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Les 17 objectifs mondiaux du développement durable 2015. Où en est-on deux ans après ?

Les 17 objectifs mondiaux du développement durable (en anglais Sustainable Development Goals) adoptés le 2 août 2015, ont été approuvés le 25 septembre 2015 par 193 pays pour la période 2015-2030. Portés par l’Organisation des Nations unies (ONU), ils ont pour but le développement international.

Le dispositif actuel comprend :

  • 17 objectifs,
  • 169 cibles,
  • 244 indicateurs.

Où en sommes-nous deux ans après ?

« La Planète des singes Suprématie » dans le métro de Paris. (1) Ligne n° 5 Place d’Italie-Bobigny-Pablo Picasso, station Gare d’Austerlitz. © Photographie BM/CAD pour PEE, 28 juillet 2017.


Les 17 objectifs mondiaux du développement durable

  • 1. PAUVRETÉ. Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde.
  • 2. FAIM. Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable.
  • 3. SANTÉ. Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge.
  • 4. ÉDUCATION. Assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
  • 5. GENRES. Égalité des genres : parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.
  • 6. EAU. Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable.
  • 7. ÉNERGIE. Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable.
  • 8. EMPLOI. Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous.
  • 9. INNOVATION. Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation.
  • 10. INÉGALITÉS. Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre.
  • 11. VILLES. Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables.
  • 12. CONSOMMATION. Établir des modes de consommation et de production durables.
  • 13. CLIMAT. Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.
  • 14. OCÉANS. Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.
  • 15. ÉCOSYSTÈMES ET BIODIVERSITÉ. Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité.
  • 16. PAIX. Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous.
  • 17. PARTENARIAT MONDIAL. Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser. 

Les 169 cibles

L’Assemblée générale de l’ONU en adoptant l’Agenda 2030 instaurant les 17 objectifs de développement durable (ODD) a élaboré une liste de 169 cibles pour la période 2015-2030. Trois buts essentiels sont poursuivis :

  • lutter contre les inégalités, l’exclusion et les injustices ;
  • faire face au défi climatique ;
  • mettre fin à l’extrême pauvreté.

Les 244 indicateurs

En mars 2017, la commission statistique des Nations Unies a validé une liste de 244 indicateurs relatifs aux 17 objectifs et aux 169 cibles de développement durable à l’horizon 2030. Cette liste, destinée au suivi mondial des ODD, doit être révisée en 2020 et 2025 pour tenir compte des développements méthodologiques et des capacités de chacun des pays à produire ces données. Chaque année, le Secrétaire général de l’ONU établira un rapport annuel de suivi et d’examen des ODD au niveau mondial. Les États sont également invités à réaliser des rapports nationaux qui doivent s’appuyer sur leurs propres indicateurs nationaux de suivi.


Quelles avancées significatives ces deux dernières années pour inverser les évolutions funestes du monde ?

L’opinion publique a le sentiment, qu’à quelques exceptions près, l’ensemble des élus et des administrations se désintéressent au quotidien de l’exécution par la France de ses engagements internationaux. Des engagements qui ne sont pas seulement pour la France mais aussi pour le monde. On serait tenté de citer Blaise PASCAL lorsqu’il écrivait ce qu’il décrivait comme l’ « empêchement de la pensée ».

« Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser. Nonobstant ces misères, il veut être heureux, et ne veut être qu’heureux, et ne peut ne vouloir pas l’être. Mais comment s’y prendra t il ? Il faudrait, pour bien faire, qu’il se rendît immortel. Mais ne le pouvant, il s’est avisé de s’empêcher d’y penser. » (2)


La difficile évaluation de l’exécution des engagements

En France, le ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES) et le Ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE) coordonnent et accompagnent la mise en place des ODD.

Au niveau national, le Commissariat général au développement durable (CGDD) publie un rapport annuel sur les ODD. L’INSEE effectue un recensement auprès des producteurs de statistiques publiques afin d’avoir un premier aperçu sur la faisabilité et la disponibilité des indicateurs statistiques en France. (3)

RÉFÉRENCES
1. « La Planète des singes. Suprématie » (War for the Planet of the Apes), film de science-fiction américain coécrit et réalisé par Matt REEVES (2017), nouvelle variation à partir du roman La Planète des singes (1963) de Pierre BOULLE (1912-1994).
2. PASCAL Blaise, Pensées. On se reportera au site conjoint de l’Université de Clermont-Ferrand/CNRS/BNF « Les Pensées de Blaise Pascal » qui propose références et commentaires :
http://www.penseesdepascal.fr/Divertissement/Divertissement2-moderne.php. Fragment Divertissement 2 / 7. Papier original : RO 121-2 ; copies manuscrites du XVIIe: C1 : Divertissement n° 184 p. 53 / C2 : p. 75 ; Éditions de Port-Royal. Chap. XXVI – Misère de l’homme: 1669 et janv. 1670 p. 217 / 1678 n° 4 p. 211 ; Éditions savantes : Faugère II, 39, IV / Havet IV.5 / Brunschvicg 169 et 168 / Tourneur p. 205-1 / Le Guern 124 / Lafuma 134 et 133 / Sellier 166.
3. http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 10 août 2017, 10 heures.

ISSN 2495-1161. Dépôt légal du numérique, BNF 2017
http://portes-essonne-environnement.fr

Royal « prête » à prolonger de 10 ans les centrales nucléaires : une faveur aux nucléocrates ?

