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Savigny-sur-Orge. Histoire des inondations dans le secteur Kennedy – Rossays. Des études oubliées ! (Partie II)

Suite de la partie I publiée le 4 juillet 2016.


III. Des tentatives pour réduire les aléas des inondations, de 1999 à 2008

Le Syndicat, la ville de Savigny-sur-Orge et les 32 autres communes touchées relancent les réunions sur les mesures à prendre. Des réflexions sont menées sur les rehaussements possibles, sur les bassins de rétention en amont, sur le débétonnage des berges de la rivière (bétonnées dans les années 1940-1950), notamment au parc du Séminaire en 1999, sur une cartographie plus détaillée grâce au système d’information géographique (SIG), sur la multiplication des postes de télégestion et de surveillance numérique des ouvrages hydrauliques, sur la réalisation de bassins de régulation des eaux de pluie, sur l’intensification des réseaux d’alerte… (1)

SIVOA COLL CRUES 2009 H

« Outils de mise en œuvre : chronologie de la politique syndicale » du SIVOA en matière de gestion des crues sur la rivière Orge en zone urbaine, colloque de juin 2009. Fonds privé BM/CAD. (2)

26 décembre 1999, la tempête Lothar traverse la France. A Orly, la vitesse des rafales atteint 173 km/h. A Savigny-sur-Orge, les dégâts sont considérables tant sur les propriétés communales que privées. Quasiment tous les peupliers le long de l’Orge se couchent… Deux jours plus tard, 28 décembre 1999, l’Orge déborde. C’est la deuxième fois cette année-là ! (3)

1. SIVOA Au fil de l Orge N45 Mai 1999 PERI

3. SIVOA Au fil de l Orge N45 Mai 1999 PERI

SIVOA, Au fil de l’Orge, n° spécial crue du 14 avril 1999, n° 45, mai 1999, p. 1 et p. 3.

Bernard MÉRIGOT, adjoint au maire, rapporte qu’il a accompagné Jean MARSAUDON, député-maire de l’époque, à la nuit tombée, dans un parcourt en barque sur le secteur de Kennedy – Rossays. Des résidences du quartier des Rossays à celles de la rue de Morsang, l’Orge a repris son bassin d’expansion naturel. Au centre, la cour de la maternelle Kennedy est sous l’eau, l’accès est rendu inaccessible en raison du débordement du collecteur intercommunal géré par le SIVOA, passant sous la chaussée de l’impasse Kennedy, traversant la rue de Morsang pour rejoindre le poste de relèvement du lycée Corot le long de l’Orge. (4)

Depuis 1989, la ville a été l’une des premières du SIVOA à engager un programme de vérification des branchements individuels et communaux. Or, régulièrement, elle subit le fait que les communes en amont ne sont toujours pas en réseau séparatif, eaux pluviales / eaux usées. Les événements pluvieux provoquent alors un refoulement des eaux usées du collecteur et leur débordement dans l’impasse Kennedy et le quartier. Le Syndicat est interpelé en octobre 2000 afin qu’il remédie à la situation, parallèlement à un débétonnage des 500 mètres du lit mineur et des berges de l’Orge entre l’autoroute A6 et le pont de Savigny-Morsang. (5)

6 juillet 2001, un orage centennal éclate. Des pluies intenses s’abattent sur la vallée de l’Orge, et la région parisienne, à partir de 22 heures. Les ouvrages de rétention sont rapidement pleins, au maximum de leur capacité. Avec les prairies et les bois dans les zones d’expansion des crues, les dix bassins de retenue gérés par le SIVOA font leur office. Côté Yvette, la situation est identique. Des quartiers, toujours les mêmes, sont malheureusement inondés. Le système D est ressorti par les habitants. Les pompiers, les agents communaux et intercommunaux sont sur le pont, mobilisés… Les services de l’État s’appuient sur le SIVOA. Les rivières n’amorcent une décrue que le 8 juillet. Alors que la moyenne des précipitations annuelles est de 55,6 mm, celles de juillet 2001 est de 145,2 mm. (6)

SIVOA AU FIL ORGE 2001

SIVOA, Au fil de l’Orge, n° spécial crue du 7 juillet 1999, septembre 1999, p. 1 : les Rossays à Savigny-sur-Orge.

LP INONDATIONS 2001-07-09

Document : Ramnoux Sébastien, « Une résidence encore victime des inondations à Savigny-sur-Orge », Le Parisien Essonne-matin, 9 juillet 2001, p. II. (6b)

Depuis 1995, c’est la dixième vague d’inondations pour Savigny-sur-Orge ! A chaque fois, le scénario est le même. De nombreux équipements publics et des immeubles d’habitation sont touchés ou mis hors service. Le groupe scolaire Kennedy, les logements des instituteurs, le gymnase, le foyer-logement sont évacués. Les immeubles collectifs sont soit évacués, soit reliés au monde via une sacro-sainte barque. Des garages, des parkings sont inondés avec perte des véhicules stationnés. L’état de catastrophe naturelle est de nouveau arrêté. (7)

LP INONDATIONS 2001-07-08 BARQUE

Document : Ramnoux Sébastien, « Intempéries. De gros dégâts en Ile-de-France », Le Parisien Essonne-matin, 8 juillet 2001, p. I. © Photographie Le Parisien. (6b)

LR INONDATIONS 2001-07-12

Document : BM, « Orages : le département sous les eaux après des pluies records », Le Républicain, 12 juillet 2001. © Photographie Le Républicain. (6b)

En 2001, les dépenses pour les seuls biens publics se montent à plus de 1 100 000 francs, soit 167 694 euros. Savigny n’est toujours pas pourvue de digue anti-crue alors que le secteur touché est l’un des plus urbanisés. Le député-maire et son adjoint sont obligés d’intervenir régulièrement pour activer les études sur le sujet… Auprès du SIVOA et de la DDE, le 11 juillet 2001, Bernard MÉRIGOT demande que soit établi un programme de sécurisation du quartier Kennedy – Rossays comprenant notamment le rehaussement permanent des dessertes des équipements collectifs et privés sis en zone rouge du PERI. En juillet 2016, rien n’a été mis en place… (8)

SSO CNI 2001 PHOTOS ROSSAYS1

Dossier de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle suite aux orages des 6 et 7 juillet 2001, ville de Savigny-sur-Orge. Copie, fonds privé BM/CAD. Les Rossays.

SSO CNI 2001 PHOTOS ROSSAYS2

Dossier de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle suite aux orages des 6 et 7 juillet 2001, ville de Savigny-sur-Orge. Copie, fonds privé BM/CAD. Les Rossays.

En octobre 2001, l’inspection académique s’inquiète aussi de la répétition du phénomène, des conséquences morales sur le personnel enseignant, les enfants, les parents, des problèmes d’hygiène liés à l’extension des moisissures, de la sécurité des lieux et des occupants… Le directeur des services départementaux de l’Éducation nationale se préoccupe ainsi de la viabilité du groupe scolaire. « Quel avenir pour Kennedy ? », telle est sa question. (9) En juillet 2016, elle est toujours d’actualité. Rien n’a été prévu au plan local d’urbanisme (PLU) pour déplacer le groupe scolaire ! (10)

SSO CNI 2001 PHOTOS ROSSAYS3

Dossier de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle suite aux orages des 6 et 7 juillet 2001, ville de Savigny-sur-Orge. Copie, fonds privé BM/CAD. Les Rossays.


IV. Pourtant, la forte vulnérabilité des lieux est connue et reconnue !

La première étude hydraulique sérieuse est pilotée par la société Silène, mandatée par le SIVOA. Son rapport d’expertise est remis en mai 2002. Entre l’A6 et le pont de Savigny, l’Orge est canalisée dans une structure en dalles de béton. La zone aval est très urbanisée avec une forte proportion d’habitats collectifs, des maisons dont les fondations sont à moins d’un mètre du canal, des murets, des haies. La zone amont est davantage constituée d’espaces verts et arborés. L’artificialisation de l’Orge a supprimé les échanges entre le lit et les berges, entre l’eau et le sol. Les lignes de montée d’eau sont étudiées pour :

  • une crue quinquennale (30 m3/s) : un parking de la tour des Rossays inondé, terrains en bordure du groupe scolaire sous quelques centimètres d’eau, caves, sous-sols et vides sanitaires inondés possiblement par retour des réseaux ;
  • une crue décennale (35 m3/s, soit la crue de 1999, sachant que celle de 2001 concerne un débit moyen de 39 m3/s) : inondation de tous les terrains sous 20 à 30 cm d’eau ;
  • et une crue centennale (56 m3/s) : inondation des terrains sous 1 mètre d’eau.

