Archives de catégorie : Direction générale de l’aviation civile (DGAC)

Aéroport d’Orly. Nouvelles nuisances en perspective, les riverains se mobilisent

Une nouvelle tranche de travaux de réfection des pistes de l’aéroport d’Orly durant l’été 2019 (du 22 juillet au 18 novembre) est annoncée. Elle aura pour conséquence le détournement des avions. De ce fait, de nouvelles zones seront survolées à basse altitude, ce qui créera de nouvelles nuisances pour les habitants survolés. Comme disent les médias, « les riverains se mobilisent ».

Fermeture de la piste 3 (08/26) du 29 juillet au 1er décembre 2019, extrait de « Travaux Orly Piste 3 (08/26) » édité par le ministère de la Transition écologique et solidaire, Direction générale de l’aviation civile, FABEC, SESAR, p. 2.


Mobilisations citoyennes

Il faut qu’une situation se dégrade, ou bien que l’on annonce qu’elle se dégradera, pour que des mobilisations citoyennes se manifestent. Ce principe se vérifie dans tous les domaines, notamment dans celui des relations que les institutions en place entretiennent avec les habitants.

  • D’un côté, le pouvoir et ses représentants (1) essaient de « faire passer » (au nom du progrès, de modernisation, d’amélioration de la sécurité…) des actions qui ont pour conséquence de détériorer des conditions de vie existantes.
  • D’un autre côté, des riverains et leurs associations qui dénoncent ces atteintes. Les uns et les autres sont confrontés à une notion à la fois réelle et fuyante,  celle du seuil de tolérance, dans le cas des nuisances aériennes, vis-à-vis du bruit et de la pollution de l’atmosphère (combustion du kérosène, émission de poussières fines…).

Comment définir l’optimum de tranquillité, de qualité de vie et de limitation des pollutions pour les habitants d’un territoire ? Peut-être comme un état précaire et passager dont le souci est simple : pas d’augmentation des gènes existantes, le moins de nuisances possibles, le plus de réduction des nuisances actuelles.

L’association de Défense des riverains de l’Aéroport de Paris-Orly (DRAPO) a tenu une réunion à Savigny-sur-Orge le vendredi 1er février 2019. Son président Gérard BOUTHIER, maire-adjoint de Yerres (Essonne), a rappelé que « les vols de nuit ont progressé de 2% entre 2014 et 2016, les gros porteurs étant les avions les plus bruyants. L’été dernier, il y a eu jusqu’à un survol toutes les seize minutes ». L’association a été créée en 2001 sous le nom de AVEVY. Son action s’étend sur les 1 900 000 habitants qui vivent dans les 251 communes du Sud Essonne survolées par les avions desservant l’aéroport d’Orly. Elle organise un rassemblement de protestation ce samedi 16 février à l’aéroport à 10 heures.


RÉFÉRENCES DE L’ARTICLE
1. Quels sont les représentants des pouvoirs ? Il est étonnant de constater que les documents publics concernant les nuisances produites sur les riverains par les travaux d’aménagement n’émanent pas d’une autorité, mais d’une pluralité d’autorités responsables :

  • Ministère de la Transition écologique et solidaire
  • Direction générale de l’aviation civile (DGAC)
  • Functional Airspace Block Europe Central (FABEC)
  • Single European Sky ATM Research (SESAR)
  • Groupe ADP/Aéroport de Paris

On peut considérer que la complexité des dossiers traités peut servir de justification à une pluralité d’autorités. En revanche, on doit également prendre en compte le jeu de renvoi que chaque autorité pratique à l’égard des autres : « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ». L’espace aérien français appartient de plus en plus à des instances européennes et mondiales (Functional Airspace Block Europe Central, Single European Sky ATM Research). Cela ne saurait en rien excuser que l’habitant ou le riverain des zones survolées se voit imposer des nuisances : il veut savoir ce qui se passe au-dessus de son appartement, de sa maison, de son jardin, de son école, de son entreprise…


LÉGENDE DES ILLUSTRATIONS
Fermeture de la piste 3 (08/26) du 29 juillet au 1er décembre 2019, extrait de « Travaux Orly Piste 3 (08/26) » édité par le ministère de la Transition écologique et solidaire, Direction générale de l’aviation civile, FABEC, SESAR, p. 2.


