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Journées européennes du patrimoine 2015 : Savigny-sur-Orge, décor de dessin animé ?

L’édition 2015 des Journées européennes du patrimoine met à l’honneur le patrimoine du XXIe siècle, les créations architecturales et paysagères des quinze dernières années, symbolisant une « histoire d’avenir ». Faire table rase du passé étant une chose délicate, le concept ne peut se réaliser sans une once de référence au passé qu’il soit lointain ou proche.

Logements av. Jean Marsaudon - de Longjumeau

Savigny-sur-Orge, quartier de la Ferme de Champagne. Photographie extraite du site Internet : www.archi-guide.com. Architectes : Céleste et Blanc. © Archi-guide / Guide architecture, cliché pris le 24 décembre 2011. (3 bis)

Il est un secteur où le renouvellement « philosophique » des projets se rapproche aisément de l’ancien ou se met carrément en opposition avec l’ancien, c’est celui de l’urbanisme. De nombreux édiles révisent actuellement le plan local d’urbanisme (PLU) de leur commune pour la deuxième ou troisième fois (tel Juvisy-sur-Orge). Certains, à la traîne, ne sont encore que dans la phase d’élaboration (tel Savigny-sur-Orge). D’autres sont parfois plus hardis lorsqu’ils ont accepté de créer un schéma de cohérence territoriale (SCOT), document d’urbanisme déterminant un projet de territoire visant à mettre en cohérence l’ensemble des politiques d’habitat, d’aménagement commercial, de mobilité, d’environnement. Des élus, plus téméraires ou en avance sur leur temps, ont quant à eux franchi le pas du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) afin d’harmoniser au mieux leurs aménagements urbains ou ruraux. Ainsi, une centaine d’intercommunalités s’est lancée dans un PLUI en 2015 – aucune en Essonne. (1)

VILLES ET COMMUNAUTÉS D’AGGLOMÉRATION AUJOURD’HUI, MGP DEMAIN : UNE SEULE ET MÊME POLITIQUE EN MATIÈRE D’URBANISME

Au 1er janvier 2016, la métropole du Grand Paris (MGP) absorbera les communes de la CALPE. Quatre compétences obligatoires seront transférées à la MGP : 1/ l’aménagement de l’espace métropolitain, 2/ la politique locale de l’habitat, 3/ le développement et l’aménagement économique, social et culturel, 4/ la protection et la mise en valeur de l’environnement et la politique du cadre de vie. Un seul PLU pour tout le territoire de la MGP (intégralité de la compétence transférée dès 2016, mais avec une gestion communale des PLU tant que le PLUI n’est pas élaboré). Un seul SCOT pour tout le territoire de la MGP (en réflexion dès 2016, élaboré à compter du 1er janvier 2017). (2)

Extrait synthese MGP loi NOTre

Métropole du Grand Paris. Mission de préfiguration, « Synthèse des dispositions relatives à la Métropole du Grand Paris. Article 59 de la loi NOTRe du 7 août 2015 », page 4.

Dès lors, on peut s’inquiéter de la gestion des patrimoines architecturaux et culturels anciens de la CALPE et, notamment de celui de Savigny-sur-Orge peu mis à l’honneur depuis 2010. Idem pour les programmes de constructions nouvelles dont le style architectural de ce XIXe siècle n’est souvent guère inspiré. Quel sera celui de la MGP ? Mystère… Celui des cabinets d’architecte à la mode, très certainement ! A Savigny-sur-Orge, il est un quartier où les aménagements contemporains se multiplient : celui de la Ferme de Champagne. En janvier 2015, un terrain de 8 817 m2 a été cédé à la ville par le ministère de la Justice afin de bâtir une soixantaine de logements dans la lignée de ceux construits en 2009 et 2010, avenue de Longjumeau et avenue Jean-Marsaudon, très cubiques. (3)

Logements avenue Jean Marsaudon

Savigny-sur-Orge, quartier de la Ferme de Champagne. Photographie extraite du site Internet : www.archi-guide.com. Architecte : TGT. © Archi-guide / Guide architecture, cliché pris le 24 décembre 2011. (3 ter)

Ces édifices ne vous rappellent-ils pas les maisons du quartier où vit la jeune Petite Fille à qui un vieil aviateur raconte l’histoire du Petit Prince dans le dessin animé réalisé par Mark OSBORNE, sorti au cinéma en juillet 2015 ? (4) Est-ce cette architecture très carrée, sans âme, terne, atone, uniformisée, que l’on souhaite laisser aux générations futures de Grands-Parisiens saviniens ?

