Le Tram-train Massy-Évry déjà en retard…

Le conseil d’administration du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) a approuvé l’avant-projet du Tram-train Massy-Évry (TTME) au cours de sa séance du 5 juin 2014. Les travaux débuteront bien fin 2015. Mais, la mise en service aura finalement lieu avec une année de retard, fin 2019. Deux motifs sont avancés pour expliquer l’ouverture de la ligne desservant seize stations en 38 minutes.

UNE PETITE FLEUR…

Le premier concerne une plante rare, l’orobanche pourpre, trouvée sur le site du futur atelier-garage entre Massy et Palaiseau. Elle est protégée en Ile-de-France : il faut organiser sa préservation.

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Orobande purpurea. © Teun SPAANS (OW).

UNE HAUSSE DE LA FACTURE

Le second est lié à une hausse d’un peu plus de 94 millions d’euros du budget global (hors matériel roulant). Si Savigny-sur-Orge n’a pas réussi à convaincre le STIF de l’importance d’une station à Grand-Vaux, la commune de Champlan s’est vue dotée d’un tel équipement à la suite de l’enquête publique de 2013. Une station a également été ajoutée dans la zone de la Bonde à Massy. De ce fait, le coût des 20 km passera de 436 millions d’euros à 526,4 millions, soit plus de 26 millions le kilomètre. Le financement est assuré par la Région, l’État et le conseil général de l’Essonne. (1)

UNE AMÉLIORATION DE LA DESSERTE DISCUTABLE

Contrairement à ce qu’avance le site internet de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne, le projet n’est pas une avancée pour les usagers de la ligne du RER-C, les Saviniens, les Juvisiens et les Athégiens en partance pour Massy et Versailles. (2) S’il relie de façon directe (sans changement) deux pôles économiques de l’Essonne, il supprime le barreau ferroviaire tangentiel direct Juvisy-sur-Orge – Versailles-Chantiers (RER-C8, mission Z6). Lorsque le président du conseil général de l’Essonne, Jérôme GUEDJ, est interrogé sur le sujet. Il déclare que « l’avenir de l’Essonne et de la Région passe par des liaisons banlieue à banlieue, ici avec les pôles de Massy, d’Évry et d’Orly. ». Réponse surprenante.

D’une part, la tangentielle Juvisy-Versailles est une liaison de banlieue à banlieue : elle dessert actuellement 3 départements sans passer par Paris (avec un changement à Juvisy pour ceux qui viennent de la Seine-et-Marne) ! D’autre part, en cas d’incident sur la ligne C ou de trafic perturbé (situations fréquentes : grèves, suppressions de train sans explication, etc), les trains des branches C4 (Paris-Dourdan) et C6 (Paris-Saint-Martin-d’Étampes) ne sont pas accessibles aux heures de pointes tant ils sont bondés. La solution de repli utilisée par la plupart des voyageurs sud-franciliens est d’emprunter la ligne C8 (Paris-Juvisy-Versailles). Avec le TTME, ils ne pourront plus le faire ! Où est le progrès ? Ajoutons les perturbations prévisibles qui seront générées par les trains de la future autoroute ferroviaire Atlantique sur la ligne C. Le tableau sera complet ! Le projet de TTME représente une dégradation de service pour des milliers d’usagers. (3)

PAS DE DÉSENCLAVEMENT POUR SAVIGNY-SUR-ORGE, JUSTE LES NUISANCES DU PASSAGE

Quant au quartier de Grand-Vaux, il n’est absolument pas désenclavé comme il se doit, c’est-à-dire avec une station au cœur du secteur. La CALPE oublie un peu vite les avis défavorables déposés par les associations environnementales lors de l’enquête publique, notamment parce que ce projet n’est pas satisfaisant pour la commune de Savigny-sur-Orge. Les 6 000 habitants de Grand-Vaux devront emprunter les liaisons piétonnes avant de pouvoir rejoindre les stations d’Épinay-sur-Orge et de Petit-Vaux. Idem pour les usagers et les lycéens depuis la station de Morsang-sur-Orge. Enfin, la station optionnelle et conditionnée à la hauteur du parc du Séminaire, au droit du chemin des Franchises, a été supprimée de l’avant-projet approuvé par le STIF.