La stratégie d’aménagement suggérée par Silène au SIVOA est de répondre aux vulnérabilités de la rive gauche en période de retour 20 – 25 ans, type juillet 2001, avec une digue de 60 – 70 cm de haut, et 100 ans, avec une digue de 1,40 – 1,50 m. En rive gauche, si l’implantation de la première est envisageable, celle de la seconde s’avère irréalisable faute de place pour l’emprise au sol et l’incompatibilité avec la loi sur l’eau. Par ailleurs, l’endiguement du secteur suppose une forte incidence sur les zones non protégées en aval. Il nécessite également une gestion différente des eaux pluviales. (11)

SILENE RAPPORT SSO 2002

Silène, L’Orge entre le pont de l’autoroute A6 et le pont de Savigny-sur-Orge. Étude hydraulique et de restauration des berges. Rapport, mai 2002, une de couverture.

Publiée en 2005 par trois universitaires, la seconde étude porte sur l’évaluation de la vulnérabilité aux inondations du bassin de l’Orge aval. Il est ainsi créé un outil d’évaluation qui « permet d’analyser et d’évaluer la vulnérabilité locale aux inondations urbaines selon plusieurs facteurs. Il s’agit de la vulnérabilité liée à l’aléa, la vulnérabilité de la population, la vulnérabilité du bâti, la vulnérabilité liée aux usages et la vulnérabilité liée à la gestion de crise. Chacun de ces cinq facteurs fait l’objet d’une grille d’analyse et d’évaluation qui permet d’élaborer des indicateurs de vulnérabilité à partir de listes détaillées de critères. Ces grilles, élaborées en concertation avec des praticiens, gestionnaires du risque, constituent un outil d’aide à la décision dans le cadre d’une gestion intégrée des zones urbaines soumises à inondation. » Trois sites tests ont été étudiés : le groupe scolaire Kennedy à Savigny-sur-Orge, le camping de Villiers-sur-Orge et le centre-ville piétonnier de Juvisy-sur-Orge. Que ressort-il de l’étude ?

  • Pour le site Kennedy, « le graphique synthétique des vulnérabilités montre qu’il faut agir sur la population (conscience et information), le bâti (mal adapté) et la gestion du risque (mesures préventives et mesures d’urgence). »
  • « La population concernée par le risque sur le groupe scolaire de Savigny-sur-Orge est évaluée plus vulnérable » que celles du camping villiérain et du centre-ville piétonnier juvisien. (12)
SSO CNI 2001 PHOTOS KENNEDY

Dossier de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle suite aux orages des 6 et 7 juillet 2001, ville de Savigny-sur-Orge. Copie, fonds privé BM/CAD. Kennedy, lycée Corot.

Enfin, la troisième étude est inscrite dans le cadre du programme PIREN Seine : « L’Orge, vers l’âge de la maîtrise écologique ? » (2010). Un collectif de chercheurs universitaires de Paris-Panthéon-Sorbonne et de Paris-Est s’est intéressé au rôle joué par l’urbanisation dans l’évolution de la rivière. L’imperméabilisation des sols des fonds de la vallée est remise en cause, de même le regard des élus. Ainsi, les événements catastrophiques mobilisent leur attention quelques temps, puis l’intérêt s’estompe : « L’année qui suit une crue, les élus sont en général bien motivés pour acheter des terrains ou changer leur POS, voter des budgets, etc. La dernière crue de l’Orge remonte à juillet 2001, la lutte contre les crues n’est pas une priorité » (Michel VALOIS, SIVOA, mai 2009). (13)

Le Syndicat a insisté auprès des élus pour que les PLU intègrent la zone de crue centennale. Un système d’alerte aux riverains a été créé avec des réunions publiques locales… Il y en eut deux à Savigny-sur-Orge, en mai 2011. (14) Ce n’est pas suffisant, elles devraient être renouvelées de façon systématique, chaque année. Le site Internet de la ville ne contient même pas les informations sur le sujet, ni en rubrique « Nos rivières », ni en rubrique « Sécurité » ! (15) Dans sa lettre à la préfète afin de demander la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle suite aux inondations de juin 2016, le maire LR Eric MEHLHORN termine son rapport par « L’Alerte VIGI’ORGE auprès des riverains afin de leur demander de rester vigilants reste néanmoins toujours d’actualité. » (16) Peu de Saviniens connaissent ce plan Vigi’Orge, un système d’appel automatisé aux riverains qui alerte en cas de crue avérée. (17) Quel est l’impact en terme de communication ?

VIGI ORGE 1

SIVOA, « Prévention des inondations. Guide pratique en cas de crue. Vigi’Orge », plaquette, une de couverture.


V. Quels travaux ont-ils été entrepris après les inondations de 2001 ?

Que s’est-il passé à Savigny-sur-Orge ? D’autres micro-phénomènes de crue ou de débordement des réseaux, mais pas d’élévation de véritable digue dans le secteur de Kennedy. Suite à la tempête de 1999, les peupliers ont été remplacés, soit par d’autres peupliers (dont le bois est « cassant » et résiste mal aux tempêtes), soit par d’autres essences d’arbres, plus résistantes. De nouvelles grilles ont entouré le groupe scolaire et le gymnase, légèrement sur-élevées avec une butte de terre de faible hauteur le long de l’Orge. (18)

Des discussions ont eu lieu entre les élus saviniens, les services techniques et le SIVOA. Ainsi, le 24 mars 2003, l’étude Silène est présentée au député-maire Jean MARSAUDON qui opte pour une digue de 70 cm de haut afin de protéger le secteur des crues dites vingtennales majoritaires. Il suggère la pose d’une alarme sur les parkings et l’équipement d’une passerelle d’accès à demeure pour la tour des Rossays. (19)

SILENE RAPPORT SSO 2002 FIG4C

Silène, L’Orge entre le pont de l’autoroute A6 et le pont de Savigny-sur-Orge. Étude hydraulique et de restauration des berges. Rapport », mai 2002, plan des projets de digues proposés dans l’étude. La solution A4 (tracé jaune) sera retenu par le SIVOA, mais remis en question par le maire de Savigny-sur-Orge.

Le 20 novembre 2003, la commission « Eaux pluviales » du SIVOA se réunit avec pour premier point la lutte contre les inondations dans le secteur Kennedy : la protection pour des crues d’un retour de 20 – 25 ans est actée avec la construction d’une digue uniquement sise sur le groupe scolaire et le gymnase afin de ne pas modifier la ligne d’eau. Les membres de la commission considèrent la population comme étant apte à accepter l’inondation centennale comme un fait naturel (« habiter sur les bords d’une rivière constitue une chance, mais on subit aussi parfois les désagréments »). Et de poursuivre : si les habitants sont suffisamment informés, ils doivent accepter qu’un parking ou qu’une cour d’école soient inondés afin de mieux protéger les bâtiments publics ou d’habitation. Il est ensuite décidé que le coût de la « diguette » entourant le site scolaire Kennedy et les stations de relevage seraient à la charge de la commune… (20) Il faut attendre le 18 mars 2004 pour que ce dossier passe en bureau de l’exécutif du syndicat ! (21) Un an plus tard, la digue n’est toujours pas construite. Le député-maire ne peut se résoudre à ne protéger que les équipements communaux et offrir aux terrains des particuliers le sort de bassin inondable. Il suscite une nouvelle réunion le 31 mars 2005 entre les services de la ville et le SIVOA : la loi sur l’eau rend caduque le choix de Jean MARSAUDON, des variantes sont étudiées… (22) Nous en sommes là à ce jour.

SILENE RAPPORT SSO 2002 FIG 3C

Silène, L’Orge entre le pont de l’autoroute A6 et le pont de Savigny-sur-Orge. Étude hydraulique et de restauration des berges. Rapport », mai 2002, plan des zones inondables.

Pour le secteur des Rossays – chemin des Franchises, le projet de PLU soumis à enquête publique en janvier 2016 mentionne l’existence d’une digue, celle dite « Joie de Créer ». Sous la responsabilité du Syndicat de l’Orge, elle serait d’une « hauteur maximale de 2,5 m environ. Elle protège une zone boisée, une douzaine d’habitations ainsi que le foyer pour personnes handicapées « Atelier Club Joie de Créer ». La population protégée est estimée entre 40 et 55 habitants sur une zone protégée de 6 ha environ. La digue est estimée de classe C. » (23) Cela n’a pas empêché le secteur d’être considérablement inondé six mois après l’enquête publique !

SSO CNI 2001 PHOTOS 12RM et JDC

Dossier de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle suite aux orages des 6 et 7 juillet 2001, ville de Savigny-sur-Orge. Copie, fonds privé BM/CAD. Rue de Morsang, rue des Franchises (Intérieur de Joie de créer).

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Savigny-sur-Orge, le chantier de l’extension du foyer pour handicapés « Joie de créer » après les inondations. © Photographie BM/CAD, 19 juin 2016.