Le Petit Prince Paramout Pictures 2015 Youtube

Le Petit Prince de Mark OSBORNE, © Paramount Pictures France. Sortie du film en salles de cinéma le 29 juillet 2015. Capture d’écran à partir d’un extrait vidéo publié sur Youtube, « En voiture », consulté le 19 septembre 2015. (4)

Au fait, la ferme de Champagne, qu’est-ce que c’était ? Retour vers le passé…

LA FERME DE CHAMPAGNE

Sis à Savigny-sur-Orge, le domaine de Champagne apparaît au XIIe siècle dans une charte du prieuré bénédictin de Marmoutiers comme lieu d’exploitation agricole. Le plateau calcaire, recouvert de limon très fertile, a donné le nom à la propriété. Elle appartient à Gace de Champagne, évêque de Laon, dont la demeure principale était située à l’endroit où le quartier de Clair-Village est construit.

En 1744, la ferme est la propriété de la famille Petit dont trois membres seront maires de Savigny : Charles Pierre (1800-1811), Jules Henri (1840-1843), enfin Charles Antoine (1869-1872). Sous la direction de ce dernier, le vaste domaine prospère et la polyculture intensive y règne. La célèbre maison Vilmorin s’y fournit en graines de betteraves et de blé dont la production pouvait atteindre jusqu’à trois tonnes de semences par jour. L’élevage est diversifié : 15 paires de bœufs, 250 moutons, dix chevaux, une basse-cour…

FdeC VG

Savigny-sur-Orge. Vue aérienne de l’exploitation agricole de Champagne prise dans les années 1950. Carte postale du fonds privé CAD/BM.

En 1854, avec l’aide d’Hugues Champonnois, Charles Petit crée une usine où sont réalisés les premiers essais de distillerie de betterave à sucre. Un imposant portail d’entrée donne accès à une immense cour, où se trouvent les bâtiments agricoles. La maison de maître fait face à la distillerie reconnaissable à sa grande colonne de distillation et à sa haute cheminée. Au-dessus, se trouvent les dortoirs des ouvriers agricoles saisonniers venus essentiellement du Morvan et de Belgique. Chaque jour, 24 tonnes de betteraves (cultivées sur près de 70 hectares) peuvent être distillées dans le laboratoire donnant près de 2 800 litres d’alcool. Sur les cartes postales anciennes se trouve une mare alimentée par un puits de 18 m de profondeur. Elle était destinée au lavage des betteraves.

FERMES ET CHATEAUX FdeC BS

Baronne STAFFE, « La ferme de Champagne », Fermes et Châteaux, p. 283 (Savigny-sur-Orge). Fonds privé CAD/BM. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

FERMES ET CHATEAUX FdeC BS 2

Baronne STAFFE, « La ferme de Champagne », Fermes et Châteaux, p. 284 (Savigny-sur-Orge). Fonds privé CAD/BM. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

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Savigny-sur-Orge. Une partie de l’étang de la distillerie de Champagne qui servait de bassin de lavage des betteraves en 1915. Carte postale du fonds privé CAD/BM affranchie en 1928.

C’est à la ferme de Champagne que les premiers tests de labourage avec une machine à vapeur tirant une charrue sont réalisés. En 1910, les hangars abritent le monoplan d’Émile Dubonnet. La Grande guerre achève le règne de la famille Petit. En 1916, Louis meurt au combat à Verdun laissant derrière lui de jeunes enfants. La ferme est vendue puis louée à une association ayant pour objectif la réinsertion des mutilés de guerre. La « Ferme des mutilés » est inaugurée par le Président Poincaré en octobre 1917.

