Associations – ENE. Récit de politique associative (2). Le nouveau bureau fédéral 2016

La vie d’une association locale ou d’une fédération départementale regroupant une cinquantaine d’associations de protection de l’environnement ne saurait se limiter à des évidences imposées. Comme toute collectivité, elle présente plusieurs niveaux de réalité, plusieurs niveaux de vérité : ce qu’elle paraît être (depuis l’extérieur) et ce qu’elle est (depuis l’intérieur), ce qu’elle dit et ce qu’elle ne dit pas, que ce soit volontairement ou bien involontairement.

Que ce soit une association locale ou une fédération départementale, l’entité participe à la vie publique locale. C’est à la fois un contre-pouvoir et un partenaire des pouvoirs publics, qu’ils soient administratifs (préfecture…), exécutifs (communes, intercommunalités, département…), et bien évidemment en tout premier lieu, citoyens. Il n’existe pas de politique publique sans récit de politique publique. De même, il n’existe pas de politique associative sans récit de politique associative. Comment le travail bénévole individuel s’insère-t-il au quotidien dans une gouvernance associative collective ?

Le 9 avril 2016 a eu lieu l’assemblée générale de la fédération Essonne Nature Environnement (ENE) à laquelle Portes de l’Essonne Environnement (PEE) est adhérente depuis mars 2015. (1) Un nouveau bureau a été élu lors du conseil d’administration de 11 avril 2016.  Interview de Sylvie MONNOTTE-MÉRIGOT, trésorière et directrice d’édition numérique de PEE, ancienne secrétaire générale d’ENE, administratrice d’ENE (mandat 2015-2018).

MEEM

Ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, 244 boulevard Saint-Germain, 75007 Paris, 19 janvier 2016. © Photographie BM/CAD, 2016.

Qu’est-ce qu’un(e) secrétaire général(e) d’une fédération départementale ?

PEE. Vous avez été secrétaire générale adjointe de 2012 à 2015, puis secrétaire générale de 2015 à 2016 de la fédération départementale Essonne Nature Environnement (ENE). Pouvez-nous nous expliquer pourquoi vous ne figurez plus dans le bureau de la fédération en 2016 ?
Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT (SMM). Être secrétaire générale adjointe, puis secrétaire générale, est énergivore – voire épuisant – lorsque l’on aime faire son travail consciencieusement avec rigueur et discipline. Le côté « mémoire de l’association » est plaisant, mais c’est une fonction ingrate dont la mission n’est pas uniquement constituée de prises de notes pour élaborer des comptes rendus. Loin de là.

C’est deux dernières années, je me suis volontiers investie pour remettre à niveau, et à jour,  un secrétariat « vivant », les documents administratifs, les tableaux informatisés des données, les comptes rendus, les dossiers thématiques informatisés, la boîte mails, le site Internet, les réseaux sociaux… J’ai très souvent fait face à des obstacles et à des difficultés lorsqu’il fallait rechercher les éléments constitutifs (des dossiers, des comptes rendus, des articles…), relancer la machine administrative et littéraire, se substituer à ceux qui ne remplissaient pas leur « attributions », affronter la paresse d’un vieux PC capricieux au secrétariat, braver les dysfonctionnements numériques sur le site Internet (tels un refus « têtu » d’enregistrement d’un brouillon ou d’un événement, une lenteur épouvantable de téléchargement d’une vidéo…) ou la boîte mails (telle la disparition des données sur son écran d’ordinateur après une importante maintenance de la part d’un opérateur comme cela est arrivé il y a quelques mois pour les mails contenus dans la boîte de réception et, dernièrement, pour les adresses du répertoire de contacts chez les clients d’Orange…), et trouver rapidement les remèdes afin de ne pas interrompre la continuité du service fédéral.

FD CREDIT MUTUEL

Document : Un exemple de fiche de poste de secrétaire général d’une association. Extrait de « Fiches pratiques dirigeant #9. Le secrétaire général au cœur de la vie associative », brochure téléchargeable sur le site associatheque.fr, éditée par le Crédit Mutuel, pp. 2-3/4. (2)

Le poids personnel du bénévolat collectif

PEE. Quel temps de bénévolat avez-vous consacré à cette remise à niveau ?
SMM. Donner de son temps bénévolement est positif. On s’investit entièrement dans les missions que l’on considère utiles, passionnantes, intéressantes. C’est un acte volontaire et agréable si toutes les conditions s’y prêtent. Il n’existe pas de statut de bénévole comme dans d’autres pays, seulement un statut de volontaire. Tous milieux associatifs loi 1901 confondus, les dirigeants font de la « gestion désintéressée ». Certaines pratiques sont parfois tolérées comme une rémunération équivalente à la moitié ou au trois quarts du smic. Statutairement, ce n’est pas le cas à la fédération Essonne Nature Environnement. Seules les renonciations à remboursement de frais engagés pour le compte de l’association (tels les frais kilométriques) sont pratiquées.

Pour ma part, en 2014, j’ai comptabilisé 784 heures bénévoles au service de la fédération et parcourus 475 kilomètres. En 2015, 936 heures bénévoles ont été effectuées et 760 kilomètres parcourus. Dit ainsi, personne ne se représente vraiment ce que constituent ces heures de bénévolat mais, si je vous le traduis en nombre de semaines effectuées par un salarié, j’ai consacré 49 semaines entières sur 102 que comptent deux années. Soit encore près d’une semaine sur deux, à raison de 35 heures par semaine, dévolue entièrement à la fédération en deux ans, sans contrepartie, alors que je ne suis ni retraitée, ni femme au foyer, donc considérée dans les tableaux de l’INSEE comme étant active.