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Savigny-sur-Orge, panneau du chantier de l’extension du foyer pour handicapés « Joie de créer ». La commune et l’État auraient-ils dû autoriser la construction de l’extension en zone inondable ? © Photographie BM/CAD, 19 juin 2016.

Pour le secteur du lycée Corot, même mention dans le projet de PLU : la « digue de la station de Savigny-sur-Orge, sous la responsabilité du Conseil Régional, présente une hauteur maximale de 1,45 m. Elle protège le lycée Corot et une population estimée entre 1 000 et 3 000 personnes. La digue est de classe B. Une étude est nécessaire pour mieux identifier la zone protégée. Le lycée a été récemment réhabilité en prenant en compte le risque inondation identifié dans le PPRI de la Seine. Ainsi, certains bâtiments ont été aménagés sur pilotis et d’autres aménagements ont été réalisés pour se protéger des inondations. Il n’existe pas aujourd’hui toutefois suffisamment d’informations pour juger de l’impact de ces aménagements sur la protection contre les crues de l’Orge. » (24) La dernière précaution d’écriture est intéressante car, effectivement, les travaux réalisés par le Syndicat lors de la renaturation des berges de l’Orge dans le parc Duparchy et le long de la promenade de l’Orge, à l’arrière du lycée, n’ont pas empêché qu’une partie de la cour de Corot et des rez-de-chaussées de bâtiments soient inondés. (25)

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Promenade de l’Orge et berges renaturées du parc Duparchy, inaugurées le 31 mai 2016 par le SIVOA… quelques heures avant les inondations ! En arrière-plan, les bâtiments scolaires du lycée Corot dont les extensions ont été construites sur pilotis… Où est la digue protectrice ? © Photographie SMM/CAD, 7 avril 2016.

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Promenade de l’Orge et berges renaturées du parc Duparchy, inaugurées le 31 mai 2016 par le SIVOA… quelques heures avant les inondations ! En arrière-plan, une entrée à l’arrière du lycée Corot. © Photographie SMM/CAD, 7 avril 2016.

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Savigny-sur-Orge, les bâtiments scolaires du lycée Corot inondés. © Photographie SMM/CAD, 2 juin 2016.

Les digues (en l’occurrence, on pourrait parler de « diguettes »), quelle que soit leur hauteur, ne répondront pas aux attentes protectrices des habitants puisque l’eau des rivières les contourne aisément et, surtout, elle est secondée par des remontées dangereuses des réseaux d’assainissement.

A suivre.


RÉFÉRENCES DE LA PARTIE II
1. L’ensemble de cet article a été réalisé à partir de documents publics ainsi que de fonds privés, notamment ceux de Bernard MÉRIGOT et des membres de l’association CAD. Les données historiques sont issues des recherches faites sous les directions de Bernard MÉRIGOT et de Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT entre 1983 et 2009. Pour en savoir plus, se référer à l’ouvrage : Groupe d’étude sur l’histoire de Savigny-sur-Orge, Mémoire en images : Savigny-sur-Orge, Alan Sutton, 2008, 128 p.
2. SIVOA, L’Orge vive, Imprimerie Henry, 1995, 96 p. ; SIVOA, Carnet de route. 1977-2007, Imprimerie Cloître, 2008, 40 p. ; SIVOA, Colloque CNFSH « Gestion des crues sur la rivière Orge en zone urbaine, diaporama, juin 2009, 21 diapositives. Fonds privé BM/CAD.
3. SIVOA, Au fil de l’Orge, n° spécial « crue du 14 avril 1999 », n° 45, mai 1999, 5 p. (pdf) : 0. SIVOA Au fil de l Orge N45 Mai 1999 PERI. Fonds privé BM/CAD.
4. MÉRIGOT Bernard, « Les inondations à Savigny-sur-Orge », communication lors de l’assemblée générale 2001 de l’association Agir pour Savigny. Fonds privé BM/CAD.
5. MÉRIGOT Bernard, vice-président du SIVOA, intervention lors de l’assemblée générale du SIVOA du 25 octobre 2000. Fonds privé BM/CAD.
6. SIVOA, Rapport de crue et compte-rendu de l’astreinte présentés aux délégués du syndicat (pdf) : SIVOA Rapport de crue Orge 06-07 07 2001, SIVOA RAPPORT ASTREINTE 2001. SIVOA, Au fil de l’Orge, septembre 2001, 8 p. (pdf) : SIVOA AU FIL ORGE 2001. Fonds privé BM/CAD.
6b. Revue de presse 2001 : CRISTOFOLI Roberto, RAMNOUX Sébastien, « De gros dégâts en Ile-de-France », Le Parisien, 8 juillet 2001, p. 4 ; RAMNOUX Sébastien, « L’orage fait de gros dégâts dans toute l’Essonne », Le Parisien Essonne-matin, 9 juillet 2001, p. II ; B.M., « Orages : le département sous les eaux après des pluies records », Le Républicain, 12 juillet 2001, 3 p. (pdf) : LP LR INONDATIONS 2001-07.
7. Dossier de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle suite aux orages des 6 et 7 juillet 2001, ville de Savigny-sur-Orge. Copie, fonds privé BM/CAD.
8. MÉRIGOT Bernard, Intervention lors de la réunion de la commission eaux pluviales du SIVOA, 11 juillet 2001. Fonds privé BM/CAD.

9. CHUDEAU Roger, Lettre au député-maire de Savigny-sur-Orge au sujet des inondations répétées dans la commune, 10 octobre 2001. Fonds privé BM/CAD.
10. Lire sur le présent site Internet les articles sur le plan local d’urbanisme de la ville de Savigny-sur-Orge parmi les articles figurant dans la catégorie suivante : http://portes-essonne-environnement.fr/category/urbanisme/plan-local-durbanisme-plu/.
11. Silène, L’Orge entre le pont de l’autoroute A6 et le pont de Savigny-sur-Orge. Étude hydraulique et de restauration des berges. Rapport, mai 2002, 31 p et annexes. Fonds privé BM/CAD.
12. BARROCA Bruno, LEFORT Émilie, POTTIER Nathalie, Analyse et évaluation de la vulnérabilité aux inondations du bassin de l’Orge aval, Septième rencontre de Théo Quant, janvier 2005, 12 p. (pdf) : TQ2005 ARTICLE 10.
13. Collectif C. CARRÉ, J.F. DEROUBAIX, J.C. DEUTSCH, J.P. HAGHE, B. DE GOUVELLO, N. BELAÏDI, A. CHARRIER, Une monographie de l’Orge. Vers l’âge de la maîtrise écologique ?, Programme PIREN Seine, 2010, 74 p. (pdf) : PIREN SEINE ORGE.
14. MÉRIGOT Bernard, « La prévention des inondations de l’Orge à Savigny-sur-Orge (I) », www.savigny-avenir.fr, 1er juin 2011 : http://www.savigny-avenir.fr/2011/06/01/la-prevention-des-inondations-de-l%E2%80%99orge-a-savigny-sur-orge-2011/.
15. Site Internet de la ville de Savigny-sur-Orge consulté le 26 juin 2016 et le 6 juillet 2016 (www.savigny.org).
16. Ville de Savigny-sur-Orge, Lettre du maire au préfet de l’Essonne, Demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, 4 juin 2016, 7 p. (pdf) : SSO L EM PREF RECN 4 juin 2016.
17. SIVOA, Prévention des inondations. Guide pratique en cas de crue. Vigi’Orge, 2014, 8 p. (pdf) : VIGI ORGE.
18. Dossier technique sur le groupe scolaire Kennedy / inondations. Fonds privé BM/CAD.
19. Compte rendu de la réunion entre la mairie de Savigny-sur-Orge et le SIVOA, 24 mars 2003. Fonds privé BM/CAD.
20. SIVOA, « Compte rendu de la réunion de la commission eaux pluviales du SIVOA », 20 novembre 2003. Fonds privé BM/CAD.
21. SIVOA, Point 3.4 « Prévention contre les inondations de l’Orge à Savigny-sur-Orge sur le secteur Kennedy », Bureau du 18 mars 2004. Fonds privé BM/CAD.
22. Compte rendu de la réunion entre la mairie de Savigny-sur-Orge et le SIVOA, 31 mars 2005. Fonds privé BM/CAD.
23. et 24. Ville de Savigny-sur-Orge, Plan local d’urbanisme de Savigny-sur-Orge. Rapport de présentation, p. 98 (pdf) : SSO PROJET PLU 2016 RP.
25. Lire sur le présent site Internet les articles sur les travaux réalisés par le SIVOA : http://portes-essonne-environnement.fr/?s=parc+duparchy.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, Marie LAPEIGNE, Bernard MÉRIGOT, 7 juillet 2016, 9 h.

