Archives de l’auteur : Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT

Environnement et santé publique

Étudier et défendre le « bien-être » en ville » (Well-being in the city)

Pour Jérémy RIFKIN, l’homme est devenu un « homo urbanus » depuis le début des années 2000. La ville et ses zones périphériques constituent désormais son unique horizon de vie.

Comment faire de la ville un espace prenant en compte l’aménité, c’est-à-dire « les aspects agréables de l’environnement ou de l’entourage social, qui ne sont ni appropriables, ni quantifiables en termes de valeur monétaire » ?
Comment faire en sorte que les conditions de vie des citadins, en particulier en matière de transport et de logement, ne se dégradent pas ? Comment éviter la croissance des inégalités socio-spatiales induites notamment par l’augmentation du prix du foncier ?
Comment minimiser les externalités négatives sur l’environnement et sur la santé des citadins : promiscuité, congestion, pollution… ?

HABITAT, TRAVAIL ET SANTÉ


Toutes ces questions constituent des défis pour les aménageurs, pour les acteurs locaux, pour les politiques, et pour tous les citoyens. Elles sont toutes liées à la quête du « bien-être en ville » (« Well-being in the city »), concernant tous les éléments contribuant à la qualité de vie et à la santé des citadins. Lise BOURDEAU-LEPAGE établit, à partir de nombreuses enquêtes, que la nature constitue un élément déterminant du « bien-être » des citadins (1) et C. ANDRÉ souligne que la nature, par sa seule présence, produit des effets thérapeutiques (2).

VILLES ET MALADIES


La ville est porteuse de risques sanitaires liés à l’altération du milieu et aux nuisances (pollution de tous les milieux : air, eau, sol, toxicité des matériaux, vétusté de l’habitat, radioactivité…) qui peuvent engendrer des pathologies, dites environnementales, ou fragiliser les états de santé. Après le choléra au XIXe siècle, la tuberculose dans la première partie du XXe siècle, les risques sanitaires sont aujourd’hui les maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires, maladies respiratoires, cancers, allergies …) issues en partie de la dégradation du milieu.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a en France 30 000 décès prématurés par an imputables à la pollution atmosphérique. De même, les maladies allergiques respiratoires ont doublé depuis 20 ans. 20 % des cancers auraient pour origine des facteurs environnementaux. Ces risques pour la santé appellent donc un « nouvel hygiénisme », que l’on retrouve au cœur des réflexions sur la santé environnementale et la ville durable, par exemple, afin de réduire les pollutions ou encore diminuer le niveau de stress des citadins.

ESPACES VERTS ET SANTÉ


Les arbres, par leur seule présence, contribuent à réduire le niveau des polluants dans l’air, à diminuer les effets des îlots urbains de chaleur ainsi que la pollution sonore. Les espaces verts en ville ont des effets bénéfiques sur l’environnement mais aussi sur la santé physique et mentale des citadins : ils diminuent l’anxiété, le stress, les dépressions, les pathologies liées à l’obésité.

De nombreuses études médicales montrent l’existence d’une relation entre l’état de santé d’une personne et la proximité d’éléments naturels tels qu’une voie d’eau, un parc ou un jardin que W. GESLER nomme des « paysages thérapeutiques » (3) Quant à Roger ULRICH, il démontre comment le fait d’avoir une chambre donnant sur un parc accélère la convalescence des patients hospitalisés après une intervention chirurgicale. (4)

ÉTABLIR DES CARTES DE SANTÉ

Carte de John SNOW sur  l’épidémie de choléra à Londres en 1854. Version adaptée par Géoconfluences, ENS de Lyon, 2012.

Carte de John SNOW sur l’épidémie de choléra à Londres en 1854. Version adaptée par Géoconfluences, ENS de Lyon, 2012.

Les premières cartes épidémiologiques ont été établies en 1885, il y a maintenant un siècle et demi, par le Dr John. SNOW (5). De nouveaux algorithmes permettent de géolocaliser les informations sur l’état de santé des individus à partir des réseaux sociaux (6), de les publier, de les analyser et d’alimenter le débat scientifique et le débat citoyen dans le contexte de « big data » et d’ « open data », impliquant de nouvelles échelles spatiales et temporelles concernant :

  • les inégalités sanitaires et environnementales,
  • les choix de territoires.

Toutes les décisions qui impliquent la nature et l’environnement ont des effets sur la santé. Elles ne peuvent pas être prises uniquement ni par les élus, ni par les administrations. La société civile doit y participer.

