Archives de catégorie : Travaux à l’aéroport d’Orly

Orly. L’aéroport de Paris-Orly perd-il le Nord ?

Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 mars 2019, le Groupe ADP, propriétaire et gestionnaire de l’aéroport de Paris-Orly a débaptisé les halls « Orly Sud » et « Orly Ouest » pour leur donner le nom de « Orly 1, Orly 2, Orly 3 et Orly 4 ». L’opération a consisté à remplacer l’ensemble de la signalétique, tant interne qu’externe, entre 21 heures et 6 heures du matin.
Est-ce un acte anodin ? En quoi un changement de dénomination d’un lieu modifie-t-il son identité ? A quelle logique d’entreprise répond-il ? A quelle intelligence territoriale participe-t-elle à l’heure de la privatisation du service public aéroportuaire
et de la mondialisation des transports aériens ?

« Non à la privatisation d'Aéroport de Paris », Aéroport de Paris-Orly, 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD.

« Non à la privatisation d’Aéroport de Paris », Aéroport de Paris-Orly, 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


« Non à la privatisation » peut-on lire ce lundi 18 mars 2019 sur la banderole, apposée par la CGT de l’aéroport de Paris-Orly. Elle accueille les passagers qui empruntent le Tram n°7 à la station « Aéroport d’Orly ». La modification de la dénomination des différents bâtiments de l’aérogare d’Orly, opérée dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 mars, intervient quelques jours après un vote important à l’Assemblée nationale, le jeudi 14 mars 2019, concernant précisément le statut des aéroports.
Les députés, au terme de très longs échanges, ont adopté en nouvelle lecture, par 42 voix contre 17, l’article 49 de la « loi Pacte » qui ouvre la voie à la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP). Cet article  prévoit de supprimer l’obligation pour l’État de détenir la majorité du capital d’ADP. Toute la journée, les parlementaires des différents groupes se sont succédé au micro pour donner leur position sur le projet du gouvernement. La majorité des orateurs, de droite comme de gauche, ont farouchement contesté ce projet, reprochant au gouvernement de commettre une « erreur irréparable », comme l’a déclaré le député des Landes, Boris VALLAUD (1).


Propriétés immobilières. Le Groupe ADP est le propriétaire de terrains d’une superficie totale de 6 686 hectares dont 4 601 hectares affectés aux activités aéronautiques, 775 hectares de surfaces non exploitables et 1 310 hectares affectés aux activités immobilières.

La valeur nette des terrains aménageables s’élève à 120 millions d’euros, les constructions immobilières à 5 615 millions d’euros et les infrastructures techniques à 212 millions d’euros. L’activité immobilière de Groupe ADP représente un chiffre d’affaires de 263 millions d’euros en 2016.

ADP possède sur ses terrains 1 125 000 m2 de surface utile commercialisable.

Les terrains loués à des tiers sont situés à :

  • Paris-Charles-de-Gaulle pour 286 hectares,
  • Paris-Orly pour 120 hectares,
  • Paris-Le Bourget et les aérodromes d’aviation générale pour 124 hectares.

À travers plusieurs filiales (dont Cœur d’Orly Investissement et Roissy Continental Square), le Groupe ADP gère ses actifs immobiliers à destination des professionnels sur les sites des aéroports de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Il possède également Roissypôle, un complexe immobilier au cœur de Paris-Charles de Gaulle. Le site comprend 230 000 m2 de bureaux et 112 000 m2 d’hôtels.

L’actualité générale concernant un sujet donné est la superposition de plusieurs actualités partielles. Lorsque l’on considère le contexte institutionnel de l’avenir du Groupe Aéroport de Paris, on ne peut pas  juger que la modification de la dénomination des aérogares est un événement  anodin : il constitue l’acte 1 de la privatisation.

Régis LACOTE, directeur de l’aéroport d’Orly lors du baptême des aérogares « Orly 1-2-3-4 », lundi 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


L’aéroport d’Orly n’existe pas, c’est un « non lieu » ? Marc AUGÉ s’interroge. Peut-on s’identifier à un supermarché, à une chaîne d’hôtels internationale, à un camps de réfugiés, à des autoroutes, au TGV (qui change de nom : le dernier appartient au sabir franco-américain : « Ouigo»), à des aéroports ? Il s’agit chaque fois d’espaces de transit. Ce sont pour Marc AUGÉ des non lieux où se déplacent des individus solitaires, incapables de proposer la moindre identification : grande indistinction, grand anonymat. (2) Alors, à quoi bon se référer au points cardinaux comme le Sud ou l’Ouest ? Peu importe où l’on se trouve. Peu importe de « se repérer ». De simples numéros sont donc bien suffisants.


