Les sens interdits fleurissent à la CALPE : le printemps avant le printemps

Décidément, les Calpiens assistent soit au printemps avant le printemps, soit au tournage d’une mauvaise série à leur dépens avec en toile de fond une application de la signalétique du Code de la route par des maires qui, sous couvert d’une motivation a priori honorable (réduire les nuisances), sont en fait peu attentifs au vécu de leurs concitoyens.

SOUVENONS-NOUS DE LA FIN DE L’ÉTÉ 2014

Fin août 2014, les riverains et les usagers réguliers de l’intersecteur résidentiel de Paray-Vieille-Poste / Athis-Mons / Morangis / Savigny-sur-Orge (secteur des 4 communes ou de la Voie-verte) subissent la mise en place d’un plan de circulation truffé de sens interdits. On pouvait lire entre les lignes de la prose du maire de Paray-Vieille-Poste :  « Halte. On ne passe plus dans ma ville » ou « Stop. Trouvez-vous un autre chemin pour entrer dans ma ville ou en sortir » ou encore « Vous êtes riverains, qu’importe si vous devez faire des kilomètres avant de pouvoir rentrer chez vous »… En quelques semaines, la révolte gronde si fort qu’Alain VÉDÈRE doit reculer. Ne subsistent alors que quelques panneaux tel celui de l’avenue Charles-de-Gaulle à Paray-Vieille-Poste, très gênant pour les Saviniens en transit mais apparemment pas pour le maire de Savigny-sur-Orge. (1) Depuis lors, nombreux sont ceux qui passent outre cette interdiction restreinte aux seuls véhicules légers. Il suffit de se poster au carrefour quelques heures pour s’en apercevoir…

Savigny - Paray accès bloqué avenue CdG 2014-08-31

Avenue Charles-de-Gaulle, Paray-Vieille-Poste, le 31 août 2014. © JMC/PEE.

AGITATION DANS LE LANDERNEAU CALPIEN

Voici, que le 18 février 2015, la maire d’Athis-Mons, Christine RODIER, décide d’implanter un sens interdit condamnant l’avenue Jean-Jacques Rousseau, à titre expérimental jusqu’au 28 mai et dans l’attente du plan intercommunal de circulation prévu pour… 2016 !

Aussitôt une pétition est organisée contre ce 7e, ce 9e, ce 10e… panneau d’interdiction dans ce secteur – on ne sait plus. Elle recueille en quelques jours plus de 200 signatures, tandis que les maires se renvoient la balle ou le panneau « c’est pas moi, c’est l’autre qui ne la joue pas collectif dans ce dossier ». (2)

Le président de la CALPE, Robin REDA, siffle alors la mi-temps. Se posant en arbitre, il organise une réunion le 26 février 2015 afin d’accélérer la concertation des seuls élus sur le plan intercommunal de circulation. Il ressort de cette rencontre « sereine » que 1/ ledit plan entrera en vigueur en septembre 2015, 2/ les maires pourront – en attendant – installer des sens de circulation provisoires « concertés », et 3/ le sort du sens interdit de l’avenue Charles-de-Gaulle à Paray sera décidé prochainement. (3)

QUI DÉTIENT LE POUVOIR DE POLICE DE LA CIRCULATION ROUTIÈRE ?

Le maire et/ou le président de la communauté d’agglomération. L’autorité est partagée suivant le type de voirie concernée et la localisation. Le maire est responsable de la sûreté et de la commodité du passage dans les voies publiques. Il peut décider de mesures restrictives (telle la mise en place de sens interdits). En vertu de la loi du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, sur les voies d’intérêt communautaire, les maires ont la faculté de transférer aux présidents d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) leurs pouvoirs de police en matière de circulation et de stationnement. Par contre, à Paris, le préfet de police se substitue au maire et exerce lesdites compétences. (4)

