Archives de l’auteur : Jean-Marie CORBIN

Savigny-sur-Orge. Actions du collectif Sauvons l’enfance de Savigny. Reportage, 6 juin 2015

Reportage sur les actions du collectif Sauvons l’enfance de Savigny,
effectué par Jean-Marie CORBIN, le 6 juin 2015

Pour en savoir plus : lire les articles sur la Savinière et la MJC.

© Jean-Marie CORBIN pour PEE,  6 juin 2015.
Note : reportage publié également sur Youtube par « jmcplus » alias Jean-Marie CORBIN le 17 octobre 2015.

Des milliers de manifestants défilent contre Monsanto

Monsanto est le symbole même de l’entreprise qui continue d’une manière décomplexée à introduire de force ses produits phytosanitaires dont la toxicité a été démontrée plusieurs fois. Présente à la manifestation du samedi 23 mai 2015 en France contre la société américaine, Marie-Monique ROBIN avait publié le documentaire Notre poison quotidien diffusé sur la chaîne ARTE en 2010 (http://www.arte.tv/fr/notre-poison-quotidien/3673748.html). Pendant ce temps plusieurs communes membres de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne (CALPE) continuent d’épandre des pesticides dans la plus totale opacité.

© Jean-Marie CORBIN, 25 mai 2015.


DOCUMENT
AFP, le 24 mai 2015

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi en France contre le géant américain de la biotechnologie agricole Monsanto, et plus spécialement contre les OGM, pesticides et autres produits chimiques, dans le cadre d’une mobilisation mondiale.

Des appels à manifester avaient été lancés dans 35 villes françaises au total, mais également dans de nombreuses villes à travers le monde (plus de 400 dans une quarantaine de pays).

A Paris, de 2.000 à 3.000 personnes ont effectué une marche entre la place Denfert-Rochereau et le Champs-de-Mars, accompagnées par des percussions.

A l’appel de collectifs citoyens et de nombreuses associations comme Greenpeace, le collectif « Alternatiba » ou « stop Tafta », les manifestants ont défilé derrière la banderole « Paris marche contre Monsanto », scandant notamment « Vade retro Monsanto », « Monsanto non, ma santé oui » ou encore « Des OGM ? on n’en veut pas ! ».

Parmi les manifestants figurait Marie-Monique Robin, l’auteur du livre Le monde sans Monsanto qui a dénoncé samedi matin sur RTL un scandale à venir du type de celui de l’amiante. « L’enjeu est énorme », a-t-elle ajouté.

A Rennes, environ 1.400 personnes, selon la police, ont manifesté dans le centre-ville, dans un cortège coloré réunissant des personnes de tous âges, au son de roulements de tambour.

« Je pense beaucoup aux enfants que je pourrais avoir plus tard », a expliqué l’une des participantes, Aurélia, 28 ans, coiffée d’un épi de maïs en papier barré d’un « stop OGM ».

L’herbicide Roundup, produit-phare de Monsanto récemment classé comme « cancérogène probable » par l’agence du cancer de l’Organisation mondiale de la santé, était particulièrement ciblé par les manifestants : « Envie d’un petit suicide collectif ? Ayez le réflexe Roudup », proclamait ainsi une pancarte, au-dessous d’une tête de mort en carton.

1.400 personnes ont également défilé à Nantes et 1.600 à Lorient où les manifestants, partis du centre-ville, ont rejoint le port de commerce de Kergroise, l’une des portes d’entrée du soja transgénique en France.

A Toulouse, plusieurs dizaines de manifestants ont envahi samedi le rayon jardinerie d’un hypermarché près de Toulouse, pour en retirer les flacons d’herbicides – tel le Roundup.

A Strasbourg, entre 800 et un millier de manifestants se sont rassemblés devant le Parlement européen, avant de se coucher sur le sol pour observer une minute de silence devant le Conseil de l’Europe, « en hommage aux victimes existantes et à venir empoisonnées par les pesticides », selon l’un des organisateurs.

A Lyon, quelque 500 personnes ont défilé dans le centre, arborant des affiches colorées et des petits panneaux moquant les firmes agrochimiques.

300 personnes ont également manifesté à Tours.

Pour le collectif citoyen « les Engraineurs », qui a organisé les manifestations en France, cette mobilisation vise à œuvrer en faveur d’« une agriculture respectueuse de la santé des travailleurs, des consommateurs et des générations futures, pour un nouveau modèle agricole respectueux de l?environnement ».

Lancée en 2013 par la mouvance Occupy, la Marche mondiale contre Monsanto se réclame « d‘une dynamique citoyenne, autogérée par les groupes qui s’en emparent localement ».

En Suisse, environ 2.500 personnes ont manifesté dans les villes de Bâle et de Morgues où Monsanto possède son siège pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient.

500 personnes ont, par ailleurs, défilé à Ouagadougou (Burkina Faso) contre le géant américain qui a introduit le coton transgénique dans le pays en 2003.

La problématique des déchets en France. Formation ENE

Le samedi 7 mars 2015, la fédération Essonne Nature Environnement organisait une formation sur la problématique des déchets en France. Elle était animée par Michel LEGEAY, ingénieur de l’industrie et des mines, ancien divisionnaire au ministère de l’Environnement, ancien directeur technique à la Semardel.
Des membres de l’association PEE ont participé à cette formation pendant laquelle un diaporama a été présenté. Dans sa présentation d’origine, il est disponible sur le site Internet de la fédération ENE (pdf extrait en document n° 1) ; il est également consultable en texte ci-dessous. Afin d’approfondir le sujet, un article du magazine Que choisir ? est proposé en document n° 2.

DOCUMENTS
1. Cours_ENE_Dechets-07 mars 2015-La problematique des dechets en France, extrait du site Internet de la fédération ENE : www.ene91.fr.
2. Elisabeth CHESNAIS, « Déchets ménagers. La réduction à la peine », Que Choisir ?, novembre 2014, pp. 21-23 : Que Choisir 530 dec2014 – Dechets menager, la reduction a la peine.

© Jean-Marie CORBIN, 25 avril 2015.