Les communes riveraines de l’aéroport d’Orly croient – et font croire – que celui-ci appartient à leur territoire. C’est oublier que l’on n’y vient pas sans raison, et que l’on n’y pénètre pas sans se soumettre à certaines règles. Michel FOUCAULT a défini sous le nom d’hétérotopie (du grec « topos », « lieu », et hétéro, « autre ») ce qu’il a désigné comme des « espaces autres ». (3) Les hétérotopies constituent une localisation physique de l’utopie, des espaces concrets qui hébergent un imaginaire, qui effectuent une mise à l’écart, des lieux à l’intérieur de la société qui obéissent à des règles qui sont autres. Le fondateur de cet imaginaire a un nom, c’est Gilbert BÉCAUD avec sa chanson « Dimanche à Orly ». (4) Ce n’est pas une anecdote. Quant-au tournant de l’hétérotopie mondialisée de l’aéroport d’Orly, ce ne sera pas une chanson, ce sera sa privatisation. Comme pour l’aéroport de Toulouse.

L’acte 2 sera l’inauguration du « bâtiment de jonction » (Orly 3, mis en service le 2 avril), en attendant la construction de Orly 5… Prochain rendez-vous pour les habitants des communes riveraines, les travaux de réfection des pistes durant l’été prochain (du 28 juillet au 2 décembre 2019). De grandes vacances. Nous y reviendrons.

« Orly 1 ». Nouvelle dénomination de l’aérogare « Orly Ouest » par le Groupe ADP (Aéroport de Paris) dans la nuit du 18 au 19 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.


RÉFÉRENCES

1. « Aéroports de Paris, une privatisation contestable. Éditorial », Le Monde, 19 mars 2019. https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/19/groupe-adp-une-privatisation-contestable_5438217_3232.html
2. AUGÉ, Marc,
Non-lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Seuil, 1992. Coll. « La librairie du XXIe siècle ».
3. FOUCAULT Michel, « Des espaces autres »,  Architecture, Mouvement, Continuité, no 5, octobre 1984, p. 46-49. Conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967.
FOUCAULT Michel, « Des espaces autres », Dits et écrits (1984), Tome IV, Gallimard, 1994, p. 752-762.
4. BÉCAUD Gilbert, « Dimanche à Orly » , Paroles de Julie MILLER, 1963.

Dimanche à Orly (1963)
« Lorsque Gilbert Bécaud crée cette chanson en 1963, l’aéroport Orly vient d’être inauguré deux ans auparavant, en 1961, par le président de la République Charles de Gaulle. C’est l’époque des avions « Caravelles », des avions à réaction que tout le monde vient admirer sur les terrasses d’Orly, le quatrième aéroport du monde. Trois millions de visiteurs viennent chaque année, en habit du dimanche, quasiment autant qu’à la Tour Eiffel. »

AURENCHE Sophie, « Gilbert Bécaud et son ode à l’aéroport d’Orly », Douce France, RTL, 28 juillet 2015. https://www.rtl.fr/actu/conso/gilbert-becaud-et-son-ode-a-l-aeroport-d-orly-7779232542


LÉGENDES DES ILLUSTRATIONS

  • « Non à la privatisation d’Aéroport de Paris », Aéroport de Paris-Orly, 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.
  • Régis LACOTE, directeur de l’aéroport d’Orly lors du baptême des aérogares « Orly 1-2-3-4 » le lundi 18 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.
  • « Orly 1 ». Nouvelle dénomination de l’aérogare « Orly Ouest » par le Groupe ADP (Aéroport de Paris) dans la nuit du 18 au 19 mars 2019. © Photographie Bernard Mérigot/CAD pour PEE.

© Bernard MÉRIGOT et Marie LAPEIGNE , article mis en ligne le 30 mars 2019, 13 heures.

