Archives de catégorie : La Savinière

Savigny-sur-Orge. Vente de la colonie de vacances de La Tranche-sur-Mer (Vendée) pour 385 000 €

C’est pour une somme de 385 000 € qu’un acheteur a enfin acquit les 2,4 hectares et les 2 589 m2 construits de la colonie de vacances La Savinière, à La Tranche-sur-Mer  (Vendée), que possédait la commune de Savigny-sur-Orge (Essonne). La vente aux enchères à la bougie, le 26 juin 2018 à la Chambre des notaires de Paris, 12 avenue Victoria, dans le 11e arrondissement, a été laborieuse puisqu’on se souvient qu’une première vente aux enchères s’était déroulée le 22 novembre 2017. La mise à prix était alors de 408 000 €. Aucun acheteur ne s’était présenté.

Vente par la commune de Savigny-sur-Orge de la colonie de vacances de La Tranche-sur-Mer (Vendée). Extrait de «Vente aux enchères immobilières des Notaires», n°410, Séances des 26 juin et 3 juillet 2018, édité par la Chambre des notaires de Paris, p. 7.


Ce dernier épisode clos un bien triste dossier et amène à s’interroger sur la valeur réelle des biens immobiliers des communes. D’abord estimée à plus de 1 000 000 €, puis à 500 000 €, ce n’est qu’à la somme de 385 000 € qu’un acheteur a été trouvé.

Cela met le m2 construit à 148 €, ce qui n’est pas cher ! Il y a en effet 2 589 m2 construits. D’autant plus que ce prix intègre un terrain de 2,4 hectares, dont une partie boisée ! Ces questions d’estimation des biens communaux font rêver les élus, les fonctionnaires territoriaux, et les consultants des collectivités locales : ils ont une tendance naturelle à surestimer leur valeur, sans tenir compte de la réalité du marché immobilier.

Ce qui n’est pas cher dans la mesure où pour 385 000 €, on peut difficilement acheter deux pavillons avec jardin dans la plupart des quartiers de la commune de Savigny-sur-Orge en 2018.

Il est à noter que la ville de Savigny-sur-Orge n’encaissera pas la somme exacte de 385 000 €, divers frais venant les diminuer…

Le temps des joyeuses colonies de vacances est révolu.


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LÉGENDE DES ILLUSTRATIONS
Vente par la commune de Savigny-sur-Orge de la colonie de vacances de La Tranche-sur-Mer (Vendée). Extrait de «Vente aux enchères immobilières des Notaires», n°410, Séances des 26 juin et 3 juillet 2018, édité par la Chambre des notaires de Paris, p. 7.

© Bernard MÉRIGOT, le 29 juin 2018, 21 heures.

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ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2018

Savigny-sur-Orge. La 2e édition de la vente aux enchères de La Savinière trouvera-t-elle un acheteur ?

La commune de Savigny-sur-Orge est propriétaire d’une colonie de vacances située à La Tranche-sur-Mer (Vendée). Son conseil municipal, après l’avoir fermé en 2015, a décidé par une délibération de la vendre.

  • Une première séance de vente aux enchères à la bougie a eu lieu le 21 novembre 2017. Elle était mise à prix à 408 000 €. Aucun acheteur ne s’est manifesté.
  • Une seconde séance de vente aux enchères aura lieu le mardi 26 juin 2018 à 14 heures. Elle est mise à prix 350 000 € par la Chambre des Notaires de Paris, 12 avenue Victoria, Paris 1er.

DOCUMENT

ENSEMBLE IMMOBILIER DE 2 589 m² ENVIRON
SUR UN TERRAIN DE 2,4 HECTARES ENVIRON

Référence : 2018-19-14
Séance : 26 juin 2018 – 13h30 ( Après-midi )
La Savinière, 85360 LA TRANCHE-SUR-MER
Mise à prix
: 350 000 €
Consignation
: 70 000 € (par chèque de banque à l’ordre de Maître de PUISSÉGUR)

Galerie La Savinière, La Tranche-sur-Mer (Vendée).
Vente aux enchères du mardi 26 juin 2018, Chambre des Notaires de Paris,
12 avenue Victoria, Paris 1er, à 13 heures.