Il faudra aux élus de la CALPE et de Savigny-sur-Orge, ainsi qu’aux associations locales, être vigilants sur la réalisation – prévue dans l’avant-projet – des cheminements piétons sécurisés qui représentent le seul mode de desserte du TTME pour Savigny-sur-Orge.


DOCUMENT
« Tram-train Massy-Evry : l’avant projet validé par le STIF.
L’avant-projet relatif à la réalisation du tram-train entre Massy et Evry a été approuvé par le Syndicat des Transports d’Ile-de-France. Le tram-train permettra de renforcer l’offre de transport entre deux pôles économiques majeurs de l’Essonne, Massy et Evry, à l’horizon 2019. L’agglomération est concernée par ce projet qui permettra d’améliorer la desserte du quartier de Grand Vaux à Savigny-sr-Orge.
Un tracé de 20km, 16 stations, 13 communes de l’Essonne traversées
Le tram-train Massy-Evry reliera la gare RER B de Massy-Palaiseau à la gare RER D d’Evry-Courcouronnes en 39 minutes. Sa fréquence sera de 10 minutes en heure de pointe.
Une opportunité pour le développement économique et l’aménagement du territoire
Le tram-train reliera deux pôles économiques majeurs du nord de l’Essonne. Il améliora le déplacement en rocade, dans des conditions de transport optimales pour les voyageurs, grâce à un matériel roulant innovant et performant.
Le projet représente une opportunité majeure en termes de désenclavement, d’urbanisme et d’aménagement durable pour les territoires concernés (desserte des quartiers de Grand Vaux à Savigny-sur-Orge et de la Grande Borne à Grigny, liaisons douces, stations vélos…). »
Site internet de la CALPE, www.portesessonne.fr, 12 juin 2014.


SOURCES 
1. Grégory PLOUVIEZ, « L’arrivée du tram-train freinée par la hausse de la facture », Le Parisien Essonne-matin, 6 juin 2014, p. VIII.
2. Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, Pierre JACQUEMARD, « Plusieurs associations s’opposent à la suppression de la ligne tangentielle du RER Juvisy-Versailles », Liaison n°151, mars 2013, p. 16, pdf : LIAISON mars 2013 -Article RER-C8.
3. Site internet de la CALPE :
http://www.portesessonne.fr/Votre-agglo/Toute-l-actu/Vivre-et-Entreprendre/Tram-train-Massy-Evry-l-avant-projet-valide-par-le-STIF.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 12 juin 2014.

Autoroute ferroviaire Atlantique : quelles sont les positions des élus de Savigny-sur-Orge et de la CALPE ?

La première enquête publique sur le projet d’autoroute ferroviaire Atlantique (AFA) passant par la ligne du RER-C est close depuis le 5 juin 2014, minuit. Certaines collectivités territoriales franciliennes ont pris position contre le projet suivant l’exemple de Drancy. D’autres, comme Viry-Châtillon, ont demandé qu’une nouvelle enquête publique soit réalisée ne sachant apparemment pas que la prochaine sur le même sujet, avec des aspects différents, est programmée entre le 23 juin et le 23 juillet 2014. (1)

UN REGISTRE ÉLECTRONIQUE CONSULTABLE EN LIGNE

Le registre électronique des observations émises entre le 5 mai et le 5 juin 2014 est consultable sur le site internet de la préfecture du Pas-de-Calais. Il comporte 188 pages d’avis de citoyens, d’associations et de collectivités. (2) On peut y lire les doléances des municipalités de Chamarande, Étrechy et Villemoisson-sur-Orge. (3) Les maires de ces communes essonniennes s’inquiètent surtout des nuisances d’usage avec la ligne C du RER.