La signalisation routière est réglée par des textes réglementaires. Sa mise en place relève donc de la compétence des maires et parfois, si des transferts ont été effectués, de celle des présidents d’intercommunalité. Les maires de la CALPE ont-ils transféré cette compétence à la CALPE, notamment pour l’élaboration d’un plan intercommunal de circulation ? Parmi les compétences obligatoires se trouvent celle de l’élaboration et de la gestion du plan communautaire de déplacements urbains (PCDU). La CALPE « assure l’aménagement et l’entretien de l’espace public : voirie, trottoirs, éclairage public, signalisation ». Dans la mesure où les maires de Paray-Vieille-Poste et d’Athis-Mons ont décidé d’implanter des sens interdits sur leur voirie, cela signifie que le transfert n’a pas été fait. Le manque de transparence dans la gestion de l’EPCI empêche toute réponse explicite. Aucune information sur le sujet n’est véritablement dispensée à l’attention des Calpiens sur le site Internet de l’agglomération ! (5)

ET LA CONCERTATION CITOYENNE DANS CE DOSSIER ?

Quid d’une vaste concertation citoyenne sur ce plan intercommunal de circulation, avec les élus, les fonctionnaires, les riverains, les usagers, les associations, les acteurs économiques locaux de la CALPE ? On peut constater que, comme à l’habitude des maires des contrées très urbanisées n’ayant pas mis en place des conseils de quartier structurés, agissant entre eux ou avec une minuscule poignée d’associations dites « de cadre de vie » hyper-sélectionnées par les élus (pour ne pas dire très proches d’eux), il n’existe pas chez ces dirigeants d’approche ascendante (des citoyens vers les élus, dite bottom-up) caractérisant le principe général de fonctionnement d’une démarche de concertation publique. Les maires imposent leurs décisions.

Faut-il leur rappeler quelques textes fondateurs de toute démarche démocratique visant le bien public, susceptible d’avoir une incidence notable sur l’environnement ? De la convention d’Aarhus (1998) à la directive européenne d’évaluation des politiques publiques (1985) en passant la Charte de l’environnement intégrée à la Constitution française (2004), ces textes prévoient que 1/ chaque citoyen dispose d’un droit d’accès aux informations sur l’environnement détenues par les autorités publiques, 2/ il peut participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une répercussion sur l’environnement. A minima, puisque ces maires agissent afin de réduire les nuisances et les dangers, ce plan intercommunal de circulation aura des incidences notables sur l’environnement et le cadre de vie des Calpiens. N’ont-ils donc pas le droit de contribuer à sa conception, à quelque niveau que ce soit ?

Enfin, combien de temps les frondeurs Alain VÉDÈRE et Christine RODIER tiendront-ils sans être atteint par une nouvelle crise de  « sensinterdite aigüe » ? A peine cinq mois se sont écoulés entre les interdits de l’un et ceux de l’autre.

OÙ EST PASSÉE L’INTELLIGENCE TERRITORIALE DES ÉLUS DE LA CALPE ?

Le moins que l’on puisse dire c’est que ces maires sont étrangers à une intelligence territoriale intercommunale active mais uniquement réactive puisque le président de la CALPE est obligé de convoquer des réunions en urgence pour les faire s’entendre entre eux. Idem pour l’intelligence opérationnelle concertée… Et, aujourd’hui, ils ne sont que 5 au sein de l’intercommunalité. Qu’en sera-t-il lorsqu’ils seront plus nombreux ? Avec le maire de Viry-Châtillon intégré dans le cadre décisionnel calpien par le préfet de région lors de la nouvelle carte intercommunale. Sans le maire de Paray-Vieille-Poste, partant dans les méandres de la Métropole du Grand Paris (MGP). Avec le maire de Draveil, selon une rumeur fort intéressante au demeurant ? Avec les maires du Grand Orly puisque les élus calpiens veulent intégrer ce « mixte de pôle urbain et économique / contrat de développement territorial » qui – chut, il ne faut pas effrayer les Calpiens – sera une composante de la Métropole du Grand Paris ?