FORMATION DE MICHEL LEGEAY ©, DIAPORAMA

« Ne pas prévoir, c’est déjà gémir » – Léonard de Vinci

LES DÉCHETS : DES ENJEUX CONSIDÉRABLES

—Longtemps ignorés, les déchets constituent désormais dans la vie de tous les jours une préoccupation qui ne cesse de s’accroître à mesure que le temps passe. Loin de nous la période de la décharge dans laquelle tout s’entasse et s’élimine sous le feu purificateur. Face aux faits têtus de Montchanin, d’Entressen, de la dioxine de l’UIOM de Gilly-sur-Isère, des points noirs, etc. , les citoyens et leurs représentants (élus, associations) ont exprimé alors de vives préoccupations qui se sont rejointes au niveau européen. De nombreuses demandes, relayées par les médias, ont alors abouti devant les autorités européennes et nationales qui ont mis en œuvre une politique audacieuse de gestion du problème.

S O M M A I R E

  1. Nature des déchets
  2. Pourquoi se préoccuper des déchets ?
  3. L’importance des gisements
  4. Les acteurs des déchets et leur rôle
  5. La prévention et l’écoconception

1- Les grandes natures de déchets

  • Dangereux (fioul, radium)
  • Inertes (gravats, bétons)
  • Non dangereux (OM, plastiques)

Les déchets dangereux sont définis par le décret du 18 avril 2002 : ce sont les déchets marqués d’un astérisque de la liste en annexe 2. Ils présentent au moins une des propriétés de danger suivantes et ils doivent être traités dans des installations appropriées.

Annexe 1 du Décret n°2002-540 du 18 avril 2002 :

  • Explosifs
  • Comburants
  • Inflammables
  • Irritants
  • Nocifs
  • Toxiques
  • Cancérogènes
  • Corrosifs
  • Infectieux
  • Toxiques pour la reproduction
  • Mutagènes
  • Ecotoxiques

—Les déchets inertes : définition donnée par art 2 directive du Conseil du 26 avril 1999. (Ils ne subissent aucune transformation physique, chimique ou biologique importante en cas de stockage)

—Les déchets non dangereux : les déchets ménagers et les DIB+BTP (DBE). (Tous les autres)

Le cas particulier des déchets ultimes – art L541-1-III du Code de l’environnement (CE) :

Cas particulier des déchets dont on a extrait le maximum possible de la part valorisable aux conditions techniques et économiques du moment. Ainsi, avec le temps, il sera possible de réintégrer dans un processus industriel tout ou partie d’un déchet considéré comme ultime dans le passé. Exemple des boues aurifères qui contiennent encore un peu d’or ou des composants soudés sur des plaquettes qui deviennent source de métaux rares pour les industries électroniques.

2- Pourquoi se préoccuper des déchets ?

  • —Par rapport à la santé.
  • —Par rapport aux impacts environnementaux sur l’air, l’eau, le sol, la chaîne alimentaire ou les paysages.
  • —Par rapport aux impacts économiques pour l’entreprise et pour le pays.

2-1 Par rapport à la santé

Certains déchets sont qualifiés de dangereux quand ils peuvent porter une atteinte directe à la santé humaine du fait qu’ils possèdent une ou plusieurs des propriétés suivantes (annexe 1 du Décret n°2002-540 du 18 avril 2002) :

  • Explosifs
  • Comburants
  • Inflammables
  • Irritants
  • Nocifs
  • Toxiques
  • Cancérogènes
  • Corrosifs
  • Infectieux
  • Toxiques pour la reproduction
  • Mutagènes
  • Ecotoxiques

2-2 Par rapport aux impacts environnementaux

A- L’eau
La pollution des eaux des rivières et des eaux souterraines est bien connue. Chacun y est sensible. Mais, parmi les eaux de surface, on oublie bien souvent la mer. Certains états ont ainsi, faute de réglementation internationale, utilisés l’immersion de déchets dans des grands fonds pour les éliminer.
Le temps que peut prendre la nature pour réduire ces atteintes peut alors largement dépasser les temps de l’échelle humaine.

B – L’air
Certains déchets entre eux ou au contact de l’eau peuvent émettre des gaz qui peuvent être dangereux (inflammables, irritants ou toxiques).
Les déchets peuvent engendrer de graves pollutions de l’air lorsqu’ils sont mal éliminés dans des incinérateurs mal réglés ou à l’air libre.
Des déchets fermentescibles peuvent dégager du gaz méthane qui participe significativement à l’effet de serre.

C. Le sol
C’est la pollution la plus pernicieuse, car elle frappe avec retard. Lorsque cette pollution a été mise en évidence, il est très souvent trop tard pour mobiliser les moyens nécessaires à sa disparition.

On y trouve :

  •  des friches industrielles,
  •  des anciennes décharges,
  • des sols pollués par des retombées atmosphériques, des déversements de substances polluantes ou des accidents de transport ou de manutention.

D – La chaîne alimentaire
Des végétaux cultivés sur des terrains pollués par des déchets dangereux peuvent devenir inconsommables pour l’alimentation humaine en raison des teneurs en substances toxiques qui auront pu migrer du sol vers la plante lors de sa culture.

Ce risque de migration a également été mis en évidence pour les denrées animales provenant de l’élevage ou de la pêche (mercure, PCB, dioxine, etc.).

E – Les paysages
Le grand public et ses relais (associations, élus, médias) accordent à juste titre, une place croissante à la protection des paysages. Lorsqu’ils sont dégradés par des déchets abandonnés, leur restauration est longue, coûteuse et pas obligatoirement complète.

Aussi, tout projet de création d’installations de transit, de stockage ou d’élimination de déchets, suspecté de porter atteinte au paysage, doit faire l’objet de propositions pertinentes d’intégration.
Les arguments employés relèvent malheureusement, en matière d’ ICPE déchet, plus souvent du « NIMBY » (Not In My BackYard) ou du « NIMEY » (Not In My Electoral  Year) que de l’analyse impartiale de l’impact réel décrit dans l’étude d’impact.

tas d'ordures dans un camp de roms à Ivry-sur-Sine 2015-03-14

Accumulation de déchets urbains dans un camp de roms à Ivry-sur-Seine. © PEE, mars 2015.

