Archives de catégorie : Eau potable

Journée technique de l’eau du SIAHVY, 24 juin 2014

Ce mardi 24 juin 2014, s’est tenue la cinquième journée annuelle technique de l’eau organisée par le Syndicat Intercommunal de l’Aménagement Hydraulique de la Vallée de l’Yvette (SIAHVY). Ce syndicat regroupe 34 communes situées sur le bassin versant de l’Yvette et de ses affluents. Dans le périmètre de la communauté d’agglomération des Portes de l’Essonne sont concernées les communes de Savigny-sur-Orge et Morangis. Concernant l’exploitation hydraulique et l’entretien de la rivière environ 2,7 M € ont été consacrés au fonctionnement et 3,7 M € à l’investissement. Concernant l’assainissement 9 M € ont été consacrés au fonctionnement et 5,2 M € à l’investissement.

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La mascotte du SIAHVY.

Le SIAHVY est financé par les recettes issues des redevances indexées sur la consommation d’eau potable des particuliers et des entreprises, les subventions communales liées à la collecte des eaux usées, les subventions départementales, régionales, et l’agence de l’eau Seine Normandie …

Pour l’assainissement, le SIAHVY se charge de la collecte des eaux usées mais il ne les traite pas. Celles-ci transitent par le réseau du Syndicat de l’Orge (ex-SIVOA, Syndicat intercommunal de la Vallée de l’Orge Aval) pour être traitées par le Syndicat Interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP) à l’usine Seine Amont située à Valenton. Face à des coûts de traitement élevés du SIAAP, le SIAHVY a envisagé d’être autonome et de construire une station d’épuration. Celle-ci ne verra finalement pas le jour, le SIAAP ayant fortement souhaité pour que la réalisation n’ait pas lieu.

Notons que Michel BARRET est le nouveau président du SIAHVY en remplacement de Daniel SIROT. François VIVIEN reste attaché à la Direction générale des services du SIAHVY.

Le programme de cette journée technique était consacré, cette année, à la visite de 3 chantiers en cours. (1)

1. Le dévoiement du collecteur intercommunal d’assainissement des eaux usées des Grands Prés de Vaugien à Saint-Rémy-lès-Chevreuse

Ce vaste chantier en compte trois en réalité : le dévoiement du collecteur intercommunal, le raccordement de Saint-Rémy-lès-Chevreuse au réseau d’assainissement, et l’implantation d’un poste de refoulement. Le financement (1,7 M €) provient à 60 % de l’agence de l’eau Seine Normandie, 10 % de la région Ile-de-France, 10 % du Conseil général de l’Essonne et 20 % du SIAHVY. La visite de chantier a permis d’examiner les pompes de rehaussement avant leur pose. Ces pompes – deux principales et une de secours – refouleront à une hauteur de cinq mètres. Après observation de celles-ci, on comprend mieux les mises en garde des services en charge de l’assainissement sur la nature des effluents. En effet, il ne faut pas jeter les lingettes et autres produits d’hygiène de la même dimension à l’égout. Cela détériore les pompes. Par ailleurs, notons que l’alimentation électrique des pompes n’est pas secourue. En cas de coupure prolongée, le service de télégestion lance une alerte. Le service d’assainissement doit mettre en place des moyens de secours comme un groupe électrogène pour éviter une pollution du cours d’eau voisin par un débordement du réseau d’eaux usées.

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Vue aérienne du chantier. © 2014 SIAHVY.

Pompes de relevage sur l'Yvette à Gif 2014-06-24

Pompes de relevage, sur l’Yvette à Gif, avant leur pose. © 2014 JMC.

3 vannes de répartition local enterré pompes de relevage Gif sur Yvette 2014-06-24

Trois vannes de répartition dans un local enterré des pompes de relevage. © 2014 JMC.

2. La restauration de la continuité écologique de la Mérantaise à Gif-sur-Yvette et le programme de lutte contre les inondations

Ces travaux concerne le cours d’eau la Mérantaise un affluent de l’Yvette à Gif-sur-Yvette, aux abords du campus du CNRS. La Mérantaise est sujette à de fortes crues par temps d’orage. Il y a eu cinq graves inondations en moins dix ans. Le SIAHVY a donc entrepris de restaurer le cours d’eau d’une manière sinueuse comme cela l’était à l’origine avant son bétonnage et d’élargir le pont situé en amont. Notons que bien qu’étant sur l’emprise privée du CNRS, le campus est un lieu ouvert. Les visiteurs extérieurs sont autorisés à se promener le long des rives. Nous pouvons que saluer cet esprit d’ouverture : il contraste fortement avec l’attitude particulièrement intransigeante et crispée des Hôpitaux de Paris concernant l’accès des berges de l’Orge dans la traversée de l’hôpital du Perray-Vaucluse.

La Mérentaise à Gif-sur-Yvette aux abords du CNRS avant les travaux

La Mérentaise à Gif-sur-Yvette, aux abords du CNRS, avant les travaux. © 2014 SIAHVY.

La Mérentaise à Gif sur Yvette aux abords du CNRS avec les visiteurs 2014-06-24

Les berges de la Mérentaise après renaturation. © 2014 JMC.

La Mérentaise à Gif sur Yvette aux abords du CNRS 3 2014-06-24

Les berges de la Mérentaise après renaturation. © 2014 JMC.