ILLUSTRATION

Lucien FOURNIER, « La ferme des mutilés », L’Illustration, 20 octobre 1917, n° 3894, p. 404 (Savigny-sur-Orge). Fonds privé CAD/BM.

ILLUSTRATION 2

Lucien FOURNIER, « La ferme des mutilés », L’Illustration, 20 octobre 1917, n° 3894, p. 405 (Savigny-sur-Orge). Fonds privé CAD/BM.

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Savigny-sur-Orge. Entrée de la ferme de Champagne, champs de betteraves au premier plan. Carte postale du fonds privé CAD/BM affranchie en décembre 1915.

Le domaine est ensuite acquis par le ministère de la Justice qui envisage d’y installer un centre pour les mineurs délinquants. Au lendemain de la Libération, le Centre d’Observation Public de l’Éducation Surveillée (COPES) ouvre ses portes… Il prend le nom de Centre d’Action Éducative (CAE) de la ferme de Champagne cinquante ans plus tard. (5)

RÉFÉRENCES
1. Voir le dossier sur les plans locaux d’urbanisme du site Internet de la revue Le Courrier des maires et des élus locaux :  http://www.courrierdesmaires.fr/50175/104-plans-locaux-durbanisme-intercommunaux-plui-soutenus-financierement-par-letat/.
2. Nous aurons l’occasion de revenir sur le document suivant : Métropole du Grand Paris. Mission de préfiguration, « Synthèse des dispositions relatives à la Métropole du Grand Paris. Article 59 de la loi NOTRe du 7 août 2015 », 26 pages (pdf extrait du site Internet http://www.prefig-metropolegrandparis.fr/A-noter/Dernieres-publications) : Presentation MGP loi NOTRe.
3. Jérôme LEMONNIER, « L’État cède ses terrains pour la création de logement », www.essonneinfo.fr, 13 janvier 2015 (pdf) : Essonne : L’Etat cède ses terrains pour la création de logements.
3 bis. http://www.archi-guide.com/PH/FRA/IDF/SaviOrgLogCompagnonTGT.jpg.
3 ter. http://www.archi-guide.com/PH/FRA/IDF/SaviOrgLogCompagnonCeBlc.jpg.

4. Le Petit Prince de Mark OSBORNE, © Paramount Pictures France, 29 juillet 2015. Capture d’écran à partir d’un extrait vidéo publié sur Youtube, « En voiture », consulté le 19 septembre 2015.
5. Article revu et corrigé extrait de Mémoire en Images, Savigny-sur-Orge, Groupe d’étude sur l’histoire de Savigny-sur-Orge sous la direction de Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, Alan Sutton, 2e édition, 2008, pp. 121-123.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 19 septembre 2015.

 

L’origine de la traversée du Transilien RER-C à Savigny-sur-Orge

PEE ET LES JOURNÉES EUROPÉENNES DU PATRIMOINE 2014

Étrangement, on oublie souvent que les dossiers locaux, gérés dans le temps présent, puisent leur origine dans l’histoire locale. Le 5 juin 2014, le conseil d’administration du Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) a approuvé la convention de financement pour la réalisation de la phase de projet du Tram-train Massy-Évry, la consultation des entreprises et la libération des emprises pour un montant de 39 millions d’euros. (A) Trois mois plus tard, le conseil général de l’Essonne adopte la convention de financement relative aux études « projet et assistance » pour un montant de 4,3 millions d’euros. Les travaux débuteront en 2015 pour une mise en service fin 2019. (B) Autre actualité locale, l’enquête publique relative à l’acquisition des terrains nécessaires à la réalisation du prolongement du T7 entre Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge, créant ainsi une correspondance entre le tramway et les lignes du RER-C et du RER-D en 2018. (C) Deux dossiers, deux devoirs de mémoire des lieux : le premier rappelant que la création d’une ligne de transport n’est pas sans contrainte pour une cité et ses acteurs, le second rappelant que cette naissance se traduit par un accouchement parfois douloureux d’un nouveau paysage urbain local.

