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Royal « prête » à prolonger de 10 ans les centrales nucléaires : une faveur aux nucléocrates ?

Notre espace urbain peut sembler bien loin de nos centrales nucléaires nationales mais les nuages se moquent bien des distances. Et, tout le monde sait que la ligne Maginot n’a jamais arrêté en avril 1986 le nuage radioactif qui a émané de la centrale nucléaire de Tchernobyl situé dans une Ukraine pourtant bien éloignée.

Serions-nous plus précautionneux que les Américains, les Ukrainiens et les Japonais réunis pour nous targuer qu’avec 58 réacteurs nucléaires en service, il n’y aura jamais de catastrophe ? Voilà qui est bien prétentieux !

Les nucléocrates les plus décomplexés vous répondent « et alors ? » : quel cynisme, quand on pense qu’une catastrophe nucléaire n’est pas une catastrophe industrielle comme les autres. Non seulement les dégâts s’étendent sur une superficie considérable allant jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres autour du lieu initial mais, en plus, les séquelles s’étendent sur une durée infiniment longue à l’échelle humaine. En avril 2011, ARTE diffusait le reportage « Tchernobyl 25 ans après », le constat était accablant. En effet, depuis la catastrophe, la zone autour de Tchernobyl reste interdite d’accès, la radioactivité ayant très peu baissé d’intensité.


DOCUMENT AFP, 29 février 2016

Royal « prête » à prolonger de 10 ans les centrales nucléaires

La ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Ségolène Royal, a indiqué dimanche être « prête à donner (le) feu vert » au prolongement de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires françaises, qui passerait ainsi de 40 à 50 ans.

Cette annonce de la ministre a été aussitôt critiquée par EELV et l’ONG Sortir du nucléaire.

« Oui, je suis prête à donner ce feu vert, sous réserve de l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire » (ASN), a déclaré Mme Royal sur France 3, ajoutant que ces centrales exploitées par EDF « sont déjà amorties, donc produiront une électricité meilleur marché ».

Cette décision s’inscrirait cependant « dans le contexte de la baisse de la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d’électricité pour monter en puissance sur le renouvelable », tel que prévu par la loi de transition énergétique (LTE) adoptée l’an dernier, a-t-elle rappelé.

Le patron d’EDF, Jean-Bernard Levy, avait déjà affirmé mi-février que « l’État (avait) donné son accord pour que nous modernisions le parc actuel de façon à ce que la durée de vie qui a été conçue pour 40 ans, nous la montions à 50 et 60 ans, sous réserve que la sécurité nucléaire soit garantie ».

Le nouveau secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts, David Cormand, a réagi dans un tweet dimanche, affirmant : « L’écologie, c’est fini ».

« De Barjac et après (le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes – ndlr) j’apprends que Ségolène Royal met à mort la (loi de transition énergétique) en prolongeant les centrales nuc(léaires) de 10 ans. L’écologie, c’est fini », écrit le responsable politique qui devait participer dimanche à Barjac (Gard) à une manifestation contre les gaz de schiste.

Pour le réseau Sortir du nucléaire, la ministre de l’Environnement « sacrifie la protection des citoyens aux intérêts d’EDF ». L’ONG a exprimé dans un communiqué « sa plus vive indignation face à la capitulation de Ségolène Royal, qui vient de céder à EDF ». « Cette décision constitue un reniement total de la loi de transition énergétique », estime-t-elle.

La loi de transition énergétique prévoit de réduire à 50 % la part de l’atome dans la production électrique de la France à horizon 2025 et plafonne à son niveau actuel de 63,2 gigawatts la production nucléaire du pays.

Cette dernière disposition contraindra EDF à fermer deux réacteurs, normalement ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), pour compenser la mise en service du réacteur EPR de Flamanville, reportée à fin 2018.

« Il n’y a pas d’autre fermeture de prévue dans les dix ans à venir », avait souligné M. Levy.

Le gouvernement doit présenter prochainement sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui détaillera l’évolution des moyens de production par type d’énergie (nucléaire, gaz, renouvelables, etc.).


© Jean-Marie CORBIN, 29 février 2016, 22 h 00.

Elaboration d’une nouvelle Charte de la participation du public et de la démocratisation du dialogue environnemental

Le ministère de L’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a mis en chantier la rénovation de la Charte de la concertation de 1996. (1) Des ateliers participatifs sont organisés à Paris, Lyon et Bordeaux. Grâce au concours de l’un de ses administrateurs, Bernard MÉRIGOT, membre de l’Institut de la concertation (IDC), l’association Portes de l’Essonne Environnement a collaboré aux travaux du 19 janvier 2016. (2)

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Atelier participatif sur l’élaboration d’une nouvelle charte de la concertation, MEDDE, 19 janvier 2016. © Photographie BM/CAD.

RÉFÉRENCES
1. Ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, « Charte de concertation », 1996, 2 pages (pdf) : Charte concertation 1996.

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Atelier participatif sur l’élaboration d’une nouvelle charte de la concertation, MEDDE, 19 janvier 2016. © Photographie BM/CAD.

2. Pour en savoir plus : lire la Lettre du lundi de Mieux aborder l’avenir, « Ministère de l’Écologie. Nouvelle charte 2016 de la participation : bonnes intentions et incertitudes », n° 181, lundi 1er février 2016 : http://www.savigny-avenir.fr/2016/02/01/ministere-de-lecologie-nouvelle-charte-2016-de-la-participation-bonnes-intentions-et-incertitudes/.

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Un groupe de travail de l’atelier participatif sur l’élaboration d’une nouvelle charte de la concertation, MEDDE, 19 janvier 2016. © Photographie BM/CAD.

© Marie LAPEIGNE, 1er février 2016, 14 h 30.