MGP. Colloque sur la bonne gouvernance dans la gestion du fleuve et des rivières métropolitains

Comment gérer demain le fleuve et les rivières du territoire de la métropole du Grand Paris ?

Tel est le sujet du colloque qui aura lieu les 7 et 8 juillet 2016 à l’hôtel de ville de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) sous la co-présidence de Patrick OLLIER, président de la métropole du Grand Paris (MGP), de Sylvain BERRIOS, vice-président de la MGP délégué à la gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) et président du syndicat Marne Vive, et de Jean-François CARENCO, préfet de région Ile-de-France et préfet de Paris.

La thématique de la bonne gouvernance dans la gestion du bassin hydrographique parisien n’est pas anodine après les inondations vécues au début du mois de juin 2016. Planifié avant ces récents événements, ce colloque aspire à trouver une réponse à la question : « Que ce soit à la veille d’une crue ou après les inondations, la GEMAPI ne constituera-t-elle pas l’outil qui permettra aux élus de disposer d’une vision globale à l’échelle des rivières et, notamment, d’anticiper au mieux ces phénomènes ? » Une façon de dire que, jusqu’à ce jour, une mauvaise gouvernance relative domine.

Le colloque couvrira principalement les thèmes suivants :

  • Vers une gestion globale et cohérente des risques liés aux inondations ;
  • Pour une amélioration de la biodiversité de nos rivières et du fleuve ;
  • Des usages de nos rivières et du fleuve en milieu urbain ;
  • La qualité de l’eau de nos rivières et du fleuve au centre des enjeux.
COLLOQUE MGP GEMAPI 2016

Programme du colloque « Gemapi : Enjeux et gouvernance. Sécurité, biodiversité, santé et cadre de vie : Comment gérer demain nos rivières sur le territoire de la Métropole du Grand Paris ? », 7 et 8 juillet 2016, p. 1/3.


Un tel colloque est-il utile ?

Que les élus et les fonctionnaires territoriaux de la MGP et des établissements publics territoriaux (EPT) qui la composent, se retrouvent, s’informent, réfléchissent sur le sujet n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais, le citoyen est en droit de se demander si, une nouvelle fois, il ne se trouve pas dans une enième réunionite coûteuse du millefeuille territorial sans aucune retombée locale pour les habitants et les administrés. Le dossier de presse avance qu’il « est nécessaire qu’élus et institutionnels partagent leurs attentes et leurs visions à l’échelle du territoire métropolitain pour faire en sorte que les projets avancent et que les synergies se créent dans l’intérêt, in fine, des cours d’eau et des citoyens qui les fréquentent et les utilisent. »  Pourquoi ne pas avoir ajouté « qui vivent à proximité » ? Plus que ceux qui les « fréquentent » et les « utilisent », des riverains souffrent régulièrement des crues, parfois depuis des décennies, sans que des solutions soient réellement apportées pour atténuer les risques encourus d’une vie passée, présente et future à côté d’une rivière ou d’un fleuve.


Pourquoi construire en zone inondable ? Pourquoi continuer à construire en zone inondable ?

Ne doit-on pas prendre à bras le corps le problème des permis de construire délivrés à des promoteurs par les maires, confortés par les autorités préfectorales, dans les années 1960, 1970… et, dernièrement, dans les années 2010 sous couvert de « pilotissage » pour satisfaire un Schéma directeur régional d’Ile-de-France (SDRIF) qui impose toujours plus de constructions de logements (sociaux ou pas / 70 000 par an pour le SDRIF en cours) dans des secteurs déjà bien denses se trouvant parfois en zone inondable comme c’est le cas à Savigny-sur-Orge, à Athis-Mons, à Juvisy-sur-Orge et ailleurs ! Non seulement, cette densification nouvelle est envisagée dans les quartiers anciens, le long des voies de chemin de fer mais, en plus, les autorités oublient qu’il s’agit aussi parfois de secteurs inondables relevant d’un PERI ou d’un PPRI rivière et/ou d’un PPRI Seine. A Juvisy-sur-Orge ou à Athis-Mons, par exemple, tout le nouveau quartier « vertical » en bordure de la Seine a été inondé…

JSO I2016 WILLY HUBENTZ

Juvisy-sur-Orge, quai de Seine. Capture d’écran de la vidéo de Willy Hubentz, « Inondation en Essonne. Juin 2016 », https://www.youtube.com/watch?v=MRFbpmRDfS8.

Certes, en temps normal, la vie près d’une rivière ou d’un fleuve peut paraître romantique voire idyllique, mais en temps de crue ? Tout un quotidien est fortement perturbé, du simple ramassage des ordures ménagères à une école fermée, de la simple boulangerie à une grande surface ou à un restaurant en chômage technique en raison d’inondation ou de rupture de courant électrique, d’un transport privé à un transport public rendus impossibles, d’un parking couvert d’eau à une cave ou un rez-de-chaussée inondé, d’un ascenseur immobilisé faute d’électricité à un réseau téléphonique hors service pour la même raison, aux victuailles d’un réfrigérateur ou d’un congélateur perdues faute d’électricité durant plusieurs jours, à des morceaux de vie, des souvenirs partant avec le courant des eaux vers on ne sait où, à une évacuation de son habitation durant quelques jours à plusieurs semaines tels des naufragés sans lendemain (3) … Et cela ni les autorités administratives, ni les hauts fonctionnaires du SDRIF, ni les promoteurs n’y font allusion.

  • Comment gérer les instants disruptifs d’un cadre de vie en situation de dysfonctionnent, qui génère un perte de repère chez les riverains d’un cours d’eau en crue ?
  • Comment vivre pendant une inondation ? Comment survivre à une inondation « catastrophe » ? Comment faire acte de résilience ?
  • Pourquoi et comment les autorités doivent-elles mieux gérer les permis de construire à proximité d’une rivière et d’un fleuve en refusant l’application du SDRIF dans ces zones pour effectivement répondre aux normes fixées par les PERI ou les PPRI ?
  • Quelles seront les mesures prises par les maires de la MGP sur le terrain après ce colloque ? Comment seront-elles contrôlées et par qui ?

Telles sont les questions que devraient se poser les élus de la MGP, en présence des acteurs de terrain mais aussi des associations environnementales locales. Les habitants attendent des réponses.

RÉFÉRENCES
1. Métropole du Grand Paris, « Gemapi : Enjeux et gouvernance. Sécurité, biodiversité, santé et cadre de vie : Comment gérer demain nos rivières sur le territoire de la Métropole du Grand Paris ? », Programme du colloque des 7 et 8 juillet 2016, Saint-Germain-des-Fossés, dossier de presse, 28 p. (pdf) : COLLOQUE GEMAPI 2016 DP.
2. Métropole du Grand Paris, « Gemapi : Enjeux et gouvernance. Sécurité, biodiversité, santé et cadre de vie : Comment gérer demain nos rivières sur le territoire de la Métropole du Grand Paris ? », Programme du colloque des 7 et 8 juillet 2016, Saint-Maur-des-Fossés, 3 p. (pdf) : COLLOQUE MGP GEMAPI 2016 PROG.
3. Lire ainsi le cas d’une famille de Longjumeau qui, après un mois, n’a toujours pas réintégré son logement : FOULON Aurélie, « Sandrine et ses enfants, toujours naufragés », Le Parisien Essonne-matin, 6 juillet 2016, p. III (pdf) : 2016-07-06 LPE INONDATIONS.

© Marie LAPEIGNE, 6 juillet 2016, 17 h 20.

Savigny-sur-Orge. Histoire des inondations dans le secteur Kennedy – Rossays. Des études oubliées ! (Partie I)

Préambule : Les trois paradoxes de l’histoire des inondations

L’histoire des inondations est paradoxale. Pour au moins trois raisons.