QUI DÉCIDERA DEMAIN DE LA SIGNALÉTIQUE ROUTIÈRE SUR LES COMMUNES DE LA CALPE ?

D’un côté , la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris a créé le contrat de développement territorial (CDT), instrument permettant de mettre en œuvre les objectifs du Grand Paris (transports, développement économique, urbanisme, logement, etc…). Les CDT de la Métropole du Grand Paris sont des outils de planification et de programmation élaborés conjointement par les collectivités territoriales et l’État. L’accord cadre du CDT du Grand Orly a été signé le 6 novembre 2013. (6)

De l’autre côté, le territoire du Grand Orly est formé de communes situées en Essonne et dans le Val-de-Marne, ce département étant absorbé par la Métropole du Grand Paris selon les termes de la loi MAPTAM du 16 décembre 2010. (5) Pourquoi donc ne pas dire directement aux Calpiens que le souhait de leurs élus est d’intégrer le Grand Orly qui doit lui-même intégrer la Métropole du Grand Paris !

CarteMAPAMfev2014

La Métropole du Grand Paris. Carte établie en février 2014 téléchargeable sur le site Internet www..ateliergrandparis.fr. (7)

Détail intéressant. Dans la préfiguration du Grand Paris, bon nombre des compétences des élus municipaux deviendront métropolitaines. Ainsi, la responsabilité de l’aménagement des territoires deviendra une compétence métropolitaine. Sur le périmètre de la MGP, les conseils de territoire prendront la suite des intercommunalités existantes. La loi indique qu’ils exerceront la compétence en matière de politique de la ville qui est attribuée à la métropole.  (8) Bref, le millefeuille administratif n’est qu’un prétexte pour vendre les redécoupages intercommunaux. Il n’est pas prêt de disparaître. Mais, il s’agit d’un autre sujet…

Dans la présente affaire, qui détiendra le pouvoir de police demain ? Qui prendra la décision d’implanter les futurs sens interdits aux usagers et aux riverains locaux si la CALPE intègre la Métropole du Grand Paris ? Le maire ? Le président du conseil de territoire dont dépendra la commune ? L’éventuel préfet de police de la MGP à l’instar de l’actuel préfet de police de Paris ?  Autant de questions auxquelles les citoyens sont en droit d’obtenir des réponses claires et précises de la part des autorités publiques avant les prochaines échéances électorales.

RÉFÉRENCES
1. Voir l’article de Jean-Marie CORBIN, « Paray-Vieille-Poste, ça n’a pas de sens », 15 septembre 2014 : http://portes-essonne-environnement.fr/paray-vieille-poste-ca-na-pas-sens/.
2. Cédric SAINT-DENIS, « Les maires dans l’impasse à cause… des sens interdits », Le Parisien Essonne matin, 25 février 2015, p. I (pdf) : 2015-02-25 LP Sens interdits Athis-Paray.
3. Cédric SAINT-DENIS, « Vers une issue dans la guerre des sens interdits », Le Parisien Essonne matin, 27 février 2015, p. II (pdf) : 2015-02-27 LP Sens Interdits suite.
4. Le Grand Orly. Accord cadre du contrat de développement territorial, 6 novembre 2013, 85 p. (pdf) : 2013-11-06 CDT GRAND ORLY Accord cadre.
4. Voir les articles relatifs au pouvoir de police dans le Code général des collectivités territoriales.
5. Site internet de la CALPE : http://www.portesessonne.fr/.
6. Site Internet de la préfecture de la région Ile-de-France. http://www.ile-de-france.gouv.fr/gdparis/Metropole-du-Grand-Paris.
7. Site Internet de l’Atelier international du Grand Paris. http://www.ateliergrandparis.fr/ressources/cartemetropole/.
8. La Métropole du Grand Paris en préfiguration. Dossier du préfet de la région d’Ile-de-France, préfet de Paris, janvier 2015, 4 p. (pdf) : MGP PREFIG – DOSSIER PRIDF janvier 2015.