SOURCES

1. BOURDEAU-LEPAGE Lise, « Nature en ville », Métropolitiques, 22 février 2013.
2. ANDRÉ C,
« Notre cerveau a besoin de nature », Cerveau & Psycho, n°54 novembre-décembre 2012, pp. 12-13.
3. GESLER W.,
« Therapeutic Landscapes: Medical issues in light of the new cultural geography », Social Science & Medicine, vol 34, n° 7, 1992, pp. 735-746.
4. ULRICH Roger,
« View through a window may influence recovery from surgery », Science, vol. 224, 1984, pp. 420-421.
5. SNOW J.,
On the Mode of Communication of Cholera, 2nd Ed, 1885, London, John Churchill, New Burlington Street. Géoconfluences, « Interpréter les épidémies du passé », ENS de Lyon, 2002, mise à jour 2012, 8 p. (www.geoconfluences.ens-lyon.fr).
6. KAUTZ H.,
« Data Mining Social Media for Public Health Applications », 23rd International Joint Conference on Artificial Intelligence (IJCAI 2013), Beijing, 2013.

AGENDA

Un prochain colloque « Bien-être en ville », présidé par Lise BOURDEAU–LEPAGE aura lieu les 12 et 13 juin 2014 à l’Université Jean Moulin – Lyon 3. Avec Lise Bourdeau-Lepage, Professeure, Université Jean Moulin Lyon 3 (UMR EVS-CRGA), Céline Broggio, Maître de Conférences HDR, Université Jean Moulin Lyon 3 (Équipe Magellan), Enali De Biaggi, Maître de conférences, Université Jean Moulin Lyon 3 (UMR EVS-CRGA), Pierre-Marie Chapon, Directeur de recherche, Icade et chercheur (UMR EVS-CRGA), Virginie Chasles, Maître de Conférences, Université Jean Moulin Lyon 3 (Équipe Santé Individu Société), Linda Chourfi, Secrétaire du CRGA, Université Jean Moulin Lyon 3, Hervé Gazel, Maître de Conférences, Université Jean Moulin Lyon 3 (UMR EVS-CRGA), Michel Mietton, Professeur, Université Jean Moulin – Lyon 3 (UMR EVS-CRGA), Jean-Philippe Pierron, Maître de Conférences HDR, Université Jean Moulin Lyon 3 (EA Santé Individu Société), Emmanuel Thimonier, Chargé d’études, UrbaLyon et chercheur (UMR EVS-CRGA).

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 10 février 2014.

 

Pacte environnemental municipal pour l’Essonne et la CALPE

Élections municipales des 23 et 30 mars 2014

La fédération départementale Essonne Nature Environnement (ENE) a présenté à la presse son Pacte environnemental municipal pour l’Essonne le vendredi 7 février 2014. Il comprend une trentaine de mesures rassemblées par les associations de défense de l’environnement, du cadre et de la qualité de vie. Il est proposé aux candidats aux élections municipales de 2014 d’adhérer à ce Pacte afin qu’une fois élus, ils s’engagent à mettre en application un maximum de ces prescriptions en fonction de leur territoire respectif au cours de leur mandat. (1)

Cédric SAINT-DENIS, "Une charte environnementale soumise à toutes les villes", Le Parisien Essonne matin, 10 février 2014, p. IV (3)

Document : Cédric SAINT-DENIS, « Une charte environnementale soumise à toutes les villes », Le Parisien Essonne matin, 10 février 2014, p. IV. (2)

En partenariat avec ENE et son réseau associatif, la nouvelle association Portes de l’Essonne Environnement (PEE) a adressé ce Pacte, avec une déclinaison calpienne, aux candidats ayant déclaré leur intention de se présenter aux prochaines élections municipales des communes d’Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge, Morangis, Paray-Vieille-Poste et Savigny-sur-Orge. Parmi les engagements les plus forts : la mise en place d’agendas 21 locaux, une politique d’aménagement du territoire pour un urbanisme respectueux, une optimisation des réseaux de transport en commun, une vigilance accrue pour le maintien du couvre-feu nocturne à Orly et du plafonnement des mouvements (décret 1994), la mise en place d’un plan municipal d’efficacité énergétique, une intercommunalité au service du développement durable, un open data des données publiques municipales et communautaires, une démocratie participative exemplaire… (3)

Les associations des communes de la CALPE, adhérentes d’ENE ou non, connaissent bien les problématiques locales. Soucieuses des enjeux du développement durable sur leur territoire, elles rencontreront prochainement les candidats afin d’insister sur l’importance du volet environnemental de leur programme électoral.