  • Le premier paradoxe tient à la temporalité : celle des événements (l’inondation par elle-même), la façon dont elle est vécue localement, et celle de ce qui la suit. Autant son apparition et les parades qui sont mises en œuvre pour faire face dans l’urgence à ses effets, pour la contenir, puis pour en effacer les traces, se produisent dans un climat d’accélération d’actions et de discours, toujours relayées à l’excès par les médias ; autant l’après catastrophe connaît un désinvestissement de l’attention, prélude le plus souvent à un oubli pernicieux. Les témoignages apportés par les victimes et les témoins des inondations constituent une mémoire essentielle. Leur conservation est primordiale. Le temps vécu d’une inondation est fait d’accélérations, de ralentissements et d’arrêts : il n’est pas continu.
  • Le second paradoxe d’une inondation est de ne pouvoir être considérée uniquement que comme une « catastrophe naturelle ». Toute catastrophe est à la fois une catastrophe naturelle (on ne sait pas quand et comment elle se produira) et une catastrophe humaine (on sait que toute zone inondable sera un jour inondée). D’innombrables exemples démontrent et ont démontré que les pouvoirs locaux, avec l’assentiment des pouvoirs de l’État, ont autorisé des constructions dans des zones inondables. Ils n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger les biens et les personnes. Divers travaux ont, soit causé directement, soit aggravé la catastrophe. Une inondation est toujours l’histoire d’un échec d’une politique publique et des contrôles qui doivent s’exercer sur cette dernière et qui, visiblement, ne l’ont pas été. Ayons une pensée pour les 29 personnes qui ont trouvé la mort dans des conditions atroces, chez elles, du fait de la submersion d’une digue à La Faute-sur-Mer, durant la nuit du 27 au 28 février 2010. Cette dramatique nuit symbolise l’absence totale de discernement des autorités tant locales que préfectorales ayant accordé les permis de construire.
  • Le troisième paradoxe concerne la difficulté d’accès et la dispersion des documents concernant les inondations. Tous ces documents sont publics. Ils émanent de multiples autorités : communes, communautés, syndicats intercommunaux de rivière, conseils généraux/conseils départementaux, administrations départementales, préfectures, services publics… Toute une littérature est produite, souvent sans publicité, par diverses commissions préfectorales notamment (CLE, SAGE…). Aucun dossier centralisé local n’existe. Une recherche historique des sources doit être entreprise. Elle est longue et difficile. D’une part, les archives communales sont généralement bien pauvres en documents complets. D’autre part, les services gestionnaires (services techniques, services d’urbanisme…) communiquent très souvent avec une extrême réticence les documents publics qu’ils détiennent. C’est pourquoi la mémoire des acteurs des politiques publiques locales (élus, fonctionnaires territoriaux) est déterminante pour restituer au citoyen (au contribuable, au propriétaire, au locataire, à l’habitant, au riverain, à l’usager d’un territoire…) cette histoire. Ce n’est que par un travail de recherche historique que l’on peut répondre à ces deux questions : Quand et comment un territoire s’est-il constitué ? Quelles en sont les vulnérabilités présentes et à venir.

Nous tenons à remercier Bernard MÉRIGOT, président de Mieux Aborder l’Avenir, ancien maire-adjoint de Savigny-sur-Orge (1983-2009), ancien vice-président du Syndicat mixte de la vallée de l’Orge aval / SIVOA, devenu Syndicat de l’Orge, (1995-2009) et du Syndicat intercommunal pour l’aménagement hydraulique de la vallée de l’Yvette / SIAHVY (2001-2009), qui nous a aidé à identifier et à localiser un certain nombre de documents publics. (1)

Ses grands-parents paternels se sont installés dans la commune en 1928 et ses parents en 1956. Ils ont connu les différents épisodes de montée des eaux de l’Orge et de l’Yvette à une époque ou l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols n’avaient encore atteint leur paroxysme.

0. SSO QUARTIER BAS

Savigny-sur-Orge, vue aérienne du quartier ancien, de la place Davout vers Morsang-sur-Orge, Épinay-sur-Orge et Villemoisson-sur-Orge. Au-delà de l’Oasis (maison Soltikoff), on aperçoit en arrière-plan les espaces boisés et le parc du château de Grand-Vaux où coulent l’Orge et l’Yvette. Carte postale affranchie en 1956, collection privée AM/CAD.


Sommaire

Partie I
Préambule : Les trois paradoxes de l’histoire des inondations
Introduction : Premier ministre, préfète et secrétaire d’État au chevet des communes essonniennes sinistrées en juin 2016

I. Géographie des lieux avant les années 1960 : une mère nature respectée
II. Après 1960, les autorités oublient la vulnérabilité des lieux et imperméabilisent les sols
Références de la partie I

Partie II
III. Des tentatives pour réduire les aléas des inondations, de 1999 à 2008
IV. Pourtant la forte vulnérabilité des lieux est connue et reconnue !
V. Quels travaux ont-ils été entrepris après les inondations de 2001 ?
Références de la partie II

Partie III
VI. Juin 2016, une nouvelle inondation cinquantennale
Références de la partie III

Partie IV
VII. Quel avenir pour le groupe scolaire Kennedy ?
Conclusion
Références de la partie IV

1. SSO PONT ORGE RVP

Savigny-sur-Orge / Morsang-sur-Orge, le pont sur l’Orge, rivière poissonneuse… En arrière-plan, les arbres du domaine du château Davout. Carte postale affranchie en 1911, collection privée HB/CAD.


Premier ministre, préfète et secrétaire d’État au chevet des communes essonniennes sinistrées en juin 2016

Du 30 mai au 7 juin 2016, les Essonniens ont vécu au rythme des inondations. Revenant sur ses terres, le Premier ministre Manuel VALLS s’est rendu à Longjumeau, Corbeil-Essonnes, Viry-Châtillon, Montgeron et Crosne afin de constater l’ampleur des dégâts en compagnie de la préfète de l’Essonne Josiane CHEVALIER, du président du conseil départemental François DUROVRAY, des maires et des conseillers départementaux concernés, à grand renfort de médias. (2)

Le 22 juin 2016,  la préfète a organisé une réunion sur les récentes inondations, en présence des élus et des administrations locales, des maires et des syndicats de rivière. La presse n’a pas été conviée à cette conférence conclusive, ni les associations environnementales. A ce jour, rien n’a filtré de la part des collectivités territoriales ou intercommunales. Seule la visite de Barbara POMPILI, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité,  sur les rives de l’Orge a été couverte par la presse le 27 juin 2016. (3)

Pourtant, les inondations des quartiers vulnérables sont porteuses d’interrogations, d’inquiétudes, d’attentes des sinistrés. Il est donc essentiel de se pencher sur l’aspect historique des événements. Prenons comme exemple le quartier Kennedy – Rossays à Savigny-sur-Orge.


I. Géographie historique des lieux avant les années 1960 : une mère nature respectée

Le ville de Savigny-sur-Orge est parcourue par deux rivières, l’Orge et l’Yvette, leur confluence étant sise sur le territoire savinien. D’une façon générale, la nappe d’eau phréatique est sub-affleurante, donc à quelques mètres de profondeur, dans la partie du vieux Savigny, des vallées et des coteaux. 

BRGM SSO NAPPE

Localisation de la nappe phréatique à Savigny-sur-Orge. © Donnée extraite du site web www.inondationsnappes.fr développé par le BRGM. Capture d’écran faite le 3 juillet 2016. (4)

Au début du XXe siècle et jusqu’au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le long de l’Orge ou de l’Yvette, se trouvent des lavoirs, des blanchisseries, des moulins, une brasserie, des vergers, des jardins.

2. SSO PONT ORGE BRASSERIE

Lavandières œuvrant au lavoir sur l’Orge, brasserie de Savigny-sur-Orge ayant remplacé le moulin de Joppelin propriété des Davout, embarcadère conduisant aux jardins sis derrière le muret… promenade d’agrément en barque. Carte postale écrite en 1916, collection privée SD/CAD.

4. SSO PONT B B

Savigny-sur-Orge, pont sur la rivière séparant le lavoir et la blanchisserie, à gauche, et la brasserie à droite. Carte postale écrite en 1910, collection privée SD/CAD.

5. SSO BLANCHISSERIE

Blanchisserie « industrielle » de Narcisse Guillon sur la rive droite de l’Orge, à proximité du pont de la rue de Morsang. Le linge arrivait notamment des grands hôtels parisiens par le train via la gare de Savigny-sur-Orge. Carte postale écrite en 1911, collection privée AM/CAD.

3. SSO R MORSANG CH DAVOUT-ORGE a1903

Savigny-sur-Orge. Porte du domaine Davout donnant sur la rue de Morsang à proximité de l’Orge (à droite), et menant au pont vers le moulin de Joppelin (dit également d’Eckmühl) transformé en brasserie. Carte postale affranchie en 1903, collection privée SMM/CAD.

2B SSO BRASSERIE

A l’intersection des communes de Savigny-sur-Orge, de Morsang-sur-Orge et de Viry-Châtillon, la brasserie avec à sa droite le pont sur l’Orge et l’accès au domaine Davout. Carte postale affranchie en 1903, collection privée AM/CAD.

Du côté de l’actuel lycée Corot, les eaux de l’Orge s’étalent régulièrement dans le parc du château Davout. Les bâtiments scolaires ne sont construits qu’à partir de 1949.

6. SSO PARC CH DAVOUT

Savigny-sur-Orge, le domaine Davout parcouru par des canaux ou bras morts de l’Orge. Ici, celui conduisant vers l’église Saint-Martin. Carte postale affranchie en 1910, collection privée SMM/CAD.