DOCUMENT

NUISANCES AÉRIENNES AUTOUR D’ORLY
L’INQUIÉTUDE DES RIVERAINS

DRAPO, l’association de Défense des riverains de l’Aéroport de Paris-Orly, est un réseau qui défend les riverains de l’aéroport d’Orly, va mener des actions face à l’accroissement des nuisances faites aux riverains.

Face aux nuisances aériennes autour de la plateforme d’Orly, ils ont décidé de hausser le ton. Les membres du réseau DRAPO, qui défendent les riverains de l’aéroport, comptent bien faire parler d’eux ces prochains jours. Inquiet de la probable privatisation du groupe ADP, ce collectif appelle à un rassemblement de protestation le 16 février à l’aéroport d’Orly.

Ce vendredi 1er février 2019 à Savigny-sur-Orge (Essonne), Gérard BOUTHIER, président de DRAPO, entouré d’élus de communes de l’Essonne, du Val-de-Marne, de Seine-et-Marne, et d’associations environnementales, a rappelé les derniers développements dans ce dossier des nuisances aériennes qui impactent près de deux millions d’habitants autour d’Orly.

Avec le passage d’ADP sous giron privé, les défenseurs des riverains, tout comme certains élus, craignent que des verrous sautent. « Le couvre-feu sera-t-il préservé ? Y aura-t-il des travaux d’extension des pistes ? », questionne ainsi Eric MEHLHORN, maire (LR) de Savigny-sur-Orge. Pour DRAPO, c’est bel et bien la question des pollutions qui est au coeur du débat. Pollution sonore bien sûr mais aussi celle de la qualité de l’air, moins souvent évoquée dans ce débat sur les nuisances aériennes.

« Une étude d’AirParif révèle que les émissions d’oxydes d’azote de la plateforme d’Orly sont équivalentes à celle du périphérique parisien », rappelle Gérard BOUTHIER. « La qualité de l’air autour des aéroports est également dégradée par une présence très supérieure à la normale de particules ultra-fines », ajoute le responsable associatif. « Il y a une vraie communication à mettre en place auprès des habitants qui n’ont pas toujours conscience du lien entre l’activité des aéroports et la pollution de l’air », reconnaît de son côté Michel Papin, le maire (LR) de Lésigny.

De 27 millions à 33 millions de voyageurs

L’extension prochaine de l’aéroport du sud francilien et le passage en 4 ans de 27 millions à 33 millions de voyageurs sont un autre sujet de préoccupation. « Le bruit est un problème de santé publique qui trouble le sommeil et favorise le stress, rappelle DRAPO. Or, les vols de nuit ont progressé de 21, 8 % entre 2014 et 2016. Les gros porteurs sont les plus bruyants. Leur nombre a augmenté de 13% en dix ans. Un record a été battu l’été dernier avec un vol de ces gros avions toutes les 16 minutes. »

Si ADP admet que certaines compagnies aériennes passent volontiers à des appareils de plus forte capacité, elle met aussi en avant la modernisation des flottes : « L’A 320 Néo qui est moins bruyant et consomme moins fait son apparition, avance le groupe. Par ailleurs, le développement d’Orly comme des autres plateformes est très encadré. Nous faisons en sorte de nous montrer exemplaires avec une croissance maîtrisée des aéroports qui restent facteurs de richesses pour les territoires et d’emplois pour les habitants. »

RÉFÉRENCES DU DOCUMENT
« Nuisances aériennes autour d’Orly : l’inquiétude des riverains », Le Parisien, (Édition numérique), 2 février 2019. Article de Laurent DEGARDI.
http://www.leparisien.fr/essonne-91/nuisances-aeriennes-autour-d-orly-l-inquietude-des-riverains-02-02-2019-8002563.php
Voir aussi :
« Les riverains d’Orly haussent le ton », Le Parisien (Édition papier du quotidien), 3 février 2019. Article de Laurent DEGRADI.

