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Ligne C du RER, 19 janvier 2016 : deux incidents de voyageurs et un mystérieux déraillement… Et l’EPT 12 ?

Encore des perturbations sur la ligne du RER-C…

Ce 19 janvier 2016, 12 heures 55, Savigny-sur-Orge, Monsieur ZEN Itude* est bien avisé d’être en avance pour prendre son train sur la ligne du RER-C ! Pour cause, arrivé sur le quai de la gare, il peut lire sur les écrans de la SNCF que la plupart des trains directs à destination de Paris sont supprimés ou en retard… Evidemment, pas d’autre information. Le trafic est perturbé. Le voyageur d’origine japonaise a l’habitude… Ce n’est pas comme dans la Mégapole de Tokyo où trains et métros y sont d’une ponctualité irréprochable sauf impondérables exceptionnels. (1)

Un omnibus entre en gare, ce n’est pas le train que l’usager occasionnel a prévu de prendre. Il monte quand même. Quelques minutes plus tard, le Vick s’arrête à la gare de Juvisy-sur-Orge, troisième de l’Ile-de-France en terme de voyageurs, puis parcourt une partie du territoire de l’établissement public territorial (EPT) n° 12. Monsieur ZEN se demande alors que fera cette nouvelle collectivité pour améliorer le réseau de transport en commun et alléger les peines quotidiennes de milliers d’usagers empruntant les lignes de RER-C et D du T 12.  Le train s’arrête alors en gare d’Ivry. Le conducteur annonce un arrêt temporaire. Le train repart… et arrive à Invalides, 50 minutes plus tard. Le voyageur descend. Son rendez-vous est à 14 h 30. Heureusement, qu’il s’était donné une bonne marge pour un trajet qui aurait normalement dû être de 31 minutes.

Retour, 15 heures, Paris-Invalides, sur les écran près des tourniquets, Monsieur ZEN voit un train Debo à destination de Savigny-sur-Orge. Il doit attendre une dizaine de minutes. A peine sur le quai B, le voyageur entend ou plutôt tente de comprendre ce que la Voix « microphonée » articule. Regards vers les autres personnes présentes sur le quai… Toutes les oreilles essayent de décoder : 1/ le trafic est perturbé, 2/ pour prendre le train Debo passant habituellement par Invalides, il faut emprunter un train Elba et descendre à la gare de Quai d’Orsay pour récupérer le train Debo, 3/ exceptionnellement, Debo partira de Quai d’Orsay et non d’Invalides… Patience… Tout le monde se demande où prendre l’Elba qui n’est pas annoncé sur le quai B au moment où la Voix a parlé. Rien n’a changé depuis la scène du film de Jacques TATI, Les vacances de Monsieur Hulot. C’était il y a 65 ans, en 1951.

LVMH 1

Jacques TATI, Les vacances de Monsieur Hulot, produit par Discina, Cadi, Specta, édité par Les films de mon oncle, 1951. Capture d’écran de la scène de la gare. (2)

LVMH 2

Jacques TATI, Les vacances de Monsieur Hulot, produit par Discina, Cadi, Specta, édité par Les films de mon oncle, 1951. Capture d’écran de la scène de la gare. (2)

Miracle… Le train Elba entre en gare, sur le quai B. Rapide coup d’œil sur l’écran, on ne sait jamais, il passe bien à Savigny-sur-Orge. Le voyageur monte et ne prendra pas le Debo… Total, arrivée sur son lieu de destination 50 minutes plus tard.

Total du déplacement Savigny-sur-Orge – Paris Invalides, aller-retour : 1 h 40 au lieu de 1 h 02… Dire que c’est le lot quotidien de milliers de banlieusards !