Les leçons de l’expérience personnelle

PEE. Même si vous êtes encore administratrice, que retenez-vous de votre passage au sein de la fédération départementale ?
SMM. Au niveau de la « problématique environnementale », comme on dit, nous avons tous un long combat à mener. Presque tout ce qui est acquis peut être remis en question à tout moment. Beaucoup reste à faire dans de nombreux domaines avec une régularité, une équité décisionnelle dans tous les dossiers traités et surtout un respect total de l’autre, même si on est en complet désaccord. Quant aux forces politiques dirigeantes, soit elles s’engagent d’une façon marginale au niveau local, soit elles ignorent ou méprisent tout simplement les questions écologiques et le caractère public des documents que les collectivités génèrent dans le domaine environnemental comme dans tous autres domaines d’ailleurs.

Les dossiers importants du département de l’Essonne (comme le Grand stade de rugby) font l’objet d’un intérêt particulier de la part de la fédération. Les grandes enquêtes publiques – qui sont toutes publiées sur le site Internet de la préfecture – méritent une plus grande attention de sa part et la rédaction systématique d’avis.

Au niveau des hommes et des femmes rencontrés, côtoyés, fréquentés, sauf cas particuliers, je salue leur militantisme, leur dévouement, leur passion pour la cause environnementale et, pour certains, leur courtoisie. D’une façon générale, lorsque l’on accepte de donner autant de temps à une association ou à une fédération, c’est que l’engagement est riche d’enseignement tant au niveau du sens donné et de la reconnaissance globale, des compétences acquises dans certains domaines, qu’au niveau de la satisfaction altruiste personnelle que l’on en retire.

Feuilles Gouttes Pluie

Le travail d’un(e) secrétaire général(e) d’une fédération : des gouttes de pluie sur une feuille si on ne s’y attèle pas au moins une heure au quotidien… © Photographie BM/CAD, 2016.

Réfléchir sur l’éthique et sur la gouvernance associative

PEE. Ces sujets sont-ils abordés par les responsables des grandes fédérations associatives ?
SMM. Elles le sont, mais pas à la fédération ENE, même en interne. On peut citer l’étude de l’association France Bénévolat sur Dysfonctionnements éthiques et de gouvernance des associations : la responsabilité morale des dirigeants. Depuis 2013, avec des associatifs et des chercheurs, je suis engagée dans une recherche-action sur la gouvernance associative. Nous constatons ainsi que le souhait de « voir davantage de jeunes » (des jeunes adultes, des actifs) dans les associations environnementales et leurs exécutifs ne se traduit pas dans les faits, ni par une réelle place, ni par une véritable écoute dans le fonctionnement de l’administration associative.

Un exemple : dès qu’une compétence est repérée (ou plusieurs), elle a tendance à être mobilisée voire sur-mobilisée par les instances dirigeantes qui sont vieillissantes, au risque de subir un déséquilibre dans l’engagement citoyen de la personne compétente. Autre exemple, dès qu’un problème survient, l’équipe dirigeante (le bureau « sachant » voire « auto-savant ») ne se pose généralement pas les bonnes questions, elle ne prend pas le temps de la réflexion sur « le pourquoi, comment, qui, que, quoi » ni surtout sur le « Suis-je dans l’erreur ? Et, si oui, comment remédier à cela ? ». Elle ne se remet jamais en question. Tout en se cachant derrière une prétendue gouvernance collégiale, il n’y a pas de souplesse dans les rouages. Elle est annoncée, mais pas pratiquée.

Rares sont les chartes associatives de déontologie ou les comités de prévention des dysfonctionnements. Pour avoir côtoyé les deux de près, je peux affirmer qu’il existe une très grande ressemblance entre les cadres associatifs environnementaux et les majorités politiques dans les collectivités territoriales, bien qu’ils s’en défendent ! Mais, je ne m’étendrais pas plus sur le sujet. Nous allons bientôt publier nos recherches. Des données restent encore à analyser, mais notre comité de rédaction est à l’œuvre…

Le temps de la fin du mandat

PEE. Et votre démission du mandat bénévole de secrétaire générale de la fédération essonnienne, le 8 avril 2016 ?
SMM. La charge de travail pour ENE devenait incompatible avec ma vie privée, ma vie professionnelle et sa nécessaire évolution, mes autres activités associatives en région parisienne et en province, le site Internet de PEE que nous « professionnalisons » progressivement (avec le suivi des dossiers de l’EPT n° 12 et de la MGP), et un grand projet privé/public qui devrait voir le jour dans quelques mois.

Accorder du temps à une association ou à une fédération demande des arrangements avec ses multiples vies quotidiennes, je ne le pouvais plus sans craindre pour mon équilibre. Le don de soi doit pouvoir se réaliser avec plaisir. Ce n’était plus le cas. J’ai donc donné ma démission de secrétaire générale le 8 avril 2016. Je demeure effectivement administratrice avec, pour le moment, deux représentations extérieures, l’une à la commission consultative de l’environnement de l’aérodrome Paris-Orly, l’autre à la commission de suivi de site de l’usine d’incinération de Vert-de-Grand.

Voir et être vu

PEE. Dernière question, pourquoi le souhait de témoigner avec cette interview sur le site de PEE ?
SMM. Tout à d’abord en tant qu’historienne, je suis très attachée à la liberté d’expression, à la libre communication des pensées et des opinions dont les concepts ont été définis comme des droits fondamentaux dans la Déclaration des droits de l’homme et des citoyens de 1789 (articles 10 et 11), puis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 (articles 18 et 19), surtout après les terribles événements vécus en 2015 et durant le premier trimestre 2016. Aucune entité ne doit se cacher derrière ses statuts ou son règlement intérieur pour dire que l’une ou l’autre de ses composantes ne peut pas faire usage de sa liberté d’expression ou de sa liberté de communiquer par un quelconque moyen que ce soit, notamment à des fins d’études et de récit de politique associative ou publique. Retirer ces droits fondamentaux, sanctionner leur utilisateur ou les autoriser de façon restrictive, c’est rétablir la censure et adopter une position anti-républicaine et anti-démocratique indigne d’un exécutif.