L’AVIS DÉFAVORABLE D’UNE COMMUNE VOISINE DE PEE

François CHOLLEY, maire de Villemoisson, vice-président de la communauté d’agglomération du Val d’Orge et président du Syndicat de l’Orge (SIVOA), donne un avis défavorable en le motivant ainsi : « Les convois empruntant l’autoroute ferroviaire emprunteraient le tronçon entre Juvisy-sur-Orge et Brétigny-sur-Orge. Il s’agit de deux fois deux voies totalement saturées aux heures de pointe par les trains de la ligne C. L’étude n’aborde pas les conséquences sur le trafic de voyageurs du passage de plusieurs convois de grande longueur plusieurs fois par jour. Or ce tronçon faute d’entretien suffisant fait déjà l’objet de nombreuses perturbations (retard, suppression de missions, ralentissement) avec un taux de régularité très faible descendant sous les 80 %. La commune de Villemoisson-sur-Orge émet donc un avis défavorable tant que les conséquences sur le temps de transport des voyageurs n’auront pas été abordées et traitées pour les réduire voire les éviter. » (4)

ET SAVIGNY-SUR-ORGE ? ET LA CALPE ?

L’association PEE a transmis une copie de son avis à Éric MEHLHORN, maire de Savigny-sur-Orge et conseiller général, et à Robin REDA, président de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne (CALPE). A moins qu’ils n’aient rédigé un avis papier sans le communiquer par le biais du site internet de leur collectivité, de la presse, des bulletins d’information ou des séances de leur conseil respectif à leurs administrés, il semblerait que ni la municipalité de Savigny-sur-Orge, ni la CALPE n’aient pris de position officielle sur le sujet. Qu’attendent les élus de ces collectivités ? Les riverains, les usagers et les associations ne comprennent pas leur silence durant tout le mois de l’enquête publique. Ils leur demandent de prendre position au plus vite.

SOURCES
1. Site internet de la préfecture du Pas-de-Calais : « Une enquête publique unique relative à l’autoroute ferroviaire Atlantique est ouverte du 23 juin au 23 juillet 2014. Cette enquête porte sur les volets suivants : la déclaration de projet relative à la construction d’un terminal de transbordement sur la commune de Tarnos (département des Landes), la déclaration de projet relative à la construction d’un terminal de transbordement sur la commune de Dourges (département du Pas-de-Calais), la déclaration de projet relative aux travaux sur le réseau ferré national dans le cadre du projet d’autoroute ferroviaire atlantique par Réseau Ferré de France, la mise en compatibilité du plan local d’urbanisme de la commune de Tarnos et leurs impacts environnementaux. Le public peut faire part de ses observations, propositions ou contre-propositions : soit sur le registre unique ouvert à compter du 23 juin 2014 en préfectures de la Seine-Saint-Denis, de la Seine-et-Marne, de l’Essonne, du Val-de-Marne et de l’Oise, soit dans les mairies suivantes » : … « pour le département de l’Essonne : Vigneux-sur-Seine »« soit dès l’ouverture de l’enquête par courrier au président de la commission d’enquête à l’adresse suivante : Préfecture du Pas-de-Calais, DAGE-BPUPSUP, Autoroute Ferroviaire Atlantique, rue Ferdinand Buisson, 62020 ARRAS CEDEX 9, soit en complétant le registre électronique mis en ligne sur le site internet de la préfecture du Pas-de-Calais » … (http://www.pas-de-calais.gouv.fr/Publications/Consultation-du-public/Enquetes-publiques/Enquete-environnementale/Projet-d-autoroute-ferroviaire-Atlantique/Enquete-publique-23-juin-au-23-juillet-2014). Ouverture de l’enquête publique n°2 (pdf) : AVIS EP.
2. Registre électronique des observations émises, 5 mai au 5 juin 2014, 188 p. (pdf) : enquête autoroute ferroviaire n°1 – Atlantique – Avis reçus 5 mai-5juin2014.
3. Chamarande : avis de Madame JOLIVET, maire, figurant en pages 179-181 du registre électronique (5 juin 2014). Étrechy : avis de Madame DAILLY, maire, figurant en pages 177-179 du registre électronique (5 juin 2014). Pour l’Essonne, lire aussi l’avis des habitants de Brétigny-sur-Orge (p. 169, 5 juin 2014), d’Étrechy (p. 81, 28 mai 2014, et p. 149, 4 juin 2014), de Lardy (p. 109, 4 juin 2014), de Palaiseau (p. 2, 5 mai 2014),  de Viry-Châtillon (p. 89, 29 mai 2014). Trois présidents d’association essonnienne ont déposé des avis électroniquement : une à Juvisy-sur-Orge (pp. 186-187, 5 juin 2014), une de Saint-Michel-sur-Orge (p. 56, 23 mai 2014), enfin une de Savigny-sur-Orge, PEE (p. 145, 4 juin 2014).