© Philippe TRENTY, 27 février 2015.

Orge. Les travaux prévus par le Syndicat de l’Orge en 2015

L’association Portes de l’Essonne Environnement (PEE) est membre de la commission consultative des services publics « Écologie et Paysage » du Syndicat de l’Orge (ex-SIVOA) qui s’est réunie le 29 janvier 2015 afin d’examiner le plan de gestion de la vallée de l’Orge. Il a été présenté en deux parties : 1. le bilan 2014, et 2. la programmation 2015.

On trouvera ci-dessous les cartes des travaux prévus pour l’année 2015 pour les communes d’Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge, Savigny-sur-Orge. Les cartes de la vallée sont classées d’est en ouest, du point de confluence entre l’Orge et la Seine (à Athis-Mons), à celui entre l’Orge et l’Yvette (Savigny-sur-Orge, Épinay-sur-Orge, Villemoisson-sur-Orge).

Syndicat Orge Planification 2015

Orge. Planification des travaux pour 2015, tronçon n° 1 « parc d’Athis – confluence » (Athis-Mons) : élagage ; entretien de la ripisylve ; éclaircie de la couverture arborée sur la berge en rive gauche ; gestion du boisement. © Syndicat de l’Orge.

Syndicat Orge Planification 2015-1

Orge. Planification des travaux pour 2015, tronçon n° 2 « coteau des vignes » (Athis-Mons / Juvisy-sur-Orge) : projet du coteau des vignes (cours d’eau, berges et promenade, instruction) ; projet Orge des impasses (continuité de la promenade de Juvisy, fin des études). © Syndicat de l’Orge.

Syndicat Orge Planification 2015-2

Orge. Planification des travaux pour 2015, tronçon n° 3 « Belles fontaine – Prés-Saint-Martin » (Juvisy-sur-Orge / Savigny-sur-Orge) : requalification de la promenade Cantoni ; projet de continuité de promenade (études) ; création d’un barrage anti-pollution. © Syndicat de l’Orge.

Syndicat Orge Planification 2015-3

Orge. Planification des travaux pour 2015, tronçon n° 4 « Duparchy, Kennedy, Morlet, Grangier » (Viry-Châtillon / Savigny-sur-Orge / Morsang-sur-Orge) : projet espace naturel Duparchy (travaux) ; éclaircie et embellissement ; dégagement d’arbustes ; projet de continuité de promenade côté Square Morlet. © Syndicat de l’Orge.

Syndicat Orge Planification 2015-4

Orge. Planification des travaux pour 2015, tronçon n° 5 « parc de Morsang – Savigny » (Savigny-sur-Orge / Morsang-sur-Orge) : gestion adaptée des berges réhabilitées ; tailles ; réhabilitation du « terrain de foot » ; entretien de la digue ; création d’un ponton d’observation au bord de la mare Joie de créer ; suivi des amphibiens ; test de pâturage par des chèvres ; entretien de la mare Buffalo ; suivi des négundos ; entretien du chenal. © Syndicat de l’Orge.

Syndicat Orge Planification 2015-5

Orge. Planification des travaux pour 2015, tronçon n° 6a « Archives – parc d’Épinay » (Épinay-sur-Orge / Villemoisson-sur-Orge) : réfection du cheminement ; rénovation de passerelle. © Syndicat de l’Orge.

RÉFÉRENCES
SYNDICAT DE L’ORGE (ex-SIVOA),
Commission consultative des services publics Écologie et Paysage, réunion du 29 janvier 2015.

SYNDICAT DE L’ORGE (ex-SIVOA) – A. MEYNIER, Plan de gestion de la vallée de l’Orge aval, Programmation  2015. Cartes du service Prospection, Études, Milieux, 29 janvier 2015, 27 p. 〈pour agrandir les cartes, cliquer dessus〉. Les 27 planches en pdf : 20150226 SO Prévisionnel travaux 2015.