Ensuite, comme dans toute collectivité, il y a les indifférents et les envieux, ceux qui vous remercient et ceux qui vous critiquent, ceux qui font les deux en fonction du public qu’ils ont en face d’eux. Lorsqu’on occupe une fonction, quelle qu’elle soit, il faut aussi faire avec ceux qui voudraient bien être à votre place, c’est-à-dire les détracteurs qui voudraient vous voir ailleurs. Dans la politique associative, tout comme dans la sphère élective politique, nous sommes dans une pratique de terrain : on est à la fois observateur et objet d’observation. La question que l’on oublie de se poser, c’est : « Qui suis-je pour les autres ? ». Tout membre d’un exécutif de projet devrait s’interroger à ce sujet.

Dans l’action locale, ce qui est déterminant, c’est précisément le poids du local, dans un cadre que les historiens désignent sous le terme de « société d’interconnaissance ». Par le passé, mon époux a été la cible d’attaques virulentes dans le cadre de ses fonctions électives politiques. Je n’ai pas été épargnée. (3) Après ma démission de secrétaire générale, certains ont tenu des propos inexacts sur moi comme sur mon époux, voire des assertions diffamatoires.

La dimension démocratique d’un retrait ou d’une démission d’une fonction est souvent mal comprise. C’est comme si certains souhaitaient que le démissionnaire disparaisse complètement voire qu’il « meure moralement ». L’expérience politique et l’expérience associative bénévole, étroitement liées dans le milieu de l’environnement, sont des lieux d’engagement citoyen, d’enseignement et d’apprentissages. Ce sont surtout des lieux de pouvoir dès que l’on accepte des responsabilités. On devient une personne publique observée, épiée, jugée. En acceptant des fonctions dirigeantes au sein d’associations, en me retirant comme je viens de le faire, je n’échappe malheureusement pas à la règle.

Pour conclure sur une note plus légère, je souhaite bon courage au nouveau bureau pour mener les dossiers de fond qui ont été présentés lors de la dernière assemblée générale et œuvrer à la survie financière de la fédération. (4)

Velo rouge. BM

Recyclage des compétences : du cycle à la jardinière… © Photographie BM/CAD, 2016.

RÉFÉRENCES
1. Essonne Nature Environnement, « Convocation et ordre du jour de l’assemblée générale du 9 avril 2016 », 1 p. (pdf) : ENE CODJ AG 2016.
2. DOCUMENT : Crédit Mutuel, « Fiches pratiques dirigeant #9. Le secrétaire général au cœur de la vie associative », téléchargeable sur le site associatheque.fr, 4 p (pdf) : CM F9 SG.
3. Note de la rédaction : Bernard MÉRIGOT a été adjoint au maire de la ville de Savigny-sur-Orge de 1983 à 2009, puis conseiller municipal de 2009 à 2014.
4. Conseil d’administration d’Essonne Nature Environnement, élection du bureau, 11 avril 2016 : Jean-Pierre MOULIN, président, Danièle ZANEBONI, Denis MAZODIER, Jean-François POITVIN, vice-présidents, Claude CARSAC, trésorier, Jean-Marie SIRAMY, secrétaire général, Alain SENÉE, secrétaire général adjoint (www.ene91.fr).

© Propos recueillis pour PEE par Marie LAPEIGNE, 12 avril 2016, 21 h 30.


Commentaire du 27 avril 2016

A la suite à cet article, nous apprenons que Jean-Pierre MOULIN, président de la fédération Essonne Nature Environnement (ENE), sous couvert d’une décision d’une réunion de bureau, a décidé de retirer la délégation de représentation à la commission consultative de l’environnement (CCE) de l’aéroport Paris-Orly à Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT le 27 avril 2016, et ce, sans l’avertir au préalable.

A l’évidence, il s’agit aussi d’une mesure de rétorsion prise à la suite de l’intervention des associations locales saviniennes – à laquelle elle appartient – contre le rapport moral 2015 et le rapport financier 2015 lors de l’assemblée générale du 9 avril 2016 d’ENE. Une intervention qui était motivée par le fait que la fédération ne les avait pas soutenu dans l’affaire du plan local d’urbanisme de la commune de Savigny-sur-Orge, allant de ce fait à l’encontre des intérêts de ses adhérents en les plaçant dans une situation très délicate.

Cette décision relative à la CCE d’Orly a été prise de façon unilatérale, sans aucune concertation avec l’intéressée. On notera que la gouvernance de la fédération est marquée par une absence de dialogue et par des pratiques autoritaires. Le président et son bureau se comportent comme une majorité municipale refusant tout dialogue avec les membres manifestant des avis différents des leurs. Ils ne parviennent pas à prendre en compte les observations exprimées de façon constructive.

© Marie LAPEIGNE, 27 avril 2016, 15 h 40.

EPT n° 12. Ordre du jour du conseil territorial du 12 avril 2016

Le conseil territorial n° 12 se réunira le mardi 12 avril 2016, à 19 heures en l’hôtel de ville de Vitry-sur-Seine (2, avenue Youri-Gagarine).

HDV VSS FEV2016

Hôtel de ville de Vitry-sur-Seine, siège de l’EPT n°12. © Photographie BM/CAD, 16 février 2016.