Les Journées du Patrimoine 1997 de la ville de Savigny-sur-Orge étaient consacrées au chemin de fer de Paris à Orléans traversant la commune depuis 1843. Ce fut l’occasion pour Sylvie MONNIOTTE de présenter une communication intitulée « L’histoire du chemin de fer à Savigny-sur-Orge à partir des sources originales conservées aux archives ». Elle a été reproduite en 2005, avec autorisation de l’auteur, dans la publication La Mémoire de Savigny-sur-Orge, coordonnée par Bernard MÉRIGOT, alors maire adjoint chargé du Patrimoine et des Syndicats intercommunaux. L’origine de la traversée du Transilien RER-C à Savigny-sur-Orge se trouve dans la construction de la ligne du chemin de fer de Paris à Orléans. (D)

Memoire SSO 2005 Chemin de fer 8 p

La Mémoire de Savigny-sur-Orge, n°10, septembre 2005, p. 1.


DOCUMENT : COMMUNICATION

Sommaire

I. Balafres ferroviaires indélébiles et lieux de mémoire
II. La mémoire manuscrite
III. Une physionomie communale qui change (NDLR : le texte est consultable en pdf)
1. 1841 : la ligne Paris-Orléans

2. 1881 : la Grande ceinture de Paris
3. 1888 : la Gare de marchandises
4. 1903-1904 : le doublement des voies et la Gare actuelle de Savigny
Notes (NDLR : le texte est consultable en pdf)

Communication
(extraits reproduits ci-dessous avec l’autorisation de l’auteur – texte entier en pdf)

Le patrimoine ferroviaire et ses implications cadastrales sont souvent considérés comme mineurs dans une ville. Lignes de chemin de fer, ponts, passages à niveau, réseaux routiers adjacents font tellement parties de notre paysage quotidien que l’on n’y fait plus guère attention. Pourtant une lecture historique des documents qui concernent ce patrimoine, montre combien ces lieux de mémoire sont primordiaux dans l’Histoire d’une cité.

I. BALAFRES FERROVIAIRES INDÉLÉBILES ET LIEUX DE MÉMOIRE

Au moment où la Tangentielle ferrée sud dans les vallées de l’Orge et de l’Yvette suscite bien des interrogations de la part des administrations, des collectivités, de ses futurs riverains, quant aux aménagements liés directement à la mise en œuvre du projet et aux conséquences d’une telle ligne ferroviaire sur la ville, ses habitants et l’écosystème local, les Saviniens d’aujourd’hui ont-ils une pensée pour ceux d’hier ?

Les études du Comité de pilotage 1996-97 portent essentiellement sur le déplacement de la gare d’Épinay-sur-Orge vers le nord (à l’intersection de la future ligne Massy – Évry et la ligne RER-C), sur la dérivation du cours de l’Yvette, sur l’adaptation de la RD 257, sur l’insertion dans l’environnement local (en ce qui nous concerne celui de Grand-Vaux) : bref, sur des lieux qui ont une mémoire, un passé, une histoire à nous transmettre avant de disparaître ou d’être irrémédiablement modifiés (1).

SNCF, ligne C du RER, Lara, Bali, ticket, coupon, contrôleur, retards, grèves, ce sont autant de mots si souvent utilisés de nos jours par des milliers de banlieusards empruntant le train pour aller et venir de Savigny-sur-Orge à un point X, et inversement.
Mais ces voyageurs savent-ils qu’une ligne ferroviaire est un formidable lieu de mémoire pour quiconque s’intéresse à l’Histoire d’une localité ? Ont-ils conscience de la valeur historique d’une balafre ferroviaire sur un plan cadastral ? Soupçonnent-ils que, de la construction de leur ligne, est née une frontière indélébile entre le haut de Savigny, le Plateau, et le bas de Savigny, l’ancien village ? Qu’au cours des XIXe et XXe siècles, sous l’impulsion d’une société remodelant selon ses besoins les tracés ferroviaires et leurs abords, le chemin de fer a bouleversé au moins quatre fois la configuration des rues et des quartiers qu’il traverse, pour leur donner leurs allures actuelles ?