7. SSO COROT

Savigny-sur-Orge, le lycée Corot en construction vers 1955. Au premier plan, à gauche, l’Orge. Entre les bâtiments scolaires et le terrain de sport, le canal conduisant vers l’église Saint-Martin. Au-delà du lycée, la rue de Morsang et les terres du maraîcher Chanteau, les parcs boisés de la maison Nenon et de l’Oasis à l’extrémité desquels coulent l’Orge. Carte postale affranchie en 1956, collection privée AM/CAD.

Du côté Kennedy, des Rossays, de Grand-Vaux et des Prés-Saint-Martin, des marécages alternent avec des terrains cultivés ou maraîchers, des espaces boisés et des parcs résidentiels de villégiatures de Parisiens.

8. SSO NENON

Savigny-sur-Orge, rue des Rossays, la maison Nenon et son parc en bordure de l’Orge. Carte poste affranchie en 1922, collection privée GF.

10. SSO P SOLTIKOFF e1916

Savigny-sur-Orge, rue des Rossays, la maison construite pour l’artiste Andréa par le prince russe Soltikoff vers 1857. Le nom de l’Oasis lui sera donnée par le couturier Bechoff de la place Vendôme à Paris, devenu le propriétaire vers 1918. Carte poste écrite en 1916, collection privée SMM/CAD.

Quelques îlots de constructions, pour la plupart anciennes (XVIIIe, XIXe et début XXe siècles), s’offrent aux plus grandes crues telle celle de 1955. La population savinienne est alors en pleine expansion, elle grimpe de 5 593 habitants en 1926 à 14 554 âmes en 1946.

9. SSO A PROP SOLTIKOFF a1913

Savigny-sur-Orge, le parc de la maison Soltikoff devenue la propriété du baron Empain durant la Grande guerre. Il s’étend jusqu’à l’Orge où un embarcadère sera installé pour des promenades en barque. Carte postale affranchie en 1913, collection privée SMM/CAD.


II. Après 1960, les autorités oublient la vulnérabilité des lieux et imperméabilisent les sols

Face à un besoin criant de logements, des programmes immobiliers sont envisagés à la fin des années 1950 et au début des années 1960. Quelques années après, à la place des activités agricoles ou des paysages champêtres, s’érigent des immeubles et des équipements collectifs tels des écoles et un gymnase. Un maire, Paul BONICI (1965 – 1971) propose même l’idée de raser complètement le quartier ancien du bas de la commune pour y édifier un grand ensemble d’immeubles, un  « Savigny vertical ». Ce projet ne verra pas le jour.

1966-03-29 SSO ARTICLE LAURORE PL DAVOUT

Le projet BONICI visant à rénover la place Davout de Savigny-sur-Orge avec de grands ensembles collectifs en 1966. « Grand Paris. Édition spéciale : Tout reste à faire à Savigny-sur-Orge », L’Aurore, 29 mars 1966, fonds privé BM/CAD. (5)

Comme dans les autres villes parisiennes et françaises, Savigny-sur-Orge se dote de « grands ensembles », sa population passe à 31 956 habitants en 1968. Elle remodèle son paysage semi-urbain en paysage urbain au fort contraste entre de vastes zones pavillonnaires et horizontales, loties principalement durant l’entre-deux-guerre, et les nouveaux quartiers verticaux construits… notamment sur des terrains bas le long de l’Orge et de l’Yvette, en zone inondable ! Ainsi, vendu à des sociétés immobilières, le château de Grand-Vaux laisse la place à la résidence Grand-Val en 1958. Sur le vaste parc attenant, en bordure de l’Yvette, sont construits les 1 600 logements de la cité Grand-Vaux au tournant des années 1960, avec les écoles Saint-Exupéry et Mermoz en 1963 et 1966.

12. SSO GRAND-VAUX YVETTE e1904

Savigny-sur-Orge, domaine de Grand-Vaux. Une passerelle sur l’Yvette… en 1904. Collection privée AM/CAD.

13. SSO GRAND VAUX YVETTE

Savigny-sur-Orge, le domaine de Grand-Vaux à proximité de l’Yvette est loti de grands ensembles au début des années 1960. Collection privée HB/CAD.

Les parcs de l’Oasis et de la maison Nenon, en bordure de l’Orge, sont lotis de plus de 500 appartements dans la rue des Rossays, entre 1961 et 1967, couplés au groupe scolaire Kennedy en 1966. Sur les terres du maraîcher CHANTEAU, rue de Morsang, poussent plus de 250 logements dans les années 1965-1970, avec le gymnase Kennedy en 1966. Plus loin, vers Viry-Châtillon, en longeant l’Orge, les prés de Saint-Martin sont transformés en quartier des Prés-Saint-Martin, autre ensemble collectif au début des années 1970.

11. SSO OASIS ROSSAYS

Savigny-sur-Orge, en lieu et place des dépendances du domaine de l’Oasis, des immeubles sortent de terre à partir de 1961. Carte postale affranchie en 1966, collection privée BM/CAD.

7B. SSO VDE

Viry-Châtillon vers Savigny-sur-Orge, les canalisations des eaux de la Vanne, du Loing et du Lunain traversant l’Orge. En arrière-plan, les prés de Saint-Martin. Carte postale affranchie en 1910, collection privée SD/CAD.

C’est ainsi que les autorités ont rapidement oublié que, dans Savigny-sur-Orge, il y a « Orge ».

Si la crue trentennale des 22 et 23 janvier 1955 est restée dans les mémoires de nombreux Franciliens comme à Draveil, à Athis-Mons, à Juvisy-sur-Orge…, elle est rapidement oubliée à Savigny-sur-Orge. La raison est simple : peu de biens immobiliers furent touchés en dehors des quelques habitations situées dans le vieux Savigny. Ce ne sera pas le cas avec la montée des eaux le 22 mars 1978, déclenchée après des jours de fortes précipitations comparables à celles vécues en juin 2016. Les résidents des nouveaux quartiers construits dans le lit majeur des rivières « saviniennes » sont pour la première fois confrontés aux aléas des inondations. La tour des Rossays est transformée en île. Des familles sont évacuées. Des caves sont inondées. Des parkings sont recouverts par 1 m d’eau. L’école et le gymnase Kennedy, envahis par 40 cm d’eau, sont fermés. Le lycée Corot n’est pas épargné. Un nouveau moyen de transport est utilisé : la barque. Des passerelles improvisées sont montées à la hâte par les services techniques… (6)

1. SSO BMO N7 Mars-avril 1978 p. 1

Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mars-avril 1978, p. 1. Fonds privé AM/CAD.

2. SSO BMO N7 Mars-avril 1978 p. 3

Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mars-avril 1978, p. 3. Fonds privé AM/CAD.

3. SSO BMO N7 Mai 1978 p. 2 copie

Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mai 1978, p. 2. Fonds privé AM/CAD.

La disparition des espaces naturels dans le fond des vallées locales de l’Orge et de l’Yvette n’est certes pas totale. Le parc du Séminaire, à cheval sur les communes de Morsang-sur-Orge et de Savigny-sur-Orge, a été épargné des promoteurs. De même, côté Épinay-sur-Orge, le parc de Sillery. Ils jouent un rôle de bassin de retenue, mais insuffisamment. Quand, en plus, les maires soulèvent le problème des vannes trop longtemps fermées, peut-être pour éviter des inondations ailleurs, en aval… Les autorités préfectorales, elles, préfèrent aborder les solutions afin de retenir les eaux en amont, tels les futurs bassins de la Sallemouille et de Saint-Germain-lès-Arpajons qui ne seront pas encore réalisés lors de la crue suivante, celle du 14 janvier 1982. (7) Rebelotte, même scénario ! Ce jour-là, le foyer-logement du 8 rue de Morsang en construction est également inondé. Les Anciens ne sont guère étonnés puisque, dès l’édification des fondations, il avait fallu assécher le site et pomper des mètres cubes d’eau… (8)

De l’utilité des digues ?

Le Syndicat mixte de la vallée de l’Orge aval (SIVOA) et la Direction départementale de l’équipement (DDE) réfléchissent alors à la construction d’une digue associée à la réalisation de la continuité de la promenade, interrompue dans le secteur, entre l’autoroute A6 et le pont sur l’Orge sis rue de Morsang. Mal ficelé, le projet de promenade/digue sur la rive gauche de l’Orge se heurte à l’absence d’assise foncière, obligeant à exproprier des parcelles privées sans réelle compensation. L’opposition des riverains et des enseignants du groupe scolaire Kennedy est telle que ce premier projet est classé en attente, puis abandonné en 1989. (9) La digue ne règle pas le problème en soi, mais peut avoir un effet retardateur. Sans bassin de rétention des eaux en amont, l’inondation se serait trouvée déplacée en amont ou en aval.