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Aéroport d’Orly. Nouvelles nuisances en perspective, les riverains se mobilisent

Une nouvelle tranche de travaux de réfection des pistes de l’aéroport d’Orly durant l’été 2019 (du 22 juillet au 18 novembre) est annoncée. Elle aura pour conséquence le détournement des avions. De ce fait, de nouvelles zones seront survolées à basse altitude, ce qui créera de nouvelles nuisances pour les habitants survolés. Comme disent les médias, « les riverains se mobilisent ».

Fermeture de la piste 3 (08/26) du 29 juillet au 1er décembre 2019, extrait de « Travaux Orly Piste 3 (08/26) » édité par le ministère de la Transition écologique et solidaire, Direction générale de l’aviation civile, FABEC, SESAR, p. 2.


Mobilisations citoyennes

Il faut qu’une situation se dégrade, ou bien que l’on annonce qu’elle se dégradera, pour que des mobilisations citoyennes se manifestent. Ce principe se vérifie dans tous les domaines, notamment dans celui des relations que les institutions en place entretiennent avec les habitants.

  • D’un côté, le pouvoir et ses représentants (1) essaient de « faire passer » (au nom du progrès, de modernisation, d’amélioration de la sécurité…) des actions qui ont pour conséquence de détériorer des conditions de vie existantes.
  • D’un autre côté, des riverains et leurs associations qui dénoncent ces atteintes. Les uns et les autres sont confrontés à une notion à la fois réelle et fuyante,  celle du seuil de tolérance, dans le cas des nuisances aériennes, vis-à-vis du bruit et de la pollution de l’atmosphère (combustion du kérosène, émission de poussières fines…).

Comment définir l’optimum de tranquillité, de qualité de vie et de limitation des pollutions pour les habitants d’un territoire ? Peut-être comme un état précaire et passager dont le souci est simple : pas d’augmentation des gènes existantes, le moins de nuisances possibles, le plus de réduction des nuisances actuelles.

L’association de Défense des riverains de l’Aéroport de Paris-Orly (DRAPO) a tenu une réunion à Savigny-sur-Orge le vendredi 1er février 2019. Son président Gérard BOUTHIER, maire-adjoint de Yerres (Essonne), a rappelé que « les vols de nuit ont progressé de 2% entre 2014 et 2016, les gros porteurs étant les avions les plus bruyants. L’été dernier, il y a eu jusqu’à un survol toutes les seize minutes ». L’association a été créée en 2001 sous le nom de AVEVY. Son action s’étend sur les 1 900 000 habitants qui vivent dans les 251 communes du Sud Essonne survolées par les avions desservant l’aéroport d’Orly. Elle organise un rassemblement de protestation ce samedi 16 février à l’aéroport à 10 heures.


RÉFÉRENCES DE L’ARTICLE
1. Quels sont les représentants des pouvoirs ? Il est étonnant de constater que les documents publics concernant les nuisances produites sur les riverains par les travaux d’aménagement n’émanent pas d’une autorité, mais d’une pluralité d’autorités responsables :

  • Ministère de la Transition écologique et solidaire
  • Direction générale de l’aviation civile (DGAC)
  • Functional Airspace Block Europe Central (FABEC)
  • Single European Sky ATM Research (SESAR)
  • Groupe ADP/Aéroport de Paris

On peut considérer que la complexité des dossiers traités peut servir de justification à une pluralité d’autorités. En revanche, on doit également prendre en compte le jeu de renvoi que chaque autorité pratique à l’égard des autres : « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ». L’espace aérien français appartient de plus en plus à des instances européennes et mondiales (Functional Airspace Block Europe Central, Single European Sky ATM Research). Cela ne saurait en rien excuser que l’habitant ou le riverain des zones survolées se voit imposer des nuisances : il veut savoir ce qui se passe au-dessus de son appartement, de sa maison, de son jardin, de son école, de son entreprise…


LÉGENDE DES ILLUSTRATIONS
Fermeture de la piste 3 (08/26) du 29 juillet au 1er décembre 2019, extrait de « Travaux Orly Piste 3 (08/26) » édité par le ministère de la Transition écologique et solidaire, Direction générale de l’aviation civile, FABEC, SESAR, p. 2.