Causes de la perturbation : deux incidents de personnes et un mystérieux déraillement

Lisant la presse du 20 janvier 2016, deux informations sautent au yeux de Monsieur ZEN. La première, dans Le Parisien Essonne-matin : en 2016, parmi les chantiers de modernisation prévus en Ile-de-France, la SNCF fera désormais des annonces depuis « la tour de contrôle » en temps réels sur la ligne C et non plus par les chauffeurs. (3)

2016-01-20 LPE TRAINS EN 2016

Document : Grégory PLESSE, « Confort, information, sécurité… ce qui va changer dans les trains en 2016 », Le Parisien Essonne-matin, 20 janvier 2016, p. V.

La seconde information, dans Essonneinfo.fr : les perturbations vécues toute la journée sur la ligne du RER de la veille étaient dus à deux accidents de voyageurs en gare de Juvisy-sur-Orge et de Marolles-en-Hurepoix tôt dans la matinée (vers 6 heures et 6 heures 30 du matin) qui aurait ralenti le trafic jusqu’à 9 heures, et à… un mystérieux déraillement de train au niveau de la gare d’Austerlitz ! On n’en dit rien de plus. (4) Le blog de la ligne C est muet, son actualité s’arrête au 18 janvier… (5)

ESSONNEINFO LC

Ce 20 janvier 2016, c’est au tour de Madame ZEN* de subir des suppressions de trains sur la ligne du RER-C. Cause annoncée : obstacle(s) sur les voies. Nouvelle petite galère pour les usagers…

Quelle sera la politique de la Métropole du Grand Paris (MGP) – et de l’EPT n° 12 – dans le domaine des transport en commun ?

La MGP et ses EPT n’ont pas de compétences relatives au transports en commun. Ils restent sous l’autorité du Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF). Quant au Grand Paris Express, il relève de la Société du Grand Paris.

Jusqu’à présent, les actions phares annoncées concernent surtout le Grand Paris express. Un dossier de presse, publié par les services du Premier ministre le 13 octobre 2014, vantait notamment le « Nouveau Grand Paris des transports » visant à « améliorer les conditions de mobilité en Ile-de-France » « au travers d’un effort de modernisation sans précédent du réseau existant ». (6)

Monsieur ZEN attend de voir. Il souhaite que les élus des douze territoires soient plus efficaces dans leur lobbying auprès du STIF que les élus de son ancienne communauté d’agglomération ou des communes afin d’obtenir un meilleur service pour les usagers des lignes ferroviaires quasi-obsolètes de banlieue…

Utopie ?

RÉFÉRENCES
* Le nom des usagers a été modifié.
1. AFP, « Japon : trains et métros de Tokyo, précis comme une montre suisse », www.la-croix.com, 18 septembre 2013 (
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Japon-trains-et-metros-de-Tokyo-precis-comme-une-montre-suisse-2013-09-18-1018732).
2. Jacques TATI, Les vacances de Monsieur Hulot, produit par Discina, Cadi, Specta, édité par Les films de mon oncle, 1951. Captures d’écran de la scène de la gare. Pour regarder cet extrait : http://www.centreimages.fr/vocabulaire/s10/S10Exercice2_i.html ou http://www.canalplus.fr/c-cinema/pid3560-c-bandes-annonces.html?vid=253831.

3. Grégory PLESSE, « Confort, information, sécurité… ce qui va changer dans les trains en 2016 », Le Parisien Essonne-matin, 20 janvier 2016, p. V. (pdf : 2016-01-20 LPE TRAINS EN 2016).
4. Lana MULLER, « Le trafic du RER C perturbé par deux accidents de voyageurs », www.essonneinfo.fr, 19 janvier 2016 (http://essonneinfo.fr/91-essonne-info/87564/deux-accidents-de-voyageurs-perturbent-le-trafic-du-rer-c/)/
5. Blog de la ligne du RER-C consulté le 20 janvier 2016 : http://malignec.transilien.com/.
6. Service du Premier ministre, « Dossier de presse. Grand Paris, le temps des réalisations », Comité interministériel, 13 octobre 2014, 48 pages (pdf : dp_nouveau_grand_paris) ; Lire également : http://www.societedugrandparis.fr/projet/le-grand-paris/reseau-transport-moderne-etendu.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 20 janvier 2016, 15 h 15.