Vente à la bougie

Description
Dans une commune du Centre-Ouest de la France, dans le département de la Vendée, ensemble immobilier anciennement à usage de centre de vacances, situé dans une forêt de pins au coeur d’un parc clos, au 9 chemin du Sablon, Route des Sables « La Savinière ».
– Bâtiment principal, édifié en 1932, comprenant : salle de classe, dortoirs, sanitaires, cuisine professionnelle refaite en 2010, réfectoire, lingerie, bibliothèque et un logement.
– Bâtiment de plain-pied avec préau pour les classes extérieures.
– Bâtiment infirmerie comprenant : chambres, local infirmerie, sanitaires, local buanderie.
– Local bar et technique avec piscine.
– Deux blocs sanitaires.
– Chaufferie.
– Terrain de tennis.

Honoraires
Consulter le cahier des charges.

Visites
Jours et horaires. Visite uniquement sur rendez-vous. Contacter MMe. SOUSA au 01 69 05 60 83.

Lieu de vente
Chambre des Notaires de Paris, 12 avenue Victoria, Paris 1er, à 14 heures.

Étude
Maître de PUISSÉGUR
78 avenue Jean Jaurès
91602 SAVIGNY-SUR-ORGE
Tél. : 01 69 05 60 83

Vendeur
Commune de Savigny-sur-Orge


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© Bernard MÉRIGOT, 25 juin 2018, 15 heures.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2018
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Savigny-sur-Orge. Surprise lors de la vente aux enchères de la colonie de vacances de La Tranche-sur-Mer

Pour 408 000 €, il n’y a eu aucun candidat pour acheter les 2 585 mètres carrés construits et les 2,4 hectares de terrain de la Colonie de vacances La Savinière, propriété de la commune de Savigny-sur-Orge, située à La Tranche-sur-Mer (Vendée).

Cela s’est passé lors de la vente aux enchères publiques à la bougie (1)  le mardi 21 novembre 2017 dans la salle des adjudications de la Chambre des notaires de Paris, 12 avenue Victoria à Paris, située place du Châtelet.

Le notaire qui préside l’adjudication a déclaré que « n’ayant trouvé aucun preneur, le bien sera proposé lors d’une vente aux enchères ultérieure ».


 

Vente aux enchères (à la bougie) de la Colonie de vacances de la commune de La Tranche-sur-Mer propriété de la commune de Savigny-sur-Orge, le mardi 21 novembre 2017, à la Chambre des notaires de Paris. A gauche, Maître Alain de PUISSEGUR, notaire à Savigny-sur-Orge, présente la composition du lot. A l'extinction du 3e feu, aucun acquéreur ne se manifestera.. © Photographie CAD / BM pour PEE.

Vente aux enchères (à la bougie) de la Colonie de vacances La Savinière sise sur la commune de La Tranche-sur-Mer propriété de la commune de Savigny-sur-Orge, le mardi 21 novembre 2017, à la Chambre des notaires de Paris. A gauche, Maître Alain de PUISSEGUR, notaire à Savigny-sur-Orge, présente la composition du lot. A l’extinction du 3e feu, aucun acquéreur ne se manifesta. © Photographie CAD / BM pour PEE.

NB. La bougie allumée est à droite du chronomètre qui affiche 0 : 01 : 30. Curieuse proximité de deux objets pour mesurer le temps, l’un digital et moderne, l’autre « naturel » et séculaire. Une question : La flamme apporte-t elle la lumière ?


Des élus désappointés. Éric MEHLHORN, maire de Savigny-sur-Orge, accompagné par Anne-Marie GÉRARD, adjointe au maire, ne cachaient pas leur désappointement. Il faut savoir que cette somme a été inscrite en recette dans le Budget primitif 2018 de la commune qui a été voté par la majorité du conseil municipal.