DOCUMENT

NUISANCES AÉRIENNES AUTOUR D’ORLY
L’INQUIÉTUDE DES RIVERAINS

DRAPO, l’association de Défense des riverains de l’Aéroport de Paris-Orly, est un réseau qui défend les riverains de l’aéroport d’Orly, va mener des actions face à l’accroissement des nuisances faites aux riverains.

Face aux nuisances aériennes autour de la plateforme d’Orly, ils ont décidé de hausser le ton. Les membres du réseau DRAPO, qui défendent les riverains de l’aéroport, comptent bien faire parler d’eux ces prochains jours. Inquiet de la probable privatisation du groupe ADP, ce collectif appelle à un rassemblement de protestation le 16 février à l’aéroport d’Orly.

Ce vendredi 1er février 2019 à Savigny-sur-Orge (Essonne), Gérard BOUTHIER, président de DRAPO, entouré d’élus de communes de l’Essonne, du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne, et d’associations environnementales, a rappelé les derniers développements dans ce dossier des nuisances aériennes qui impactent près de deux millions d’habitants autour d’Orly.

Avec le passage d’ADP sous giron privé, les défenseurs des riverains, tout comme certains élus, craignent que des verrous sautent. « Le couvre-feu sera-t-il préservé ? Y aura-t-il des travaux d’extension des pistes ? », questionne ainsi Eric MEHLHORN, maire (LR) de Savigny-sur-Orge. Pour DRAPO, c’est bel et bien la question des pollutions qui est au coeur du débat. Pollution sonore bien sûr mais aussi celle de la qualité de l’air, moins souvent évoquée dans ce débat sur les nuisances aériennes.

« Une étude d’AirParif révèle que les émissions d’oxydes d’azote de la plateforme d’Orly sont équivalentes à celle du périphérique parisien », rappelle Gérard BOUTHIER. « La qualité de l’air autour des aéroports est également dégradée par une présence très supérieure à la normale de particules ultra-fines », ajoute le responsable associatif. « Il y a une vraie communication à mettre en place auprès des habitants qui n’ont pas toujours conscience du lien entre l’activité des aéroports et la pollution de l’air », reconnaît de son côté Michel Papin, le maire (LR) de Lésigny.

De 27 millions à 33 millions de voyageurs

L’extension prochaine de l’aéroport du sud francilien et le passage en 4 ans de 27 millions à 33 millions de voyageurs sont un autre sujet de préoccupation. « Le bruit est un problème de santé publique qui trouble le sommeil et favorise le stress, rappelle DRAPO. Or, les vols de nuit ont progressé de 21, 8 % entre 2014 et 2016. Les gros porteurs sont les plus bruyants. Leur nombre a augmenté de 13% en dix ans. Un record a été battu l’été dernier avec un vol de ces gros avions toutes les 16 minutes. »

Si ADP admet que certaines compagnies aériennes passent volontiers à des appareils de plus forte capacité, elle met aussi en avant la modernisation des flottes : « L’A 320 Néo qui est moins bruyant et consomme moins fait son apparition, avance le groupe. Par ailleurs, le développement d’Orly comme des autres plateformes est très encadré. Nous faisons en sorte de nous montrer exemplaires avec une croissance maîtrisée des aéroports qui restent facteurs de richesses pour les territoires et d’emplois pour les habitants. »

RÉFÉRENCES DU DOCUMENT
« Nuisances aériennes autour d’Orly : l’inquiétude des riverains », Le Parisien, (Édition numérique), 2 février 2019. Article de Laurent DEGARDI.
http://www.leparisien.fr/essonne-91/nuisances-aeriennes-autour-d-orly-l-inquietude-des-riverains-02-02-2019-8002563.php
Voir aussi :
« Les riverains d’Orly haussent le ton », Le Parisien (Édition papier du quotidien), 3 février 2019. Article de Laurent DEGRADI.

© Marie LAPEIGNE, article mis en ligne le 16 février 2019, 8 heures.

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Aéroport d’Orly. Fin des travaux d’été de la piste n°4 : une bonne nouvelle relative

L’aéroport d’Orly a entrepris d’importants travaux de réfection de la piste n° 4 durant l’été 2017. La période de travaux prévue était celle du mardi 25 juillet au jeudi 31 août. Ils se sont achevés plus tôt que prévu, le vendredi 25 août, soit près d’une semaine avant la date annoncée. L’expérience acquise durant le premier chantier conduit durant l’été 2016, les conditions météorologiques favorables ainsi qu’une absence d’imprévus expliquent cette performance. Faut-il pour autant considérer sans réserve cette fin de chantier comme une « bonne nouvelle » ?  