La SNCF priée d’améliorer la gestion du réseau après Brétigny

Si vous êtes usagers des transports en commun dans l’espace des Portes de l’Essonne, vous avez le choix pour vous extraire de cette « zone » et vous rendre au « Moyen Paris » (en attendant le Grand) :

  • soit le T7 qui mettra déjà plus d’une demi-heure pour parcourir les 5 premiers km au départ d’Athis-Mons-Portes-de-L’Essonne,
  • soit le RER-C au départ des gares de Savigny-sur-Orge, Juvisy-sur-Orge et Athis-Mons.
Visite du technicentre des Ardoines le 12 octobre 2013

Visite du technicentre des Ardoines le 12 octobre 2013 © Jean-Marie CORBIN.

Sachez que ce sera sans la compagnie du rédacteur de ces lignes. En effet, je suis passé récemment du statut d’usager à celui « d’usagé », lassé par 30 années de transports en commun de plus en plus défaillants en Ile-de-France. En 1986, j’ai pu rejoindre la Gare de Lyon à celle de Montgeron en 12 minutes chrono. Je défie d’en faire autant sur le RER-D actuel. J’ai abandonné, épuisé par ces pannes de signalisation au printemps, par ces rails qui se dilatent en été, par ces patinages artistiques sur feuilles mortes en automne, et, par ce givre tenace sur les caténaires en hiver. Quand ce n’est pas la divagation d’un chien qui a paralysé tout le trafic à Juvisy-sur-Orge le 25 février 2015 à la mi-journée ! J’ai donc troqué mon Pass Navigo contre une moto (pas trop polluante) qui divise par trois mon temps de parcours mais à mes risques et périls.

Le rapport final, objet de cette dépêche de l’agence Reuters, confirme ce que nous avions envisagé dans les articles précédents : l’état de vétusté accablant du réseau ferroviaire. Hélas, l’heure n’est pas aux travaux de remise à niveau mais au principe de précaution où à la moindre suspicion d’anomalie le trafic est ralenti voire suspendu.

alertes trafic canicule SNCF RER-C ete 2015

© Jean-Marie CORBIN, 18 septembre 2015.


PARIS (Reuters) – Le rapport final du BEA-TT sur la catastrophe de Brétigny-sur-Orge en 2013, publié vendredi, demande au gestionnaire d’infrastructure SNCF Réseau (ex-RFF) une meilleure gestion de la maintenance du réseau ferré national.

Le 12 juillet 2013, le déraillement d’un train Paris-Limoges avait fait 7 morts à Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, à 30 kilomètres au sud de Paris.

Dans un rapport préliminaire diffusé en janvier 2014, le Bureau d’enquêtes sur les accidents de transport terrestre BEA-TT avait déjà mis en cause la qualité des tournées visuelles de surveillance des voies par la SNCF.

Le 7 juillet suivant, le rapport des experts mandatés cette fois par la justice avait mis sévèrement en cause la maintenance, dénonçant un « délabrement  » des voies et relevant une centaine de défauts  « visibles  » et « critiques ».

Le déraillement a été provoqué par le basculement d’une éclisse – pièce de métal reliant deux rails – mal entretenue, avait alors déclaré le procureur de la République d’Evry.

La SNCF et RFF ont été mises en examen en septembre 2014 en tant que personnes morales dans cette affaire pour « homicides involontaires  ».

Dans son rapport final, le BEA-TT recommande notamment d’intégrer systématiquement dans les audits de sécurité des contrôles de l’état réel d’un échantillon d’équipements ayant récemment fait l’objet d’interventions de surveillance ou d’entretien « afin d’évaluer la pertinence des règles de maintenance et la qualité de leur mise en œuvre ».

Il demande aussi d’améliorer la politique d’affectation des cadres dans les établissements en charge de la maintenance de l’infrastructure ferroviaire.