Quant à Bernard BLANCHAUD, conseiller municipal, également présent, il voyait dans cette absence d’acheteur « la conséquence de la mauvaise idée de la majorité du conseil municipal qui a voté en 2017 la vente d’un bien communal, appartenant à tous les habitants de la commune ».

D’autres issues que la vente doivent-elles être étudiées ? Le conseiller municipal, élu aux élections municipales de 2014 sur la liste conduite Éric MEHLHORN, pense que les activités de La Savinière doivent être repensées dans le cadre d’un projet d’équipement public moderne, partagé par plusieurs communes. « La création d’un syndicat intercommunal de gestion pour la continuité des activités de La Savinière, avec Grand Orly Seine Bièvre (GOSB), l’établissement public territorial de 24 communes dont Savigny-sur-Orge est membre, demeure une chose possible ».

Pour Bernard BLANCHAUD « d’après les notaires de la région, le potentiel de valeur de La Savinière est supérieur à l’estimation qui a été faite ». On notera que la transformation des bâtiments existants en appartements et en studios n’est pas l’unique destin envisageable pour La Savinière. La valeur d’un bien dépend de l’utilisation que l’on en fait. Il ne faut pas oublier que La Tranche-sur-Mer est une commune touristique recherchée de la côte Atlantique.

La Savinière, Centre d’accueil permanent de la Ville de Savigny-sur-Orge (Essonne) de La Tranche-sur-Mer (Vendée) est implanté sur un terrain de 24 hectares. Plan de 2005. Archives CAD / BM.


De nombreuses questions citoyennes se posent. Visiblement le notaire de la commune a raté son coup. La proposition de vente n’a pas trouvé de client. Il est évident qu’exerçant son office à 450 kilomètres du bien à vendre, il n’était pas le mieux placé pour connaître la réalité des projets et des transactions immobilières sur la côte vendéenne.

  • Quelle est la mission exacte que le commune a confiée à Maître Alain de PUISSEGUR, notaire ?
  • Qui a fixé le montant de la mise à prix de 408 000 € ?
  • Pourquoi les frais de notaire qui sont en principe de 7 % (soit 28 560 €) s’élèvent-ils pour cette vente à 20 % ? (soit 81 600 €)
  • Pourquoi l’Ordre des notaires facture-t-il en plus 2,4 % ? (soit 9 792 €)

Autant de coûts supplémentaires qui alourdissent la facture finale pour l’acheteur.


Que va-t-il se passer maintenant ? La commune est liée par la délibération qu’elle a votée : la Savinière doit être vendue aux enchères. Il est évident que le prix de vente est à revoir à la baisse puisque aucun acheteur n’a accepté de payer 408 000 €.

Pour enchérir lors d’une vente d’un bien immobilier, il faut avoir consigné une somme. Dans le cas présent, cette consignation s’élevait à la somme de 81 000 € sous la forme d’un chèque de banque. Un seul candidat s’est manifesté pour cet achat, SAS STEVALIS dont les bureaux sont en Loire-Atlantique. A la sortie de la salle d’adjudication, son représentant ne cachait pas que la somme demandée par la commune de Savigny-sur-Orge était trop élevée compte tenus des importants travaux d’isolation et de mise aux normes qui devaient être faits dans les bâtiments.


Une superficie incertaine. On peut s’étonner avec raison que les superficies soient données avec la mention « environ ». Comment comprendre : «Ensemble immobilier de 2 589 m2 environ sur un terrain de 2,4 hectares environ » sinon :
  • qu’aucun descriptif précis des surfaces construites , conforme à la loi – et qui est demandé à tout vendeur – ne soit pas mentionné,
  • que le cadastre (qui comporte la superficie exacte des parcelles) ne soit pas mentionné.