© Bernard MÉRIGOT, membre du conseil d’orientation de PEE, ancien vice-président du SIVOA, 13 février 2015.

Autoroute ferroviaire Atlantique (AFA) : Liaison, la revue d’IDFE publie un article cosigné par PEE

En septembre 2014, la commission d’enquête publique a jugé que le projet d’autoroute ferroviaire Atlantique (AFA), entre Dourges (Pas-de-Calais) et Tarnos (Landes) – via l’Ile-de-France – présentait un intérêt général. Il ne comporte pas de plate-forme de transbordement en région parisienne. La mise en service est prévue pour début 2016.

Ile-de-France Environnement (IDFE), Essonne Nature Environnement (ENE), Culture Arts Découverte (CAD) et Portes de l’Essonne Environnement (PEE) refusent conjointement la solution de facilité qui consiste, pour la SNCF et RFF, à faire supporter par la ligne du RER-C et la Grande ceinture un trafic supplémentaire de fret.

Un article dans le magazine de la fédération régionale IDFE, Liaison, est paru en novembre 2014 afin d’expliquer les raisons du rejet du projet par les associations. (1) Le rédactionnel est téléchargeable dans les sources en infra.  (2)

2014-11 LIAISON Article ENE sur AFA

Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, « L’autoroute ferroviaire atlantique ne doit pas passer par la ligne C du RER », Liaison, magazine d’IDFE, n° 163, novembre 2014, p. 15.

Une nécessité reconnue, mais des conditions inacceptables

Les associations approuvent les initiatives d’autoroutes ferroviaires inscrites dans la loi dite Grenelle 1 de 2009. Le ferroutage est un engagement nécessaire afin de réduire le trafic des poids lourds sur les grands axes, diminuer l’émission de gaz à effet de serre et les impacts nocifs sur la santé.

Toutefois, pour l’AFA, elles dénoncent le transfert des nuisances causées par le trafic routier sur le trafic ferroviaire : traversée de la région la plus densément peuplée de France par des trains de 1 kilomètre de long (à compter de 2021), utilisation d’infrastructures de banlieue obsolètes et saturées, détérioration immanquable du trafic des voyageurs lors des incidents sur des convois dits nocturnes (4 allers retours prévus mais pouvant monter en puissance à 10), nuisances sonores et vibratoires pour les riverains proches et lointains par effet de résonance, etc. Elles dénoncent la dangerosité inconnue de certains produits transportés et les risques en cas d’accident.

Les réserves de la commission d’enquête

La commission regrette l’absence de concertation, l’aspect compliqué du dossier, l’insertion confuse de détails non soumis aux enquêtes. Elle considère essentielle la nécessité de corriger « tous les points noirs » apparus sur le parcours, notamment en zone urbaine dense. Elle déclare son rapport réputé défavorable si l’une de ses réserves n’était pas levée.

La première réserve impose un interlocuteur unique par région. La deuxième concerne la pose de système antivibratoire. La prise en considération de la nuisance est minorée par une précaution oratoire « au cas par cas, sur des portions génératrices de dommages majeurs ». Troisième réserve, la réduction des nuisances sonores pour les endroits les plus exposés : leur identification et leur modélisation doivent être réalisées par un organisme indépendant avant octobre 2021, sans pour autant s’attaquer intégralement à ce problème de santé publique. C’est insuffisant.

Une exigence : le contournement de la région parisienne

La commission d’enquête reconnaît que les « alternatives de contournement » de la région francilienne sont « quasi-inexistantes » en l’état du réseau ferré, et que « le seuil de saturation » sur les itinéraires choisis « sera très rapidement atteint condamnant à terme tout développement ultérieur » de l’AFA. Est-il acceptable de projeter une autoroute ferroviaire sans avenir en des temps où les investissements publics sont rares ? Des millions sont engagés dans les lignes à grande vitesse. Il faut envisager un tracé dédié au fret comme c’est le cas dans certains pays européens. Les associations demandent à l’État de contraindre la SNCF et RFF à contourner la région parisienne.