2-3 Par rapport aux impacts économiques

Au niveau de l’entreprise (comme des ménages) :
Les déchets font partie intégrante de l’entreprise « fantôme », entreprise parallèle dont la finalité est de peser le plus possible au niveau des coûts sans que personne, par habitude ou automatisme, ne remette en cause les mauvais gestes.
C’est l’entreprise qui gaspille sans le savoir en ne mettant pas de robinets d’eau automatiques, en laissant les éclairages allumés, les machines sous-tension, en renouvelant des achats de fournitures sans remise en cause, etc.
Cette entreprise, qui produit aussi des déchets, a oublié qu’il a fallu des matières premières, des investissements machines, du temps salarié ainsi que de l’énergie pour les fabriquer.
Et en plus, elle accepte sans sourciller de payer pour l’éliminer.
Cette approche est la raison d’être des études déchets.

Tubes fluorescents enfouis dans l'enceinte du point de collecte des déchets à l'intérieur d'un entreprise au Kremlin-Bicêtre - (c) 2015 Jean-Marie CORBIN PEE

Tubes fluorescents enfouis dans l’enceinte du point de collecte des déchets à l’intérieur d’une entreprise au Kremlin-Bicêtre. © Jean-Marie Corbin, PEE, mars 2015.

Au niveau national :

  • Les matières premières industrielles
    La perte des matières premières contenues dans les déchets peut contribuer à fragiliser le pays dans une situation de dépendance vis-à-vis de l’étranger pour son approvisionnement. Réduire la quantité de déchets et valoriser les déchets résiduels comme matières premières secondaires doivent être retenues parmi les priorités de l’État comme de tout entrepreneur.
  • La balance commerciale
    Les matières premières pèsent de plus en plus lourd dans le plateau de la balance des paiements. Les tensions internationales sur les marchés des matières premières sont devenues très élevées avec les nouveaux pays émergents que sont la Chine, l’Inde et le Brésil. Les matières premières secondaires peuvent contribuer à l’amélioration de la balance commerciale.
  • L’énergie
    La valorisation peut contribuer à économiser des matières premières mais également à devenir une source indirecte d’économie d’énergie, voire une source directe de production de combustible solide de récupération. Les cimentiers utilisent ces CSR en substitution partielle de combustibles fossiles et les premières installations de production thermiques basées sur la gazéification commencent à s’imposer au lieu et place des grosses chaufferies ou des incinérateurs à récupération d’énergie.
    D’autres recherches et développements se poursuivent pour fabriquer des combustibles liquides à partir de CSR.

Note de PEE : Les CSR sont les combustibles solides de récupération, c’est-à-dire plastiques (mais non chlorés ou fluorés), cartons propres, bois non recyclable mais ne contenant pas ou très peu de substances toxiques – les traverses de chemin de fer imprégnées de créosote sont donc exclues. Les cimentiers très gourmands en énergie sont les clients de ce type de déchets.

  • L’emploi
    La bonne gestion des déchets nécessite de nouvelles compétences que les acteurs publics ou privés développent désormais : ambassadeurs du tri, responsables de tri, chefs de quart, techniciens de maintenance, responsable de déchetterie, etc., qui sont des emplois non délocalisables.

3- L’importance des gisements

Il est intéressant de comparer ce que le pays consomme globalement de matières pour son économie et ce qu’il produit en terme de déchets.
L’examen du différentiel devrait permettre d’identifier les priorités à agir pour réduire les impacts et effets négatifs évoqués en amont.

Matières mobilisées par l’économie en France

En 2011, 803 millions de tonnes ont été destinées à satisfaire les besoins de l’économie française (886 Mt en 2007) :

  • 397 Mt de matériaux de construction (»50%)
  • 228 Mt de biomasse agricole, bois et produits dérivés (»28%)
  • 137 Mt de combustibles fossiles (»17%)
  • 41 Mt de matériaux divers
  • 17 Mt de minéraux métalliques (»2%)
  • 18 Mt de minéraux industriels (»2%)
  • 6 Mt d’autres produits (»1%)

Rapportée à la population, la consommation de matières représente 12,4 t/hab en 2011, alors qu’il était de 14,3 t/hab en 2007.
Ces matériaux alimentent en partie la production de déchets.

Quelques chiffres de production de déchets

Quelques chiffres de production tirés des données de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME-2014)

En France (2010) : 355 millions de tonnes (MT) répartis en :

  •   banals des entreprises : 50,2 MT
  •   industriels dangereux : 11,3 MT
  •   bâtiment, travaux publics (BTP) et mines : 260 MT
  •   les ménages : 29,5 MT dont OMR 15 MT
  •   les collectivités locales : 3,8 MT
  •   activités de soins (DASRI) : 0,2 MT

Production annuelle de déchets par habitant : 452 kg dont 314 kg de déchets ménagers en 2010 (source : ADEME rapport édition 2014).

Le secteur de la construction BTP représente 73,2 % du total.

La production totale des ménages et des collectivités locales représente donc un total de 33,3 MT soit 9,3 % de la totalité des déchets produits dans notre pays.

La production des déchets banals des entreprises représente 43 MT soit 12,1% de la production nationale.

Les déchets industriels dangereux (DID) ne représentent eux qu’un total de 11,5 MT soit environ 3,2 % de la totalité des déchets produits. La chimie de base, la sidérurgie-cokerie et la fonderie sont les principaux secteurs d’activités de production de déchets industriels dangereux (56 % des DID).

Pour l’Essonne en 2012

—533 kt de déchets ménagers et assimilés DMA produits dont :

  • 265 kt d’ordures ménagères et assimilées OMA (dont verres 21 kt, emballages/papiers 42 kt, etc.)
  • 205 kt de déchets occasionnels DO (déchets ponctuels des ménages : DEEE, déchets verts, encombrants, textiles, etc.)