4. Villemoisson-sur-Orge : avis de Monsieur CHOLLEY, maire, figurant en page 170 du registre électronique (5 juin 2014).

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 10 juin 2014.

Modification de la Charte de l’environnement en catimini…

Dans l’indifférence médiatique la plus complète, le principe de précaution inscrit dans la Charte de l’environnement a été amendé par le Sénat le 27 mai 2014. Pourtant ce texte possède une valeur constitutionnelle !

De quoi s’agit-il ? Les amendements sont destinés à souligner que le principe de précaution est aussi un principe d’innovation. (1) Ainsi, l’article 5 modifié de la Charte confie aux autorités publiques la mission de veiller à ce que le principe de précaution ne soit pas un obstacle au développement de la connaissance, de l’innovation scientifique et au progrès technologique. (2)

Remettre en question le principe de précaution, qui protège les populations des projets industriels potentiellement dangereux, au profit du principe d’innovation est une façon de relancer les débats sur les OGM ou les gaz de schiste. C’est une porte ouverte à l’expérimentation de nouvelles techniques dans ces dossiers. Les associations doivent renforcer leur vigilance.

En proposant « d’authentifier » et de certifier par la loi les expertises scientifiques (article 7 modifié), le travail des associatifs et des citoyens ne serait plus considéré comme source d’informations à fournir au public. Les données scientifiques seraient désormais seules soumises au débat public, ce qui s’apparente à une atteinte à la démocratie.

Le texte doit maintenant recevoir l’aval de l’Assemblée nationale.

SOURCES
1. La proposition de loi constitutionnelle a été déposée au Sénat le 3 décembre 2013 par Jean BIZET (UMP) et plusieurs de ses collègues. Ils ont craint qu’une mauvaise compréhension du principe de précaution renforce les réticences envers la science, la méfiance à l’égard de l’innovation et du progrès technologique, et soit un frein aux activités de recherche et de développement économique. Le texte, modifiant les articles 5, 7 et 8 de la Charte de l’environnement, a été principalement voté par les sénateurs PS et UMP. Leurs collègues EELV et communistes ont voté contre, tout comme la sénatrice Chantal JOUANNO (UDI), fondatrice du think tank pour l’innovation écologique Ecolo Ethik. Elle a d’ailleurs déposé un amendement – rejeté – qui allait dans le sens du retrait du texte. L’engagement pour la protection de l’environnement n’est donc pas une affaire de partis politiques… Dossier consultable sur le site internet du Sénat (http://www.senat.fr/dossier-legislatif/ppl13-183.html) ; Proposition de loi constitutionnelle (pdf) : pion1975.
3. Geneviève FIORASO, secrétaire d’État en charge de la Recherche, discours du 28 mai 2014, www.enseignementsup-recherche.gouv.fr : Principe de précaution : P.P.L. visant à modifier la Charte de l’environnement – ESR : enseignementsup-recherche.gouv.fr  (document pdf).

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 9 juin 2014.