Pour en savoir plus sur l’avis et les analyses des associations cosignataires, consulter les sites Internet www.idfe.eu, www.ene91.fr, www.savigny-avenir.info et www.portes-essonne-environnement.fr.

Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT
Responsable éditoriale de PEE
Secrétaire générale adjointe d’ENE
Au nom des fédérations IDFE et ENE
Au nom des associations
CAD et PEE
le 13 octobre 2014


SOURCES
1. Liaison, Ile-de-France Environnement. Journal des associations de protection de l’environnement, n° 163, novembre 2014, 20 p. (pdf) : Liaison 163 – Novembre 2014.
2. Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, « L’autoroute ferroviaire atlantique ne doit pas passer par la ligne C du RER », Liaison, magazine d’IDFE, n° 163, novembre 2014, p. 15 (pdf) : 2014-11-LIAISON-Article-PEE-sur-AFA.

Nota Bene
Cet article est publié conjointement sur les sites www.portes-essonne-environnemennt.fr, www.ene91.fr, www.savigny-avenir.info.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 26 janvier 2015.

Interdiction des feux de cheminée : l’État fait machine arrière

L’affaire était sur le grill depuis bien longtemps, un de nos membres du conseil d’orientation nous l’avait signalé dès mars 2013. L’article, extrait du site Internet Boulevard Voltaire en date de juin 2013, était clair à ce sujet. Comme d’habitude, c’est seulement au moment où la menace est là que l’on s’agite.

En premier, il convient de s’interroger sur la possibilité de faire appliquer cette mesure d’interdiction. Les municipalités sont déjà débordées sur les questions d’urbanisme. Interrogée sur l’aspect réglementaire de l’édification d’une clôture pleine en béton, la municipalité de Savigny-sur-Orge a mis presque 3 mois et demi pour réagir. Quant à ma question concernant le contrôle de conformité des ravalements de façade avec déclaration préalable systématique, elle a été éludée.

L’impact sur la pollution atmosphérique des feux de cheminée est souvent comparée à celle des automobiles, jamais à celle des camions et encore moins à celle des avions. Et pourtant ce qui passe au-dessus de nos têtes ne rejette pas des petites « fleufleurs ». Il suffit d’approcher l’aéroport d’Orly pour se rendre compte que l’odeur acre de combustion n’est pas celle de voisins préparant un moment de convivialité entre amis en allumant le barbecue avec des produits pétroliers pourtant vendu dans le commerce mais bien celle de réacteurs d’avions donnant leur maximum d’effort à l’instant du décollage (bruyant par ailleurs).

Feu de cheminée - © JM Corbin 2015-01-06

Feu de cheminée – © Jean-Marie Corbin, 2015

L’interdiction ciblait principalement les foyers ouverts. Chacun sait que les cheminées à foyer ouvert ont un piètre rendement. Ils ne peuvent guère chauffer convenablement une habitation. En effet, l’air sain de la pièce est aspiré avec les fumées dans le conduit de cheminée. En remplacement, de l’air frais provenant de l’extérieur pénètre par toutes les ouvertures au point de transformer les pièces avoisinantes en glacières.

En vérité, se chauffer au bois est devenu un luxe même avec un foyer fermé ou un poêle à bois. En effet, les collectivités s’accaparent de plus en plus les réserves de bois. Ainsi, depuis janvier 2014, l’aéroport de Roissy se chauffe au bois. Dans les autres régions, la communauté de l’Abbevillois en Picardie s’est convertie au chauffage au bois au grand désarroi des habitants à proximité de la forêt domaniale de Crécy. Même-là, le prix du bois a flambé – 55 € le stère et non pas le mètre cube où la différence est de 25 %.