© Marie LAPEIGNE, article mis en ligne le 16 février 2019, 8 heures.

Portes de l’Essonne Environnement
http://portes-essonne-environnement.fr
Média numérique
ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2019

Aéroport d’Orly. Survol par des avions en infraction au couvre-feu nocturne

Dimanche 30 juillet 2017, dans les communes de la Vallée de l’Orge, voisines de l’aéroport de Paris-Orly, il va bientôt être minuit. Vous pensez que des dizaines de milliers d’habitants soit dorment, soit vont bientôt dormir ? Et bien non.

Minuit moins vingt. un premier avion décolle de la piste n° 2 et les survole. Minuit moins dix passé, un deuxième avion décolle à son tour et les survole. Tous deux sont en infraction avec les règles d’utilisation établies par l’État : un couvre-feu entre 23 heures 30 et 6 heures.

  • Vol de nuit est un roman d’Antoine de SAINT-EXUPÉRY paru en 1931 qui a obtenu le Prix Fémina. André GIDE en a rédigé la préface.
  • Vols de nuits n’est pas de la littérature, mais une machine à réveiller les riverains des aéroports et à les empêcher de dormir. Il s’agit bien d’un vol : vol de sommeil, vol de repos, vol de tranquillité.

Ces deux survols, qui proviennent de décollages de la même piste 2 d’Orly, concernent les communes d’Athis-Mons, Paray-VieIlle-Poste, Juvisy-sur-Orge, Savigny-sur-Orge, Morsang-sur-Orge, Villemoisson-sur-Orge…

Nous avons interrogé ADP qui nous a founis les indications ITRAP ci-dessous (NB. L’altitude concerne la commune de Savigny-sur-Orge. Elle est plus faible pour Athis-Mons et Juvisy-sur-Orge, et plus élevée pour les autres communes).

Premier survol : vingt minutes avant minuit (environ)

Aéroport d’Orly est en infraction à la réglementation du couvre-feu qui interdit les survols aériens. Dimanche 30 juillet 2017, 23 heures 42.

  • Date et heure : 30/07/2017
  • Heure : 23 :42 :00
  • Vol n° : 13354764
  • Type d’avion : B734
  • Plateforme : Orly
  • Mouvement : Décollage
  • Altitude : 624
  • Vitesse : 323

Second survol, cinq minutes avant minuit (environ)

Aéroport d’Orly est en infraction à la réglementation du couvre-feu qui interdit les survols aériens. Dimanche 30 juillet 2017, 23 heures 55.

  • Date et heure : 30/07/2017
  • Heure : 23 :55 :00
  • Vol n° : 13354774
  • Type d’avion : A320
  • Plateforme : Orly
  • Mouvement : Décollage
  • Altitude : 112
  • Vitesse : 255

Pour quelles raisons de telles nuisances sont-elles commises à deux reprises ? Nous avons interrogé la DGAC pour les connaître. Nous attendons sa réponse.

© Bernard MÉRIGOT, 31 juillet 2017, 23 heures.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017.
http://portes-essonne-environnement.fr

Aéroport d’Orly. Travaux 2017 : et revoilà les nuisances pour 5 semaines…

A partir de ce mardi 25 juillet 2017, jusqu’au jeudi 31 août, Paris-Aéroport achève les travaux de rénovation et de remise aux normes de la piste n° 4 d’Orly. Ils occasionnent des modifications d’exploitation de la plateforme et, nécessairement, des nuisances sonores et de la pollution pour les riverains qui ne sont pas gênés par le trafic aérien en temps normal. (1)

Groupe ADP, Aéroport de Paris-Orly, « Information sur les travaux de la piste 4 du 25 au 31 août 2007 », mai 2007, p. 2/2.