Moins de bénéfices en 2014 pour les compagnies aériennes…

…mais on ne va pas les plaindre ! Une dépêche AFP a été publiée ce 2 juin 2014 portant le titre « Les compagnies aériennes dégageront moins de bénéfices que prévu en 2014 ». (1) Quelques remarques de la part de l’association PEE.

UNE CROISSANCE CONTINUE DEPUIS PLUS DE 50 ANS

D’une croissance quasi-continue avec en moyenne un doublement du trafic tous les 15 ans (4 à 5 % par an selon le rapport d’activité 2012 d’Air France), la réussite du secteur aérien n’est pas forcément une bonne nouvelle pour ceux qui vivent à proximité des aéroports et qui subissent les nuisances de son voisinage. Les communes constituant la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne sont un peu moins touchées. Mais pour les communes qui se trouvent sous l’axe des pistes comme celles de Villeneuve-le-Roi, Villeneuve-Saint-Georges, Yerres, Sucy, Bonneuil, Crosnes, Brunoy à l’est et celles de Champlan, Longjumeau, Chilly-Mazarin, Wissous, Villebon-sur-Yvette, Massy à l’ouest, le cauchemar est continu de 6 h 00 à 23 h 30, voire plus, tant les dérogations sont fréquentes.

Et le pire pourrait bien se produire avec l’extension aéroportuaire d’Orly. Il est peu probable qu’ADP (Aéroport de Paris) investisse un demi-milliard d’euros sans en attendre des retombées financières. Celles-ci ne peuvent se concrétiser que par le déplafonnement du trafic et la fin du couvre-feu.

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Aéroport d’Orly. © Jean-Marie Corbin.

RÉGULATION ÉCONOMIQUE : LA LOI DE TARZAN !

En effet, il n’y a pas que les passagers qui profitent du duty-free. S’il y a des taxes aéroportuaires, il n’y a pas de taxe sur les carburants et les avions en sont gourmands. Le carburant à 30 centimes le litre : le fantasme de tout automobiliste accro à son véhicule. Ajoutons-y les aides (licites ?) des chambres de commerce et des conseils généraux à certaines compagnies aériennes comme Ryanair et le travail dissimulé pour lequel plusieurs compagnies dont Ryanair (encore elle) ont déjà été condamnées. (2)

Dans ces conditions, que les concurrents terrestres pourraient bien qualifier de déloyales, le transport aérien a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs, Tony Tyler, directeur général de l’association internationale du transport aérien (IATA) débordait d’un optimisme CAVOK (Ceiling and visibility OK) lors de l’assemblée générale de l’association qui s’est tenue dernièrement. Les riverains des aéroports feraient bien de s’en inquiéter.

Enfin, pour prolonger votre curiosité dans le domaine des finances et du transport aérien, vous pouvez toujours télécharger le rapport d’activité 2012 d’Air France.

SOURCES
1. https://fr.news.yahoo.com/compagnies-a%C3%A9riennes-d%C3%A9gageront-moins-b%C3%A9n%C3%A9fices-pr%C3%A9vu-2014-085957641.html.
2. http://www.humanite.fr/node/432608 ; http://nolowcost.over-blog.com/15-categorie-11034860.html ; http://www.air-journal.fr/2013-10-03-marseille-ryanair-perd-une-bataille-pas-la-guerre-585805.html.
3. Rapport d’activité 2012 Air France : www.airfranceklm-finance.com/content/download/6604/35996/file/Document%20de%20r%C3%A9f%C3%A9rence%202012.pdf .

© Jean-Marie CORBIN, 2 juin 2014.


DOCUMENT

AFP, 2 juin 2014, « Les compagnies aériennes dégageront moins de bénéfices que prévu en 2014 »

« Les compagnies aériennes devraient dégager des bénéfices de 18 milliards de dollars cette année, a annoncé lundi Tony Tyler, directeur général de l’association internationale du transport aérien (IATA), révisant ainsi à la baisse ses prévisions pour le secteur.