La fédération mettra en ligne un récapitulatif des candidats engagés après les élections. Le site internet de PEE, média numérique associatif, publiera les engagements des candidats de la CALPE dès leur réception, avec un compte rendu d’entretien le cas échéant.

SOURCES ET DOCUMENTS
1. Pour en savoir plus sur ENE : www.ene91.fr
2. Cédric SAINT-DENIS, « Une charte environnementale soumise à toutes les villes », Le Parisien Essonne matin, 10 février 2014, p. IV.
3. Le Pacte environnemental municipal pour l’Essonne et sa déclinaison calpienne : 2014-02-07 Pacte environnemental Essonne et Calpe (pdf)

ACTUALISATION DE L’ARTICLE – 27 février 2014
1. Fabien HERRAN, « L’environnement au coeur des élections ? », Le Républicain, édition Nord-Essonne, 27 février 2014, p. 13 : 2014-02-27 Le Républicain Article Pacte ENE pdf

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 10 et 27 février 2014.

L’ACVJP en assemblée générale

Le cadre d’une communauté de communes ou d’une communauté d’agglomération est désormais la bonne échelle pour poser les vrais problèmes relatifs à l’environnement et au cadre de vie. C’est ainsi que, dès sa naissance, PEE a adhéré à l’Association Cadre de vie Juvisy Plateau (ACVJP). Elle était présente à l’assemblée générale qui s’est tenue le samedi 18 janvier 2014 à la Maison de quartier Albert Sarraut, à Juvisy-sur-Orge. C’est une association très intéressante qui accomplit un travail citoyen dans l’intérêt général de tous les habitants.

 

Le climat de cette assemblée générale était studieux et détendu. On pouvait noter la présence de personnalités de toutes tendances politiques. Outre l’Association Cadre de vie Juvisy Plateau (ACVJP), présidée par Pierre JAVALET, il existe plusieurs autres associations comme l’Association locale pour l’environnement, présidée par Philippe SALVI, l’Association pour la sauvegarde du cadre de vie du centre de Juvisy, présidée par Gilbert GOURRIER, l’Association pour l’aménagement du quartier Seine de Juvisy, présidée par Claude MOREAU. Enfin, l’identité patrimoniale étant indivisible, qu’il s’agisse du patrimoine naturel, environnemental, urbain, architectural, ou scientifique, l’association des Amis de l’Observatoire Camille Flammarion, présidée par Laurent WEILL, était également présente.

 

La tradition d’associations de quartier est intéressante parce qu’elle permet à une pluralité de compétences et d’initiatives de se manifester. Sur le territoire d’autres communes, ce sont plutôt des associations généralistes ou des associations sectorielles (association contre une nuisance particulière, association pour un mode de transport en commun, association pour des pistes cyclables…) qui se forment. Dans une démocratie, une diversité d’initiatives associatives ne signifie en aucun cas que cela nuise à l’efficacité des contre-pouvoirs citoyens. Les associations de Juvisy-sur-Orge fonctionnent selon un mode visiblement de consensus politique, ce qui va dans le sens de l’intérêt général. Enfin, on compte au moins quatre associations cadre de vie et environnement pour 14 000 habitants alors que, dans d’autres communes, on en compte une ou deux pour 37 000 habitants.

 

Les thèmes abordés durant l’assemblée générale :

  • L’état des rues, la qualité de service du nettoyage, le mobilier urbain,
  • Les déchets sauvages, la fermeture de déchèteries,
  • Les incivilités,
  • Les inondations de la rue Séverine,
  • Les problèmes de circulation, de signalisation routière et de stationnement,
  • La police municipale et la vidéosurveillance, les cambriolages,
  • L’hôpital de Juvisy-sur-Orge,
  • L’Intermarché rénové,
  • Le parc des Grottes,
  • L’observatoire Camille Flammarion,
  • Le blason de la ville,
  • La CALPE,
  • La coordination des associations juvisiennes, avec un rapprochement de celles des autres communes de la CALPE.

 

DOCUMENT

1. ACVJP, « L’Éveil du Plateau !!! », n°45, janvier 2014, 4 p. ACVJP n°45 2014-01 (pdf)

 

A LIRE ÉGALEMENT

http://www.savigny-avenir.fr/2014/01/19/une-nouvelle-association-portes-de-lessonne-environnement-pee/

 

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 19 janvier 2014.