—205 kg/hab de déchets occasionnels DO en Essonne contre 113 kg/hab en Ile de France en raison de la mise en place d’un réseau dense de déchèteries (1 pour 49000 hab contre 1 pour 70000 hab en Ile de France) et d’une proximité plus grande (moins de déplacement).
——Une accessibilité des déchèteries plus grande en Essonne par des horaires d’ouverture plus adaptés aux besoins des habitants.
—Une sensibilité accrue des habitants et de leurs représentants à une bonne gestion des déchets.

Note de PEE : Le département de l’Essonne se distingue positivement par rapport au reste de l’Ile-de-France. Sur la volumétrie, les déchets verts comptent pour une part importante des volumes collectés. Il convient de se demander s’il est raisonnable de concentrer la totalité des déchets verts sur l’unique site de compostage de la SEMARDEL à Vert-le Grand  pour la moitié du département de l’Essonne. Vu le volume et la nature même de ce type de déchet, son compostage réparti sur plusieurs sites ne devrait pas poser de problème environnementaux majeurs et réduirait sans aucun doute le coût d’acheminement.
Par ailleurs, le compostage des déchets verts n’est pas la meilleure valorisation possible. Carbonés par essence, ils pourraient être valorisables en pellets verts, on pense notamment aux branchages de fort diamètre, aux souches et aux troncs.

évolution en france de la production moyenne d'OM et assimilée par habitant 1960-2011

Évolution en France de la production moyenne d’OM et assimilée par habitant 1960-2011. Diaporama de Michel Legeay, 7 mars 2015, ENE.

Que retenir de ces chiffres ?

  • La perte des matières premières contenues dans les déchets contribue à fragiliser la France dans la mesure où elle est dépendante de l’étranger pour bon nombre de ses matières premières (papiers, cartons, métaux, plastiques, combustibles liquides, etc.).
  • L’approvisionnement en énergie, malgré son important parc électronucléaire, pèse lourd dans le plateau négatif de la balance commerciale car nous n’avons investi que dans l’électricité et peu dans la chaleur.
  • Certains déchets sont exportés à bas prix pour être valorisés à l’extérieur et reviennent en France sous forme de produits finis.
  • En puisant dans le gisement de déchets que le pays produit, l’effort de valorisation devrait permettre de réduire significativement le déséquilibre de la balance de paiement.
  • En développant la recherche-développement dans ce secteur, le pays favorisera la mise en place d’outils nouveaux répondant aux attentes des territoires et des industriels utilisateurs et, in fine, créera des emplois dont la particularité est qu’ils ne sont pas délocalisables.

► D’une manière générale mais il faut rester prudent car cela évolue, la notion de déchet semble indépendante de son caractère réutilisable ou recyclable, de l’intention de son détenteur de le faire traiter ou non, de sa dangerosité ou non, de sa valeur économique ou de son intégration dans un processus de production.

► Le débat reste ouvert, sachant qu’il n’est pas purement environnemental puisqu’il comporte une dimension économique indéniable et il se poursuit au niveau européen sur les notions controversées de matière première secondaire ou de déchet.

► Même s’il a été réglé pour un certain nombre de produits (papier, carton, ferrailles, plastiques), il se poursuit actuellement sur la notion de combustible de déchets ou combustible solide de récupération selon la terminologie récente de l’ADEME, qui, dans le climat international actuel, prend toute son importance.

Une réglementation est née depuis le 15 juillet 1975

La France a promulgué sa première loi sur les déchets le jour même de la publication de la directive européenne sur les déchets.

Elle institue une logique dans la production des déchets :

  • Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas (priorité aux technologies propres).
  • Si on en produit, on doit faire en sorte qu’il puisse être valorisé en matière première secondaire (MPS) (organisation de collectes séparatives, installations de tri-transit performantes) par recyclage, réemploi ou réutilisation.
  • Sinon, on doit en extraire le maximum de son potentiel énergétique, (récupération d’énergie dans les UIOM, production de méthane, fabrication de CSR dans des centres de tri à partir de déchets secs non minéraux, etc.).
  • Enfin, s’il n’existe pas d’autres alternatives, on doit le stocker dans des installations appropriées.
  • A cette gradation correspond une taxation (TGAP) qui décroît en fonction de l’effort fait pour valoriser et réduire les nuisances.

Note de PEE : Les déchets ultimes inertes ne sont pas toujours stockés en tas. Ils peuvent très bien finir en remblais routier.

L’enjeu est enfin considérable en terme financier.

La dépense nationale de gestion des déchets s’élève à 16,7 milliards d’€ en 2012 , soit + 6 % par rapport à 2011 alors que la croissance moyenne depuis 2000 est de + 5 %.

La dépense relative au service public de gestion des déchets ménagers s’élève en 2012 à 9600 M d’€ représentant une augmentation de + 3 % sur 2011. Les dépenses des administrations publiques sont de 1550 M d’€ en 2012, soit + 2,8 %.
Quant à celle des entreprises, elle s’élève à 5250 M d’€, + 15,3 % par rapport à 2011, mais + 3,6 % par an depuis 2000. (source ex IFEN)
Le chiffre d’affaire 2012 des entreprises du déchet est de 15 milliards d’ (84900 emplois) et le CA 2012 des entreprises du recyclage affiliées à FEDEREC est de 11,3 milliards d’ € (source FEDEREC) pour 1300 entreprises représentant 2500 établissements, dont beaucoup ont moins de 20 salariés mais on observe une tendance à la concentration.
En 2012, les effectifs employés par les entreprises affiliées à FEDEREC représentent 26000 salariés (source FEDEREC).

Par les dépenses « déchets » (en milliards d’ €) faites par les administrations, les entreprises et les ménages :

2001 2005 2008 2011 2012
9,7 11,5 13,6 15,8 16,7

Soit depuis 2001, une augmentation moyenne de + 5 % par an. (Sources exIFEN)

Note de PEE : Depuis 2000, la « production » des ordures ménagères baisse mais les coûts augmentent. Cela est essentiellement dû aux coûts des collectes. Les opérateurs (Suez, Veolia, …) ont tout à gagner à voir leur nombre s’accroître étant payés au nombre de tournées.
Par ailleurs, la répartition des coûts n’est pas équitable : l’activité industrielle génère 90 % des déchets et ne prends en charge que 50 % => 9,6 Mds € en 2012.