Avec le projet de rocade ferroviaire, nous sommes sur le point de tourner une page de l’histoire des lieux. Nous assistons aux premières douleurs de l’accouchement d’un nouveau paysage urbain local. Dans des circonstances différentes, nous vivons ce que les Saviniens ont vécu lors :

1/ de l’arrivée du chemin de fer à Savigny en 1841 : entrant par le nord-est sur un pont surplombant l’Orge construit par la Compagnie de chemin de fer, longeant l’actuelle avenue de l’Orge (supprimant ainsi les anciens sentiers de Savigny à Fromenteau, de la Péteuse, et de Saint-Martin, élargissant le chemin d’exploitation des Marais pour Dieu), passant sous le pont de la Montagne pavée (ancienne Montagne du Christ), suivant le trajet d’une partie de la rue de la Fontaine Blanche (ancien sentier du même nom), arrivant à la hauteur de l’actuelle gare (ancien sentier latéral, suppression de la Vieille rue, passage à niveau devant le château), traversant sur un pont la rue Joliot-Curie (ancien chemin de la Cave), longeant la rue des Tourelles (ancien sentier latéral), enjambant la rue de la Martinière par un pont (voie très fréquentée à l’époque), passant entre la rue de l’Égalité et la rue des Rossays (remplacement du chemin de Savigny à Épinay, du vieux chemin de Rossay, suppression du sentier du haut de Rossay, pont sur le chemin de la Croix de Rossay -seule voie de communication avec Grand-Vaux), sortant de Savigny en direction d’Épinay par le viaduc sur l’Yvette ; corollaire de cette arrivée, une station provisoire est construite sur un petit terrain cédé par la maréchale DAVOUT en 1844, près du pont Joliot-Curie ;

La première gare de Savigny-sur-Orge, avant 1904. Carte postale A. Thévenet, Savigny. Collection HB.

La première gare de Savigny-sur-Orge, avant 1904. Carte postale A. Thévenet, Savigny. Collection SMM.

2/ de la réalisation de la Grande ceinture de Paris en 1881 : touchant le site de Grand-Vaux en se déviant de la ligne Paris – Orléans à la hauteur de l’actuelle autoroute A6, passant sur l’Yvette en direction de la gare de Petit-Vaux ;

3/ de l’établissement d’une gare de marchandises à Savigny, avec son chemin latéral d’accés, en 1888-89 : entre la ligne Paris – Orléans et l’actuelle rue de la Fontaine Blanche (non loin de la gare) ;

4/ du doublement des voies de la ligne Paris – Orléans en 1903 ; corollaire de ces travaux, en 1904-05, la construction de la gare actuelle de Savigny et du pont de Saint-Michel (2).

Gare 1904

La gare de Savigny-sur-Orge, construite en 1904. Carte postale A. Thévenet, Savigny. Collection HB.

II. LA MÉMOIRE MANUSCRITE

Grâce aux documents conservés dans les dépôts d’archives municipales, départementales et particulières, les historiens peuvent saisir les changements vécus par les Saviniens et leur patrimoine foncier tant privé que communal.

Les Archives municipales de Savigny détiennent les registres de délibérations municipales (3), les matrices cadastrales et un fonds de photographies – cartes postales anciennes sur lesquelles la gare de Savigny figure sous différents angles et à différentes époques. Nous avons ainsi une illustration de la première gare de Savigny, datant de la deuxième moitié du XIXe siècle, succédant à la simple station – abri de 1844, construite en pierre, sise tout près du pont Joliot-Curie (en arrière de l’actuelle maison dite « École Joséphine »). La seconde gare de Savigny, édifiée en 1904 légèrement en amont de la ligne par rapport à son aînée, est celle que nous connaissons avec sa célèbre frise « Chemin de fer d’Orléans » (4).