Mi-mars, l’association, qui regroupe quelque 240 compagnies représentant plus de 84% du trafic mondial, avait déjà réduit ses ambitions, avec 18,7 milliards de bénéfices attendus, contre 19,7 milliards précédemment.

Bien que les perspectives soient en baisse, le transport aérien fera mieux qu’en 2013 (10,6 milliards de bénéfices) et en 2012 (6,1 milliards).

« Cela semble impressionnant. Mais la brutale réalité économique est que sur un chiffre d’affaires de 746 milliards de dollars, nous aurons une marge nette moyenne de seulement 2,4% », a nuancé M. Tyler lors de l’assemblée générale de l’IATA réunie à Doha jusqu’à mardi.

« C’est moins de 6 dollars par passager », a-t-il souligné.

Le responsable de l’association a rappelé que le transport aérien célébrait cette année son centenaire. Et que depuis le premier passager le premier janvier 1914, cette industrie avait démontré son poids et son utilité dans le développement économique des pays.

En 2014, 3,3 milliards de personnes voyageront en avion, 52 millions de tonnes de fret seront transportés dans les soutes. Et, au total, 50.000 destinations seront connectées entre elles avec 100.000 vols quotidiens.

L’aviation génère plus de 58 millions d’emplois dans le monde.

« Malgré cette croissance gigantesque lors des 100 ans écoulés, il y a encore un fort potentiel » de développement, a déclaré Tony Tyler.

Il a néanmoins estimé que l’industrie se heurte à des législations encore trop rigides et à des coûts trop importants.

Le directeur général de Qatar Airways, Akbar Al Baker qui préside l’assemblée, a ainsi souligné le potentiel énorme dans certains pays à l’instar de l’Inde.

« J’exhorte le (nouveau) gouvernement (indien) à voir l’aviation comme un outil de croissance économique très important en Inde », a-t-il déclaré.

Il a relevé que seule l’aviation avait cette capacité à développer le tourisme et à créer des emplois en retour. »

Le mystérieux pont-rail de Savigny-sur-Orge (autoroute ferroviaire Atlantique)

Le dossier d’enquête publique (DEP) sur l’autoroute ferroviaire Atlantique (AFA) mentionne des travaux sur des ouvrages d’art, dont celui de Savigny-sur-Orge : un pont-rail de type « bac à fleur ». (1) Où se trouve-t-il ?

DESCRIPTION DU PONT-RAIL DANS LE DEP

La photographie insérée dans l’étude d’impact n’est guère explicite. Seules mentions signalées pour les initiés : « Cet ouvrage est situé sur la commune de Savigny-sur-Orge, sur la ligne 570 000 (Paris-Bordeaux), au PK 22+050. Il est composé de 4 tabliers disposés parallèlement et supportant chacun une voie (1, 2,1 bis et 2 bis). Posés en 1980, les tabliers extérieurs, obstacles à l’autoroute ferroviaire, portes les voies 1 bis et 2 bis. » (2)

Pont rail de Savigny-sur-Orge

Le pont-rail de Savigny-sur-Orge. DEUP : Pièce 2, volume 2, figure 192, p. 283. Photo SNCF.

L’avez-vous reconnu ? Il s’agit du pont-rail de la rue de la Martinière, construit vers 1842, modifié en 1903.

UN PEU D’HISTOIRE SAVINIENNE

En 1841, le tracé du chemin de fer de Paris à Orléans coupe le territoire de la commune. Des passages à niveaux sont décidés sur treize voies de communication (avenue, rues, sentiers). Les habitants du quartier de Saint-Martin sont alors enclavés entre le railway et l’Orge. À force de négociations, la municipalité appuyée par la maréchale Davout obtient la suppression des passages à niveaux au profit de ponts, sauf celui de l’avenue du château (future avenue de la gare). Les terrains acquis, les travaux terminés, la ligne est inaugurée solennellement le 2 mai 1843 sans arrêt à Savigny, aucune gare n’ayant été prévue.

