record en 2013 avec 90,3 millions de passagers pour la région Ile-de-France. (1) L’aéroport de Roissy est le neuvième aéroport au monde, et le projet d’extension de l’aérogare d’Orly ne laisse augurer rien de bon.

QU’EN EST-IL DE LA RELATION ENTRE SANTÉ ET POLLUTION CHIMIQUE AÉRONAUTIQUE ?

Le gros problème est que le kérosène et le gas-oil sont des carburants suffisamment proches pour qu’il soit impossible de les distinguer lors des prélèvements par les stations d’observation de la qualité de l’air d’AirParif. (2) 

L’avion est-il le moyen de transport le plus polluant ? Le Réseau Action Climat – France (RAC-F) y répond sans détour par l’affirmative. C’est une association loi de 1901, spécialisée sur le thème des changements climatiques, fondée en 1996. (3)

Les rejets de l’aviation sont très importants : si l’aviation était un pays, elle serait le 7e plus gros pollueur mondial ! Ces émissions devraient plus que tripler d’ici 2050. À travers un site internet dédié et une courte vidéo parodique, RAC-F affiche son contre-lobbying face à la puissance de celui de l’aérien. (4)

Nous saluons aussi l’action de l’ADVOCNAR, Ile-de-France Environnement (IDFE) et des associations environnementales qui ont appelé à manifester contre la pollution chimique d’origine aéronautique ce samedi 1er février 2014. (5)

Affiche du Carnaval des asphyxiés 2014. IDFE.

Affiche du Carnaval des asphyxiés 2014. IDFE.

DOCUMENT VIDEO


SOURCES

1. Source ADP : http://www.aeroportsdeparis.fr/ADP/fr-FR/Groupe/Groupe-Strategie/LEssentiel/Trafic/.
2.
http://www.airparif.asso.fr/.
3. Réseau Action Climat – France (RAC-F).
4. http://lesdessousdelaviation.org/ ; http://www.youtube.com/watch?v=P0kEE7ehQWM.
5. http://www.advocnar.fr/art_appelamanifester.html.

© Jean-Marie CORBIN, 15 mars 2014.

Déplafonnement d’Orly. L’ACNUSA y songe fortement !

Le 27 janvier 2014, Victor HAÏM a jeté un pavé dans la mare en déclarant à Latribune.fr : « Si on peut s’engager auprès des riverains sur une diminution du bruit, on peut avoir une augmentation du trafic », rappelant que ce trafic aérien pourrait doubler d’ici à 2030 et passer à 450 000 survols des riverains. (1) Ainsi, donc, le président de l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA) songe-t-il fortement à éradiquer le décret de 1994 limitant à environ 200 000 mouvements et fixant à 250 000 le nombre de créneaux horaires attribués à Paris-Orly ! (2)

Allons plus loin dans le raisonnement de M. HAÏM. Après le déplafonnement, il faudra supprimer le couvre-feu nocturne (23h30 – 6h) acquis en 1968 et ouvrir d’autres pistes (3). Car, les contrôleurs aériens auront bien du mal à faire décoller et atterrir deux fois plus d’avions dans le même laps de temps, sur le même nombre de pistes !

MOINS DE BRUIT = PERMISSION DE FAIRE SAUTER LE VERROU DE 1994

Autant dire que l’article numérique de Fabrice GLISZCYNSKI, au goût provocateur, n’est pas passé inaperçu auprès des associations de défense des populations survolées. Il faut dire que la principale argumentation du président de l’ACNUSA est particulièrement cynique et indécente. Il lance l’idée de pollution sonore à volume global constant. En d’autres termes, les avions faisaient du bruit auparavant, laissons-les en faire ad vitam aeternam ! Oublie-t-il que le problème des avions siffleurs (de la famille des A320) est à peine résolu après 12 ans de combat associatif ? (4) Et, qu’en est-il de l’augmentation de la pollution chimique liée à l’accroissement du trafic ? Mystère !

RESPECTER L’ARTICLE 1 DE LA CHARTE DE L’ENVIRONNEMENT

Dès le 30 janvier 2014, l’Union française contre les nuisances des aéronefs (UFCNA) a publié un communiqué dont la teneur est à la hauteur des propos relatés par le président de l’ACNUSA. (5) Le Forum sud-francilien contre les nuisances aériennes (FCNA) a rencontré la sénatrice Claire-Lise CAMPION afin de l’interpeler sur le sujet. Le 8 février 2014, le FCNA, la fédération Essonne Nature Environnement (ENE) et Portes de l’Essonne Environnement (PEE) se sont entretenus avec l’attaché parlementaire d’Éva SAS, députée EELV-PS de la 7e circonscription, afin qu’une question orale ou écrite sur le déplafonnement envisagé par l’ACNUSA soit posée le plus rapidement possible au gouvernement.

Fabien HERRAN, "Nuisances aériennes : les associations en alerte", Le Républicain Nord-Essonne, 13 février 2014, p. 9. (6)

Document : Fabien HERRAN, « Nuisances aériennes : les associations en alerte », Le Républicain Nord-Essonne, 13 février 2014, p. 9. (6)

En aucun cas les riverains et leurs porte-paroles associatifs ne laisseront Aéroports de Paris (ADP), avec la complicité de l’ACNUSA et de l’État, passer en force un projet de développement et de modernisation d’Orly avec à la clé la disparition du décret de 1994. (7) Cela augurerait d’une atteinte sans limite à la qualité de vie et à la santé de centaines de milliers de Sud-Francilens. Alors, se poserait la question de la cohérence avec l’article 1 de la Charte de l’environnement inscrite dans la Constitution française : « Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. » (8)

SOURCES
1. Fabrice GLISZCZYNSKI, « Déplafonnement d’Orly, et si une porte s’ouvrait ? », Latribune.fr, 27 janvier 2014.