La piste n° 2 sera très empruntée…

La piste n° 2 orientée nord-sud, dite « de secours », sera utilisée en principe de façon non continue : « en fonction du trafic et afin de fluidifier et de sécuriser celui-ci, les avions pourront être (…) amenés à décoller de la piste n° 2 vers le Sud (…) ou à atterrir ». Mais, on a pu constater l’année dernière que cette annonce avait été faite avec une grande légèreté puisque une utilisation journalière quasi maximale fut pratiquée régulièrement durant la première phase de travaux sur la piste n° 4.


Des outils mis à la disposition des riverains

Il semblerait que cette piste n° 2 ait été utilisée le 20 juillet 2017, en début d’après-midi. PEE a adressé un courriel à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour en savoir plus. Au jour de la parution de cet article, aucune réponse n’est parvenue.

Par contre, la Maison de l’environnement de Paris-Orly a fait savoir que le Groupe ADP a mis en place un outil de renseignements pouvant permettre d’obtenir des éléments factuels de réponse (comme le type d’aéronef, l’altitude…) par messagerie électronique : il s’agit de l’ITRAP (Investigation et Traitement Automatique des Plaintes), accessible depuis le site Internet www.entrevoisins.org. La réponse est obtenue via les données du logiciel de visualisation des trajectoires des avions VITRAIL. Nul doute que l’ITRAP sera très utilisé au cours des prochaines semaines. (2)

ITRAP, http://www.entrevoisins.org/formulaire-info-survol.aspx. Capture d’écran, 24 juillet 2017.

Par ailleurs, la Maison de l’environnement précise que le site Internet de la DGAC offre la possibilité d’obtenir des informations détaillées en matière de circulation aérienne : http://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/politiques/riverains-des-aeroports.

L’outil ENTRACT permet, lui, d’obtenir des informations sur les conditions de survol d’une commune : http://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/entract-outil-visualisation-des-trajectoires-aeriennes.

Entract, http://entract.dsna.aviation-civile.gouv.fr/ParisRP.html?_PARAM_=ORY. Capture d’écran, 24 juillet 2017.

Grand bémol aux renseignements transmis par la Maison de l’environnement, Entract est un bel outil mais il ne donne que des informations caractéristiques d’une journée à fort trafic, pas des informations en temps réel – même décalé – durant les travaux par exemple. Avec la DGAC, on évolue dans une sphère virtuelle et non réelle. Ce n’est pas ce qui intéresse les populations survolées subissant des nuisances à répétition durant les travaux de rénovation. Pour suivre les avions et leurs trajectoires, mieux vaut préférer le site Internet suivant : https://www.flightradar24.com/. Il suffira de zoomer sur la zone souhaitée.

Capture d’écran du site Internet www.flightradar24.com, avion sur la piste n° 3, 25 juillet 2017.

Capture d’écran du site Internet www.flightradar24.com, avion en phase de décollage depuis la piste n° 2, 25 juillet 2017.


Le respect du couvre-feu : une réalité illusoire

Quant au couvre-feu entre 23 h 30 et 6 h, il devrait être respecté durant les travaux 2017… Là aussi, il est à craindre que cela ne soit qu’une bonne intention sachant qu’il a été enfreint à 3 reprises les 14 et 17 juillet dernier. La DGAC a, en effet, autorisé trois décollages après 23 h 30 en raison de problème de rotation (lié aux retards occasionnés par les contrôles de sécurité) et d’intempéries (orage).

Par ailleurs, les Franciliens du Sud de la Métropole du Grand Paris, notamment de la vallée de l’Orge, savent bien que, depuis plusieurs années, les survols nocturnes d’aéronefs venant ou allant à Roissy sont de plus en plus nombreux et bruyants ce qui oblitère la notion de couvre-feu à Orly… Là, où jadis, il n’y avait pas de nuisances sonores aériennes nocturnes, elles sont désormais bien présentes dans le ciel valdorgien pour ne citer qu’un exemple de territoire.