Évolution de la TGAP

—La baisse des rentrées TGAP déchets ne peut permettre de continuer à contribuer au financement d’installations de valorisation des déchets (centres de tri, méthaniseurs, valorisation du biogaz, les combustibles liquides de substitution, etc.) ou des recherches-développements de nouveaux procédés.
—La TGAP a permis de favoriser la mise en place de solutions d’amélioration du fonctionnement des installations existantes (captation du biogaz, exploitation en mode bioréacteur des ISDND, amélioration de la performance énergétique des incinérateurs, développement des valorisations matière par des installations modernes de tri, des installations de compostage ou de production d’engrais).
—Le caractère incitatif ainsi observé fait que la TGAP va évoluer en augmentant son taux, en atténuant les effets de modulation (NOx < 80, valo biogaz > 75 %, exploitation certifiée ISO, haute performance énergétique, etc.) et se caler mieux encore sur les effets environnementaux des installations (gaz à effet de serre, consommation d’énergie, émissions sonores, pollution de l’air, etc.).
—Ces nouvelles ressources serviront en priorité à accompagner le développement de la valorisation des déchets organiques et des déchets du BTP.

Les installations du secteur des déchets en 2010

  • 366 installations de tri (8 301 kt),
  • 114 incinérateurs avec dispositif de valorisation énergétique (13782 kt),
  • 15 incinérateurs sans dispositif de valorisation (355 kt),
  • 14 incinérateurs de déchets industriels dangereux,
  • 593 unités de compostage (6 233 kt),
  • 9 installations de méthanisation (471 kt),
  • 57 installation de maturation de mâchefers (2 216 kt),
  • 4561 déchèteries,
  • 250 CSDND,
  • 14 CSDD (ex classe 1).

Destinations des déchets ménagers collectés en 2010

  • Stockage : 40 % des quantités collectées
  • Traitement thermique : 29 % des quantités collectées
  • Tri pour recyclage : 17 % des quantités collectées
  • Compostage : 6 % des quantités collectées
  • Méthanisation : 1 % des quantités collectées
  • Refus des traitements : 7 % des quantités collectées sont essentiellement dirigées vers le stockage (2/3) et l’incinération (1/3).

La valorisation des déchets en 2010

En 2010, 5,7 Mt de déchets d’emballages ont été valorisées (recyclage matière + valorisation énergétique), soit 68 % du gisement global des déchets d’emballages (8,3 Mt). Le recyclage a permis d’éviter 19,6 Mt d’émissions de CO2 et de réutiliser au total 15 Mt de matériaux (bois, papier, cartons, verre, plastiques, etc.).
Toujours en 2010, l’incinération de 14,2 Mt a permis de produire 3 657 GWh Electrique et 7589 GWh Thermique.
Également en 2010, 2,1 Mt de compost ont été produites à partir des 6,2 Mt de déchets végétaux.

Les coûts de la gestion des déchets ménagers

Ils ne cessent de progresser. Pourquoi ?

  • développement des collectes sélectives et des déchetteries (1500 en 1996, 4500 en 2011),
  • ils concernent tous les déchets municipaux (les déchets des ménages mais aussi le nettoyage des espaces communs et des marchés, des services techniques, élagages, etc.)
  • volonté des élus de fournir le meilleur service,
  • pas ou peu de compétence déchets indépendante autour des élus,
  • corrélativement, une pression forte des sociétés de service pour en vendre le maximum,
  • peu d’imagination dans la réduction des coûts,
  • peu de contraintes sur la réduction à la source,
  • le consommateur ne réagit pas encore (le seuil d’intolérance n’est pas atteint) sauf dans certains cas (passage TEOM à REOM).
  • De 160 à 250 € par tonne (moyenne 188 €/t)
  • De 73 à 115 € par habitant et par an (moyenne : 85 €)

Note de PEE : La TEOM (Taxe sur l’enlèvement des ordures ménagères) concerne le propriétaire. Elle est payée en même temps que les impôts fonciers. La REOM est identifiée sur les occupants. Elle est trop complexe à mettre en place. La TEOMI, i comme incitative, est basée sur la pesée. Il existe une redevance spéciale pour les commerçants et les artisans. Le rédacteur de ces lignes connaît un artisan qui ajoute frauduleusement dans ses déchets ménagers jusqu’à 600 litres de déchets professionnels par semaine. Ce cas n’est peut-être pas isolé.
La collecte et le traitement des déchets sont financés au niveau résidentiel par la TEOM et par les communes et les communautés de communes. Notons que la CALPE – avec l’aval des vice-présidents de communes concernées de Morangis et Savigny-sur-Orge – a augmenté le taux de la TEOM en 2015 de 5,6 % à l’occasion du transfert des compétences des communes vers la communauté de communes. Voilà un bel exemple qui brise le mythe du gain systématique de productivité par la mutualisation des moyens des communes vers les communautés de communes.

4- Les acteurs des déchets et leurs rôles

  • Pouvoirs publics français et communautaire (MEEDE, MEIN, Agriculture, santé , Défense, DG XI, DG XII)
  • Les établissements publics (ADEME, INERIS, BRGM, Institut de Veille Sanitaire, AFSSAPS, etc.)
  • Les éco organismes : ECO-EMBALLAGE, RECYLUM, ECOLOGIC, ECOSYSTEME, COREPILE, CYCLAMED, ALIAPUR, ECOFOLIO, ECOMOBILIER, VALDELIA, etc.
  • Les collectivités locales et leurs établissements publics : communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines.
  • Les syndicats de communes ou communautés de communes :  (SIVU, SIVOM, SYCTOM, etc.)
  • Les citoyens et leurs associations :  (ENE, FNE, UFC, Robin des Bois, etc.)
  • Les organismes consultatifs : Conseil national des déchets (CND), Commission nationale du débat public (CNDP),Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT)
  • Les commissions départementales compétentes en matière d’environnement, de risques sanitaires et technologiques : Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST), Commissions locales d’information et de surveillance (CLIS)
  • Les professionnels : Producteurs ou non de déchets, Associations de professionnels de l’environnement (ASTEE, AFITE, etc.)
  • Les organismes représentant les professionnels : CCI, Syndicats : FNADE, UNED, FEDEREC, etc.
La collecte des déchets à l'entrée des grandes surfaces commerciales frisent hélas fréquemment le n'importe quoi où piles et lampes fluo-compactes sont mélangées - (c) Jean-Marie CORBIN PEE 8 juillet 2014

La collecte des déchets à l’entrée des grandes surfaces commerciales frisent fréquemment le n’importe quoi. Piles et lampes fluo-compactes sont ici mélangées. © Jean-Marie Corbin, PEE, 8 juillet 2014.