La population essonnienne au 1er janvier 2014, INSEE

L’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié les valeurs de la population légale 2011, en vigueur au 1er janvier 2014. (1) Le département de l’Essonne compte 1 244 311 habitants. La population essonnienne continue de croître, même si les autres départements de la région Ile-de-France sont beaucoup plus dynamiques. Cette hausse s’explique principalement par l’excédent naturel (à 75 %) et par l’installation de nouveaux habitants (à 25 %). L’accroissement de la population est quasi généralisé sur l’ensemble du territoire, mais il est plus fort au nord où l’urbanisation a été accélérée, poussée par les objectifs de la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU).

L’Essonne compte 196 communes, dont :

  • une de plus de 50 000 habitants, Évry (53 097 hab.)
  • deux entre 40 et 50 000 habitants, Corbeil-Essonne (44 921 hab.) et Massy (43 778 hab.)
  • cinq entre 30 et 40 000 habitants, Savigny-sur-Orge (37 517 hab.), Sainte-Geneviève-des-Bois (35 100 hab.), Viry-Châtillon (32 016 hab.), Palaiseau (31 214 hab.), Athis-Mons (30 298 hab.).

La commune la moins peuplée de l’Essonne est Chatignonville avec 56 habitants.

Chiffres du territoire de la Communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne (CALPE) entrant dans le calcul des dotations de l’État pour les communes, au 1er janvier 2014 :

  • Savigny-sur-Orge : 37 517 hab.
  • Athis-Mons : 30 298 hab.
  • Juvisy-sur-Orge : 15 069 hab.
  • Morangis : 12 709 hab.
  • Paray-Vieille-Poste : 7 223 hab.
  • Total de la CALPE = 102 816 hab. (pour mémoire : 102 220 hab. en 2012)

DOCUMENT

1. INSEE, Recensement de la population. Populations légales en vigueur à compter du 1er janvier 2014. 91-Essonne, décembre 2013, 15 p.
Tableau de la population essonienne au 1er janvier 2014, INSEE (pdf)


© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 16 janvier 2014.


Pour connaître la situation démographique au 5 janvier 2016, lire l’article sous le lien suivant :  http://portes-essonne-environnement.fr/la-population-essonnienne-au-1er-janvier-2016-insee/.

PEE et l’intelligence territoriale

Habiter, travailler, séjourner dans un territoire, le visiter ou le parcourir, suppose que l’on ait pour lui, à des degrés divers, des attentes, des désirs, des projets. Chacun de ses acteurs, qu’il appartienne à la société politique ou à la société civile, est porteur de compétences, d’expériences, de contributions. Elles sont toutes légitimes et doivent être prises en considération. Le géographe Alexandre MOINE définit le territoire comme « un système complexe qui évolue dans le temps en relation avec la boucle de rétroaction qui lie un ensemble d’acteurs et l’espace géographique qu’ils utilisent, aménagent et gèrent ». (1)

CASSINI Paray Morangis Athis Juvisy
QU’EST-CE QUE L’INTELLIGENCE TERRITORIALE ?

La notion d’intelligence territoriale est apparue au début des années 2000. Elle s’est développée sur le modèle de l’intelligence économique ou « competitive intelligence » aux États-Unis (2). Il s’agit d’une approche de l’évolution durable des espaces qui tient compte des dimensions informationnelles développées grâce aux nouvelles technologies de l’information, notamment le numérique.

Selon Jean-Jacques GIRARDOT, « l’intelligence territoriale ambitionne d’être la science pluridisciplinaire dont l’objet est le développement durable (…) dans une société de la connaissance » pour une meilleure gouvernance. (3) Il a été un des premiers économistes à en donner une définition prospective : « L’intelligence territoriale est un moyen pour les chercheurs, pour les acteurs et pour la communauté (…) d’acquérir une meilleure connaissance du territoire, mais également de mieux maîtriser son développement. L’appropriation des technologies de l’information et de la communication, et de l’information elle-même, est une étape indispensable pour que les acteurs entrent dans un processus d’apprentissage qui leur permettra d’agir de façon pertinente et efficiente. L’intelligence territoriale est notamment utile pour aider les acteurs territoriaux à projeter, définir, animer et évaluer les politiques et les actions de développement territorial durable. » (4)

La démarche d’intelligence territoriale implique, de fait, une meilleure connaissance des publics et de leurs besoins, une prise en compte des demandes des citoyens, un échange des informations, une coopération constante des initiateurs et des initiatives, un savoir-faire et des compétences afin de déterminer des réponses adéquates dans chacun des champs observés. Les acteurs se coordonnent au mieux pour dégager des actions en faveur du bien-être collectif en interaction avec les piliers du développement durable (environnement, économie, social).

