Bien que ce fût une promesse de campagne du candidat François HOLLANDE en 2012, la transition vers des solutions énergétiques où l’électronucléaire est moins présent a du mal à trouver sa voie. Pressé par l’opinion publique d’accomplir cette promesse, le gouvernement vient de fixer la part de 50 % à l’horizon 2025 soit 8 ans après l’échéance initiale promise de 5 ans. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ! (1)
L’industrie nucléaire n’est pas une industrie comme une autre. Quand il y a un problème, les dégâts sont énormes et définitifs. Les récents documentaires diffusés sur ARTE à l’occasion des 30 ans de la catastrophe à Tchernobyl en décrivent la sinistre étendue. (2)
Avec 58 réacteurs en service, serions nous plus ingénieux que les Américains (Three Miles Island), les Soviétiques (Tchernobyl) et les Japonais (Fukushima) réunis ?
Voilà qui est bien prétentieux ! Rappelons que l’EPT 12 se trouve à moins de 150 km de plusieurs centrales électronucléaires. Autant dire, qu’en cas de catastrophe sur une de ces centrales, il y a de gros risques que nous soyons touchés.
Alors que la construction de la centrale EPR à Flamanville dans la Manche voit son budget initial tripler de 3 à 9 milliards d’euros et qu’Areva connaît les pires difficultés financières, quel est l’avenir de l’énergie électronucléaire ? En tout cas, le « candidat » Nicolas SARKOZY ne semble pas avoir de doute. Il ferait mieux d’un peu plus écouter les scientifiques (enfin ceux qui ne sont pas à la botte des nucléocrates) que de se fier à son intuition d’avocat ! Ou dit autrement, il aurait fait mieux « de ne pas l’ouvrir »…
Sur le site de RTE eco2mix, les internautes curieux se rendent compte que la prépondérance des « plus de 80 % d’énergie électronucléaire » appartient au passé. À 75 %, il reste un certain chemin à faire. Mais, la transition est bien en cours et continue bien que cela déplaise aux nucléocrates. (3)
En parcourant les chemins de l’hexagone, les observateurs constateront que les chantiers éoliens suivent leur cours partout sur le territoire et notamment sur le littoral bien venté.
L’effort de conversion reste à maintenir, en espérant à terme une sortie totale du nucléaire sans aucun accident.
DOCUMENT
THÉOBALD Marie, « Nucléaire, hydraulique, éolien : la répartition de la production d’électricité en France, www.lefigaro.fr, 30 avril 2016 – Le scan éco – L’explicateur. (1)
LE SCAN ECO – En 2015, le nucléaire représentait encore plus des trois quarts de la production totale d’électricité en France.
«En cas d’alternance, nous abrogerons l’objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité en France», lance dans Le Journal du Dimanche Nicolas Sarkozy, le président Les Républicains (LR).
Sarkozy veut maintenir à 75 % la part du nucléaire dans la production d’électricité
Alors que la loi de transition énergétique prévoit d’abaisser la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025, l’ex-président explique dans une longue interview, qu’aujourd’hui en France, il n’y a aucune alternative crédible à l’énergie nucléaire.
Selon les chiffres publiés par Réseau de transport d’électricité (RTE) en février dernier, la production d’électricité nucléaire représente un peu plus de 75 % de l’électricité totale produite en France en 2015, soit 416,8 térawattheures (TWh).
La production totale d’électricité en France métropolitaine atteint 546 TWh en 2015. Elle peut être d’origine nucléaire, hydraulique, éolienne, solaire, bioénergétique ou thermique à combustible fossile (gaz, charbon).
En 2015, la production éolienne a marqué une progression de 23,3 % par rapport à 2014. Quant à la production hydraulique, elle était en baisse de 13,7 % avec une pluviométrie inférieure à la très bonne année 2014. La filière gaz a vu sa production augmenter de près de 55% par rapport à l’année 2014, en raison des températures plus froides en début d’année 2015 même si son parc diminue en 2015 (de 33,5 %).
Parc de production en progression
D’ailleurs, selon la RTE, le parc de production en France métropolitaine progresse légèrement en 2015 avec une augmentation de 584 MW (+ 0,5 %) – le mégawatt (MW) est une unité de puissance qui désigne la capacité de production. La cause? Le développement des moyens de production renouvelable (+ 2000 MW alors que le parc charbon diminue de 1500 MW). Par exemple, le seuil des 10.000 MW de parcs éoliens installés a été dépassé au cours de l’année 2015. Côté solaire, en 2015, 895 MW de puissance solaire ont été raccordés. En tout, on atteint les 6200 MW de parc solaire installé. Quant au parc hydraulique, il reste stable.
RÉFÉRENCES
1. Document : THÉOBALD Marie, « Nucléaire, hydraulique, éolien : la répartition de la production d’électricité en France, www.lefigaro.fr, 30 avril 2016 : http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/explicateur/2016/04/30/29004-20160430ARTFIG00108-la-repartition-de-la-production-d-electricite-en-deux-graphiques.php.
2. Documentaire diffusé le 26 avril 2016 sur Arte (52 mn). « Trente ans après Tchernobyl, cinq ans après Fukushima, les habitants des territoires contaminés témoignent de leur cohabitation incertaine avec la radioactivité. Une réalité humaine poignante et méconnue. » : http://www.arte.tv/guide/fr/058948-000-A/tchernobyl-fukushima-vivre-avec.
3. Site internet de RTE, production d’électricité par filière : http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique.
© Jean-Marie CORBIN, 30 avril 2016, 22 h 00.