5- La prévention et l’éco conception

La France produit plus de 350 Mt de déchets par an qu’il faut mettre en regard des 800 Mt qu’elle utilise pour son économie. Il y a donc beaucoup à faire pour réduire la quantité de déchets produit. La nécessité d’établir un plan de prévention s’est imposé ces dernières années avec comme objectif cette réduction de la quantité produite.
Un programme national de prévention déchets 2014-2020 a été établi en fixant 13 axes en direction des ménages, des entreprises, des industries, des collectivités territoriales et des services de l’Etat :

  1. Les entreprises sont invitées à intégrer l’éco-conception dans leurs processus de production
  2. Augmenter la durée de vie des produits (pièces détachées, garanties allongées)
  3. Mieux gérer les déchets dans les entreprises (intérêt des études déchets)
  4. Développer le réemploi des matériaux issus des déchets du BTP
  5. Privilégier la réparation des produits et les achats d’occasion
  6. Mieux gérer les déchets alimentaires et les déchets verts (compostage)
  7. Lutter contre le gaspillage alimentaire en partenariat avec les commerçants et grandes surfaces
  8. Consommer responsable (suppression des sacs de caisse, auto partage, location de véhicules ou d’appareils, etc.)
  9. Généraliser progressivement la fiscalité incitative en fonction de la quantité de déchets produite et d’autres paramètres
  10. Sensibiliser les acteurs, les ménages et les entreprises
  11. Déployer la prévention dans les territoires par la mise en place de mesures concrètes
  12. Montrer l’exemple dans l’Administration : réduction des déchets de bureau, prise en compte dans les procédures d’achat publiques
  13. Réduire les déchets marins

Note de PEE : Le problème est que la durabilité d’un bien est l’ennemie de la société de consommation. Sans obsolescence programmée, pas de renouvellement et donc pas de profit. Ensuite, les filières de collecte sélective et de recyclage sont loin d’atteindre les performances qu’elles devraient atteindre. Nul ignore la mise en place depuis 2009 de lampes fluo-compactes plus chères, ultra-polluantes par rapport aux lampes à incandescence dont le coté « énergivore » était beaucoup moins préoccupant que l’on a bien voulu nous faire croire. Sachez que selon Recylum, l’organisme en charge de la collecte, les lampes fluocompactes usagées sont collectées à moins de 50 % en 2014, autant dire un fiasco !

Recylum - Img-head-Bilan-BtoC-2014

Recylum. Taux de collecte des lampes usagées en 2014.

 N.B. : L’objectif 2015 en 2005 était de réduire la production à 200 kg/hab. On n’en est loin puisqu’on produit encore 314 kg/hab en moyenne nationale. L’effort est à poursuivre !

Le proche avenir
Indépendamment des efforts mis en œuvre de réduction à la source, il restera des déchets. Intuitivement, une bonne exploitation de ce gisement de déchets doit conduire à investir pour le valoriser et à induire en conséquence la création d’emplois non délocalisables dont la société civile a besoin.
Ces 10 prochaines années verront donc des efforts significatifs d’investissement par les entreprises et des évolutions réglementaires par nos gouvernants pour enfin permettre qu’une bonne partie de ces résidus soient reconnus comme des produits qu’il conviendra de mieux préparer en amont pour en tirer en aval le maximum aux plans technique, économique et environnemental. Elles se substitueront en partie aux matières premières naturelles au bénéfice entre autres de notre qualité de vie, de notre balance des paiements et de la création d’emplois.

© Michel LEGEAY pour ENE, formation du 7 mars 2015.

La journée annuelle des Goûteurs d’Eau

Le 23 novembre 2014 a eu lieu la journée annuelle des Goûteurs d’Eau sur le site de production d’eau potable de Morsang-sur-Seine. Depuis une dizaine d’années, le distributeur d’eau Lyonnaise des Eaux (groupe Suez) s’entoure de goûteurs d’eau bénévoles afin de suivre la qualité gustative de l’eau potable distribuée dans les réseaux dont elle a en concession. Les goûteurs d’eau sont le complément des analyses traditionnelles réalisées sur 54 paramètres de qualité (microbiologiques et chimiques) dans le but d’améliorer la qualité gustative de l’eau du robinet.

Pour plus de précisions, nous vous invitons à la lecture de l’article (http://portes-essonne-environnement.fr/etre-gouteur-deau-chez-lyonnaise-des-eaux/).

L’après-midi fut consacrée non seulement à la visite des installations de potabilisation de l’eau puisée dans la Seine en contrebas mais aussi à l’exploration de différents ateliers présentant le rôle de l’eau potable dans notre vie. C’est aussi l’occasion pour le fournisseur d’établir un lien avec la clientèle.

Le site de production d'eau potable de Morsang-sur-Seine - © Jean-Marie CORBIN novembre 2014

Le site de production d’eau potable de Morsang-sur-Seine. © Jean-Marie CORBIN, novembre 2014.

Le premier atelier était consacré aux micropolluants.

Même si le traitement par charbon actif est très performant, et même si l’étude de l’UFC Que Choisir (4) relève que l’eau potable distribuée en France est chère mais de bonne qualité, il subsiste toutefois la question des micropolluants. Il s’agit de dizaines, de centaines voire de centaines de milliers de molécules. L’appellation micropolluants est un nom « fourre tout » comprenant substances et molécules d’origines différentes. Ils proviennent de l’activité humaine industrielle, agricole et domestique (cosmétiques, médicaments…). La meilleure approche reste celle de la prévention, c’est-à-dire la réduction des émissions à la source notamment auprès des plus gros émetteurs.