Ordre du jour (1)

Direction générale
1. Compte rendu des décisions prises par le bureau dans le cadre des délégations de pouvoirs attribuées par le conseil territorial
2. Élection du 8ème vice-président
3. Désignation des représentants de l’EPT à la commission départementale de la nature, des paysages et des sites du Val-de-Marne
4. Adoption de la charte de gouvernance
5. Création des emplois de cabinet
6. Convention de gestion de mise à disposition de personnel avec Grand Paris Sud
7. Convention de gestion de mise à disposition de locaux avec Grand Paris Sud
8. Création d’une CCSPL relative au service de l’assainissement sur la commune de Paray-Vieille-Poste (2)

Ressources humaines
9. Tableau des effectifs
10. Création d’un taux de rémunération pour une activité accessoire – site Val de Bièvre

Finances
11. Modalités de vote du budget
12. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget général de la CAVB au budget primitif 2016 de l’EPT
13. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget annexe activités économiques de la CAVB au budget primitif 2016 de l’EPT
14. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget annexe de l’eau et de l’assainissement de la CAVB au budget primitif 2016 de l’EPT
15. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget de la CASA au budget primitif 2016 de l’EPT
16. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget de la CALPE au budget primitif 2016 de l’EPT
17. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget annexe assainissement de la CALPE au budget primitif 2016 de l’EPT
18. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget annexe de l’eau potable de la CALPE au budget primitif 2016 de l’EPT
19. Reprise anticipée et affectation des résultats de l’exercice 2015 du budget autonome assainissement de la CALPE au budget primitif 2016 de l’EPT
20. Exercice 2016 – Budget primitif principal (présentation synthétique)
21. Exercice 2016 – Budget primitif annexe assainissement du Val-de-Bièvre
22. Exercice 2016 – Budget primitif annexe assainissement des villes de Juvisy-sur-Orge, Morangis, Paray-Vieille-Poste et Savigny-sur-Orge
23. Exercice 2016 – Budget primitif annexe eau potable des villes de Morangis, Paray-Vieille-Poste et Savigny-sur-Orge
24. Exercice 2016 – Budget autonome assainissement de la ville d’Athis-Mons
25. Exercice 2016 – Budget primitif annexe de la ZAE de Viry-Châtillon
26. Exercice 2016 – Budget primitif annexe de la pépinière d’entreprises de Viry-Châtillon
27. Exercice 2016 – Taux CFE
28. Exercice 2016 – Taux TEOM
29. Exercice 2016 – Vote des subventions

Gestion des déchets
30. Création de la Régie Intercommunale pour l’Élimination et l’Exploitation des Déchets de la région de Rungis (nom provisoire)
31. Désignation des membres du conseil d’administration de Régie Intercommunale pour l’Élimination et l’Exploitation des Déchets de la région de Rungis
32. Désignation du directeur de la Régie Intercommunale pour l’Élimination et l’Exploitation des Déchets de la région de Rungis

Aménagement
Urbanisme
33. PLU de la ville d’Ivry-sur-Seine : Avis sur la modification simplifiée
34. Délimitation sur la commune d’Ablon-sur-Seine d’un nouveau secteur de renouvellement urbain dans la zone C du plan d’exposition au bruit (PEB) de l’aéroport d’Orly
35. Délimitation sur la commune d’Orly d’un nouveau secteur de renouvellement urbain dit « les Roses » dans la zone C du plan d’exposition au bruit de l’aéroport d’Orly où les 1°, 2° et 5° de l’article L. 112-10 du code de l’urbanisme restent applicables
36. Association Campus de cancérologie de Villejuif – Convention d’objectifs 2016
37. Association Conférence territoriale de la Vallées scientifique de la Bièvre – Convention d’objectifs 2016

Développement économique
Portes de l’Essonne
38. Désignation des représentants au PLIE Nord Essonne
39. Désignation des représentants à la Mission locale Nord Essonne
Seine Amont
40. Avenant n° 1 à la convention d’adhésion à l’association Val de Marne Actif pour l’initiative relative au financement des porteurs de projets au sein du territoire Seine Amont dans le cadre du centre de l’entrepreneuriat
41. Avenant n° 1 à la convention de partenariat avec l’association Espace pour Entreprendre relative à la sensibilisation, l’accueil et l’accompagnement des porteurs de projets au sein du territoire Seine Amont dans le cadre du centre de l’entrepreneuriat
42. Convention de partenariat avec l’association ADIE relative à l’accompagnement et le financement de projets de création de micro-entreprises portés par des personnes en situation d’exclusion au sein du territoire Seine Amont dans le cadre du centre de
l’entrepreneuriat
43. Convention de partenariat avec la coopérative Coopaname relative au dispositif PIMENTS (Plateforme Initiative et Mobilisation pour ENTreprendre Solidairement) au sein du territoire Seine Amont dans le cadre du centre de l’entrepreneuriat
44. Convention de partenariat avec la Mission locale Ivry Vitry relative au dispositif du groupement de créateurs auprès des jeunes au sein du territoire Seine Amont dans le cadre du centre de l’entrepreneuriat
45. Convention de partenariat avec la coopérative Astrolabe Conseil relative à l’animation d’une couveuse d’entreprise au sein du territoire Seine Amont dans le cadre du centre de l’entrepreneuriat
46. Convention de partenariat avec l’AFPA relative à la formation des porteurs de projet au sein du territoire Seine Amont dans le cadre du centre de l’entrepreneuriat
47. Convention de partenariat avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Val-de-Marne relative à l’accompagnement des porteurs de projets artisanaux sur le territoire dans le cadre du centre de l’entrepreunariat
48. Approbation de la subvention à verser à AMUPLIE et désignation des élus au conseil d’administration du PLIE Orly – Villeneuve-le-Roi – Choisy-le-Roi
49. Désignation des élus représentants aux instances des associations à vocation économique
Val de Bièvre et Seine Amont
50. Ecole de la deuxième chance (E2C)
E.P.T
51. Participation au festival du numérique Futur en Seine au mois de juin 2016

RÉFÉRENCES
1. Établissement public territorial n° 12, « Lettre convocation du Conseil territorial avec ordre du jour », 5 avril 2016, 4 p. (pdf) : EPT 12 CT 12 avril 2016.
2. En vert, les délibérations qui concernent plus précisément les communes de l’ancienne communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 10 avril 2016, 20 h 15.

Syndicat de l’Orge. Continuité de la promenade, les travaux impasse de la Prairie à Morsang-sur-Orge

Il existe des discontinuités écologiques qui, pour des raisons complexes, échappent à toute résolution rapide et simple. Depuis plusieurs décennies, la promenade de l’Orge possède des zones d’interruption palliées par des contournements plus ou moins aménagés, des déviations plus ou moins sécurisées. L’un de ces points noirs était celui situé entre la rue de Morsang à Savigny-sur-Orge et le parc du Séminaire sis sur les territoires de Morsang-sur-Orge et de Savigny.