La maréchale avait grandement facilité l’exécution des travaux du chemin de fer en cédant des terrains au plus bas prix courant. Elle réclame à la direction de la Compagnie une preuve de sa reconnaissance en sollicitant l’établissement d’une station avec arrêt le matin et le soir. Après de longues discussions, un avis favorable est donné. La maréchale cède gratuitement un petit terrain à proximité du pont de la Cave (actuel pont Joliot-Curie), derrière l’école Joséphine, afin qu’une station provisoire soit construite. Ouverte le 18 février 1845, elle est maintenue à titre définitif…

Pont-rail de la rue de la Martinière

Pont-rail de la rue de la Martinière. En haut, à gauche, on aperçoit le mur d’enceinte du cimetière. La rue de l’Egalité se trouve immédiatement à gauche en sortant du pont. A droite, un petit sentier mène à des maisons particulières. (carte postale colorisée, affranchie en 1930)

Après les deux catastrophes ferroviaires de Juvisy-sur-Orge et Choisy-le-Roi à la fin du XIXe siècle, l’urgence du doublement des voies de la ligne Paris-Orléans se fait ressentir. Le décret d’utilité publique est publié en mars 1901 pour la section Paris – Brétigny. En 1903, les travaux commencent. La petite station est démolie afin de construire légèrement en amont de la ligne une véritable gare. Son architecture reprend le modèle le plus élaboré de l’époque : un corps central à étage carré flanqué de deux ailes plus basses. Sous la toiture, la frise faite de mosaïques portant l’indication Chemin de fer d’Orléans est toujours visible. (3)

Vue aerienne

Vue aérienne du secteur de la gare prise en direction du cimetière de la Martinière au début des années 1950. Le rectangle ajouté signale l’emplacement du pont-rail.

LES TRAVAUX ENVISAGÉS POUR LE PASSAGE DE L’AFA

Le tablier du pont-rail fait obstacle au passage des convois dont la largeur est de 2,55 mètres. De ce fait, il est prévu de relever les voies 1 bis et 2 bis, sur une longueur de 250 mètres chacune, et sur une hauteur d’au moins 18 centimètres.

Pont rail de Savigny-sur-Orge 2

Tablier extérieur du pont-rail de Savigny-sur-Orge. Pièce 2, volume 2, figure 191, p. 283. Photo SNCF.

Les caniveaux seront déposés et reposés avec un ripage des câbles. Suite à ce relèvement des voies, les équipes de la SNCF-GID effectueront des ajustements de caténaires en hauteur. (4)

Pont rail de Savigny-sur-Orge - Annexe DEUP AFA

Annexe technique du DEUP. Pièce 2, volume 4, chapitre 4, p. 259.

La commune de Savigny-sur-Orge est la seule impactée par des travaux sur des ouvrages d’art dans le secteur de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne (CALPE).

SOURCES
1. Voir article de Philippe TRENTY : http://portes-essonne-environnement.fr/lautoroute-ferroviaire-atlantique-passera-t-elle-par-la-ligne-du-rer-c/.
2. Dossier d’enquête publique (DEP) : Pièce 2, étude d’impact, volume 2, chapitre 3, p. 283 (www.viia.fr).
3. Sous la direction de Bernard MÉRIGOT, « La mémoire de Savigny-sur-Orge n°10 », « Le chemin de fer de Paris à Orléans, 1843-2005 », 2005, 8 p. ; Groupe d’étude sur l’histoire de Savigny-sur-Orge, sous la direction de Sylvie MONNIOTTE, Mémoire en images : Savigny-sur-Orge, Éditions Alan Sutton, 2008, 128 p.
4. Dossier d’enquête publique (DEP) : Pièce 2, étude d’impact, volume 2, chapitre 3, p. 282-283 ; Pièce 2, étude d’impact, volume 4, chapitre 4, p. 259 (www.viia.fr).

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 30 mai 2014.