D’ailleurs, les ménages qui ont des difficultés pour se chauffer, ne se chauffent plus au bois mais avec des poêles à pétrole ! Ces engins (made in China) sont beaucoup plus toxiques car les produits de la combustion restent dans la pièce même dotés de sécurité avec un pétrole vendu comme désaromatisé. Au mieux, l’atmosphère sera difficilement respirable et chargée d’humidité. Cela fera le bonheur des champignons se développant sur les parois froides car, en plus, les ménages qui ont des difficultés financières pour se chauffer vivent souvent dans des habitations mal ou pas calorifugées.

Pour une rare fois, l’État a fait machine arrière en annulant l’arrêté du préfet de région interdisant les feux de cheminée au 1erjanvier 2015 – arrêté du 25 mars 2013. Il s’est rendu compte qu’il s’était fourvoyé dans une mesure d’écologie punitive complètement déconnectée de la réalité. Ségolène Royal pourtant régulièrement raillée – y compris par ses alliés politiques – a fait preuve d’une grande clairvoyance sur le sujet.

RÉFÉRENCES
1. Arrêté inter-préfectoral n° 2013 084 0002 relatif à la mise en oeuvre du Plan de Protection de l’Atmosphère révisé pour l’Île-de-France : arrete_application_vfinale_cle134e15 – Prefecture IDF – 2014-06-17
2. Ministère de l’Environnement, Lettre annulant l’interdiction des feux de cheminée au 1er janvier 2015 : 2014-12-15 Feux de cheminee Lettre de S ROYAL aux prefets
3. Boulevard Voltaire, Nicolas Gauthier – Faire du feu dans sa cheminée ce sera bientôt interdit – 17 décembre 2014 : bvoltaire.fr – nicolas gauthier- faire-du-feu-dans-sa-cheminee-ce-sera-bientot-interdit 2013-12-17 
4. Chauffage au bois à l’aéroport de Roissy – Le Moniteur – 29 janvier 2014  : Un quart du chauffage de l’aéroport de Roissy désormais assuré au bois – Le moniteur d’après une dépêche AFP 2014-01-29

© Jean-Marie CORBIN, 12 janvier 2015.

Je suis Charlie. Nous sommes Charlie

La liberté d’expression est un droit inaliénable. Georges ORWELL a écrit : « Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre » Freedom is the right to tell people what they do not want to hear », 1984).

PEE est un média numérique orienté essentiellement vers le secteur environnemental et l’intelligence territoriale. Nous exprimons notre solidarité envers la rédaction et les salariés de l’hebdomadaire satirique Charlie-Hebdo. Nous avons une pensée pour toutes les victimes* de l’attentat de ce 7 janvier 2015, dont les dessinateurs CABU, CHARB, HONORÉ, TIGNOUS, WOLINSKI et l’économiste Bernard MARIS, leurs proches, leurs collègues. Nous leur adressons nos plus sincères condoléances.

Je suis Charlie, 7 janvier 2015.

Je suis Charlie, 7 janvier 2015.

© Le conseil d’orientation de PEE, 7 janvier 2015.


* Note du 8 janvier 2015. Le terrifiant attentat perpétré contre Charlie-Hebdo a fait douze morts : les cinq dessinateurs de renom Jean CABUT (dit Cabu), Stéphane CHARBONNIER (dit Charb),  Philippe HONORÉ, Bernard VERLHAC (dit Tignous) et Georges WOLINSKI, l’économiste chroniqueur Bernard MARIS (dit Oncle Bernard), la psychanalyste chroniqueuse Elsa CAYAT, le correcteur Mustapha OURRAD, le directeur de festival Michel RENAUD, les policiers Ahmed MERABET et Franck BRINSOLARO, l’agent de maintenance Frédéric BOISSEAU. Onze personnes ont été blessées, dont quatre sont dans un état grave.
Note du 10 janvier 2014. Hommage aux victimes des 8 et 9 janvier 2015 : la policière municipale Clarissa JEAN-PHILIPPE, Philippe BRAHAM, Yohan COHEN, Yoav HATTAB, François-Michel SAADA. Hommage aux blessés.