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Planification 2015 des travaux à réaliser par le Syndicat de l’Orge : le rectangle sur fond violet « Projet continuité. Promenade Jean Morlet. Achat du pavillon et démolition » concerne l’impasse de la Prairie à Morsang-sur-Orge (cerclé de rouge) afin de poursuivre la promenade entre le parc Duparchy, à Viry-Châtillon, et le parc du Séminaire. Syndicat de l’Orge, février 2015. (1)

La solution a été longuement négociée avec les Morsaintois par le Syndicat de l’Orge. Depuis l’hiver 2015-2016, les travaux d’aménagement ont enfin démarré, impasse de la Prairie, par la démolition d’un hangar et de deux maisons dont une contenait de l’amiante. Le Syndicat a acquis la parcelle classée en zone inondable afin de mener une renaturation des berges et ouvrir à la promenade.

Promenade Orge Panneau

Panneau signalétique du Syndicat de l’Orge à l’entrée de l’impasse de la Prairie, à Morsang-sur-Orge. © Photographie BM/PEE, 4 avril 2016.

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Travaux de démolition et de désamiantage en cours. © Photographies BM/PEE, décembre 2015.

 

 

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Travaux de démolition et de désamiantage terminés. © Photographies BM/PEE, février 2016.

 

 

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Après la déconstruction, en attente de l’aménagement de la promenade et des jeux pour enfants… © Photographies BM/PEE, avril 2016.

 

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Les photos les plus récentes figurant ci-dessus ont été prises le 4 avril 2016. Elles montrent, après la démolition des constructions situées en zone inondable, un vaste terrain nivelé. Il fera l’objet d’une renaturation afin de réaliser la continuité du cheminement piétonnier le long de la rive droite de l’Orge.

Nous avons été saisis dans cette même semaine du 4 avril d’une surprenante rumeur urbaine. Le récit est toujours structuré de la même façon : X a entendu d’Y qui le tenait de Z… Cette chaîne est étayée par la mention d’une personne connue. Cette rumeur annonçait la construction sur ce terrain d’un immeuble destiné à accueillir des logements sociaux, voire des logements destinés à des migrants…

Nous avons interrogé, ce jeudi 7 avril 2016, le directeur général des services adjoint du Syndicat de l’Orge chargé de ce chantier. Il nous a confirmé qu’aucune construction ne serait réalisée sur cette parcelle de l’impasse des Prairies à Morsang-sur-Orge. La politique du Syndicat est de poursuivre l’acquisition de toute parcelle en zone inondable afin de procéder à sa renaturation.


DOCUMENT RÉALISÉ PAR LE SYNDICAT DE L’ORGE (2)


RÉFÉRENCES
1. Bernard MÉRIGOT, « Orge. Les travaux prévus par le Syndicat de l’Orge en 2015 », www.portes-essonne-environnement.fr, 13 février 2015 : http://portes-essonne-environnement.fr/orge-les-travaux-prevus-par-le-syndicat-de-lorge-en-2015/.
2. Document vidéo public selon la CADA, extrait du site Internet du Syndicat de l’Orge (établissement public de coopération intercommunale composé de 37 communes), publié sur les travaux de déconstruction impasse de la Prairie à Morsang-sur-Orge : http://syndicatdelorge.fr/toute-l-actualite/470-une-deconstruction-constructive.html ; « Une déconstruction constructive », vidéo publiée par le Syndicat de l’Orge sur Youtube.com le 5 février 2016.

© Bernard MÉRIGOT, membre de la commission consultative des services publics Écologie et Paysage au titre de PEE, ancien vice-président du Syndicat de l’Orge (ex-SIVOA), 7 avril 2016, 18 h 30.

Aéroport d’Orly. Travaux sur les pistes en 2016 : de l’acceptabilité du bruit au vacarme assourdissant

Bien que d’un point de vue économique, la grève ne soit pas la panacée, il y a des jours où l’on souhaiterait être heureux comme les personnages du film Nous irons tous au paradis (1971), incarnés par Claude BRASSEUR, Guy BEDOS, Victor LANOUX et Jean ROCHEFORT dans une maison « au calme » de la campagne parisienne… (1)

Vous voyez où l’on veut en venir ? Non ? Prenons un autre exemple.

Bien que d’un point de vue écologique cela soit une véritable catastrophe, il y a des jours où l’on souhaiterait que le volcan islandais Eyjafjallajökull (ou un autre) se réveille. En avril 2010, après 200 ans de sommeil, il éjecta des tonnes de cendres – toxiques, certes – à près de 10 kilomètres d’altitude, contraignant la fermeture d’une partie de l’espace aérien européen pendant près d’une semaine. Le 15 avril, les autorités prirent la décision d’annuler près de 11 000 vols. (2) Quel calme pour des milliers de riverains de l’aéroport d’Orly, notamment ! Vous en souvenez-vous ? Non ? Regardez la petite vidéo prise alors par le président de PEE sur la coulée verte de Paray-Vieille-Poste, à quelques mètres des pistes. (3)


La réfection de la piste 4 d’Orly annoncée pour l’été 2016 : 6 semaines de nuisances sonores potentielles !

Pourquoi revenir sur les perturbations aériennes de 2010 ? Tout simplement parce qu’en complément des travaux pharaoniques actuellement entrepris à Orly pour en faire un aéroport à 32,5 millions de passagers par an à horizon 2019-2020 contre 29,7 actuellement, Aéroport de Paris (ADP) entreprend la rénovation des pistes 3 et 4 en complément de celle des taxiways, afin d’accueillir les gros porteurs dédiés au trafic international (comme l’A-380 ?).