Journée des Goûteurs d'Eau - découverte des paramètres chimiques de l'eau - © Jean-Marie CORBIN Novembre 2014

Journée des Goûteurs d’Eau : découverte des paramètres chimiques de l’eau. © Jean-Marie CORBIN, novembre 2014.

Planche présentant les micropolluant de l'eau - © 2014 Lyonnaise des Eaux

Planche présentant les micropolluants de l’eau. © Lyonnaise des Eaux, 2014.

Le second atelier était consacré au budget de l’eau.

Par cet atelier, la Lyonnaise voulait contredire l’idée reçue que l’eau est chère. Si, dans l’absolu, ce n’est pas faux, on remarque toutefois que le prix de l’eau s’est fortement enchérie depuis ces dernières années. Ce que n’a pas manqué de constater non seulement l’UFC Que Choisir à travers une étude mais aussi les relevés de prix de l’eau sur le versant Yvette de la Ville de Savigny-sur-Orge. Ces relevés commencent depuis l’année 2000 et dénotent une augmentation de plus 50 % du prix de l’eau. Ces augmentations concernent non seulement le prix de l’eau potable mais aussi le prix de l’assainissement des eaux usées et des taxes perçues par des organismes d’agence de l’eau.

Comparatif entre le prix de l'eau du robinet et de l'eau en bouteille - © 2014 Lyonnaise de Eaux

Comparatif entre le prix de l’eau du robinet et de l’eau en bouteille. © Lyonnaise des Eaux, 2014.

Les rapports entre concessionnaires de distribution de l’eau potable et partisans d’une distribution d’eau en régie sont assez tendus. Les premiers arguant de normes de production de plus en plus exigeantes et d’investissements soutenus sur le long terme. Les seconds accusant les premiers de bénéfices excessifs et de vivre en rentiers. Notons que le débat s’est très fortement envenimé au cours de l’été 2012 au moment de la découverte d’un blogueur officiant secrètement pour le compte de la Lyonnaise des Eaux. (1)

À 5 € le m3 (2)(3), et à la lecture de l’article de l’UFC Que Choisir (4) sur le sujet, nous pensons que Lyonnaise des Eaux a une marge de progrès à faire en faveur du pouvoir d’achat de leurs clients…

Le troisième atelier était consacré à la détection des fuites.

Y étaient présentés les différents moyens de détection des fuites dans les canalisations. La distribution de l’eau se faisant par un réseau enfoui, la localisation et la réparation d’une fuite sont des opérations fastidieuses. La production d’eau potable a toutefois aussi un coût qui est répercutée sur l’ensemble des abonnés. Il faut mener une traque régulière des pertes en eau sans toutefois que son coût dépasse celui de la perte. L’évaluation des pertes se calcule a fortiori entre les volumes d’eau produits et les cumuls de consommation chez les abonnés. À notre connaissance, il n’existe pas de comptages volumétriques intermédiaires pouvant aider à localiser les zones plus propices aux pertes en eaux. D’ailleurs, la mise en place s’avérerait probablement très compliquée vu le caractère hétérogène du réseau comme j’ai pu le constater. Ainsi, au cours de travaux de raccordement au bas de la rue Boileau à Savigny-sur-Orge, j’ai pu observer les branchements des particuliers sur une canalisation de plusieurs dizaines de centimètres de diamètre.

Planche présentant la traque des fuites - © 2014 Lyonnaise des Eaux

Planche présentant la traque des fuites. © Lyonnaise des Eaux, 2014.

Matériels pour détecter les fuites - © Jean-Marie CORBIN novembre 2014

Matériels pour détecter les fuites. © Jean-Marie CORBIN, novembre 2014.

Enfin, la visite était clôturée par la visite de l’usine en elle-même.

Site de production de Morsang sur Seine Jet d'eau - © Jean-Marier CORBIN 2014-11-23

Site de production de Morsang-sur-Seine. Jet d’eau. © Jean-Marie CORBIN, 23 novembre 2014.

Le traitement se déroule en plusieurs étapes qui comportent filtrages et désinfections. (5)

Synoptique du traitement de l'eau potable - © 2014 Lyonnaise de Eaux

Synoptique du traitement de l’eau potable. © Lyonnaise des Eaux, 2014.

L’eau de la Seine est débarrassée de ses éléments solides avant pompage. Elle est ensuite une première fois désinfectée avec de l’ozone qui est du tri-oxygène (O3). Notons que si la planète vient à manquer d’ozone dans les hautes couches de l’atmosphère, celui-ci est un polluant à notre niveau. Il est donc confiné dans le dispositif de traitement et doit aucunement s’en échapper.

Ensuite, à l’aide d’un additif de floculation, les particules sont sédimentées dans un bassin. Les boues sont collectées et valorisées pour épandage.

Puis, l’eau est filtrée sur deux filtres successifs à charbon actif avec désinfection intermédiaire à l’ozone. Il s’agit du même dispositif que l’on trouve dans les carafes d’eau ou dans les aquariums en plus sophistiqué, bien évidemment. D’ailleurs, le charbon actif est régénéré de nombreuses fois alors qu’il est à usage unique à nos domiciles.

Ensuite, l’eau est désinfectée avec un traitement à la lumière ultra-violette de type C (UVC de 253,7 nm) réputée pour être un bactéricide et un « viruscide » efficace mais pas définitif. Notons que la maquette présentée ne comporte pas de véritables tubes à lumière ultraviolette bien trop dangereux pour la santé.

L’eau traitée est enfin stockée dans des réservoirs avant distribution, car la consommation des ménages n’est pas régulière au fil d’une journée. Y est ajouté du chlore pour éviter le retour des germes pathogènes pendant la distribution. La quantité de chlore est fortement majorée à la demande des autorités sanitaires dans le but de limiter les risques d’une pollution bactériologique par malveillance. Une correction du pH est nécessaire est l’issue du traitement.

Site de production de Morsang sur Seine Jet d'eau - © Jean-Marier CORBIN 2014-11-23

Site de production de Morsang-sur-Seine. © Jean-Marie CORBIN, 23 novembre 2014.