Aéroport d’Orly. Au bout de la piste, la plage… Visite des travaux de construction de la zone de sécurité (RESA : Runway End Safety Area) à l’extrémité de la piste n° 4, 25 juillet 2017. © Photographie BM/CAD pour PEE, 2017.

Les riverains habituellement non survolés de la vallée de l’Orge qui se sont trouvés sous les avions en juillet et août 2017 se réjouissent bien évidemment de cette achèvement anticipé.

Néanmoins ce « retour à la normale » doit être nuancé dans la mesure où les riverains des communes survolées habituellement continuent de subir les mêmes nuisances que par le passé. Pas de bonne nouvelle pour eux.

Il faut considérer que les nuisances sonores causées aux riverains des aéroports par les avions sont à la fois des faits vécus et des discours, c’est-à-dire des objets de langage. On parle des faits, dont on se plaint, on écrit sur eux…

Tout fait présenté comme évident est pris dans la vérité particulière de celui qui l’énonce. Nous vivons une époque paradoxale où une aggravation temporaire est justifiée comme un mal qui doit être subi dans l’intérêt général. Dès lors l’atténuation d’une aggravation, ou la suppression de nuisances nouvelles – c’est-à-dire un retour à un état antérieur – est entendue comme une amélioration, voire comme une victoire des protestataires.

La seule question qui vaille est celle-ci : la somme des nuisances est-elle en augmentation ou en diminution ?


DOCUMENT

LES TRAVAUX D’ÉTÉ DÉJÀ BOUCLÉS À L’AÉROPORT

Bonne nouvelle pour les riverains de l’aéroport d’Orly. Les travaux de rénovation et de mise en conformité de la piste 4 de l’aéroport viennent de se terminer avec une semaine d’avance. « Ces travaux ont bénéficié d’un déroulé optimal sans aléa technique et d’une météo favorable », se félicite dans un communiqué le groupe Aéroport de Paris (ADP). Le trafic aérien a pu de nouveau transiter par cette piste, fermée depuis le 25 juillet, dès hier et délester les pistes annexes qui occasionnaient d’importantes nuisances sonores.

Le Parisien, Édition Essonne, samedi 26 août 2017.


© Marie LAPEIGNE, 26 août 2017, 10 h 52.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017.
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Aéroport d’Orly. Reportage sur les travaux de la piste n° 4

Les travaux sur la piste n° 4 de l’aéroport d’Orly se déroulent du 25 juillet au 31 août 2017. Les riverains ne peuvent l’ignorer puisqu’une partie du trafic est détournée sur la piste n° 2 et ils sont survolés par les avions. Nous vous présentons un reportage inédit de la visite du chantier qui a eu lieu le 26 juillet. Destinée à la presse, elle était guidée par Franck MEREYDE, directeur de l’aéroport Paris-Orly, accompagné par les responsables du chantier.

Aéroport d’Orly. Présentation des travaux de rénovation de la piste n° 4 par Franck MEREYDE, directeur de l’aéroport, le mercredi 26 juillet 2017. © Photographie BM/CAD pour PEE.

Le chantier de rénovation est composé de 40 sous-chantiers. Il mobilise 700 personnes, appartenant à 40 entreprises, qui se relaient jour et nuit. Il comprend principalement :

  • la rénovation de la chaussée aéronautique,
  • la mise en conformité RESA (Runway End Safety Area),
  • l’amélioration des performances de la piste pour les atterrissages face à l’ouest,
  • la rénovation du système de balisage lumineux avec des Led,
  • l’aménagement de tous les obstacles dans la bande de 150 m de l’axe de la piste.

Aéroport d’Orly. Travaux de rénovation de la piste n° 4 de l’aéroport d’Orly. La piste n° 4 est longue de 3 650 mètres. © Photographie BM/CAD pour PEE, mercredi 26 juillet 2017.