MEE DGAC TO2016 1

Document : Communication du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, Direction générale de l’aviation civile, « Travaux Orly piste 4(06/24) du 18 juillet au 28 août 2016 », p. 2/14. (4)

Ce n’est pas nouveau. Des réfections ont déjà eu lieu en 2006 (piste 4), en 2009 (piste 3) et 2011 (piste 4). Cela suppose des nuisances sonores potentielles pour une partie des riverains qui, jusqu’à présent, en subissent peu, en dehors des périodes d’incidents ou de vents intempestifs. Ainsi, habituellement dans un calme aérien relatif, Savigny-sur-Orge et Juvisy-sur-Orge se sont réveillées ce 5 avril 2016 avec le passage de gros aéronef extrêmement bruyant… Et bien, Saviniens, Juvisiens et autres Franciliens riverains survolés irrégulièrement, il vous faudra vous armer de patience ou faire provision de boules Quiès entre le 18 juillet et le 28 août 2016, soit durant 6 semaines !

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Document : Communication du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, Direction générale de l’aviation civile, « Travaux Orly piste 4 (06/24) du 18 juillet au 28 août 2016 », p. 3/14. (4)

Les décollages et les atterrissages des avions se feront différemment, entraînant des changements de couloirs aériens. Aux heures de pointe, des avions seront amenés à emprunter la piste 2 vers le Sud. Ils survoleront de nouveaux secteurs en créant une gêne sonore pour des milliers de riverains non habitués aux nuisances sonores aériennes quotidiennes de façon continue, au vacarme assourdissant à intervalle régulier…

En mars 2016, la Direction générale de l’aviation civile, associée au ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, a réalisé une brochure numérique sur la première phase des travaux de la piste 4 (06/24) de l’été prochain, la seconde phase étant fixée durant l’été 2017. Les décollages et les atterrissages seront principalement réalisés en piste unique sur la n° 3 (08/26), avec un appui de la piste 2 (02/20) en heures de pointe. Cette piste, utilisée en secours en temps normal, entraîne un survol des villes comme Athis-Mons, Juvisy-sur-Orge, Savigny-sur-Orge, Épinay-sur-Orge, entre autres, à basse altitude. (4)

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Document : Une configuration possible… Communication du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, Direction générale de l’aviation civile, « Travaux Orly piste 4(06/24) du 18 juillet au 28 août 2016 », p. 10/14. (4)

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Document : Une configuration possible… Communication du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, Direction générale de l’aviation civile, « Travaux Orly piste 4(06/24) du 18 juillet au 28 août 2016 », p. 11/14. (4)

En 2018, ce sera au tour de la piste 3 d’être rénovée…


Des perturbations pour la santé des « nouvelles » populations survolées

Il n’est pas inutile de rappeler qu’une plate-forme aéroportuaire génère des bruits dits instantanés, comme celui du passage d’un avion, et des bruits diffus de fond ou globalisés sur une durée donnée. Les populations survolées sont exposées à diverses pollutions, en particulier atmosphériques et sonores. Elles ont des effets sur leur santé. Sont ainsi observés des troubles du sommeil, des troubles anxio-dépressifs, des pathologie cardio-vasculaires. (5)


Une réunion des élus et de certaines associations est prévue par ADP le 15 avril 2016 sur les travaux de réfection des pistes. (Pour lire le compte rendu précis sur les travaux voir la note n° 6) Généralement, ADP certifie qu’aucune dérogation au couvre-feu nocturne, de 23 h 30 et 6 h, ne sera faite durant cette période. Encore heureux ! Restons vigilant. Refusons que le bâtiment de jonction entre les aérogares Ouest et Sud ainsi que la nouvelle salle d’embarquement, avec ses 12 postes pouvant accueillir les gros porteurs de l’internationale, ne deviennent un troisième aéroport. Quant à nos journées de l’été prochain… souhaitons-nous un été froid et pluvieux !

A suivre…

RÉFÉRENCES
1/ « Nous irons tous au paradis », film d’Yves ROBERT, 1977. La scène de l’acquisition de la maison se déroule au cours d’une grève de pilotes. Or, elle est située au bout des pistes !
2/ « Le trafic aérien suspendu dans la moitié nord de la France », www.lemonde.fr avec AFP et AP, 15 avril 2010 :  http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/04/15/l-eruption-d-un-volcan-en-islande-perturbe-le-trafic-aerien-en-europe-du-nord_1333792_3244.html.
3/ Vidéo de Jean-Marie CORBIN enregistrée le 15 avril 2010, publiée sur Dailymotion par Portes de l’Essonne Environnement le 26 mars 2016.
4/ DOCUMENT : Communication du ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, Direction générale de l’aviation civile, « Travaux Orly piste 4(06/24) du 18 juillet au 28 août 2016 », sous la direction de TRASSART-P, 16 mars 2016, 14 p. (pdf) : MEEM DGAC TO 2016.
5/ BOUGHRIET Rachida, « Nuisances aériennes : les riverains des aéroports franciliens, excédés, montent au créneau », www.actu-environnement.com, 13 novembre 2015 : http:/www.actu-environnement.com/ae/news/nuisances-aeriennes-manifestations-riverains-royal-roissy-orly-airparif-bruitparif-25659.php4.
6/ Lire l’article compte rendu de la réunion d’ADP sur les travaux de l’été 2016 : http://portes-essonne-environnement.fr/aeroport-dorly-travaux-sur-la-piste-4-durant-lete-2016-confirmes/.

© Marie LAPEIGNE, 7 avril 2016, 14 h 30.


Compléments en date des 15 et 18 avril 2016

La presse s’est faite l’écho de l’inauguration de la nouvelle « jetée internationale – est », sise dans l’aérogare Sud d’Orly, le 14 avril 2016 par « Paris Aéroport – Paris vous aime », nouvelle dénomination d’ADP pour les services aux voyageurs. Tout un programme pour les riverains ! Cette jetée affiche une capacité d’accueil de 6 gros porteurs et 12 moyens porteurs.