SOURCES

  1. Revue de presse d’Essonne Info sur la distribution de l’eau à Viry-Châtillon :  revue de presse d’Essonne-Info sur la distribution de l’eau à Viry-Châtillon (http://essonneinfo.fr/91-essonne-info/29856/il-se-faisait-passer-pour-un-ecolo-castelvirois/ , http://essonneinfo.fr/91-essonne-info/29206/la-lyonnaise-des-eaux-se-desolidarise-de-sa-section-locale/ et http://essonneinfo.fr/91-essonne-info/29846/le-retour-en-grace-de-la-regie-publique-de-leau/).
  2. Tarifs eau Savigny sur Orge versant Yvette de 2000 à 2015 (format XLS).
  3. eau-tarifs CALE (Viry et Grigny) 2014 (PDF).
  4. Que Choisir Dossier Eau – 2012-03 et 2013-11 (PDF 12 pages).
  5. Site de production de Morsang sur Seine – (c) Jean-Marie CORBIN et la Lyonnaise des Eaux 2014-11-23.
  6. Richard Scarry – La ronde Joyeuse des Métiers – Ed Random house – le traitement de l’eau Note : excellente collection à destination des jeunes enfants mais désormais introuvable.

© Jean-Marie CORBIN, 13 mars 2015.

Interdiction des feux de cheminée : l’État fait machine arrière

L’affaire était sur le grill depuis bien longtemps, un de nos membres du conseil d’orientation nous l’avait signalé dès mars 2013. L’article, extrait du site Internet Boulevard Voltaire en date de juin 2013, était clair à ce sujet. Comme d’habitude, c’est seulement au moment où la menace est là que l’on s’agite.

En premier, il convient de s’interroger sur la possibilité de faire appliquer cette mesure d’interdiction. Les municipalités sont déjà débordées sur les questions d’urbanisme. Interrogée sur l’aspect réglementaire de l’édification d’une clôture pleine en béton, la municipalité de Savigny-sur-Orge a mis presque 3 mois et demi pour réagir. Quant à ma question concernant le contrôle de conformité des ravalements de façade avec déclaration préalable systématique, elle a été éludée.

L’impact sur la pollution atmosphérique des feux de cheminée est souvent comparée à celle des automobiles, jamais à celle des camions et encore moins à celle des avions. Et pourtant ce qui passe au-dessus de nos têtes ne rejette pas des petites « fleufleurs ». Il suffit d’approcher l’aéroport d’Orly pour se rendre compte que l’odeur acre de combustion n’est pas celle de voisins préparant un moment de convivialité entre amis en allumant le barbecue avec des produits pétroliers pourtant vendu dans le commerce mais bien celle de réacteurs d’avions donnant leur maximum d’effort à l’instant du décollage (bruyant par ailleurs).

Feu de cheminée - © JM Corbin 2015-01-06

Feu de cheminée – © Jean-Marie Corbin, 2015

L’interdiction ciblait principalement les foyers ouverts. Chacun sait que les cheminées à foyer ouvert ont un piètre rendement. Ils ne peuvent guère chauffer convenablement une habitation. En effet, l’air sain de la pièce est aspiré avec les fumées dans le conduit de cheminée. En remplacement, de l’air frais provenant de l’extérieur pénètre par toutes les ouvertures au point de transformer les pièces avoisinantes en glacières.

En vérité, se chauffer au bois est devenu un luxe même avec un foyer fermé ou un poêle à bois. En effet, les collectivités s’accaparent de plus en plus les réserves de bois. Ainsi, depuis janvier 2014, l’aéroport de Roissy se chauffe au bois. Dans les autres régions, la communauté de l’Abbevillois en Picardie s’est convertie au chauffage au bois au grand désarroi des habitants à proximité de la forêt domaniale de Crécy. Même-là, le prix du bois a flambé – 55 € le stère et non pas le mètre cube où la différence est de 25 %.

D’ailleurs, les ménages qui ont des difficultés pour se chauffer, ne se chauffent plus au bois mais avec des poêles à pétrole ! Ces engins (made in China) sont beaucoup plus toxiques car les produits de la combustion restent dans la pièce même dotés de sécurité avec un pétrole vendu comme désaromatisé. Au mieux, l’atmosphère sera difficilement respirable et chargée d’humidité. Cela fera le bonheur des champignons se développant sur les parois froides car, en plus, les ménages qui ont des difficultés financières pour se chauffer vivent souvent dans des habitations mal ou pas calorifugées.

Pour une rare fois, l’État a fait machine arrière en annulant l’arrêté du préfet de région interdisant les feux de cheminée au 1erjanvier 2015 – arrêté du 25 mars 2013. Il s’est rendu compte qu’il s’était fourvoyé dans une mesure d’écologie punitive complètement déconnectée de la réalité. Ségolène Royal pourtant régulièrement raillée – y compris par ses alliés politiques – a fait preuve d’une grande clairvoyance sur le sujet.

RÉFÉRENCES
1. Arrêté inter-préfectoral n° 2013 084 0002 relatif à la mise en oeuvre du Plan de Protection de l’Atmosphère révisé pour l’Île-de-France : arrete_application_vfinale_cle134e15 – Prefecture IDF – 2014-06-17
2. Ministère de l’Environnement, Lettre annulant l’interdiction des feux de cheminée au 1er janvier 2015 : 2014-12-15 Feux de cheminee Lettre de S ROYAL aux prefets
3. Boulevard Voltaire, Nicolas Gauthier – Faire du feu dans sa cheminée ce sera bientôt interdit – 17 décembre 2014 : bvoltaire.fr – nicolas gauthier- faire-du-feu-dans-sa-cheminee-ce-sera-bientot-interdit 2013-12-17 
4. Chauffage au bois à l’aéroport de Roissy – Le Moniteur – 29 janvier 2014  : Un quart du chauffage de l’aéroport de Roissy désormais assuré au bois – Le moniteur d’après une dépêche AFP 2014-01-29

© Jean-Marie CORBIN, 12 janvier 2015.