3. Le chantier du Moulin de Saulx, futur siège du SIAHVY

Le moulin de Saulx-les-Chartreux a été acquis en 2007 pour la somme de 1,2 M €. Il était destiné initialement à en faire un espace pédagogique dédié à l’eau. Le SIAHVY a décidé de transférer son siège situé à Villebon-sur-Yvette au moulin de Saulx. L’opération de remise en état et des aménagements des bâtiments a coûté, selon l’affichage à l’entrée du chantier, 2,5 M € TTC. La surface habitable projetée étant de 600 m², cela nous fera le m² à plus 6100 €. Ces travaux comprendront outre la rénovation des bâtiments, la restauration de la roue à aubes du moulin qui produira de l’électricité d’une puissance d’une dizaine de kilowatts (selon ce qui est habituellement constaté sur ce type d’installation). Pour information, la centrale hydroélectrique de Beauchastel sur le Rhône produit 192 mégawatts. Il ne faut pas oublier que le moulin ne doit pas perturber l’écoulement des eaux au risque de rompre la continuité écologique entre aval et amont.  L’installation du moulin comprendra aussi un dispositif de récupération de chaleur sur les eaux usées à  l’aide d’un système de type pompe à chaleur. On peut toutefois s’interroger sur l’impact des eaux usées très froides sur l’activité biologique en station d’épuration ou le risque de colmatage des canalisations.

visite de chantier du futur siège du SIAHVY 2 2014-06-24

Visite de chantier du futur siège du SIAHVY, le 24 juin 2014, à Saulx-les-Chartreux. © 2014 JMC.

Au-delà de la lecture d’un simple rapport d’activité (2), ces journées techniques sont particulièrement intéressantes. Par la rencontre informelle des différents acteurs (élus, opérateurs de la maîtrise d’ouvrage, opérateurs de la maîtrise d’œuvre, autres associations …), elles mettent le citoyen en condition d’apprentissage et de questionnement sur un sujet qu’il aborde bien souvent que par le biais d’une facture. Elles permettent ainsi de contrôler un pan de la gestion du service public.

DOCUMENTS
1.
SIAHVY Journée Technique de l’eau 2014-06-24.
2.
Rapport activité SIAHVY 2013.
3. exploitation-des-stations-dépuration.

© Jean-Marie CORBIN, 21 juillet 2014.

Être goûteur d’eau chez Lyonnaise des Eaux

Depuis environ une décennie, Lyonnaise des Eaux s’est entourée d’environ 500 goûteurs d’eau bénévoles répartis sur une centaine de communes du sud francilien.

ÊTRE GOUTEUR D’EAU

Les goûteurs sont le complément des analyses traditionnelles réalisées sur 54 paramètres  de qualité (microbiologiques et chimiques) dans le but d’améliorer la qualité gustative de l’eau du robinet. En effet, le palais humain recèle des sensibilités aux goûts et aux odeurs insoupçonnées. Avec un peu d’entraînement, il est notamment possible de distinguer en infimes quantités les arômes et les goûts de chlore, de sel, de terre, de moisi, ou de produit pharmaceutique par rapport à leurs absences dans une eau neutre.

Les goûteurs sont préalablement formés à la détection de ces différentes nuances au cours de réunions qui se tiennent une ou deux fois par an. Les goûteurs revenus à leur domicile transmettent par internet 1 à 2 fois par semaine leurs observations sur la qualité gustative de l’eau.

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Analyse du 4 avril 2014 d’un goûteur d’eau de Savigny-sur-Orge.

UN SERVICE PUBLIC MAJEUR

Ces formations sont aussi l’occasion pour Lyonnaise des Eaux de présenter ses activités de producteur et de distributeur d’eau potable. L’eau est en majeure partie prélevée dans la Seine, pour être traitée dans les usines de traitement d’eaux de surface de Morsang-sur-Seine, Vigneux-sur-Seine et Viry-Châtillon. Elle est ensuite distribuée dans les différentes communes du sud francilien comme indiqué sur la carte. Les réseaux d’eau potable sont interconnectés entre différents producteurs afin de pallier à toute éventualité d’incident. L’eau potable est un service public majeur, une discontinuité de service est toujours critique.

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Carte du réseau de distribution de l’eau. © Lyonnaise des Eaux.

Les traitements de potabilité d’eau sont de plus en plus poussés, non pas à cause du niveau de pollution de la Seine qui, au contraire, aurait tendance à s’améliorer depuis ces dernières années, mais à cause d’exigences sanitaires de plus en plus fortes.

L’EAU, UNE DENRÉE RARE ET PRÉCIEUSE

Avec l’accroissement de la population en Ile-de-France, la demande en eau a été multiplié par 2,5 de 1962 à 1990. Elle a ensuite diminué de 25 % malgré la poursuite de cette croissance. La prise en compte du coût du service de l’eau (environ 5 € le m3, assainissement inclus) a induit une prise de conscience collective (résidentiels, industries, producteurs et distributeurs) de la rareté des ressources en eau, de la nécessité d’en prendre soin en modérant les usages et en continuant d’investir sur les équipements et les réseaux pour répondre aux attentes actuelles et à venir.

RÉFÉRENCE
Renseignements et contact :
http://www.goutdeleau.com et webmaster.goutdeleau@lyonnaise-des-eaux.fr

Extraits d Histoire de LDE dans le Sud Ile de France – Lyonnaise des Eaux avril 2014

© Jean-Marie CORBIN, 4 avril 2014.