Le secrétaire d’Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, a demandé au groupe SNCF « de poursuivre la mise en oeuvre de l’ensemble des recommandations » du rapport du BEA-TT.

L’état d’avancement de ces préconisations sera examiné en Comité de suivi de la sécurité ferroviaire, que le secrétaire d’Etat réunira le 1er octobre.

(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)

Le STIF commande 42 nouvelles rames à deux niveaux

Que le STIF investisse sur le matériel reste une bonne nouvelle, mais cela ne concernera qu’indirectement les voyageurs de la ligne D. (cf dépêche de l’AFP en document)

plan-ligne-R-Transilien

Plan-ligne-R-Transilien. © 2014 SNCF.

La ligne R est celle partant de la gare de Lyon et dont les premiers arrêts commencent en gare de Melun. 42 minutes pour relier Bois-le-Roi, au cœur de la forêt de Fontainebleau, à Paris-Gare-Lyon. Lors d’un week-end « Navigo dézonné », un dimanche du mois d’août 2013, accompagné de mon vélo électrique, la prompte transition entre la nature et la ville m’en avait donné le tournis. Actuellement, cette ligne est desservis par des rames Z2N de type Z5600 – Z20500, âgées entre 20 et 30 ans. Celles-ci devront probablement être reversées sur la ligne D où circulent encore des Z5300 (les tristement célèbres petits gris en carton pâte) qui vont bientôt s’engager vers leur second demi-siècle de mise en circulation si la SNCF ne se hâte pas à les réformer plus vite.

apprenti conducteur Z2N

Apprenti conducteur Z2N au dépôt des Ardoines du temps où il fonctionnait encore … – Crédit photo et  © Jean-Marie Corbin, octobre 2013.

Pendant ce temps sur le RER-C, nous sommes sans aucune nouvelle sur la date de la reconstruction du poste d’aiguillage aux Ardoines et les matériels poussifs continuent de circuler. Les rames « bricolées » en 2003, de 4 à 6 voitures sur Juvisy-Massy, possèdent une puissance insuffisante, elles ont du mal à s’intercaler dans le trafic. Certains de ces éléments ont une date de mise en circulation remontant à l’année 1977 comme l’indiquent les plaques sur les bas de caisse. La décoration « Château de Versailles » n’y changera jamais rien. Notons qu’au début de l’année 2013, dans sa grande clairvoyance, la SNCF avait balayé d’un revers de main la suggestion pourtant opportune de redéployer les rames RATP du RER-A de type MI84 aptes sans aucune modification à circuler sur le réseau SNCF. Sachez enfin que la dernière livraison de matériels neufs sur le RER-C remonte aux années 2001-2002, et qu’il n’est pas prévu de remplacement des matériels plus anciens âgés entre 25 et 30 ans. Nous assistons seulement à un coup de peinture et la suppression au passage de 15 % des places assises pour entasser un peu plus de « bétail ».

Souhaitons nous une bonne année 2015, car l’année 2013 avait été endeuillée par la catastrophe de Brétigny-sur-Orge mettant en lumière de très graves carences sur la maintenance et l’année 2014 a été particulièrement exécrable entre les travaux et l’incendie du poste d’aiguillage aux Ardoines, le dernier train PAUL a, en effet, circulé pour la dernière fois la mi-février 2014.

© Jean-Marie Corbin, 29 décembre 2014.


DOCUMENT

AFP, le 29 décembre 2014.
Le Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) et la SNCF ont commandé 42 trains Regio 2N au constructeur canadien Bombardier, pour 397 millions d’euros, une levée d’options dans le cadre d’un contrat signé en 2010 pour l’ensemble des régions françaises.

« Cette levée d’options s’inscrit dans le cadre du contrat signé en 2010 et représente environ 397 millions d’euros (484 millions de dollars US). Les livraisons commenceront mi-2017 et les trains seront déployés sur la ligne R du réseau SNCF Transilien à partir de la Gare de Lyon », a détaillé Bombardier dans un communiqué de presse diffusé lundi.