2016-04-15 LPE ORLY

Document n° 1 : Fanny DELPORTE, « La nouvelle « jetée internationale » inaugurée », Le Parisien Essonne-matin, 15 avril 2016, p. IV. (1)

18-04-2016 LP PUB ADP-PAPVA

Document n° 2 : Page publicitaire d’ADP devenu « Paris Aéroport – Paris vous aime », publiée dans le quotidien Le Parisien le 18 avril 2016, p. 40.

RÉFÉRENCES
1. DOCUMENT n°1  : DELPORTE Fanny, « La nouvelle « jetée internationale » inaugurée », Le Parisien Essonne-matin, 15 avril 2016, p. IV (pdf) : 2016-04-15 LPE ORLY.
2. DOCUMENT n° 2 : Le Parisien, page publicitaire d’ADP devenu « Paris Aéroport – Paris vous aime », publiée dans le quotidien le 18 avril 2016, p. 40.

© Marie LAPEIGNE, 15 avril 2016, 12 h 30. Mise à jour de Sylvie MONNIOTTE-MÉRGOT, le 18 avril 2016, 7 h 20.

Associations. Découvertes et silences de la première enquête de l’INSEE sur le monde associatif français

En mars 2016, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié le rapport de sa première enquête sur une fraction particulière de la société civile française, le monde associatif. (1) Le but recherché était de mieux définir quantitativement et qualitativement le tissu social relevant de la loi 1901 et assimilé. Pour ce faire, l’INSEE a constitué un panel de 34 400 associations qui, par le biais d’un questionnaire délivré entre septembre et décembre 2014, ont répondu sur leurs ressources humaines, leurs ressources financières, leurs charges, leurs domaines d’activités, leur organisation, leur rayon d’intervention, leurs difficultés.

Les associations françaises, état des lieux en dix points

1/ La France associative de 2013, c’est 1,3 million d’associations actives, majoritairement des petites structures locales.

1. INSEE TAB 1

Document n° 1 : REYNAERT Lise, D’INSANTO Antoine, « Neuf associations sur dix fonctionnent sans salarié », Insee Première n° 1587, mars 2016, p. 1/4.

2/ Il existe quatre grands domaines d’intervention : le sport (24 %), les loisirs (22 %), la culture (18 %), la défense des causes, de droits ou d’intérêt (17 %).

2. INSEE CAM 2

Document n° 2 : REYNAERT Lise, D’INSANTO Antoine, « Neuf associations sur dix fonctionnent sans salarié », Insee Première n° 1587, mars 2016, p. 2/4.

3/ Seulement 12 % des associations emploient des salariés, surtout dans la sphère du social, du médical, de l’humanitaire, du caritatif, de la gestion de services économiques, de l’enseignement, enfin dans le monde culturel et sportif.

4/ En 2013, le volume des heures de travail rémunérées des salariés des associations représente l’équivalent de 1,3 million d’emplois à temps plein.

5/ La quasi-totalité des associations employeuses ou non-employeuses a recourt au bénévolat, soit 23 millions de participations bénévoles en 2013 – une personne pouvant évoluer dans une ou plusieurs structures. Le volume total du travail effectués par les bénévoles représente 680 000 emplois en équivalents temps plein.

3. INSEE CAM 5

Document n° 3 : REYNAERT Lise, D’INSANTO Antoine, « Neuf associations sur dix fonctionnent sans salarié », Insee Première n° 1587, mars 2016, p. 3/4.

6/ Les associations employeuses concentrent 90 % des ressources financières, soit 94 milliards d’euros en 2013 (sur un total de 104 milliards).

7/ Les ressources financières proviennent principalement d’activités privées (34,3 milliards d’euros), puis d’activités publiques (28,6 milliards), de subventions (18,6 milliards, des cotisations (10,9 milliards), des dons ou de mécénat (4,3 milliards).

4. INSEE HISTO 6

Document n° 4 : REYNAERT Lise, D’INSANTO Antoine, « Neuf associations sur dix fonctionnent sans salarié », Insee Première n° 1587, mars 2016, p. 3/4.

8/ Plus de la moitié des associations bénéficient d’avantages en nature, relevant essentiellement de mise à disposition de locaux (52 % des associations).

9/ Le champ d’action associatif est essentiellement local, puis intercommunal, avec une différenciation importante selon le secteur d’activité.

10/ En 2013, 35 % des associations – surtout employeuses – font partie d’un ou plusieurs réseaux afin de mutualiser les moyens ou coordonner des actions.


Une absence dans cette enquête : l’étude de la gouvernance associative

Il aurait été intéressant de posséder des éléments statistiques sur la gouvernance associative tant sur les effectifs composants l’exécutif (à savoir le bureau, le conseil d’administration, le conseil d’orientation et les fonctions qui gravitent autour de cet exécutif tels les chargés de mission non reconnus dans les statuts), que sur la façon dont cet exécutif gouverne et communique vers ses membres internes, les membres adhérents et le monde extérieur. Cet aspect de l’étude aurait pu permettre de juger du niveau démocratique des décisions prises au sein des associations, des démarches démocratiques descendantes (top-down) ou ascendantes (bottom-up) employées, de la portée des dialogues internes ou externes, de la valorisation de la participation bénévole. Il aurait fallu pour cela prendre en considération la typologie sociétale des associations, le nombre de participants dans l’exécutif, leurs adhérents, leurs formes de légitimité, leurs ressources, leurs objets ou projets associatifs, l’étendue de leur champ d’action, leur efficacité, leurs adaptations à la transformation du bénévolat à laquelle on assiste de nos jours.

Les compétences des gouvernants associatifs doivent s’adapter de façon continue à l’évolution des besoins des membres associatifs exécutifs ou simples adhérents, des publics, des collectivités territoriales. Il ne faut pas avoir peur de parler de professionnalisation des tâches remplies par l’ensemble des acteurs associatifs, y compris des bénévoles, pour faire face aux difficultés rencontrées depuis quelques années tels le vieillissement des cadres, l’affaiblissement des ressources lié pour bon nombre de petites associations à une baisse des subventions publiques, l’existence d’un fossé entre l’idéal associatif et la masse de travail effectuée par un exécutif bénévole afin de parvenir à porter un (ou des) projet(s) au plus haut des cimes et à le (ou les) mettre en œuvre.