Cette imprécision concernant les superficies exactes est curieuse.


Quel prix de vente au mètre carré ? La mise à prix est de 408 000 € pour 2 589 m2 carrés construits, ce qui fait 157 € le mètre carré construit.

Enfin autre sujet préoccupant. Une personne qui a visité récemment La Savinière nous a signalé hier qu’elle avait constaté que des individus avaient pénétrés sur le site – inoccupé depuis plusieurs années – et que certaines parties des locaux avaient été vandalisées. Ces faits posent un problème de sécurité des locaux, avec leurs conséquences sur la valeur de cet ensemble immobilier dont la commune de Savigny-sur-Orge est toujours légalement propriétaire.

La Savinière n’est pas encore vendue.

Chambre des notaires, 12 avenue Victoria, Paris 1er, 21 novembre 2017. © Photographie CAD/BM pour PEE.


DOCUMENT

Vente de La Savinière à La Tranche-sur-Mer par la Ville de Savigny-sur-Orge
Extrait de Ventes aux enchères immobilières des Notaires

 

LA TRANCHE-SUR-MER (85)
La Savinière, 9 chemin du Sablon, Route des Sables
 
Ensemble immobilier de 2 589 m2 environ sur un terrain de 2,4 hectares environ.

Dans une commune du Centre-ouest de la France, dans le département de la Vendée, ensemble immobilier anciennement à usage de centre de vacances, situé dans une forêt de pins au coeur d’un parc clos.
  • Bâtiment principal édifié en 1932 comprenant : salles de classe, dortoirs, cuisine professionnelle refaite en 2010, réfectoire, lingerie, bibliothèque et un logement
  • Bâtiment de plain-pied avec préau pour les classes extérieures
  • Bâtiment infirmerie comprenant chambres, local infirmerie, sanitaires, local buanderie
  • Local bar et technique avec piscine
  • Deux blocs sanitaires
  • Chaufferie
  • Terrain de tennis

Consommation énergétique : D

Mise à prix : 408 000 €

« Vente de La Savinière à La Tranche-sur-Mer par la Ville de Savigny-sur-Orge ». Extrait de Ventes aux enchères immobilières des Notaires, n° 406, Séances des 12 novembre et 5 décembre 2017, Chambre des Notaires de Paris, 12 rue Victoria, Paris 1er, p.3.


RÉFÉRENCES

1. La vente à la bougie, également appelée vente à la chandelle, est une forme d’adjudication particulière qui consiste à enchérir tant que deux bougies sont allumées. Les enchères cessent dès que les deux chandelles ont atteint leur terme, ce qui clôt les enchères.
Cette pratique très ancienne se fait au moment de la dernière enchère. On allume alors une petite mèche qui, lorsqu’elle s’éteint, au bout de trente secondes, laisse monter une fumée. Après son extinction, une deuxième chandelle est allumée puis une troisième. Arrivée au terme de la combustion, si aucune autre nouvelle enchère ne survient pendant ce temps, l’adjudication est prononcée au profit du dernier enchérisseur.

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© Bernard MÉRIGOT, 22 novembre 2017 2017, 8 heures.


COMMENTAIRE DU 27 novembre 2017

Qu’est-ce qu’un cahier des charges d’une vente aux enchères publiques d’un bien immobilier ?

Dans le cadre d’une procédure de vente aux enchères « à la bougie», on parle de « Cahier des charges ». Pour les autres ventes, on parle de « Cahier des conditions ».