Rappel des contacts pour ces 5 semaines de travaux

Pour la circulation aérienne : DGAC : environnement-dsna@aviation-civile.gouv.fr

Pour les travaux : Maison de l’environnement de Paris-Orly : environnement.orly@adp.fr et 08 05 712 712.

La mairie de Viry-Châtillon a mis à la disposition de ses administrés une adresse mail pour les inviter à renseigner les élus sur les infractions relatives au couvre-feu : survolavion@viry-chatillon.fr.

Bon courage à tous les Franciliens touchés par les nuisances de ces prochaines semaines…

Aéroport d’Orly, vue de la plateforme prise depuis l’hélicoptère affrété par France Télévision à l’occasion du Tour de France 2017. Capture d’écran de l’émission consacrée au Tour de France par France 2, le 23 juillet 2017.

RÉFÉRENCES
1. Voir les articles publiés sur le présent site Internet, catégorie « Aéroport d’Orly », sous-catégorie « Travaux à l’aéroport d’Orly ».
2. Courriel de la Maison de l’environnement et du développement durable de l’aéroport Paris-Orly reçu par la rédaction de PEE le 24 juillet 2017 à 10 h 37.

© Marie LAPEIGNE, 24 juillet 2017, 19 heures. Mise à jour le 25 juillet 2017, 9 heures.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017.

 

 

Aéroport d’Orly. Interview du directeur Frank MEREYDE : les travaux 2017 (3e et dernière partie). A quand un Code des populations survolées ?

Portes de l’Essonne Environnement (PEE), dans le cadre de son partenariat avec Territoires et démocratie numérique locale (TDNL), média numérique collaboratif et associatif, vous présente un entretien inédit qui a eu lieu le jeudi 11 mai 2017 avec Frank MEREYDE, directeur de l’aéroport Paris-Orly.  Au cours de cet entretien, cinq questions ont été abordées. (1) (2) (3)

  • 1. Nature des travaux sur la piste
  • 2. Nuisances
  • 3. Augmentation des survols
  • 4. Limites de la capacité de l’aéroport
  • 5. Territoires limitrophes

Franck MEREYDE, directeur de l’aéroport Paris-Orly lors de la réunion publique du 12 mai 2017 à Viry-Châtillon. © Photographie BM/CAD pour PEE, 2017.


3. Augmentation des survols. Des habitants des communes de la Vallée de l’Orge témoignent qu’indépendamment des survols liés directement à des décollages ou à des atterrissages à Orly, il y aurait davantage de survols, à d’autres altitudes, générant des nuisances sonores importantes, notamment la nuit. Y a-t-il eu une modification de l’ensemble des trajectoires à la suite des travaux de l’été 2016 tant sur Orly que Roissy ?

Frank MEREYDE précise que l’aéroport d’Orly gère les avions qui décollent et qui atterrissent sur ses pistes. En revanche, en ce qui concerne Ies avions qui survolent son espace aérien, il en a connaissance, mais ceux-ci sont gérés par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). « Les travaux de l’aéroport d’Orly n’ont pas d’impact sur les trajectoires des avions qui n’utilisent pas ses pistes et donc sur les survols. Si des riverains constataient après les travaux des modifications de trajectoires, il faudrait qu’ils signalent le jour et l’heure à la DGAC afin qu’ils en fassent l’analyse. Il est possible qu’il y ait non-respect des procédures par un avion. »

En ce qui concerne la gestion des pistes, elle demeurera identique après les travaux. Ceux-ci procureront une meilleure sécurité générale et amélioreront en particulier les conditions d’atterrissage par temps de brouillard.