Les associations sont des réponses aux carences des institutions publiques et des sociétés privées. Une fois créées, le temps passant, faute de s’ouvrir à un nouveau public et de faire évoluer elles-mêmes leurs actions et les moyens qu’elles mettent en œuvre pour les conduire, elles sont frappées par le mal vécu par toute institution : agir non pas pour faire, mais agir pour durer.

En 2014, l’assemblée nationale a diligenté une enquête sur « les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle » afin de proposer des « réponses concrètes et d’avenir pour que les associations puissent assurer leurs missions, maintenir et développer les emplois liés à leurs activités, rayonner dans la vie locale et citoyenne et conforter le tissu social ». Certaines personnes auditionnées ont prononcé des paroles fortes sur la gouvernance.

  • Une « association dotée d’une bonne gouvernance a beaucoup moins de mal à faire face à ses difficultés ». Nathalie BLUM, directrice générale du Comité de la Charte.
  • La gouvernance associative « n’est souvent pas assez collégiale ». Le président d’association doit être « un primus inter pares, qui ne s’occupe pas personnellement de tout ». Dominique THIERRY, président de France Bénévolat.
  • La « gouvernance de nos organisations est assurée par des bénévoles, qui y consacrent une grande partie de leur temps. Ce sont des “passeurs” : ils sont là pour assurer la pérennité d’une association, voire pour accroître son activité, puis ils passent le témoin pour que la structure puisse continuer à vivre […] En raison des difficultés financières et des responsabilités importantes qui pèsent sur nos organisations, nous avons de plus en plus de mal à attirer de jeunes administrateurs, de sorte que 70 % de ceux qui sont en place ont plus de soixante ans, 72 % d’entre eux s’étant engagés depuis plus de cinq ans et presque tous étant des retraités. La difficulté de renouveler cette gouvernance vieillissante est grave pour l’avenir : si nous n’en triomphons pas, nous risquons de voir bien des associations péricliter demain ». Yves-Jean DUPUIS, directeur général de la FEHAP.
  • Du « fait de la complexité croissante des contrôles à effectuer pour garantir la transparence, il nous faut veiller à la fois à la compétence de nos dirigeants et à leur indépendance. […] Nous avons revu notre projet associatif en conséquence, afin d’éviter que quiconque ne se sente lésé. Cette évolution était inéluctable ». Agnès de FLEURIEU, vice-présidente du Comité de la Charte.
  • Les « associations qui résistent le mieux, comme l’AVISE a pu le constater, sont celles qui ont la gouvernance la plus solide, ce qui suppose un bon conseil d’administration composé de personnes compétentes capables de piloter un modèle économique […] et, pour les associations employeuses, une bonne articulation entre le conseil d’administration, l’équipe technique et la direction. Il me semble que cette dimension n’est pas assez prise en compte, notamment pour ce qui est de la formation des administrateurs. » Hugues SIBILLE, vice-président du Crédit coopératif, président de l’AVISE.

La commission termine la partie sur la gouvernance ainsi  : « Les pouvoirs publics peuvent apporter une contribution à l’entreprise de rénovation interne de la gouvernance associative, en œuvrant à renforcer les compétences des administrateurs en poste ou à venir – « compétences » devant ici s’entendre comme l’ensemble des qualités nécessaires au pilotage d’un projet associatif et non pas comme un ensemble de savoirs managériaux mimant ceux nécessaires à la vie des entreprises. » Et, elle conclut son rapport par : « Les associations, enfin, doivent s’atteler à leur rénovation interne, notamment pour ajuster leur gouvernance et revivifier l’engagement des adhérents dans un processus démocratique totalement assumé, nécessaire à la vitalité républicaine ! » (3)

Les associations doivent être des lieux d’engagement, des lieux de volontariat, des lieux d’emploi, des lieux de valorisation, des lieux d’écoute, des lieux de communication et de dialogue courtois, des lieux d’entraide et d’ouverture, des lieux de passages de témoin, des lieux de partage de compétences, des lieux d’échanges décisionnels non créateur de tensions, des lieux de démarches « bottom-up » (de la base vers la tête) où la gouvernance se doit d’être la plus transparente possible. En l’absence, les membres bénévoles ou salariés ne voient plus l’intérêt de servir une cause ou de poursuivre une mission comportant trop de ressemblances avec certaines dérives autoritaires trop souvent vécues dans les sphères économiques et politiques. Beaucoup de chemin reste à parcourir dans la rénovation interne…


RÉFÉRENCES
1. REYNAERT Lise, D’INSANTO Antoine, « Neuf associations sur dix fonctionnent sans salarié », Insee Première n° 1587, mars 2016, 4 p. (pdf) : INSEE P Mars 2016.
2. Document 5 : Matthieu PELLOLI, « Les bénévoles, de vrais travailleurs », Le Parisien, 25 mars 2016, p. 11.

2016-03-25 LPE ASSOCIATIONS

Document n° 5 : Matthieu PELLOLI, « Les bénévoles, de vrais travailleurs », Le Parisien, 25 mars 2016, p. 11.

3. Assemblée nationale, Rapport fait au nom de la commission d’enquête chargée d’étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle, de proposer des réponses concrètes et d’avenir pour que les associations puissent assurer leurs missions, maintenir et développer les emplois liés à leurs activités, rayonner dans la vie locale et citoyenne et conforter le tissu social, tome 1, n° 2383, 20 novembre 2014, 204 p., tome 2, n° 2383, 20 novembre 2014, 294 p.

© Sylvie MONNIOTTE-MÉRIGOT, 4 avril 2016, 18 h 30.