À Chamarande, aux Archives départementales de l’Essonne, deux séries sont immédiatement consultables pour le réseau ferré parisien : les séries Sp et Up. Malgré des intitulés de cotes alléchants, les dossiers Sp « Chemin de fer » spécifiques à Savigny se sont avérés lacunaires. Une succession de rapports d’ingénieurs, d’arrêtés, de correspondances (1930-1940), des tables de surfaces de déblai – remblai (1836), une carte du réseau des lignes de base (1868) n’offrent à cette commune qu’une infime place et la relègue au rang de citation parmi d’autres villes. Seule une mise en demeure pour la Compagnie de chemin de fer d’enlever un atterrissement sous le viaduc du chemin de fer portant directement la commune (5).

La deuxième série, Up « Tribunal de première instance de Corbeil », est beaucoup plus instructive sur les balafres ferroviaires saviniennes. Trois importantes liasses de documents concernent : les procédures administratives et judiciaires entamées par la Compagnie de chemin de fer d’Orléans afin d’obtenir les terrains saviniens nécessaires à la construction de la voie ferrée de 1841, les premières préoccupations des Saviniens (élus et administrés dont la maréchale DAVOUT), les dossiers d’expropriation de 1841-43, de 1879-81 pour le chemin de fer de la Grande ceinture de Paris, de 1888 pour la réalisation d’une gare de marchandises, enfin de 1903 pour le doublement des voies de la ligne Paris – Orléans (6).

Gare vers la province

Vue de la gare de Savigny-sur-Orge, en direction de la province. Carte postale Olivier, épicerie. Collection HB.

Enfin, une bibliographie ancienne est disponible dans le fichier « Chemin de fer » du dépôt départemental. La presse locale du XIXe siècle y est peu abondante, mais elle fournit un état précis du processus d’expropriation. La presse du début du XXe siècle et les périodiques généraux ou spécifiques au chemin de fer mentionnent certains détails intéressants sur la future ligne du RER C : agitation anti-ferroviaire, urgence du doublement des voies entre autres (7). Un livre, édité à Orléans et à Paris en 1845, doit retenir l’attention – en sus des ouvrages spécialisés et des manuels de vulgarisation, précurseurs des « Que-sais-je ? » : Paris – Orléans ou parcours pittoresque du chemin de fer de Paris à Orléans de Salvador TUFFLET. Il s’agit d’un superbe guide touristique de luxe présentant les diverses curiosités naturelles et historiques des citées, dont Savigny, traversées par le Paris – Orléans du début des années 1840. On peut y admirer des dessins de la station-abri provisoire de Savigny, du château de Savigny vu du railway, du viaduc de Villemoisson-sur-Orge et du viaduc sur l’Yvette (8).

III. UNE PHYSIONOMIE COMMUNALE QUI CHANGE

(…)

Sylvie MONNIOTTE, septembre 1997

La suite du texte de la communication (partie III et notes) est consultable à l’intérieur du fichier  pdf de La Mémoire de Savigny-sur-Orge, n°10, septembre 2005, pp. 5-8 : MEMOIRE SSO 2005.


SOURCES
A. STIF, « Convention de financement de 39 millions d’euros pour le tram-train Massy-Évry », communiqué de presse du 2 juillet 2014 (pdf) : STIF_-_CA_02072014_CP-_Financement_Tram-Train_Massy-Evry-2.
B. Le Parisien Essonne-matin, « Un pas de plus pour le projet tram-train », 16 septembre 2014, p. II (pdf) : 2014-09-16 LP TTME ; Le Républicain, F.H., « Le projet de tram-train Massy-Évry devient irréversible selon Jérôme Guedj », 18 septembre 2014, p. 08 (pdf) : 2014-09-18 LR TTME.
C. Préfecture de l’Essonne, Arrêté n°2014/SP2/BAIE/022 du 5 août 2014 portant ouverture de l’enquête parcellaire relative au projet de prolongation de la ligne du tramway 7 d’Athis-Mons à Juvisy-sur-Orge (du 22 septembre au 7 octobre 2014) (pdf) : arrêté parcellaire T7.
D. Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, « L’histoire du chemin de fer à Savigny-sur-Orge à partir des sources originales conservées aux archives », La Mémoire de Savigny-sur-Orge, n°10, septembre 2005, pp. 5-8 (communictaion présentée en septembre 1997).

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 20 septembre 2014.