Notre espace urbain peut sembler bien loin de nos centrales nucléaires nationales mais les nuages se moquent bien des distances. Et, tout le monde sait que la ligne Maginot n’a jamais arrêté en avril 1986 le nuage radioactif qui a émané de la centrale nucléaire de Tchernobyl situé dans une Ukraine pourtant bien éloignée.

Serions-nous plus précautionneux que les Américains, les Ukrainiens et les Japonais réunis pour nous targuer qu’avec 58 réacteurs nucléaires en service, il n’y aura jamais de catastrophe ? Voilà qui est bien prétentieux !

Les nucléocrates les plus décomplexés vous répondent « et alors ? » : quel cynisme, quand on pense qu’une catastrophe nucléaire n’est pas une catastrophe industrielle comme les autres. Non seulement les dégâts s’étendent sur une superficie considérable allant jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres autour du lieu initial mais, en plus, les séquelles s’étendent sur une durée infiniment longue à l’échelle humaine. En avril 2011, ARTE diffusait le reportage « Tchernobyl 25 ans après », le constat était accablant. En effet, depuis la catastrophe, la zone autour de Tchernobyl reste interdite d’accès, la radioactivité ayant très peu baissé d’intensité.


DOCUMENT AFP, 29 février 2016

Royal « prête » à prolonger de 10 ans les centrales nucléaires

La ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Ségolène Royal, a indiqué dimanche être « prête à donner (le) feu vert » au prolongement de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises, qui passerait ainsi de 40 à 50 ans.

Cette annonce de la ministre a été aussitôt critiquée par EELV et l’ONG Sortir du nucléaire.

« Oui, je suis prête à donner ce feu vert, sous réserve de l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire » (ASN), a déclaré Mme Royal sur France 3, ajoutant que ces centrales exploitées par EDF « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché ».

Cette décision s’inscrirait cependant « dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d’électricité pour monter en puissance sur le renouvelable », tel que prévu par la loi de transition énergétique (LTE) adoptée l’an dernier, a-t-elle rappelé.

Le patron d’EDF, Jean-Bernard Levy, avait déjà affirmé mi-février que « l’État (avait) donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour 40 ans, nous la montions à 50 et 60 ans, sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie ».

Le nouveau secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, David Cormand, a réagi dans un tweet dimanche, affirmant : « L’écologie, c’est fini ».

« De Barjac et après (le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes – ndlr) j’apprends que Ségolène Royal met à mort la (loi de transition énergétique) en prolongeant les centrales nuc(léaires) de 10 ans. L’écologie, c’est fini », écrit le responsable politique qui devait participer dimanche à Barjac (Gard) à une manifestation contre les gaz de schiste.

Pour le réseau Sortir du nucléaire, la ministre de l’Environnement « sacrifie la protection des citoyens aux intérêts d’EDF ». L’ONG a exprimé dans un communiqué « sa plus vive indignation face à la capitulation de Ségolène Royal, qui vient de céder à EDF ». « Cette décision constitue un reniement total de la loi de transition énergétique », estime-t-elle.

La loi de transition énergétique prévoit de réduire à 50 % la part de l’atome dans la production électrique de la France à horizon 2025 et plafonne à son niveau actuel de 63,2 gigawatts la production nucléaire du pays.

Cette dernière disposition contraindra EDF à fermer deux réacteurs, normalement ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), pour compenser la mise en service du réacteur EPR de Flamanville, reportée à fin 2018.

« Il n’y a pas d’autre fermeture de prévue dans les dix ans à venir », avait souligné M. Levy.

Le gouvernement doit présenter prochainement sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui détaillera l’évolution des moyens de production par type d’énergie (nucléaire, gaz, renouvelables, etc.).


© Jean-Marie CORBIN, 29 février 2016, 22 h 00.

Elaboration d’une nouvelle Charte de la participation du public et de la démocratisation du dialogue environnemental

Le ministère de L’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a mis en chantier la rénovation de la Charte de la concertation de 1996. (1) Des ateliers participatifs sont organisés à Paris, Lyon et Bordeaux. Grâce au concours de l’un de ses administrateurs, Bernard MÉRIGOT, membre de l’Institut de la concertation (IDC), l’association Portes de l’Essonne Environnement a collaboré aux travaux du 19 janvier 2016. (2)

MEDDE C2016 1

Atelier participatif sur l’élaboration d’une nouvelle charte de la concertation, MEDDE, 19 janvier 2016. © Photographie BM/CAD.

RÉFÉRENCES
1. Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, « Charte de concertation », 1996, 2 pages (pdf) : Charte concertation 1996.

MEDDE C2016 2

Atelier participatif sur l’élaboration d’une nouvelle charte de la concertation, MEDDE, 19 janvier 2016. © Photographie BM/CAD.

2. Pour en savoir plus : lire la Lettre du lundi de Mieux aborder l’avenir, « Ministère de l’Écologie. Nouvelle charte 2016 de la participation : bonnes intentions et incertitudes », n° 181, lundi 1er février 2016 : http://www.savigny-avenir.fr/2016/02/01/ministere-de-lecologie-nouvelle-charte-2016-de-la-participation-bonnes-intentions-et-incertitudes/.

MEDDE C2016 3

Un groupe de travail de l’atelier participatif sur l’élaboration d’une nouvelle charte de la concertation, MEDDE, 19 janvier 2016. © Photographie BM/CAD.

© Marie LAPEIGNE, 1er février 2016, 14 h 30.