Les cahiers des charges sont des documents disponibles auprès du notaire vendeur. Ils décrivent les conditions de la vente :

  • la désignation complète du bien,
  • l’origine de propriété,
  • les dispositions d’urbanisme,
  • les servitudes éventuelles,
  • les certificats relatifs à la Loi Carrez, à l’accessibilité ou non-accessibilité au plomb, à l’amiante, à la présence éventuelle de termites, aux diagnostics de performance énergétique, électricité, gaz…,
  • les réponses au questionnaire du syndic s’il s’agit d’une copropriété,
  • la situation hypothécaire,
  • la date de la vente,
  • la mise à prix,
  • les frais d’organisation,
  • la faculté de surenchère,
  • les pièces annexes…

Lorsqu’il s’agit de terrains à bâtir et assimilés, sont mentionnées :

  • les dispositions d’urbanisme et limitations administratives au droit de propriété,
  • la possibilité d’utiliser les terrains ou assimilés pour la réalisation d’une construction avec indication de la destination du bâtiment projeté, de la localisation approximative, de la surface constructible et du nombre de niveaux.

Les Cahiers des charges des ventes aux enchères publiques de biens immobiliers appartenant aux collectivités locales sont des documents publics.

COMMENTAIRE DU 28 novembre 2017

Un exemple de cahier des charges de vente aux enchères publique de biens immobiliers appartenant à une collectivité territoriale.

La Ville de Savigny-sur-Orge, ainsi que Me Alain de PUISSEGUR, le notaire chargé de la vente, refusent présentement de communiquer le Cahier des charges de la vente aux enchères de La Savinière. Pourtant il s’agit d’un document public qui est communicable.

Pour preuve, le cas de la Ville de Toulouse. Celle-ci est propriétaire d’un immeuble, de deux maisons et d’un parking qu’elle a décidé, par délibération de son conseil municipal, de vendre aux enchères le 12 décembre 2017. Le Cabinet de notaires chargé de la vente a publié sur son site le cahier des charges de 62 pages de cette vente. Il est ainsi possible à tout le monde d’en prendre connaissance. On trouvera le pdf de ce document sous le lien suivant :

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COMMENTAIRE DU 28 novembre 2017

Un de nos correspondants nous a communiqué le cahier des charges daté du 14 septembre 2017, concernant la Vente aux enchères organisée par la Chambre des notaires de Paris, 12 avenue Victoria, Paris 1er, Séance du 21 novembre 2017, 14 h.

COMMUNE DE SAVIGNY-SUR-ORGE, Cahier des charges de la vente aux enchères publiques de l’ensemble immobilier situé à La Tranche-sur-Mer (Vendée) signé le 14 septembre 2017 par Éric MEHLHORN et Me Alain de PUISSEGUR (29 pages) p. 20

COMMUNE DE SAVIGNY-SUR-ORGE, Cahier des charges de la vente aux enchères publiques de l’ensemble immobilier situé à La Tranche-sur-Mer (Vendée) signé le 14 septembre 2017 par Éric MEHLHORN et Me Alain de PUISSEGUR, 29 pages.

Texte complet en pdf :

Cahier des Charges Saviniere

 

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017
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Patrimoine. La vente aux enchères de La Savinière, à La Tranche-sur-Mer (Vendée), colonie de vacances de la Ville de Savigny-sur-Orge (Essonne), le 21 novembre 2017

L’histoire de la colonie de vacances de la Ville de Savigny-sur-Orge a commencé en 1932. Elle s’est terminée en 2015 par la fermeture définitive de l’établissement après 83 années de fonctionnement (1932-2015).

La dernière page sera écrite le 21 novembre 2017, à 14 heures, par la vente aux enchères du terrain et des bâtiments appartenant à la commune de Savigny-sur-Orge. Une vente qui aura lieu au siège de la Chambre des Notaires de Paris, 12 avenue Victoria, Paris 1er, à 14 heures.

Vente de La Savinière à La Tranche-sur-Mer par la Ville de Savigny-sur-Orge. Extrait de Ventes aux enchères immobilières des Notaires, n° 406, Séances des 12 novembre et 5 décembre 2017, Chambre des Notaires de Paris, 12 rue Victoria, Paris 1er, p. 3.