4. Limites de la capacité de l’aéroport. L’aéroport d’Orly accueille un nombre de passagers en augmentation (31 237 en 2016, soit + 5,5 % par rapport à 2015). Depuis sa création, il est enserré dans un espace fortement urbanisé qui empêche toute extension. Une troisième aérogare est en cours de construction (bâtiment de jonction entre les aérogares Ouest et Sud). Paris-Orly s’est-il fixé un seuil de passagers à ne pas dépasser ou vise-t-il le « no-limit » dans son extension ? Comment envisage-t-il la limitation des nuisances globales liées à ses activités ?

« Il y a deux limitations : le couvre feu et le nombre d’avions. L’aéroport d’Orly s’inscrit dans ces deux limitations. » Frank MEREYDE indique qu’en 1998, le taux de remplissage d’un avion était de 103 passagers. En 2016, il a été de 133. Pour les A320 ou des 737 de certaines compagnies, le taux moyen est de 150 passagers.

« Aujourd’hui un A320 comporte 180 sièges. On est à un taux de remplissage de 133 passagers. Il y a de la marge avant que le niveau maximum soit atteint. »

« Sur dix ans, entre 1996 et 2016, le bruit produit par un avion a été divisé par deux ». L’histoire du bruit, qu’il s’agisse des bruits de la vie quotidienne, des activités artisanales et industrielles, des transports… est un sujet sur lequel on dispose d’un nombre limité d’archives. Quelle est la mémoire du bruit que faisaient les Caravelles (produites par Sud-Aviation de 1958 à 1973) au décollage ?


5. Territoires limitrophes. L’organisation des collectivités territoriales a évolué depuis le 1er janvier 2016 avec la création de la Métropole du Grand Paris (131 communes), de l’établissement public territorial Grand Orly Seine Bièvre (EPT 12, 24 communes). Les communes se voient privées de l’exercice direct de certaines compétences (urbanisme, environnement, etc.) qu’elles exerçaient auparavant. Les citoyens se trouvent de plus en plus éloignés des lieux de décision. Comment les établissements exerçant un service public comme l’aéroport d’Orly tiennent-ils compte de cette situation nouvelle ?

Frank MEREYDE indique que le groupe Aéroport de Paris rencontre fréquemment les élus et les maires. « La mobilisation a permis d’accélérer la programmation de la ligne 14. 

Le Grand Paris Express annonce la liaison  Olympiades / Villejuif / Aéroport d’Orly / Massy / CEA Saint-Aubin pour 2023-2024.
•   Ligne 14. Aéroport d’Orly / Pont de Rungis / MIN Porte de Thiais / Chevilly Trois communes / Villejuif Institut Gustave Roussy / Kremlin-Bicêtre Hôpital / Maison Blanche Paris 13e / Olympiades.
•    Ligne 18. Aéroport d’Orly / Antonypole / Massy Opéra / Massy-Palaiseau / Palaiseau / Orsay-Gif / CEA Saint-Aubin.

« Le point faible de la zone d’Orly est qu’aujourd’hui 85 % de ceux qui y travaillent y viennent en voiture, alors que le mode de transport de 85 % de ceux qui fréquentent le quartier d’affaire de La Défense est celui des transports en commun ».

Quelles sont les logiques dominantes de développement des équipements publics ? Pour Frank MEREYDE « un aéroport s’inscrit dans le long terme. Il y a des avions à Orly depuis 1918. Nous avons en commun avec les communes et les collectivités locales une obligation de continuité ». Il est vrai qu’il est difficile d’imaginer que des activités s’installent pour se délocaliser du jour au lendemain

L’actualité de la décision de principe prise en mai 2017 par l’établissement public territorial « Grand Orly Seine Bièvre » d’installer son siège social à Orly est importante. « Un aéroport est lié à un territoire. C’est une ouverture vers l’extérieur et c’est une porte d’entrée ».


En préparant cette interview, le point de départ de notre média numérique était celui des nuisances aériennes subies par les populations survolées par les avions de l’aéroport d’Orly, envisagées à l’occasion de l’actualité des travaux d’été durant les mois de juillet et d’août 2016 et 2017. Notre enquête prend comme premiers témoignages ceux des personnes qui vivent sous les avions.