Du PERI au PPRI, de 1994 à 2017

Du côté de la préfecture, le plan d’exposition aux risques d’inondation (PERI) dans 14 communes riveraines de l’Orge est mis en place. Les limites des zones inondées sont celles de la crue de 1978. La ville de Savigny-sur-Orge approuve le plan le 31 mars 1994. (10)(11)

SSO PERI 1994 plan

Le plan d’exposition aux risques d’inondation (PERI) de Savigny-sur-Orge tel qu’arrêté le 31 mars 1994, avec pour référence la crue de 1978. La zone couverte par ce PERI est située à gauche de la rue de Morsang. A droite, la commune relève du plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) de la Seine. Que signifient les légendes ? La zone rouge : zone très exposée aux risques. La zone bleue : zone moyennement exposée. La zone blanche : zone non exposée. La zone quadrillée rouge : zone d’écoulement et d’expansions des crues d’aléas très forts. La zone quadrillée jaune : zones d’expansions des crues d’autres aléas. La zone quadrillée bleu marine : zone urbanisée autre que les centres urbains d’aléas forts. La zone quadrillée bleu : zone urbanisée autre que les centres urbains. Fonds privé BM/CAD.

Le projet de digue anti-crue est rouvert, avec prise en compte des observations formulées par les riverains à la suite du premier projet. Cette digue doit pouvoir rendre non inondable toute la zone rouge savinienne délimitée par le PERI, à savoir 40 parcelles cadastrales comprenant des immeubles, des parkings, le groupe scolaire Kennedy et le gymnase, le foyer-logement Lucien-Midol. Inscrit au budget du SIVOA en décembre 1994, l’achèvement des travaux est envisagé pour 1997… (12)

Le PERI permet notamment d’interdire les constructions en zones inondables les plus exposées (zones rouges). Vingt ans plus tard, en 2016, on ne peut que constater que les autorisations sont toujours données avec l’accord des services de l’État ! Un exemple : l’extension de l’établissement d’accueil d’handicapés « Joie de créer », rue des Franchises, construite sur pilotis et dont les eaux de l’Orge ont affleuré le haut desdits pilotis en juin 2016. Certes, la construction n’a pas pris l’eau. Mais, il est à craindre que les résidents les plus fragiles auraient été évacués par sécurité, comme ceux du foyer-logement Lucien-Midol le 2 juin 2016 alors qu’il n’y avait que de l’eau dans les sous-sols ! (13)

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Savigny-sur-Orge, le foyer d’accueil pour personnes handicapées « Joie de créer » en travaux. © Photographie BM/CAD, 2 juin 2016.

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Savigny-sur-Orge, extension non achevée du foyer d’accueil pour personnes handicapées « Joie de créer » : une île… © Photographie BM/CAD, 2 juin 2016.

Aujourd’hui, et depuis le 21 décembre 2012, le PERI est en cours d’évolution vers un plan de prévention des risques naturels prévisibles d’inondation (PPRI) des cours d’eau de l’Orge et de la Sallemouille. Il aurait dû être approuvé au plus tard le 21 décembre 2015. Mais, comme il doit être compatible avec le plan de gestion des risques d’inondation (PGRI) du bassin Seine-Normandie non encore approuvé, le délai d’élaboration du PPRI a été prorogé jusqu’au 21 juin 2017. (14)

10. PPRI Orge Sallemouille P Carto REG P14

11. PPRI Orge Sallemouille P Carto REG P15

Plan de prévention des risques inondation des vallées de l’Orge et de la Sallemouille, projet 2015. Cartographie réglementaire, planches 14 et 15.

14. PPRI ORGE SALLEMOUILLE ALEAS 2014 P21

15. PPRI ORGE SALLEMOUILLE ALEAS 2014 P22

Plan de prévention des risques inondation des vallées de l’Orge et de la Sallemouille, projet 2015. Cartographie des aléas « inondation », planches 21 et 22.

Le projet de PPRI est élaboré sur un scénario correspondant à une crue centennale. Savigny-sur-Orge est loin d’être protégée par une telle catastrophe ! Les élus saviniens n’ont même pas participé à l’opération Sequana du 7 au 18 mars 2016 simulant une montée centennale des eaux et le débordement de la Seine et de ses affluents. Certes, la ville n’est pas riveraine du fleuve. Mais les Saviniens auraient dû recevoir une information municipale sur le sujet au regard des événements passés, et du fait que la partie sud-est de Savigny se trouve dans le PPRI de la Seine… (15)

SSO SEQUANA 1

Sequana 2016 : simulation d’inondation de Savigny-sur-Orge, côté parc du séminaire, Rossays, Kennedy, Corot, si la Seine est en crue comme en 1910. Voir le site : http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

SSO SEQUANA 2

Sequana 2016 : simulation d’inondation de Savigny-sur-Orge, côté lycées Corot et Monge, si la Seine est en crue comme en 1910. Voir le site : http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

SSO SEQUANA 3

Sequana 2016 : simulation d’inondation de Savigny-sur-Orge, côté Prés-Saint-Martin, si la Seine est en crue comme en 1910. Voir le site : http://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

A suivre.


RÉFÉRENCES DE LA PARTIE I
1. L’ensemble de cet article a été réalisé à partir de documents publics ainsi que de fonds privés, notamment ceux de Bernard MÉRIGOT et des membres de l’association CAD. Les données historiques sont issues des recherches faites sous les directions de Bernard MÉRIGOT et de Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT entre 1983 et 2009. Pour en savoir plus, se référer à l’ouvrage : Groupe d’étude sur l’histoire de Savigny-sur-Orge, Mémoire en images : Savigny-sur-Orge, Alan Sutton, 2008, 128 p.
2. Le Parisien Essonne-matin, Spécial inondations, 8 juin 2016, p. III (pdf) : 2016-06-08 LPE INONDATIONS.
3. LOISY Florian, « Vallée de l’Orge. Ce syndicat-là a su éviter les dégâts », Le Parisien Essonne-matin, 28 juin 2016, p. III (pdf) : 2016-06-28 LPE INONDATIONS.
4. Donnée extraite du site web www.inondationsnappe.fr développé par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
5. « Grand Paris. Édition spéciale : Tout reste à faire à Savigny-sur-Orge », L’Aurore, 29 mars 1966 (pdf) : 1966-03-29 SSO ARTICLE LAURORE.
6. Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mars-avril 1978, 8 p.
7. Ville de Savigny-sur-Orge, Bulletin municipal officiel, n° 7, mai 1978, 8 p. (en réalité, il s’agit du numéro 8).
8. Dossier technique du foyer-logement Lucien-Midol, 1981-1989, fonds privé Bernard MÉRIGOT, adjoint au maire (1983-2009).
9. Assemblée générale du SIVOA, intervention de Bernard MÉRIGOT, vice-président, 15 décembre 1994, fonds privé.
10. Préfecture de l’Essonne, Dossier sur le plan d’exposition aux risques inondations approuvé par la ville de Savigny-sur-Orge le 31 mars 1994 (pdf). 1/ PERI de Savigny-sur-Orge : 1. PERI SSO 1992-1993 2 ; 2/ Arrêté du 31 mars 1994 : 2. PERI – PPRi Orge Aval SSO A 1994 ; 3/ Rapport de présentation : 3. PERI -PPRi Orge Aval SSO RP 1994 ; 4/ Règlement : 4. PERI – PPRi Orge Aval SSO R 1994 ; 5/ PERI de la vallée Orge aval, avril 2005 : 5. PERI ORGE AVAL ATLAS 2005.
11. SIVOA, Au fil de l’Orge, n° 26, février 1994, 4 p. (pdf) : 0. SIVOA Au fil de l Orge N26 Fevrier 1994 PERI.

1. SIVOA Au fil de l Orge N26 Fevrier 1994 PERI Ext
12. Assemblée générale du SIVOA, intervention de Bernard MÉRIGOT, vice-président, 15 décembre 1994, fonds privé.
13. Ville de Savigny-sur-Orge, Lettre du maire au préfet de l’Essonne, Demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, 4 juin 2016, 7 p. (pdf) : SSO L EM PREF RECN 4 juin 2016.
14. Préfectures de l’Essonne et des Yvelines, Arrêté interpréfectoral du 21 décembre 2015, 3 p. (pdf) : 7. PPRI ORGE SALLEMOUILLE PROROG 2015.
15. Préfecture de l’Essonne, Invitation presse, 3 mars 2016 (pdf) : INVITATION PRESSE – EU Sequana 2016 ; Exercice EU Sequana 2016 : www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, Marie LAPEIGNE, Bernard MÉRIGOT, 4 juillet 2016, 22 h.

TTME, Epinay-sur-Orge / Morsang-sur-Orge. Et quand le secteur est inondé, que se passe-t-il ?