Le contrat cadre signé en 2010 avec la SNCF, pour le compte des régions françaises, prévoyait la conception et la fabrication d’un maximum de 860 Regio 2N, des automotrices à deux niveaux, pour un montant total d’environ 8 milliards d’euros. A ce jour, et en comptant la commande du Stif, 201 trains ont été commandés, par 10 régions.

Il s’agit de la première commande de Regio 2N pour la région Ile-de-France, qui avait déjà commandé à Bombardier des trains Francilien, entrés en service en décembre 2009 et qui circulent sur quatre lignes.

Les Regio 2N commandés par le Stif et la SNCF comporteront 1.746 places assises et pourront transporter un total de 3.120 personnes.

Bombardier précise que la largeur des portes (1,6 mètre) et des couloirs (2,3 m) « faciliteront le flux de passagers entrant et sortant du train pour des temps d’arrêt en station optimisés ». De plus, « la gestion des alarmes voyageurs et des automatismes de portes, solution dédiée à l’exploitation en Ile-de-France et éprouvée sur la flotte de trains Francilien, contribuera également à la ponctualité du service ».

La consommation électrique de ces trains est en baisse de près de 20% par passager, souligne en outre le constructeur.

Bombardier est également le constructeur de l’Autorail Grande Capacité (AGC), un TER livré à 700 exemplaires aux 21 régions françaises. Les Regio 2N, Francilien et AGC sont fabriqués sur le site de Bombardier à Crespin (Nord), qui emploie 2.000 salariés dont 500 ingénieurs et cadres.

La Fédération des industries ferroviaires (FIF) avait récemment alerté les pouvoirs publics, estimant que 10.000 à 15.000 emplois seraient menacés d’ici 2018 par la baisse des commandes. Elle avait, entre autres, précisé que l’usine Bombardier de Crespin « a une charge en chute libre dès fin 2015 ».

SNCF – Ligne du RER-C : les nouvelles navettes bus de la vallée de l’Orge

Comme le savent tous les habitants de la vallée de l’Orge, suite à l’incendie du poste d’aiguillage du centre de maintenance des Ardoines, la qualité de service du RER-C est très dégradée avec un train sur deux aux heures de pointe dans les gares de la vallée de l’Orge. Les contrôleurs y sont même plus présents. Il faut dire qu’avec le peu de trains en circulation, la probabilité de les rencontrer ne peut s’en retrouver qu’augmentée.

Après cinq mois d’un long silence sur un possible calendrier du rétablissement du trafic, la SNCF annonce fièrement la mise en place d’un service de bus de renfort reliant les gares de Sainte-Geneviève-des-Bois à Savigny-sur-Orge via Épinay-sur-Orge.

Et quel service ! 35 minutes pour rallier Sainte-Geneviève-des-Bois à Savigny-sur-Orge au lieu de 6 minutes par le RER-C. De Savigny-sur-Orge, il faudra reprendre un train bondé, pas celui que vous auriez pu prendre si vous aviez choisi l’option ferroviaire mais le ou les suivants, tant la navette aura été lente. On se demande parfois comment les opérateurs de transport perçoivent la réalité du terrain.

Un bon conseil de PEE aux décideurs de tout poil mal avisés : gardez vos bus pour établir une navette entre Épinay-sur-Orge et Évry avec seulement 3 arrêts entre les deux. Ça ira nettement plus vite que la ligne escargot TICE 402. En plus, nous sommes certains que vous rendrez service à des tas de personnes désireuses de se rendre à la préfecture. Le tout pour un coût insignifiant au regard du futur gouffre financier du tram-train Massy-Évry !