© Paul-André BEAUJEAN, lundi 20 novembre 2017, 19 heures.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017
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Savigny-sur-Orge. L’affaire de La Savinière en Vendée : « à la recherche de la concertation perdue »

Le 13 avril 2015, sur proposition de son maire Éric MEHLHORN (LR), le conseil municipal de Savigny-sur-Orge décide la fermeture du centre permanent de classes de mer et de colonie de vacances « La Savinière », à La-Tranche-sur-Mer. La raison évoquée : ce patrimoine inestimable est un gouffre financier. (1) En 83 ans d’existence, une centaine de milliers de jeunes Saviniens s’y sont forgés des souvenirs inoubliables… Depuis l’été 2015, on n’entend plus résonner les rires des enfants de Savigny-sur-Orge sur la côte vendéenne. (2)(3)

6. LS CP FACADE

Colonie scolaire de Savigny-sur-Orge à La Tranche-sur-Mer, début des années 1940. Collection privée CAD/BM.

Le 28 juillet 2015, le maire décide de louer l’établissement à la commune de La-Tranche-sur-Mer, intéressée par les cuisines entièrement rénovées en 2009 et 2010 avec un coût de 1,4 millions d’euros pour les Saviniens. Le prix de cette location, 50 000 euros par an. (4)

11. D LS CV et CM 1983

Dépliant publicitaire sur le Centre permanent La Savinière, 1983 (recto). Fond privé CAD/BM.

Le compte administratif de l’année 2015 de la ville de Savigny-sur-Orge est adopté en séance du conseil municipal le 23 juin 2016. Les Saviniens constatent alors une situation paradoxale :  l’existence d’une économie de 2,2 millions en fermant de nombreuses structures municipales comme La Savinière et, en même temps, celle d’un excédent budgétaire de 3,5 millions d’euros… (5)

Dans cette affaire que sont devenus les fonctionnaires communaux employés du centre qui devaient quitter les lieux pour être « recasés » ailleurs ? Sur le carreaux d’après la rédaction du mensuel critique Le Sans-culotte 85, dans son édition de mai 2016. Les 22 agents n’ont apparemment pas retrouvé de poste de titulaire. Certains auraient bénéficié de formation, selon les syndicats. Trois vendéennes auraient été reclassées à Savigny-sur-Orge, mais sans aucune concertation préalable, sans pouvoir bénéficier du fameux « rapprochement familial »… (6)

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Document : COQ Marie, HODECENT Fabrice, « Centre de La Savinière à La Tranche : l’avenir des agents se jouent en région parisienne », Le Sans-culotte 85. Le canard vendéen qui ne joue pas les fayots, n° 95, mai 2016, p. 10. (6)

Comment une décision prise à Savigny-sur-Orge (Essonne) peut-elle produire des dégâts sociaux à 500 kilomètres de distance, à La Tranche-sur-Mer (Vendée) ? Depuis les années 1990, les fermetures des centres de vacances et de centres éducatifs – où se déroulent les classes vertes ou bleues – prolifèrent de façon continue. Au-delà de la casse patrimoniale soutenue et de la disparition de la mémoire collective en raison d’un gain financier communal quelconque, se pose le problème du respect du citoyen qu’il soit consommateur ou acteur. Dans l’affaire de La Savinière, il se sent trahi par une élite dirigeante qui décide et impose de façon autoritaire – comme autrefois – du seul fait qu’elle est élue. Les Saviniens n’ont pas été entendus, ni écoutés. Les Vendéens, fonctionnaires municipaux gérés par la ville de Savigny-sur-Orge, non plus.


Alors que les processus de concertation, de débat public et de dialogue sont entrés dans les mœurs depuis une vingtaine d’années, il est difficilement concevable qu’à l’échelle d’une commune, d’une intercommunalité, d’un établissement public territorial, d’une métropole, les décisions soient toujours prises de façon descendante, du haut (les élus) vers le bas (les citoyens). Un processus démocratique de médiation et de conciliation entre une élite dirigeante et ses administrés doit être mis en place pour faire en sorte qu’un dossier patrimonial comme celui de La Savinière n’existe plus.