Nos interrogations portent sur les causes, considérées elles-mêmes comme résultant de l’effet de décisions et de choix effectués par différentes autorités publiques (ADP, DGAC, Ministères…).

Il existe une double production sociale. La première production est celle des merveilles du progrès technique (des avions de plus en plus performants) et du développement économique (tarifs « low cost », augmentation du nombre de passagers, de la fréquentation touristique, emplois générés, etc.). La seconde production est celle des nuisances territorialisées qui sont engendrées par ces activités. Elles sont de nature profondément inégalitaires.

Il existe une hétérogénéité de contenu entre ces deux productions. Bien que différentes, elles donnent lieu à des régulations/arbitrages qui sont permanents. Cette situation est propre au fonctionnement de grands équipements publics structurants (aéroports, autoroutes, voies ferrées…) concernant les nuisances produites, que ce soit en phase de construction, en phase d’exploitation, ou en phase de travaux de modernisation. Nous constatons que celle-ci ne fait pas l’objet aujourd’hui d’une pensée publique aboutie.

Il n’est pas anodin qu’en ces années 2016 et 2017 l’évolution institutionnelle des collectivités  locales révise la prise en compte de la territorialisation des nuisances. La constitution en 2016, et la dénomination en 2017, au sein de la Métropole du Grand Paris, de l’établissement public territorial « Grand Orly Seine Bièvre » qui regroupe 24 communes en est le signe. On doit se demander ce que cela change, et ce que cela changera. Par-delà les élus, les administrations territoriales, les associations locales, quel sera demain en matière de nuisances le poids des citoyens/contribuables/habitants ?

Une question se pose : À quand un « Code des populations survolées par les avions » ?

RÉFÉRENCES
1. Cette publication fait suite à deux autres articles : Bernard MÉRIGOT, « Aéroport d’Orly. Interview du directeur Franck MEREYDE : les travaux 2017 (1ère partie) « , www.portes-essonne-environnement.fr, 11 mai 2017 ; Bernard MÉRIGOT, « Aéroport d’Orly. Interview du directeur Franck MEREYDE : les travaux 2017 (2e partie)  » , www.portes-essonne-environnement.fr, 25 mai 2017
2. Articles sur les travaux 2017 en ligne sur www.portes-essonne-environnement.fr :

3. Rappel : prochaine réunion publique sur les travaux 2017 à Orly, le mercredi 14 juin à 19 h 30, à la salle des fêtes de Savigny-sur-Orge.

© Bernard MÉRIGOT, 9 juin 2017, 10 h 30.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017.

 

Aéroport d’Orly. Réunion publique à Athis-Mons sur les travaux d’été 2017 sur les pistes

Une réunion publique se tiendra le lundi 29 mai 2017 à 19 h 30 à la salle Curie, place du Général de Gaulle, à Athis-Mons, concernant les travaux estivaux de l’Aéroport Paris-Orly.

Elle est organisée par le groupe Aéroports de Paris (Maison de l’environnement et du développement durable de Paris-Orly). Elle porte sur les « travaux estivaux » qui se dérouleront du 25 juillet au 31 août 2017 sur la piste 4 de l’aéroport Paris-Orly. Le report du trafic aérien se fera sur les autres pistes, y compris la piste 2 (dite de secours). Plusieurs communes seront survolées durant cette période alors qu’elles ne le sont pas en temps normal.

« Réunion publique Travaux estivaux aéroport Paris-Orly présentés par le groupe Aéroports de Paris (ADP) », lundi 29 mai 2017 à 19 H 30, Salle Curie, place du Général de Gaule, Athis-Mons, Tract format 42 x 21 cm. Fonds Portes de l’Essonne Environnement, 2017.

© Paul-André BEAUJEAN, 28 mai 2017, 7 heures.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017.