RÉFÉRENCES
1. SNCF RER-C INFO TRAFIC, août 2014, extrait des fiches horaires  (pdf) : horaires vallee de l’Orge RER-C depuis le 25 aout 2014.
2. SNCF RER-C information sur les renforts de la Vallée de l’Orge 1er décembre 2014 (pdf) : 20141201-C-RENFORT-STEGENEVIEVE-SAVIGNY-0112-3001.

© Jean-Marie CORBIN, 4 décembre 2014.

L’enfer de la promiscuité des transports en commun (métro, transilien, ligne du RER-C…)

La revue numérique metropolitique.eu a publié deux articles forts intéressants sur la promiscuité dans les transports en commun : « L’enfer, dans la métro parisien, c’est les autres », de Martin KONING et Luke HAYWOOD (2 octobre 2014, 1) faisant suite à « Comment supporte-t-on les rames bondées ? Le rôle des émotions dans le métro parisien » , de Martin ARANGUREN et Stéphane TONNELAT (14 octobre 2013, 2).

L’INCONFORT, UNE NOTION POLITIQUE

L’introduction de KONING et HAYWOOD est pertinente. On génère de l’inconfort routier qui se reporte ensuite en inconfort des transports en commun. Le cas de Paris étudié depuis 2001 est éloquent. En une dizaine d’années, la municipalité parisienne a tenté de résoudre les problèmes de congestion routière en provoquant davantage de congestion routière pour inciter les usagers à se reporter vers les transport en commun. Mais, les transports en commun n’ayant pas ou peu augmenté leur capacité, ces derniers se sont retrouvés encore plus congestionnés.

C’est sur cette même base que le chantier du tramway T7 a été lancé ! Surcongestionner l’ex-N7 pour inciter un report vers le tramway. Encore faut-il pour être attractif avoir un minimum de performances. Deux critères fonctionnels se dégagent : rapidité et confort. Le T7 a une faible fréquentation entre Portes de l’Essonne et le MIN de Rungis. Il est confortable car des places assises restent disponibles, mais il est excessivement lent. Le phénomène s’inverse sur la section qui relie le MIN à Villejuif-Louis-Aragon. À peine inauguré, le T7 devient inconfortable à cause de sa sur-fréquentation. Comme tout transport de surface, sa rapidité reste plafonnée par les  intersections routières à franchir à allure réduite.

QUELLES CONCESSIONS POUR PLUS DE CONFORT ?

KONING et HAYWOOD traitent du seuil d’acceptabilité du métro parisien congestionné. Deux interrogations en ressortent :

  • Pour votre confort, êtes-vous prêt à allonger votre temps parcours ? Cet allongement se traduit, soit par un changement d’itinéraire, soit par un laisser passer une rame. Remarquons que la seconde attitude relève de la totale naïveté. Aux heures de pointe toutes les rames qui se succèdent sont bondées.
  • Êtes-vous prêt à payer plus cher pour votre confort ? C’est, d’une manière sous-jacente, prôner le rétablissement des premières classes ! Cette conception archaïque et discriminatoire des voyageurs se soldait par des compartiments moins occupés au détriment des autres. Notons que le projet CDG Express repose sur la base d’une tarification fortement différenciée en fonction du confort et de la rapidité visée.

Ce genre de propos seraient inacceptables si le STIF en venait à les reprendre à son compte.

  • Les transports en commun sont déjà très lents. Les voyageurs les empruntent majoritairement à des fins utilitaires. Quel plaisir y prendrait-on à y flâner ?
  • En réalité, pendant des décennies, les premières classes ne furent majoritairement réservées qu’aux fraudeurs et aux castes privilégiées des personnels travaillant dans les transports – largement pratiqué notamment à la SNCF. En septembre 1999, lors de l’abandon des premières classes dans les RER et les trains de banlieue SNCF, le STIF avoua piteusement que sa billetterie des tickets de première classe était plus de 20 fois inférieure à celle des tickets de seconde.

UN SEUIL D’ACCEPTABILITÉ DIFFÉRENT

Dessins représentant différents niveaux d’occupation d’un compartiment de métro. Les personnes interrogées doivent indiquer à partir de quel seuil cela devient pénible pour eux. © KONING et HAYWOOD.