Les habitants du quartier Kennedy – Rossays à Savigny-sur-Orge ont été destinataires, dans leur boîte à lettres, du huitième numéro du Journal tram-train Massy-Évry, deux semaines après les inondations de l’Orge et de l’Yvette qui les ont paralysés en ce début juin 2016 !

Qu’apprend-on dans ce micro-journal dédié ?
1/ Un financement de 84 millions € permet d’engager les travaux concessionnaires, préparatoires et d’infrastructures sur la section ferroviaire.
2/ Le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) assure le financement à 100 % de 23 rames.
3/ Sur le secteur Épinay-sur-Orge / Morsang-sur-Orge, les travaux ont commencé au printemps 2016.

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« Les chantiers 2016 », Journal du tram-train Massy-Evry, pp. 2-3. (1)

Rien sur les inondations et les travaux durant cette période ou si la mésaventure se renouvelle… Pourtant, ces secteurs ont été considérablement touchés par la crue de l’Orge et de l’Yvette ! Jugez-en par les photographies ci-dessous :

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Extrémité de la rue des Rossays, près de la route de Corbeil. On aperçoit en arrière-plan le pont des Trois arches et au premier plan un engin du chantier TTME (numéro 1 sur le projet du PPRI de l’Orge et de la Sallemouille). © Photographie BM/CAD pour PEE, 2 juin 2016.

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Entrée du parc du Séminaire par la rue des Franchises à Savigny-sur-Orge (numéro 2 sur le projet du PPRI de l’Orge et de la Sallemouille). © Photographie BM/CAD pour PEE, 2 juin 2016.

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Parc du Séminaire à Morsang (numéro 3 sur le projet du PPRI de l’Orge et de la Sallemouille). Photographie extraite du site Internet de la ville de Morsang-sur-Orge, www.morsang.fr. (2)

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Le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) des vallées de l’Orge et de la Sallemouille (projet 2015). Le tracé épais noir représente la ligne du TTME, les numéros ceux des photographies illustrant cet article. Préfecture de l’Essonne, www.essonne.gouv.fr. (3) Cliquer sur le plan pour zoomer sur le secteur concerné.

RÉFÉRENCES
1. STIF, Transamo, Le Journal du tram-train Massy-Évry, numéro 8, juin 2016, 4 p. (pdf) : ttme-journal-n8_2.
2. Ville de Morsang-sur-Orge, « Face au inondations : aide et solidarité ! », www.morsang.fr/spip.php?article15214, 2 juin 2016.
3. Préfecture de l’Essonne, Plan de prévention des risques inondation des vallées de l’Orge et de la Sallemouille (PPRI), planche n° 15, projet, 2015 :  http://www.essonne.gouv.fr/content/download/15279/118555/file/Carto-regl-planche-15.pdf.

© Marie LAPEIGNE, 30 juin 2016, 21 h 30.

MGP. Conseil de la métropole du Grand Paris, ordre du jour de la séance du 24 juin 2016

La réunion du prochain conseil de la métropole du Grand Paris (MGP) se tiendra le vendredi 24 juin 2016, à 9 heures, au sein de l’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE) sis 9 place d’Iéna, à Paris (16e).

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Conseil métropolitain du Grand Paris dans l’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris. © Photographie BM/CAD, 1er avril 2016.

A l’ordre du jour :

  1. Adoption du procès-verbal de la séance du conseil de la métropole du Grand Paris du lundi 23 mai 2016
  2. Approbation du Règlement Intérieur – Rapporteur : Eric CESARI
  3. Changement de lieu de tenue des réunions du conseil métropolitain – Rapporteur : le président
  4. Approbation de la convention avec le conseil régional concernant l’occupation de l’hémicycle régional – Rapporteur : le président
  5. Création du conseil de développement de la métropole – Rapporteur : le président
  6.  Taxe d’aménagement – Rapporteur : Gilles CARREZ
  7.  Vœu sur les finances locales suite aux annonces du Président de la République  – Rapporteur : Gilles CARREZ
  8.  « Inventons la métropole du Grand Paris » : approbation de la convention de partenariat entre la MGP, l’Etat, la SGP et la CDC – Rapporteur : Valérie MAYER-BLIMONT
  9. Adhésion à AIRPARIF – Rapporteur : Daniel GUIRAUD
  10.  Approbation de la convention à passer avec le syndicat Marne Vive concernant le colloque sur GEMAPI – Rapporteur : Daniel GUIRAUD
  11. Moyens mis à disposition des groupes politiques : les collaborateurs de groupes – Rapporteur : le président
  12. Dissolution du GIP Mission de Préfiguration : reprise du passif et des actifs – Rapporteur : le président. (1)

Le communiqué de presse faisant suite à la réunion du bureau de la métropole du Grand Paris du 14 juin 2016 en vue de cette séance du conseil métropolitain précise différents points. (2)

  • Le Président Patrick OLLIER a annoncé que les conditions étaient désormais réunies pour que la métropole du Grand Paris siège dans l’hémicycle du conseil régional à compter du mois de septembre prochain.
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Patrick OLLIER, président du conseil métropolitain du Grand Paris interviewé par la presse audiovisuelle au CESE. © Photographie BM/CAD, 1er avril 2016.

  • Au sujet de la taxe d’aménagement  et de la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM), elles font l’objet de délibérations lors du prochain conseil et à l’automne. Pour la première, il s’agit d’une délibération de principe pour marquer la volonté de la MGP de restituer la taxe d’aménagement aux communes. Un vœu sera également proposé au conseil suite aux annonces du Président de la République concernant les dotations aux collectivités territoriales.
  • Un premier retour sera effectué sur la 3e réunion du comité d’organisation « Inventons la Métropole du Grand Paris » qui eut lieu le 9 juin 2016. Plus de 65 sites franciliens ont déjà proposés à l’appel à projets.
    La méthodologie retenue pour instruire les candidatures est ainsi établie : une commission d’éligibilité restreinte sera mise en place courant juillet afin d’examiner, sur pièces et sur place, les sites candidats de l’appel à projets afin de transmettre une analyse technique au comité d’organisation qui sera amené à sélectionner en septembre prochain les sites participants à la première session de l’appel à projets. Le comité d’organisation a également acté les principes de la convention à établir entre les partenaires qui détermine la gouvernance et l’administration de l’appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris » ainsi que les engagements des partenaires et leur contribution financière. Le coût global de l’organisation sera de 1,9 M € sur 3 ans. Pour mémoire, l’appel à candidature est ouvert jusqu’au 13 juillet 2016.
    Après la mobilisation des communes et des maires, c’est désormais la mobilisation des entreprises qui doit s’engager (investisseurs, promoteurs, architectes ainsi que les entreprises de l’écosystème de l’innovation). Elle se fera au cours de l’été par un dispositif de sensibilisation des partenaires relais auprès des entreprises, puis au cours de l’automne par des actions thématiques et l’organisation d’une grande manifestation de lancement qui aura lieu au pavillon Baltard en octobre 2016. (3)

Autres points abordés lors du bureau du 14 juin 2016 :

  • Suite aux inondations, la MGP mettra en place un fond de concours d’un million d’euros pour les communes de l’aire métropolitaine dont la situation le justifierait, sur la base des travaux déjà engagés. A noter que la MGP est dotée d’un vice-président délégué à la protection des inondations en la personne de Sylvain BERRIOS.
  • Associée à la démarche du Pacte État – Métropoles et approuvant le principe d’adhésion à France Urbaine, la métropole du Grand Paris souhaite travailler autour de la thématique de la « métropole résiliente ».
  • La métropole du Grand Paris veut pouvoir prendre toute sa part dans la mobilisation et le succès de la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Cela passe par une modification de l’arrêté permettant d’intégrer le groupement d’intérêt public (GIP) PARIS 2024 en tant que membre associé.
  • Enfin, un groupe de travail sur les « mobilités durables », présidé par William DELANNOY, conseiller métropolitain délégué aux Déplacements et à la Mobilité, tiendra sa première réunion le 22 juin 2016. Composé d’élus métropolitains de tous les groupes politiques, il s’intéressera notamment aux différentes mobilités (liées au handicap, fluviales, pistes cyclables, etc.).

RÉFÉRENCES
1. Invitation de Véronique BORSA, chargée de relations presse à la métropole du Grand Paris, par courriel en date du 20 juin 2016, 15 h 40.
2. Métropole du Grand Paris, « Le Bureau de la Métropole du Grand Paris a tenu sa 5ème réunion », communiqué de presse du 14 juin 2016, 1 p.
3. Métropole du Grand Paris, « 3e comité d’organisation d’ « Inventons la métropole du Grand Paris » : déjà 65 candidatures ! », communiqué de presse du 9 juin 2016, 1 p.

© Marie LAPEIGNE, 20 juin 2016, 16 h 30.