CASSINI Montgeron

La notion d’ingénierie territoriale apparaît en 2003 pour désigner un « ensemble des savoir-faire professionnels dont ont besoin les collectivités publiques et les acteurs locaux pour conduire le développement territorial ou l’aménagement durable des territoires ». (5) Elle consiste en un ensemble de pratiques et de méthodes concernant le « faire-ensemble » qui s’applique à toute construction collective. On parlera aussi d’ingénierie du développement territorial ou d’ingénierie du développement durable des territoires. La chaîne d’ingénierie territoriale, telle qu’elle a été proposée par Sylvie LARDON, se définit comme un « réseau imbriqué de compétences multiples » (6), comprenant à la fois des dépendances mais aussi des synergies. Elle s’inscrit dans une problématique de gouvernance qui est à la fois multi-acteurs et multi-niveaux. Son enjeu est la « capacité collective à agir et innover sur un espace donné », dans le cadre de projets de territoire collectifs. (7)

L’ASSOCIATION PEE ET L’INTELLIGENCE TERRITORIALE

La démarche de PEE s’inscrit dans le cadre d’une intelligence territoriale participative et contributive. Son principal vecteur de communication sur la société et son territoire est un média numérique informatif. Le site internet, alimenté par des articles individuels ou collectifs (associatifs), est conçu comme une intelligence informationnelle en capacité à s’orienter vers une intelligence opérationnelle : collecte des données, pratiques de terrain, mutualisation des informations, analyses, dynamique des savoirs et des expériences, dynamique des innovations, propositions, décisions/réponses, actions. (8)

CASSINI Savigny

SOURCES
1. MOINE Alexandre, « Le territoire comme un système complexe : un concept opératoire pour l’aménagement et la géographie », L’Espace géographique, 2006/2, tome 35, pp. 115-132. « Le territoire comme système complexe », cours d’Alexandre MOINE, professeur de géographie à l’Université de Franche-Comté, laboratoire ThéMA.
2. PORTER Michaël, Competitive-Strategy, Techniques for Analyzing Industries and Competitors, 1980. PRIOR Vernon, Language of Business Intelligence, http://www.markintell.com/introduction-vernon-prior. PELISSIER Maud, « Étude sur l’origine et les fondements de l’intelligence territoriale : l’intelligence territoriale comme une simple déclinaison de l’intelligence économique à l’échelle du territoire ? », Revue internationale d’intelligence économique, 2009/2, vol. 1, pp. 291-303.
3. GIRARDOT Jean-Jacques, « Qu’est-ce que l’intelligence territoriale ? », http://www.collaboratif-info.fr, 28 juin 2010. Jean-Jacques GIRARDOT, maître de conférence à l’Université de Franche-Comté, est notamment coordinateur scientifique de l’Enti ((Europeen Network for Territorial Intelligence).

4. GIRARDOT Jean-Jacques, « Principes, Méthodes et Outils d’Intelligence Territoriale. Évaluation participative et Observation coopérative », Conhecer melhor para agir melhor, Actes du séminaire européen de la Direction Générale de l’Action Sociale du Portugal, EVORA (Portugal), 2000, pp. 7-17.
5. Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIATD), 2003.
6. LARDON Sylvie, MOQUAY Patrick, POSS Y. (dir.), Développement territorial et diagnostic prospectif. Réflexions autour du viaduc de Millau, Éditions de l’Aube, 2007.
7. LARDON Sylvie, PIVETEAU Vincent, « La nouvelle fabrique des experts du territoire. Un dispositif de recherche-formation-action », Conférence OPDE « Aide à la décision et gouvernance », 25-26 octobre 2010, Montpellier. PIVETEAU Vincent, « L’ingénierie territoriale, défi pour la gouvernance », Pour, n° 209, 2011, pp. 159-164.
8. BERTACCHINI Yann, Intelligence territoriale. Le Territoire dans tous ses états, collection Les ETIC, Presses technologiques, Toulon, 2007, 316 p.

CASSINI Evry

ILLUSTRATIONS DE CET ARTICLE
Les illustrations de cet article sont extraites de la Carte de Cassini de l’Ile-de-France levée entre 1749 et 1755. Pour en savoir plus : www.geoportail.gouv.fr (producteurs des données : EHESS, CNRS, BnF).

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 18 janvier 2014.