À la lecture de l’étude KONING-HAYWOOD, on s’aperçoit que les voyageurs et les opérateurs de transport ne partagent pas le même niveau du seuil d’acceptabilité. Pour le commun des usagers, voyager debout plusieurs dizaines de minutes – comme c’est désormais le cas du RER-C – est inacceptable. À la RATP, les calculs en passagers debout sont établis sur une base de 4 voyageurs au m² (carte n°6), soit un carré de 100 x 100 cm. À titre de comparaison, une cabine de douche médiane mesure 80 x 80 cm, une cabine téléphonique 90 x 90 cm. Pour les cabines, seuls quelques excentriques s’amusent à s’y tasser en si grand nombre.  Les opérateurs de transport prendraient-ils les usagers pour des excentriques ?

Photograph by Joe Munroe in LIFE Magazine, 1959, Saint Mary's College of California. 22 students vie for world record in phone booth occupancy. Photo: Joe Munroe

Joe MUNRO a photographié, pour Life Magazine, en 1959, 22 étudiants du Saint Mary’s College of California entassés dans une cabine téléphonique. © Joe MUNROE.

LES ÉMOTIONS CALMENT-ELLES RÉELLEMENT LE JEU ?

Le second article analyse les réactions entre les voyageurs dans les flux de montée et de descente aux stations en période de pointe. Autant dire que les enquêteurs n’ont pas manqué de « matière » pour mener leurs observations. ARANGUREN et TONNELET ont déterminé que les émotions sont des modes de gestion de situations problématiques. Ainsi, les « petites émotions … contribuent à l’ordre social du métro. » Elles permettent la retenue des usagers qui « au lieu de se taper dessus, restent stoïques, été comme hiver, sur les quais et dans les rames du métro ». Cependant, ils ne peuvent s’empêcher de conclure par la véritable question : ces petites émotions sont-elles encore efficaces lors d’une perturbation continue des transports en commun. « Jusqu’à quel point fonctionnent-elles ? »  Les usagers de la ligne du RER-C sont ainsi actuellement excédés par les retards et les incidents répétés, les suppressions de train, les ralentissements, les travaux au coup par coup, les agressions, bref l’obsolescence de la ligne qui ne retrouvera sa « fiabilité » que dans plusieurs années si l’on en croit les dirigeants de la SNCF et du STIF !

En définitive, la forte promiscuité subie et la lenteur des transports en commun continuent fortement à dissuader les usagers de l’automobile à renoncer à leur véhicules individuels qui dégradent l’environnement urbain. Pire, involontairement, elles incitent les usagers actuels des transports en commun las d’un réseau obsolète et saturé à prendre – ou reprendre – leurs véhicules !

La pénibilité des transports en commun doit être bien davantage prise en compte dans les contrats qui lient opérateurs de transport en commun et le maître d’ouvrage, c’est-à-dire le STIF. Les critères actuels sont encore trop permissifs.

Extrait des Dingodossiers, tome 3. © Goscinny et Gotlib.

DOCUMENTS :
1. Martin KONING & Luke HAYWOOD, « L’enfer, dans le métro parisien, c’est les autres », Métropolitiques, 1er octobre 2014. URL : http://www.metropolitiques.eu/L-enfer-dans-le-metroparisien-c.html. Article en pdf : Metropolitique-Lenfer-dans-le-metro-parisien-cest-les-autres-2014-10-01.
2. Martin ARANGUREN & Stéphane TONNELAT, « Comment supporte-t-on les rames bondées ? Le rôle des émotions dans le métro parisien », Métropolitiques, 14 octobre 2013. URL : http://www.metropolitiques.eu/Comment-supporte-t-on-les-rames.html. Article en pdf : metropolitique – comment supporte-t-on les rames bondees 2013-10-10.

© Jean-Marie CORBIN, 5  octobre 2014.