La réponse sera peut-être donnée dans un autre domaine, celui de l’environnemental, lors de la conférence « Débat public, concertation, conciliation, médiation : quelles synergies ? » organisée par la Commission nationale du Débat public, le Conservatoire national des arts et métiers, Médiations plurielles et l’Institut de la concertation le 8 novembre 2016. (7) Encore, faudrait-il que les élus de Savigny-sur-Orge soient ouverts à l’idée même de la concertation… Autre événement sur l’agenda de Portes de l’Essonne Environnement en rapport avec la façon dont la commune de Savigny-sur-Orge a géré le dossier de La Savinière, le colloque sur « Patrimoine et débats publics : un enjeu citoyen », organisé aussi par le Conseil international des monuments et des sites et l’Institut de la concertation le 24 et 25 novembre 2016. (8) Encore faudrait-il que les élus saviniens soient conscients de la nécessité du processus démocratique dans la protection du patrimoine.


RÉFÉRENCES
1. MONNIOTTE-MÉRIGOT Sylvie, « La Savinière et Savigny-sur-Orge : après 83 ans d’une histoire d’amour, Eric Mehlhorn décide une séparation fatale », www.portes-essonne-environnement.fr, 16 avril 2015 : http://portes-essonne-environnement.fr/la-saviniere-et-savigny-sur-orge-apres-83-ans-dhistoire-damour-eric-mehlhorn-decide-une-separation-fatale/.
2. MONNIOTTE-MÉRIGOT Sylvie, « La Savinière, un établissement modèle… qui ne l’est plus pour la municipalité savinienne », www.portes-essonne-environnement.fr, 27 avril 2015 : http://portes-essonne-environnement.fr/la-saviniere-un-etablissement-modele-qui-ne-lest-plus-pour-la-municipalite-savinienne/.
3. MONNIOTTE-MÉRIGOT Sylvie, « La Savinière, la juste mémoire des Saviniens et de Savigny-sur-Orge (juin 1940) », www.portes-essonne-environnement.fr, 29 avril 2015 : http://portes-essonne-environnement.fr/la-saviniere-la-juste-memoire-des-saviniens-et-de-savigny-sur-orge-juin-1940/.
4. VAGNEUX Olivier, « Des documents sur la location de la Savinière de Savigny-sur-Orge », Le Savinien libéré, 8 août 2015 : https://oliviervagneux.wordpress.com/2015/08/08/des-documents-sur-la-location-de-la-saviniere-de-savigny-sur-orge/.
5. VAGNEUX Olivier, « Des enjeux du conseil municipal de Savigny-sur-Orge du 23 juin 2016 », Le Savinien libéré, 21 juin 2016 : https://oliviervagneux.wordpress.com/2016/06/21/des-enjeux-du-conseil-municipal-de-savigny-sur-orge-du-23-juin-2016/.
6. Document : COQ Marie, HODECENT Fabrice, « Centre de La Savinière à La Tranche : l’avenir des agents se jouent en région parisienne », Le Sans-culotte 85. Le canard vendéen qui ne joue pas les fayots, n° 95, mai 2016, p. 10.

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Une du mensuel Le Sans-culotte 85. Le canard vendéen qui ne joue pas les fayots, n° 95, mai 2016, p. 1/16.

7. « Débat public, concertation, conciliation, médiation : quelles synergies ? », conférence proposée par la CNDP, le Cnam, Médiations plurielles et l’Institut de la concertation, 8 novembre 2016, Cnam, 292 rue Saint-Martin, Paris 3e.
8. « Patrimoine et débats publics : un enjeu citoyen », colloque proposé par ICOMOS France et l’Institut de la concertation, 24 et 25 novembre 2016, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, 11 rue du Séminaire de Conflans, 944220 Charenton-le-Pont.

© Paul-André BEAUJEAN, 19 juillet 2016, 10 h.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2016.