2. Arrêté ministériel du 6 octobre 1994 relatif aux créneaux horaires sur l’aéroport d’Orly.
Arrete ministeriel Orly 1994 (pdf)
3. Décision ministérielle du 4 avril 1968 relative au couvre-feu nocturne à Orly.

Decision ministerielle Orly 1968 (pdf)
4. Association de défense contre les nuisances aériennes (ADVOCNAR), « 12 ans de combat associatif pour réussir à corriger un défaut des Airbus A320 », communiqué de presse du 22 janvier 2014 (www.advocnar.fr).
5. UFCNA, « Aviation commerciale », communiqué de presse du 30 janvier 2014 (www.ufcna.eu).
Communiqué de l’UFCNA du 30 janvier 2014 (pdf)
6. Fabien HERRAN, « Nuisances aériennes : les associations en alerte », Le Républicain Nord-Essonne, 13 février 2013, p. 9. 2014-02-13 LR Nuisances ae?riennes (pdf) 2014-02-13 LR Nuisances ae?riennes PGS (pdf)
7. FCNA, ENE…, « Plan de développement d’Orly. Les associations demandent un débat public », communiqué de presse du 7 novembre 2013.

2013-11-7 Communiqué de presse sur le de?veloppement d’Orly (pdf)
8. La Charte de l’environnement a été intégrée dans le préambule de la Constitution du 4 octobre 1958, et promulguée le 1er mars 2005.
Charte de l environnement (pdf)


DOCUMENT

« Déplafonnement d’Orly, et si une porte s’ouvrait ? » Fabrice Gliszczynski | 27/01/2014, 7:00 – 513 mots – Latribune.fr

« Le président de l’Acnusa, autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires, estime que si les acteurs du transport aérien peuvent s’engager sur une diminution du bruit, une augmentation du trafic est possible. Une première dans le dialogue de sourds qui oppose partisans et opposants au déplafonnement d’Orly depuis 20 ans.

Vingt ans de tensions et d’incompréhension mutuelle. Vingt ans que le débat sur le déplafonnement d’Orly tourne au dialogue de sourds entre (schématiquement) les riverains et élus des communes proches de l’aéroport du sud parisien d’un côté, et de nombreux acteurs du transport aérien et agents économiques de l’autre Pour les premiers, pas question de remettre en question le plafond de 250.000 mouvements (atterrissages, décollages) annuels mis en vigueur en 1994, pour ne pas accroître les nuisances sonores. Pour les seconds, le niveau de bruit ayant baissé depuis 1994 en raison de la modernisation des flottes d’avions, le plafond pourrait être relevé voire supprimé pour permettre de profiter du potentiel de croissance d’Orly, lequel peut absorber au moins 450.000 mouvements annuels. Pour donner du poids à leur argumentation, ils rappellent les effets bénéfiques d’une hausse du trafic sur l’emploi pour les communes avoisinantes de l’aéroport.

Pas de remise en cause du statu quo

Un dossier sensible condamné au statu quo. « Aucun ministre ne remettra en cause le plafonnement d’Orly, c’est trop casse gueule », expliquait récemment un acteur du secteur. Le Frédéric Cuvillier, le ministre actuel des transports, ne veut d’ailleurs y toucher.

« Le ministre ne veut pas toucher au statu quo », a rappelé avec fermeté un membre de son ministère la semaine dernière, lors de l’assemblée générale du Board Airlines representatives (BAR), l’association de compagnies étrangères en France (Air France en fait aussi partie), où, de manière complètement improvisée, le jeu des questions-réponses a fait dévier le débat sur la question du plafonnement d’Orly.

L’Acnusa, un acteur clé

Généralement, le débat sur ce sujet complexe tourne court. Mais pour une fois quelqu’un l’a abordé sans tabou en essayant d’avoir une vision globale. Il s’agit de Victor Haïm, un ancien magistrat, aujourd’hui président de l’Acnusa, l’autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires. Un acteur clé, légitime aux yeux des associations de riverains.

« Si on peut s’engager auprès des riverains sur une diminution du bruit, on peut avoir une augmentation du trafic », a-t-il déclaré, rappelant que le trafic pourrait doubler d’ici à 2030.

« Contreparties »

Bigre ! Jamais ses prédécesseurs n’avaient tenu un tel discours. Interrogé en aparté, Victor Haïm a plaidé « pour une solution où les riverains et les collectivités locales sont gagnants ». Qu’ils aient des contreparties. Pour garantir moins de bruits, il a évoqué la définition d’un seuil de baisse de bruit et la sortie des avions les plus bruyants. Des mesures qui doivent s’accompagner d’autres contreparties pour les riverains et les communes pour que celles-ci n’aient pas que des inconvénients mais aussi des bénéfices. L’intérêt des riverains est au centre des préoccupations de Victor Haïm.

« Si le trafic double d’ici à 2030, je crains que les politiques fassent un jour sauter le verrou d’Orly au détriment des riverains ».

Faut-il y voir « l’esquisse du début d’un commencement d’un éventuel » déplafonnement d’Orly ? Peut être. »

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20140126trib000811945/deplafonnement-d-orly-et-si-une-porte-s-ouvrait.html

© Jean-Marie CORBIN, Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 9 février 2014.