Aéroport d’Orly. Travaux de rénovation de la piste n° 4. Dépose d’une balise encastrée dans la piste qui compte 1 870 feux de balisage. © Photographie BM/CAD pour PEE, mercredi 26 juillet 2017.

Aéroport d’Orly. Travaux de rénovation de la piste n° 4. Rabotage de la couche de roulage. 470 000 m2 de surface seront traités. © Photographie BM/CAD pour PEE 2017, mercredi 26 juillet 2017.

Aéroport d’Orly. Travaux de rénovation de la piste n° 4. Rabotage de la couche de roulage. 470 000 m2 de surface seront traités. © Photographie BM/CAD pour PEE 2017, mercredi 26 juillet 2017.

Aéroport d’Orly. Construction de 50 000 m2 de RESA à l’extrémité de la piste n° 4. © Photographie BM/CAD pour PEE 2017, mercredi 26 juillet 2017.

Aéroport d’Orly. Franck MEREYDE, directeur de l’aéroport Paris-Orly, répond aux questions de la presse lors de la visite du chantier de rénovation de la piste n° 4. © Photographie BM/CAD pour PEE, mercredi 26 juillet 2017. Pour visionner le reportage de l’équipe de télévision BFM tv : http://www.bfmtv.com/planete/lifting-geant-pour-l-une-des-pistes-de-l-aeroport-d-orly-1225099.html.

Portes de l’Essonne Environnement (PEE) publie ce reportage dans le cadre de son partenariat avec Territoires et démocratie numérique.

© Bernard MÉRIGOT, 12 août 2017, 19 heures.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017.
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Aéroport d’Orly. Survol par des avions en infraction au couvre-feu nocturne

Dimanche 30 juillet 2017, dans les communes de la Vallée de l’Orge, voisines de l’aéroport de Paris-Orly, il va bientôt être minuit. Vous pensez que des dizaines de milliers d’habitants soit dorment, soit vont bientôt dormir ? Et bien non.

Minuit moins vingt. un premier avion décolle de la piste n° 2 et les survole. Minuit moins dix passé, un deuxième avion décolle à son tour et les survole. Tous deux sont en infraction avec les règles d’utilisation établies par l’État : un couvre-feu entre 23 heures 30 et 6 heures.

  • Vol de nuit est un roman d’Antoine de SAINT-EXUPÉRY paru en 1931 qui a obtenu le Prix Fémina. André GIDE en a rédigé la préface.
  • Vols de nuits n’est pas de la littérature, mais une machine à réveiller les riverains des aéroports et à les empêcher de dormir. Il s’agit bien d’un vol : vol de sommeil, vol de repos, vol de tranquillité.

Ces deux survols, qui proviennent de décollages de la même piste 2 d’Orly, concernent les communes d’Athis-Mons, Paray-VieIlle-Poste, Juvisy-sur-Orge, Savigny-sur-Orge, Morsang-sur-Orge, Villemoisson-sur-Orge…

Nous avons interrogé ADP qui nous a founis les indications ITRAP ci-dessous (NB. L’altitude concerne la commune de Savigny-sur-Orge. Elle est plus faible pour Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge, et plus élevée pour les autres communes).

Premier survol : vingt minutes avant minuit (environ)

Aéroport d’Orly est en infraction à la réglementation du couvre-feu qui interdit les survols aériens. Dimanche 30 juillet 2017, 23 heures 42.

  • Date et heure : 30/07/2017
  • Heure : 23 :42 :00
  • Vol n° : 13354764
  • Type d’avion : B734
  • Plateforme : Orly
  • Mouvement : Décollage
  • Altitude : 624
  • Vitesse : 323

Second survol, cinq minutes avant minuit (environ)

Aéroport d’Orly est en infraction à la réglementation du couvre-feu qui interdit les survols aériens. Dimanche 30 juillet 2017, 23 heures 55.

  • Date et heure : 30/07/2017
  • Heure : 23 :55 :00
  • Vol n° : 13354774
  • Type d’avion : A320
  • Plateforme : Orly
  • Mouvement : Décollage
  • Altitude : 112
  • Vitesse : 255

Pour quelles raisons de telles nuisances sont-elles commises à deux reprises ? Nous avons interrogé la DGAC pour les connaître. Nous attendons sa réponse.

© Bernard MÉRIGOT, 31 juillet 2017, 23 heures.

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